L'homme est malade, épisode 1 (réédition)

hmL’homme est malade de différentes manières, et je m’en vais donc vous les expliquer après en avoir pratiqué plusieurs (et même pas que je serais canonisée…).

Albert est malade (cas n° 1)

Albert a deux états : en bonne santé ou à l’article de la mort qui ne tardera guère.

Au moindre rhume il agonise immédiatement. S’il était croyant on ferait venir un prêtre en même temps que le médecin, car il relève de l’extrême onction au moindre virus ou microbe qui passe. Mais il refuse l’intervention du prêtre et geint « laisse-moi tranquille éteints la lumière » d’un ton lugubre avant de plonger sous la couette.

Le gémissement lugubre (venant de sous la couette toujours) est son seul mode d’expression pendant tout le temps de la maladie et qui nous rassure quand on ouvre la porte de la chambre : il est toujours vivant. Par contre il faut faire taire les enfants (mission impossible), car le bruit le dérange dans sa méditation pré-mortem

Albert a une profonde aversion pour tout ce qui est médicament. Malgré son gabarit il prend de l’aspirine par quart de comprimé et renifle le verre dans lequel vous l’avez fait fondre avec suspiscion, ayant appris au cours de ses études à faire la différence d’un coup de narine entre la mort au rat, le cyanure, et le chlorure de potassium. Seules des gouttes inodores et sans saveur pourraient le berner, mais cela n’existe pas et c’est bien dommage, cela nous permettrait de le soigner en lui faisant son petit café.

Il se soigne avec un sirop (à la menthe et alcoolisé qui ressemble à un pousse café pour lequel je ne ferai pas de pub, détestant la menthe) et pas un autre, qu’il boit à la bouteille : cela lui donne l’impression de se soigner mieux et le rhume va lui très bien par contre, car la bouteille de sirop est un vrai bouillon de culture. Le grog lui plaît bien (sans eau, mais il veut bien une rondelle de citron pour désinfecter), le vin chaud aussi (avec de la canelle qui désinfecte aussi d’après lui). Une bonne suée c’est la preuve qu’il va bien.

S’il a été dans l’obligation absolue de prendre des antibiotiques (rhumatisme articulaire aigü faