Quand la vie est un roman… part 1

Femme_fatale_57210723Je ne vous ai jamais parlé de Maritza, une amie de maman, qui quand elle débarque pour 8 jours flanque la migraine à Jean Poirotte de la veille de son arrivée au lendemain de son départ. (Je le comprends, elle est charmante, mais est très fatiguante, j’écourte mes visites quand elle est là, et il faut la sérénité distraite de Mrs Bibelot pour la supporter). D’ailleurs j’aurais l’occasion de vous reparler d’elle sur de nombreux sujets…

Cette femme a eu une vie hors du commun. Je ne vais même pas exagérer, je me demande, si je ne vais pas censurer quelques trucs d’ailleurs, sinon on ne me croira jamais…

Donc la voici partie fille au pair en angleterre, en, 1958, (elle est plus jeune que Mrs Bibelot). Mineure bien sûr, la voici tombant amoureuse d’un très beau Trévor. Ils décident de se marier sans l’accord des parents, à Gretna Green, où c’est un forgeron qui officie et où c’est officialisé partout. La sotte prévient sa mère par téléphone avant de partir pour l’écosse au lieu d’attendre pour lui apprendre par courrier la bonne nouvelle (je suis mariée, pouêt !).

La mère ne fait ni une ni deux, elle alerte Scotland Yard, qui rattrape les deux fugueurs à l’entrée du village fatal (Scotland Yard est une institution très efficace)… On ramène dare dare Trévor dans sa famille, et la petite à la frontière où sa mère l’attend. Mère qui a trouvé un excellent pensionnat en Suisse pour sa fille, qui va s’y tenir bien tranquille.

Que nenni, au cours d’une promenade dans un parc, Maritza séduit un homme marié qui lui fait dare dare un enfant (sans doute sur la pelouse du parc). La mère est enchantée d’apprendre qu’elle va être grand mère et maudit les suisses tout en intentant un procès au pensionnat pour défaut de surveillance. Pendant ce temps là, Maritza se trouve un travail, s’installe, et met au monde une fille qui passe comme une lettre à la poste. Et puis elle décide de rompre avec le père au bout de deux ans parce qu’un homme marié ce n’est pas possible.

Et puis d’ailleurs elle en a rencontré un autre, qui lui fait un enfant dans la foulée (et on parle de la lenteur suisse, elle en ricane). Ils se marient pour découvrir qu’ils ne sont pas fait pour la vie à deux. Ils divorcent donc au bout de 6 mois, tout en restant amants.  Elle accouche à nouveau, d’un fils (« mon fils, suisse allemand, les pires » dit-elle toujours) (cette opinion n’engage qu’elle).

Le temps passe, passe, et les amants avec (elle n’a jamais rien eu de séduisant, et rien à voir avec la photo, comme quoi les femmes fatales ne sont pas toujours celles que l’on soupçonne). Les enfants sont grands. Elle se demande ce qu’est devenu Trévor, elle se renseigne via amis communs (hasard, hasard). Et la voici partie un beau jour au volant de sa deudeuche pour rallier l’angleterre et Tintagel. Trévor est là célibataire comme annoncé, deux heures après les retrouvailles ils sont au plumard et décident en grandes personnes de se marier, comme 35 ans plus tôt (elle avait passé l’âge de se retrouver en cloque, un coup de bol). Ce qui est fait, au grand damned de la belle mère de Maritza qui ne peut pas la supporter et qu’elle ait voulu débaucher son fils jadis. Au grand damned des enfants de Maritza qui sont suisses dans l’âme et voient d’un mauvais oeil leur mère s’expatrier en angleterre loin du lac de Genève.

L’histoire d’amour dure… Puis Trévor travaillé par sa mère (et sans doute sa femme qui est, il faut bien le dire, invivable), disparaît un beau jour. Maritza a fait venir sa mère désormais gaga en angleterre dans une maison de retraite où elle travaille comme aide soignante. Elle est coincée. Comme Trévor ne paye plus rien, elle se réfugie dans la cabane de jardin pour y survivre, va se laver chez les voisins compatissants, se chauffe avec une couverture de survie, mais s’accroche. Cela dure jusqu’au décès de la maman (2 ans). Trévor retrouvé via une visite chez sa môman par la police locale auprès de laquelle elle a porté plainte, le divorce est prononcé à ses torts à lui. Avec l’argent qu’il a dû lui verser, elle décide de retourner en Suisse en emportant les cendres de sa mère pour les verser un jour, à l’occasion, dans le canal St Martin (elle ne se déplace jamais sans l’urne, dès fois qu’elle passe devant le canal lors d’un séjour en France) pour s’acheter une boutique à pas cher… Certes, à pas cher parce que celle qui la lui vend, oublie de la prévenir au passage que certains jeux ne seront plus possible dans cette boutique dans deux mois. Chute vertigineuse de la clientèle…

Deux années difficiles passent. Trévor la contacte. Il n’en peut plus sans elle… La voilà repartie pour l’angleterre avec tout son barda pour se remarier avec Trévor, non sans avoir au préalable fait établir par le « sollicitor » (trop d’années passées en angleterre, elle en a perdu son français) un contrat très strict. Et la belle doche est toujours là… Elle a l’âge de la reine mère et mourra à peu près en même temps qu’elle. Guerre ouverte entre les deux femmes. Trévor a des problèmes cardiaques graves et Maritza l’oblige à suivre son traitement et son régime. Il va se gaver d’apple pie et de pudding chez sa mère en douce…

La belle doche clamse enfin… Trévor passe sa vie au lit, malheureusement paraît-il, sans en avoir l’usage le plus agréable. Donc, l’orgasme mensuel promis sur contrat officiel ne risquant plus d’arriver, re-divorce aux torts de Trévor qui lui laisse tout et part s’installer dans une maison de retraite (où elle va le voir de temps à autre d’ailleurs)

On attend la suite. Elle est tranquille dans la maison de Trévor, elle a de l’argent devant elle (la vente de la maison de la belle doche…), elle est devenue anglaise à 100 %, mais un de ses vieux suisses va bien la retrouver un jour… On le sent, on le craint, on attend… Ou alors elle va se remarier avec Trévor et s’installer dans la maison de retraite. Elle a le temps de faire encore plein de bêtises, elle n’a que 65 ans…

Le suspense est haletant. Sauf pour Jean Poirotte qui en a ras le bol des périgrinations de Maritza qui a pour fâcheuse habitude de demander l’avis des gens pour faire exactement l’inverse, et se trimballe toujours avec les cendres de sa mère qui doivent impérativement être répandues dans le canal St Martin…

Qu’elle aille donc passer une journée à Paris dans ce but, ça lui fera des vacances la prochaine fois qu’elle viendra rendre visite 8 jours à sa vieille amie…

Comment vont les enfants de Maritza ? Adultes ils sont très perturbés et cumulent à eux deux 5 divorces. Sinon ils vont très bien…

Dialogue d'enfer…

Florence Foresti a fait un sketch excellent sur une intéressante conversation téléphonique d’une copine à une autre copine qui a des enfants à qui elle parle en parallèle… (je ne suis pas douée comme Madame Patate et autres pro (dont je ne citerai pas la liste, trop longue) pour aller vous chercher le sketch et vous le mettre en ligne, mais vous pouvez toujours m’envoyer discrètement via « contacter l’auteur », le truc…) )

Pulchérie m’a fait le coup, c’est tout à fait ça. Ne pas oublier qu’elle a désormais Sophie et Sacha à surveiller et que Sacha est comme tout chaton qui se respecte, infernal. J’appelle donc ma fille et je la sens un peu absente tout de même… L’impression de déranger…

  • Allô ma chérie ? C’est maman. Ca va ?

  • Oui ça va… Non mais ça va pas non !

  • Hein ?

  • Non je parlais à Sacha qui grimpe aux rideaux…

  • Ton travail ?

  • Tout va bien, je viens de passer une super semaine pas sur mon ordinateur non ! Et toi au boulot ça va ?

  • Ca suit son cours… (donc ce n’est pas terrible et elle le sait)

  • Ma robe bleue ! Il va falloir que je trouve un truc pour qu’il n’aille pas dans la penderie. Le rideau ne suffira pas à l’empêcher de grimper après mes petites robes en soie… Arrêtes avec ce fil !

  • … il a l’air remuant dis donc !

  • Il passe sa vie à traverser la pièce en faisant des cabrioles, on ne sait jamais quelle connerie il est en train de faire ma boîte ! Non Sacha ! Il essaye de boulotter une de mes jolies boites…

  • Je suis retournée voir le médecin, je suis un peu inquiète, j’ai vraiment trop de tension, et elle ne baisse pas…

  • Ca l’attention c’est important, là je n’arrête pas. Sacha non !

  • … Enfin bon, j’ai une prise de sang à faire, et un traitement de plus en vue à priori, je déteste les prises de sang autant que toi… Et cette tension, ça me fait suer… et des cachets à prendre tous les jours aussi…

  • Dis, il tousse de temps en temps et il éternue, j’aime pas ça. (Moi je peux crever)

  • Ecoute ma chérie, il n’y a pas que la PIF, il peut éternuer tout de même, ça arrive à Diabolos. Il a l’air en pleine forme, le petit Georges n’était pas aussi en forme que ça…

  • Vi mais j’aime pas ça j’ai dit pas mon ordinateur, allez hop tu descends de là…

  • La semaine ça a été ?

  • Oui, la Bretagne très sympa et on y roule bien arrêtes d’embêter ta mère ! pas comme dans la Creuse ou le Limousin… J’ai passé une semaine très sympa et toi ? Tu ne peux pas dormir un peu ?

  • Moi non, tu sais bien qu’en ce moment c’est plus que difficile

  • Mais arrête de tout dramatiser (!) (tout le monde fait des cauchemars dans la boîte)  descend de ton  étagère !

  • Je voudrais t’y voir ! Tu ne sais pas ce que c’est toi !

  • Mais tu vas descendre !??

  • Bon bah écoute ma petite chérie, tu me rappelle quand tu peux…

  • Vi. Sacha non ! Bisous maman ! Mais arrêtes donc !

Je suis donc descendue de mon étagère d’où je vois tout de travers. J’ai donc arrêté d’embêter ma fille, et j’ai préparé ce post dans le feu de l’action…

Une vraie famille de dingues et ça ne va qu’en s’aggravant ! (en encore, je vous ai épargné l’intégralité de la conversation…)

Merci à celui qui m’a envoyé le truc !!!!!

Waterloo morne plaine…

SourireMaintenant que je ne scrute plus les résultats sur le festival machin truc bidule auquel j’ai participé avec innocence (sans réussir à voir mes résultats, certainement heureusement), je scrute à nouveau mes stats. Je compatis avec Lampe au Néon Pelle à Tarte devant Waterloo morne plaine…  (Si vous ne savez pas de qui il s’agit, me contacter directement ce sera mieux pour votre image de marque)

Le WE c’est mort et je découvre que pendant les vacances scolaires c’est idem… Pourtant j’ai débuté mon blog en juin 45 et vu tout de même des commentaires en juillet et août…  Là, les commentaires se font rares. J’ai donc dans l’ordre :

  • Fait une crise de paranoïa aigüe en me disant que je n’écrivais plus que de la merde… Donc moins de com, moins de lecteurs… La mort à brève échéance.

  • Pour laisser tout en ordre à ma mort, j’ai donc vérifié mon testament, tout va bien, je n’ai pas envie que les filles se battent pour une gourmette en or et un rang de perles roses… J’ai confié Diabolos à mes parents, ils vont être ravis…

  • La méchante me signale que c’est normal, ce sont les vacances. Je n’avais pas percuté, voilà ce que c’est que de ne plus avoir d’enfants en âge scolaire, et voilà pourquoi ça roule bien le matin. Tous mes lecteurs commentateurs sont en vacances, c’est scandaleux, est-ce que je suis en vacances moi ?

  • Je constate que vacances ou pas, elle a plein de commentaires, elle. Je suis donc bien nulle… Re-crise de paranoïa et re-vérification du testament

  • Je prends la décision de faire grève, outre le dimanche (sauf aujourd’hui, mais je fais ce que je veux d’abord), pendant toutes les vacances scolaires.  Pendant les vacances scolaires je vous ferai un post par semaine (ou deux hein…) et je préparerai le futur. NA ! Et Pouêt (marque déposée par Pulchérie, sur la blogosphère on ne rigole pas avec ça, je ne veux pas que mon trésor adoré me demande des droits d’auteur…)

Pourtant  je vous vois passer, innocents que vous êtes.  Vi je suis accro aux commentaires et aux stats… D’abord je suis accro à ce que je veux… Quand je vous vois tous, je n’ai plus besoin de pilules roses, de rien du tout… Juste de vous… D’ailleurs les pilules roses, je n’en abuse pas du tout : Truchon a pris des vacances (hélas sans couper son mail).

La vie n’est qu’un long calvaire…

Chien et chat

Chien_et_chat_56528045On dit souvent « s’entendre comme chien et chat ». Expression à mon sens totalement fausse.

J’ai donc tout d’abord eu une chienne qui s’appelait chloée. Elle avait 3 mois, quand je ramenais Caline à la maison, sans l’autorisation d’Albert.

Le chat tenait dans la main. Il commença à faire le tour de la maison. avec circonspection, ce mec dont on ne se méfie jamais assez.

La chienne (toute débutante à l’époque)  était très curieuse devant cette chose qui débarquait là. A chaque fois qu’elles se croisaient, la chienne reniflant à qui mieux mieux pour identifier la chose, la crevette à poil se hérissait du mieux qu’elle pouvait pour se faire prendre pour un monste et se mettait à marcher en crabe en crachant. La chienne avait peur et reculait.

Pourvu qu’elles s’entendent ! J’avais peur. J’avais tort.

Le soir, Chloée ne pouvant être loin de nous, séjournait dans son panier dans le salon. Elle regardait la télévision avec nous, et un malinois, ça remue beaucoup les oreilles : inquiétude, surprise, joie (là on remue la queue en plus), sommeil. Caline ayant fait sa sieste de chat sur le lit de Pulchérie, arriva dans le salon et repéra immédiatement les oreilles mobiles de Chloée dépassant du panier (c’était encore une petite chienne et un film à faire peur). Embuscade derrière le panier pour sauter sur l’oreille qui bouge à la première occasion.

Evidemment la chienne fut surprise, mais ne manifesta aucune contrariété. Elle coinça le chat entre ses pattes pour lui faire sa toilette et elles s’endormirent dans les papattes l’une de l’autre après léchages réciproques, coup de patte sur le museau, mordillements « je suis la bête féroce » gentils, et autres amabilités. La glace était rompue et nous aussi d’ailleurs, parce que nous voulions tout savoir….

Elles ont joué à compter de ce jour là comme pas possible et chloée fit une dépression nerveuse (je ne rigole pas) quand sa copine disparu un beau jour. Parce que celle qui arriva à sa place l’ignorait superbement avec un mépris parfaitement démontré qui sciait l’autre qui avait envie de zouer.

Ce qui m’a toujours amusé c’est que la chienne se faisait toujours avoir par le chat.

Nous avions un escalier avec un petit vide qui donnait sur la cuisine, qu’Albert devait fermer de deux planches pour faire « placard sous l’escalier ». Quand la maison a été vendue cause divorce, le vide sous escalier existait toujours. Il permettait au chat de passer directement de l’entrée à la cuisine sans faire de détour.

Les deux fifilles jouaient beaucoup et dormaient ensemble dans la cuisine la nuit dans le même panier (le chat couché sur le chien, le contraire pouvant être mortel à mesure que l’âge adulte pointait). La chienne semblait assez sidérée par la capacité de sommeil de sa copine dans la journée et lui donnait des coups de museau pour la réveiller. Le chat décida donc d’aller dormir l’après midi à l’étage qui était interdit à la chienne. C’est elle qui décidait quand il était le temps de zouer.

Généralement elle arrivait à pas de chat, et sautait sur sa copine comme ça, pour voir. Et la partie commençait. Je te cours après, je te donne un coup de patte gentil, je te léchouille un coup, etc… Fatalement, le chat partait se planquer sous l’escalier et la chienne ne pouvait pas la suivre. Elle s’applatissait donc en remuant la queue et en attendant que l’autre sorte.

Sauf que l’autre, pas folle, était déjà dans la cuisine, faisait le tour, toujours à pas de chat. Tout en l’attendant, l’autre remuait la queue, évidemment, c’est rigolo de zouer. Et hop, l’autre arrivait pour lui sauter précisément sur la queue. ET que l’on continue de jouer….

La chienne se fit avoir sur ce coup là, à chaque fois, avec une constance étonnante. Pourtant elle n’était pas bête du tout…. La seule chose qui l’énervait c’était la capacité de sa copine à sauter d’un bond sur le piano quand elle en avait marre…. Elle elle n’arrivait pas à faire la même chose… (elle n’a jamais essayé d’ailleurs, dieu merci…)

Chien et chat élevés ensemble, que du bonheur. Une honte pour nous les humains, faut bien que je pousse un coup de gueule.

Car deux espèces différentes, arrivent à s’adorer, cohabiter, jouer ensemble, être triste quand l’autre déserte, alors que pour des problèmes de régions, de pays, de langues, de religions, de sexes, de couleurs, l’être humain déteste celui de sa propre espèce… Ne jamais confondre race et espèce comme le fit Hittller…

Ca donne à réfléchir…

Mrs Tricot

Simone_02Vous la connaissiez déjà, il me manquait un nom pour elle, que j’ai trouvé ce soir en constatant que j’avais commencé un tricot (une écharpe) il y a environ 4 ans, qui attend que je le termine (ben quoi, j’ai toute la vie devant moi et la planète se réchauffe…).

Elle tricotait super bien, c’est elle qui m’a donné des leçons et tout appris, et donc, elle sera Mrs Tricot, la femme du « prisonnier« . Elle m’aurait terminé cette écharpe en moins de deux tout en regardant la TV (encore que de nos jours devant les programmes mirifiques, on peut se laisser distraire…)

Delphine lui ressemblait petite, tout en tenant maintenant du côté de son père (quoique, il y a quelque chose). L’hérédité est vraiment curieuse.

Je l’ai bien bien connue, puisqu’elle a décidé de nous quitter bien plus tardivement que son mari qu’elle aspirait à rejoindre.

Quand je repense à elle, qui m’a beaucoup parlé et beaucoup raconté, je me dis qu’elle est peut-être la personne que j’ai connue qui était la plus pleine de contrastes.

Elle avait un côté timide par exemple, et complexé… Un trop beau restaurant, une trop belle boutique… Ce n’était pas « pour elle ». Elle s’y sentait mal à l’aise, elle ne le « méritait » pas. Alors que mon grand père du temps où il était là, trouvait tout à fait normal de s’offrir le meilleur quand il en avait les moyens durement gagnés.  Elle était par contre tout à fait capable de rappeler un groupe (même à l’air louche) quittant la plage pour signaler que laisser des bouteilles et des sacs plastiques c’est une honte et qu’il y a des poubelles plus loin… Quitte à se faire lyncher par le groupe, rien à battre, elle disait ce qu’elle pensait et tenait tête.

C’est elle qui m’emmenait à la messe de minuit. La religion l’avait rattrapée après le retour de son mari de captivité. Cela avait scié ses parents (incroyants au possible), qui en avaient déduit qu’elle avait dû faire un voeu, genre « s’il revient c’est que dieu existe ».

Elle avait toutes les trouilles et tous les culots.

En juin 1940, après la débâcle, elle reçut une carte interzone de mon grand père. La carte où l’on cochait les mentions utiles « je suis mort (vivant), gravement blessé (en bonne santé), prisonnier (dans une maison close), dans tel bled (censuré) » et… C’était super la carte interzone ! Cela permettait généralement de savoir que l’autre était vivant point barre…

En plein dans la zone interdite le grand père ! Un coup de bol que la carte soit arrivée et qu’elle sache où il était. Vous ne connaissez pas l’existence d’une zone interdite à cette époque là ? Z’avez qu’à aller voir sur gogole, je ne fais pas non plus prof d’histoire ici.

Timide ou pas ? la voici préparant son expédition pour aller libérer son mari. Elle a préparé ses affaires, les vêtements civils de son mari, trouvé de faux papiers (on admire, c’était avant l’invention du scan, de phototruc et de l’imprimante super) pour lui, confié mon père à ses parents, et est partie pour la zone interdite. Les trains s’arrêtaient à la frontière (de la zone interdite, suivez un peu tout de même !). Là elle s’est habillée en paysanne et a fait du stop sur le bord de la route, jusqu’à ce qu’un paysan la prenne en charge dans sa cariole…

Comme elle l’a béni cet homme, de l’avoir conduite où il fallait et de lui avoir promis de la prendre au retour, avec un chargement capable de dissimuler un prisonnier évadé. Elle a retrouvé son mari et nous disait parfois (après un petit coup de blanc tout de même) « il y a des nuits qui comptent dans une vie ».

Lui a refusé de la suivre sur le chemin du retour. On lui avait dit que s’il s’évadait, la famille qui l’hébergeait serait fusillée. Il ne voulait pas courir ce risque, garder ce doute à jamais en lui, ou constater bien plus tard que oui, on les avait fusillés… Elle nous a dit avoir insisté n’en ayant rien à faire de cette famille ! Puis cédé…

Elle est repartie dans la cariole du paysan bien gentil avec son tas de foin, en pleurant de ne pas ramener son homme avec elle. Elle est rentrée chez elle comme elle l’a pu et bien pu.

Lui a-t-il regretté ? Après coup il a su qu’il n’aurait pas eu d’autre choix que d’être un clandestin quelque part. Elle aussi… Mais ni l’un ni l’autre n’avaient choisi vraiment. Elle était prête à le cacher dans la cave jusqu’au bout, sans savoir qu’il faudrait le nourrir avec des tickets de rationnement très stricts…

Mais elle l’a faite son expédition. Une véritable expédition pour l’époque. Et pour cela, je lui tire à jamais mon chapeau, moi qui suis trouillarde comme pas possible… Je ne pense pas que j’aurais eu son cran… Je ne sais pas…

Après son retour elle a commencé à cacher Jean Poirotte dans le grenier parce que l’ON racontait que les allemands prenaient les petits garçons pour les torturer et les tuer. Il fallait que son père se fâche et prenne le mouflet en mains. Certains jours, elle l’emmenait dans la forêt envoyer des baisers vers l’Est, vers « papa »… Elle l’a fait jusqu’en mai 1945.

Je pense que cela n’a pas été très facile pour mon papa à moi. Mais Mrs Tricot a fait ce qu’elle pouvait, et pendant toute la captivité de son mari, ce que l’on appelle maintenant « une dépression nerveuse ».

A son époque le diagnostic n’existait pas, elle avait juste « ses nerfs » et rien pour y remédier…

Bienvenue définitive à Mrs Tricot sur ce blog… Elle reviendra souvent, c’était elle d’ailleurs qui était morte de rire à cause des anglaises…, celle de la Toussaint, et d’autres à venir.

Maintenant me voilà arrière grand mère !

Alors là c’est le top du top et ça remonte le moral un max.

Avec le pauvre petit Georges, j’étais grand mère… et ce petit père est parti bien trop tôt de nos vies… Personne ne l’oubliera jamais, je précise au passage.

Le temps passant le deuil se fait, on a tout bien désinfecté pour qu’aucun autre félin n’hérite du virus mortel à 100 %. Et voici que ma méchante et son gentil veulent un chat à nouveau.

Scoop à la SPA : saisie judiciaire chez une mémée qui avait 60 chats dans son appartement. Vous avez bien lu : 60 chats. Aucun de castré, ça se reproduit à la vitesse de l’éclair ces petites bêtes. Et voiloù la SPA débordée par les chats dont il faut s’occuper, parce qu’à 60 avec deux litières, les voisins ont fini par exploser… Et où mettre tout ce monde là ? On peut mettre une mère et ses petits en cage, mais c’est toujours une cage. Il faut vacciner tout le monde, stériliser, bref, l’horreur pour ceux qui aiment les animaux.

Voici Pulchérie et son gentil partis en famille d’accueil pour rencontrer une petite mère et ses deux petits. Le gentil craque sur le petit mâle, Pulchérie sur la maman. On fait quoi ? Ben on en prend deux… Ils se tiendront compagnie… Je pense qu’il y a eu hésitation sur la petite soeur de Sacha, mais elle avait l’air un peu barge paraît-il (et comment ne pas l’être dans des circonstances pareilles ? et la sélection c’est l’horreur, pourquoi lui et pas elle ?), il fallait bien une excuse pour ne pas revenir avec 3 chats…

Décision prise : on prend la maman (Sophie) et son petit mâle. Il faut faire vite, pas le temps d’attendre que tout soit fait (vaccins, stérilisation de la maman et de Sacha pour quand il sera grand, pour la SPA c’est obligatoire et compris dans le prix), parce que la famille d’accueil prend des vacances…

Et voilà Pulchérie allant récupérer ses nouveaux enfants le samedi 17 février. Une maman qui pleure car elle cherche sa fille partout, qu’on lui a retiré le matin (adoptée immédiatement) et un petit diabotin qui a vraiment envie de jouer. Du coup elle repense à son petit Georges qui dormait trop et ne jouait pas assez… Elle se dit qu’il était déjà malade. Elle constate c’est tout…

Maman perturbée par la perte de sa fille et nouvel environnement à découvrir (chez ma soeur, Pulchérie avait promis de leur montrer les petits chats et devait y passer la soirée). Miaulant à qui mieux mieux pour récupérer le diablotin qui n’a peur de rien mais écoute tout de même sa mère, et surtout cherche sa fille qu’elle a perdu le matin… Maman qui va se planquer chez ma soeur, sous un meuble, et on la cherche partout pendant une éternité en l’imaginant s’échappant dehors, traversant la route au passage d’une voiture. L’horreur, le stress, jusqu’à ce que mon neveu la retrouve planquée sous un meuble, bien camouflée (fallait vraiment la voir).

Maman et son fils que Pulchérie et le gentil déménagent chez mes parents avant d’aller regagner leur domicile à Paris le dimanche après midi. Stress pour tout le monde, il y a le chat, la chienne (elle, on sait qu’elle a l’habitude des chats).  La chienne remue la queue en reniflant les nouveaux arrivants et va se recoucher en soufflant (pitié !!!! elle sait ce que c’est qu’un chaton la malheureuse). Le chat de Mrs Bibelot (un monstre pire que Diabolos, qui doit faire ses 7 kg et ressemble à un lynx, prend la porte quand le petit père décide de jouer avec lui sur le lit de mes parents (ben lui non, il n’a pas envie de jouer. Il a peur et point barre et pas du tout envie qu’on lui dévore une oreille, même pour jouer). La grosse bête qui avait peur de la petite, c’était vraiment lui tout à coup et il n’est jamais sorti de la maison après avoir demandé la porte aussi vite…

Bref tout va bien sauf que la petite mère (c’est vraiment une petite petite puce), cherche son autre bébé en miaulant et que cela fait mal au coeur. On la rassure, je pense que tout ira bien… Elle a son petit diablotin (oh la tronche de la crevette qui doit théoriquement trucider de la souris…)  qui tête encore (après avoir fait une orgie de patée…), elle va oublier l’autre… C’est ce que l’on sait… Et les animaux vont plus de l’avant que nous sans souffir comme nous…

Sauf que… Si vous comptez bien dans les générations, et bien Sophie et Sacha sont les enfants de Pulchérie, donc mes petits enfants. Sauf que Sacha est le fils de Sophie. C’est le problème avec les animaux, les histoires de génération on s’y perd…

Du coup je suis arrière grand mère. A 48 ans. Bientôt 49

Laissez moi mourir, le temps passe trop vite…

Passez-moi un post-il pour m’ouvrir les veines (Florence Foresti) (gouzi gouzi qu’ils sont mignons)

Petite histoire d'un petit blog (part 1)

femme__crivain_tlp676151Mon blog est né finalement, il y a longtemps. J’ai toujours adoré écrire et j’ai commencé mon dictionnaire d’une civilisation tordue, à la main sur des fiches cartonnées. J’écrivais tout le temps et sur tout, et lasse un jour de me coltiner une crampe dans la main droite (dite « la crampe de l’écrivain »), ayant un peu d’argent devant moi, j’ai fait l’achat de Mr Mac Intosh, ami fidèle. Oui, un ordi, comme lui, uniquement pour écrire (d’un autre côté que faire d’autre à part ses comptes et des stats (berk), vu qu’Internet n’existait pas, donc la connexion possible non plus)

Quoique surfant énormément sur Internet, je ne connaissais le concept « blog » qu’après cette triste histoire de deux jeunes filles s’étant suicidées et qui avaient annoncé leur décision d’en finir sur leur « blog », précision des journalistes : « un journal intime tenu sur Internet » (ne pas compter sur eux pour se tenir réellement informés, et ils continuent à déclarer : blog = journal intime).

Un vendredi de juin dernier, Pulchérie me téléphona au boulot, alors que j’étais dans l’angoisse de ses résultats, pour me dire « ça y’est j’ai mon diplôme ». Fière de moi (c’est moi qui l’ai faite et élevée tout de même), et d’elle surtout, me voici sur internet, cherchant son site dont l’adresse était à la maison, afin de montrer les capacités créatrices de ma filles à 3 collègues avide et normalement préparées (normalement les gens fuient quand je parle de mes pastèques, sauf les vrais fidèles qui m’en demandent des nouvelles sans appréhension).

Avec LE mot clef, me voici sur un forum et une « méchante » répondant sur une histoire de film. Tiens, le style me semble familier. Que vois-je éberluée : l’adresse d’un blog. Comment ça, ma fille tient un journal sur Internet ? J’y cours, pas pour être indiscrète, juste pour voir… Et je tombe sur le blog de la méchante. Pas de doute, c’est elle, c’est ma fille et je trouve son blog super. J’en visite d’autres via ses liens, tous supers également. Il n’y a aucun « journal d’Anne Franck » sur ce que je visite. C’est alerte, sympa, c’est un monde que je découvre le soir à la maison, stupéfaite.

Donc un blog, je le découvre, cela peut être autre chose qu’un journal intime. Ca peut être de la cuisine, du design, des photos, du journal intime aussi mais que d’humour partout ! J’en aiurais des choses à y mettre, et si j’en faisais un ? Je fais. Sur Canalblog comme la méchante. Je sue sang et eau pour faire un semblant de mise en page. Au passage je signale à Pulchérie que j’ai trouvé son blog. Sur le coup, elle n’a pas trop apprécié, m’a dit qu’elle préfèrait que je n’y aille pas, que c’était sa sphère perso hors famille et amis… Je dis OK et je commence à laisser des commentaires chez d’autres…

Et voici ma Pulchérie qui me repère avec sa vision d’aigle, à mon pseudo… Elle me signale deux ou trois blogs (mes premiers) à consulter absolument. Parallèlement la voici en chasse du blog de tite maman qui a avoué en avoir ouvert un. Pas folle, elle s’est bien doutée que je n’avais pas dû chercher des serveurs à droite et à gauche et que j’avais pris chez canalblog ce en quoi elle avait parfaitement raison. Elle connaîssait mon style d’écriture et adorait mon dictionnaire d’une civilisation tordue et autres articles que sa soeur et elles lisaient sur Mr Mac.

Et donc elle tombe fatalement sur moi après quelques recherches, et vient me narguer au boulot (j’ai trouvé la gentille sorcière nananèreu), et m’encourager (dieu la bénisse). « Il est bien ton blog, j’en connais plein et tu peux avoir des lecteurs, je peux t’aider pour ta mise en page, tu as plein d’articles à y mettre, etc etc… ». Et donc fille aînée a reçu mon code d’accès, fait ma mise en page en accord avec le titre du blog, m’a expliqué le fonctionnement de la blogosphère (j’ai fait une gaffe au départ, j’en étais malade) et m’a fait de la pub chez elle.

Elle a bien évidemment un droit de regard sur les articles en avance (mais plus trop le temps maintenant) qu’elle découvre avant tout le monde, rectifie ma mise en page parfois vu que je suis une quiche (en voie d’amélioration). Du coup j’ai le droit d’aller chez elle, et elle m’a fait découvrir tout un tas de blogs sympathiques et amené des lecteurs que j’adore, qui bravent les spams pour venir me lire. Il y a en plus tous ceux qui m’ont découvert seuls et j’en suis ravie (je précise au passage qu’il est inutile de chercher de vrais sorts ici et que c’est fou le nombre de personnes qui veulent un sort pour se débarasser de leur belle mère…).

Bref mère et fille sont maintenant aussi soeurs via blogs. On en parle, on commente l’une chez l’autre, on fait des connaissances, c’est notre complicité… C’est super non ? Et là où je suis fière comme un pou, c’est quand Pulchérie récolte des lecteurs par mon biais, alors que d’ordinaire, c’est plutôt l’inverse. On est bête à tous âges…

Quel effet ça vous fait à vous, la mère et la fille ? Parce que tout le monde sait bien qu’il y a la mère et la fille… Ou alors vous êtes vraiment distraits…

Les filles et les chats

Enfant_et_chat_57210720Je suis d’une famille où l’on a toujours adoré les chats, et les chiens aussi d’ailleurs. Mrs Bibelot dit toujours que ce sont des bêtes à misère car on se transforme en serpillère quand ils nous quittent.

J’ai donc toujours aimé les chats, cet amour immodéré n’étant pas partagé par Albert qui ne les aimait pas, les trouvant hypocrites et trop indépendants, comme si lui n’était pas hypocrite et qu’être indépendant soit une tare immonde à éradiquer de la planète avant « pasteurella pestis » « ebola » et « HIV » (j’en oublie naturellement, je ne suis pas un dictionnaire médical non plus).

Je respecte toutefois le non amour des animaux, n’aimant pas particulièrement les mygales et les frelons, du moment qu’on ne leur fait pas volontairement de mal (encore qu’une mygale égarée chez moi ne bénéficiera d’aucune indulgence, elle est prévenue, le frelon idem). Je n’apprécie pas non plus vraiment le croque Odile qui n’a pas l’air très sympa, ni le black Mamba que théoriquement je ne risque pas de croiser dans ma cave. Mais bon, toute vie a droit au respect dans l’ordre des choses, et a son utilité (sauf l’homme en terme général parlant d’espèce, vu que nous sommes LE nuisible de la planète, mais je m’égare).

Pulchérie par contre, toute petite, adorait les chats tenant donc de sa mère au grand désespoir d’Albert. Comme elle a parlé très tôt, elle parlait comme elle pouvait tout de même à 12 mois, et un chat c’était un « miaaa ». Elle leur cavalait après ayant également marché très tôt, et était très décontenancée par la capacité du chat, pas si fou, à se carapater dans un buisson, hors d’atteinte (on n’est jamais trop prudent quand on est poursuivi par une poupée en manteau bleu qui crit « miaaa ! »).

Pas d’animal en appartement (règle sacro sainte), vint le jour où Albert fit « fortune » en bourse et où nous eûmes notre maison rien qu’à nous. Je voulais un chat, lui pas, il m’offrit donc une chienne malinoise de 2 mois adorable (avec l’idée tout de même qu’elle ferait chien de garde, ce qu’elle fit très bien), mais qui s’ennuyait un peu quand les filles étaient à l’école. Pulchérie voulait un chat et tous les soirs quand son père montait pour le « bisous papa », elle fondait en larmes avec un art consommé, et Albert se coltina 30 jours de sanglots agrémenté d’un « je veeeuuuux un chaaaat« . Sa culpabilité grandissait. Sournoisement, je rappelais d’ailleurs à Pulchérie qu’il ne fallait pas qu’elle oublie de préciser à son père qu’elle voulaiiiiiit un chat (oui je sais parfois, je suis une garce, mais pas souvent)

Puis Mrs Bibelot me signala un chaton adorable à donner, hébergé pour l’instant par la maison de retraite occupée par Tante Hortense. Jean Poirotte venu bricoler chez moi me signala un beau jour qu’il avait vu un rat gros comme ça sur la façade de ma maison (on peut admirer au passage ce qu’est une conspiration et comment Pulchérie avait pu également convaincre ses grands parents qu’elle voulait un chaaaaat). Mon sang ne fit qu’un tour car j’aime à peu près autant les rats que de la cervelle avec des épinards et les croques Odiles. Je partis donc à la maison de retraite sans avertir Albert et ramenais une petite chatte qui tenait dans la main, et qui était caline comme tout, ayant débuté sa carrière sur les genoux des petits vieux de la maison de retraite qui sont morts en rafale de son départ (d’un autre côté, il fallait la donner).

La cohabitation chien/chat fera l’objet d’un post exclusif. Pulchérie était ravie : elle avait son chat. Albert craquat devant la boule de poil tenant dans la main qui lui avait léchouillé la joue droite, et pour une fois pratique, émit quelques réserves sur la capacité de la crevette à poil à faire peur à un rat des champs au cours des mois à venir…

Pulchérie et Delphine adoraient bien évidemment Caline, notre premier chat, qui disparu un jour d’ouverture de la chasse, probablement dégommée par un con de chasseur qui accuse les chats de lui tuer son gibier qu’il veut tuer lui-même. Bref. Elles passaient leur temps à jouer avec la petite mignonne toujours d’accord, l’habillant, la promenant dans la poussette (je peux certifier qu’elles ne l’ont jamais maquillée). Un soir Albert s’indignat parce qu’un chat ce n’est pas un jouet. Il sortit l’animal de la poussette et de dessous son coussin, lui ôta sa robe et son chapeau, et lui rendit sa liberté. Caline indignée fila direct dans la chambre des filles en engueulant Albert, l’air intéressé par ce qui pouvait bien se passer maintenant dans la chambre naturellement bien rangée de ses bien aimées amies, et Albert renonça à défendre le chat contre des mauvais traitements qu’il adorait et se fit un kir.

Pulchérie causait au chat qui dormait sur son lit, lové en boule sur la couette et l’édredon (pauvre bête) pour chasser les vampires. Tout allait donc très bien jusqu’à la disparition du chat qui eut lieu 2 semaines après la défection d’Albert qui voulait vivre sa vie, hibernant sans doute avec moi et ses 2 filles (et le chat, et la chienne).

Je pris un autre chat (toujours une chatttte d’ailleurs, mais je veux égarer les moteurs de recherche porno), tricolore et absolument très mignonne également surtout avec les filles qu’elle adorait (j’ai du bol comme le dit mon vétérinaire, je ne suis tombée que sur des chats crème et mignons comme tout). Et revoici pour un tour les confidences de Pulchérie à son Eglantine chérie. Direction chez mes parents car le sort a ses revers comme le tennis.

Eglantine détestait profondément que les filles pleurent où qu’elles se fassent enguirlander (on se demande à quel sujet, ces petites chéries). On la voyait rappliquer dare dare au moindre ton un peu sec et larmes qui suivaient, elle nous engueulait en miaulant et grimpait sur les genoux des filles pour leur lécher les larmes. Généralement l’engueulade s’arrêtait là et les pleurs aussi (méthode très efficace). Puis Pulchérie partait avec son chat dans les bras en marmonnant « mon bébé d’amooouuur ». Jusqu’au jour où Jean Poirotte la mimat « ma pauvre Eglantine, y’a que toi qui m’aime dans cette maison snif, heureusement que tu es là snif, la vie n’est qu’un long calvaire snif, je ne sais pas ce que je ferais sans toi snif ».

Stupéfaction de Pulchérie « Comment tu le sais que j’étais en train de lui dire cela ? »

Ben nous aussi on a été petits et on a nous aussi raconté au chat qu’on avait certainement été adoptés et qu’heureusement qu’il était là… Elle a donc apprit que Jean Poirotte petit causait à son chat Bambi et qu’il envisageait même de fuguer en le mettant dans un balluchon, moi idem mais sans quart de pomme (faut suivre, je ne le répèterais jamais assez)…

Elle était dépitée, se croyant unique au monde. Mais la vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand un abruti qui déteste les chats, écrase celui que l’on aime, volontairement, quitte à écraser un gosse avec (d’ailleurs il n’aime pas les mômes non plus). Le chat suivant était pot de colle et dormait carrément dans le lit des filles après avoir regardé la télévision avachie sur les deux (c’était mieux).

Aujourd’hui, l’histoire est quasi close pour moi. J’ai encore Diabolos, mais après lui, je n’aurais plus d’animal en appartement. Pulchérie reprendra un chat et pourra à nouveau lui raconter ses misères… (je hais ma mère)

Quand on a mal à son travail

Je sais que je ne serai pas seule sur ce coup là, mais là la coupe est pleine…

Il a arrêté de fumer, sa femme le trompe, il a un troisième testicule qui pousse ou été séropositif à la grippe aviaire, on s’en fout. Trucmuche a pété un plomb et tout le monde trinque.

Alors qu’il a 6 mois tout le monde était prêt à se mettre en 4 pour lui, parce que l’ambiance était chouette et qu’on l’aimait bien, il a décidé de rappeler à tout le monde qu’il était le grand chef, l’unique chef et que cela allait chier.

Et effectivement ça chie un max. Et nous sommes prévenus en plus : ce n’est qu’un avant goût du pire qui nous attend… On a touché le fond, mais il a prévu une pelleteuse pour creuser.

Maintenant on équipe les voitures de société (m’en fous j’ai ma vieille caisse, mais je déteste le principe)  d’espionnage par satellite dès fois que les plus fous de boulot soient en fait dans une maison close et non pas en clientèle à l’heure dite (à la demande générale, tu parles Edgard). Ca réjouit tous ceux qui bossent samedi et dimanche et sont capables de poster un mail à 22 H 40 alors qu’ils ont femme et enfants.

Maintenant on demande à chacun de faire le ménage sur le serveur, alors qu’il y a 6 mois c’était « gardez tout !!! ». Sauf que de garder tout, ça prend une place pas possible. Et le ménage il faut le faire en 5 minutes… Tout en faisant son boulot du jour d’ailleurs qui s’entasse… On a tort de se donner du mal, le ménage il le fait : il ne sait pas ce que c’est : supression directe.

Maintenant ça gueule sur tout le monde. Avant c’était convivial, désormais on ne croise que des visages livides, décomposés. Depuis quelques temps il dit vaguement bonjour d’un air haineux, ne sert plus les mains, et gueule sur tout le monde, sans aucun respect. Depuis qu’il est zen, il a donné à tous une tâche qui ne rentre absolument pas dans ses attributions, à faire en plus, quand on peut, il ne veut pas le savoir. C’est réunion sur réunion, réorganisation totale, décidée de manière unilatérale par lui. Il trouve un dossier sur le serveur qui l’énerve parce qu’il a la flemme d’aller voir de quoi ça cause ? Poubelle. 3 mois de travail de perdu pour celle à qui il avait dit « mettez le là, je vais le classer ».

On bosse et tout à coup le fichier disparait : il ne sait pas ce que c’est, il jette. Il traque tout et il a accès à tout, passe sa journée à espionner tout le monde, d’ailleurs nous sommes prévenus, nos téléphones auront des mouchards et internet aussi. Beaucoup savent qu’ils payent pour ceux (très rares) qui ont abusé, mais là c’est lui qui abuse. Car comme il a accès à tout il sait bien qui va consulter « Je redoute » à l’heure du déjeuner ou bien « petites cochonnes.com »  après retour à 22 H 30, en récoltant un virus qui plante l’ordi….

C’est tout le monde soudain qui a envie de lui flanquer un coup de fusil dans le café. Tout le monde qui vient en marche arrière. Bien sûr il y a ceux qui savent qu’ils trouveront ailleurs dès hier s’ils le veulent et envisagent de partir. Mais il y a les autres… Comme moi, qui vit (mal) de mon seul salaire. Je ne suis pas la seule. Et à l’aube de la cinquantaine il n’y a rien pour une secrétaire, même chevronnée…

Il y a tous ceux et de plus en plus nombreux qui carburent à la pilule rose pour tenir le coup, car ils ont l’impression justifiée (ou non) qu’il veut les pousser à la démission. Tous ceux qui ne dorment plus ou si mal, qui partent de chez eux avec des nausées le matin et qui vomissent le dimanche parce qu’il faut y retourner demain… Les kg qui sont perdus ou pris actuellement, suivant que l’angoisse coupe ou augmente l’appétit, personne ne veut en faire le compte.

Il y a tous ceux qui sont malades de leur travail et sur qui on hurle « si cela ne vous plaît pas, vous n’avez qu’à aller voir ailleurs !!! ». Il y a votre sorcière qui en est tombée à moitié dans les pommes l’autre matin parce qu’il gueulait comme un malade qu’elle n’était « même pas fichue » d’accrocher le tableau dont il avait besoin en urgence dans son bureau, et à qui il a dit qu’il mettait la pression et que ce n’était qu’un début. Il y a celle dont il a flanqué l’armoire par terre en lui intimant de tout ranger en 5 minutes. Il n’y a plus que de l’angoisse à y aller, le dimanche à être malade en pensant au lendemain. Parce qu’il traque tout le monde pour le moindre « s » manquant, du boulot encore et encore en plus, à faire sinon c’est la porte, ou la faute provoquée, parce qu’il a accès à tout et peut tout modifier.

Il y a les mails que l’on s’envoit chez soi en espérant que le disque dur ne pètera pas un câble, comme lui, avec les copies écran de ce que l’on a fait, parce que le lendemain cela a disparu… Il y a un des délégués du personnel qui se prend la tête, parce que c’est le choeur des lamentations.

Si on pouvait la prendre cette porte, volontairement… Comment qu’on lui déposerait la clef sur le bureau en lui disant « je ne reviens pas demain démerdez-vous ». 30 manquants sur 52 tout à coup, ça lui ferait les pieds, mais il sait que ça ne risque pas de lui arriver.

Si euromillion fait fortune… C’est grâce à des gens qui ont mal à leur travail, l’interdiction de s’en plaindre parce qu’eux ils en ont un, et qu’en France le patron peut faire tyran quand il veut…

Et on se demande pourquoi le français est le premier européen à consommer de la pilule rose… (moi sur ce coup là je peux faire exploser les stats). Au lieu de faire un constat, il faudrait se demander pourquoi… Dans ma boîte, la consommation de pilules roses a fait un bond soudain, depuis que le big boss a pété un plomb… Nous sommes désormais une majorité à en consommer pour tenir le coup… Car si l’on s’absente c’est être dans le colimateur pour 6 mois, lui ne s’arrêtant jamais.

Quand on a mal à son travail on a mal partout. Moi j’hiberne en faisant des cauchemars, mais tout à coup sans l’aide de la Faculté, je ne pourrais même plus dormir…

Et c’est aussi regarder le mal que l’on s’est donné, que l’on nous demande de multiplier par deux en précisant hors témoin « sinon c’est la porte ».

Bref c’est une histoire somme toute ordinaire, mais justement, il n’est pas normal qu’elle devienne ordinaire…

Une sorcière sur le point de s’ouvrir les veines pour avoir autre chose à faire qu’à mal dormir… En fait, du coup je suis partie contribuer au déficit de la sécu en allant voir le Docteur Acromion, alors à ce soir…

Edit du retour : une sorcière à qui le docteur Acromion a bien remonté le moral. Ben oui, il me faut des pilules roses, mais la sorcière ne s’arrêtera pas de travailler, ne donnera aucun motif à Truchon pour lui en vouloir, et tiendra jusqu’au bout. Si un jour il veut la guerre, il l’aura…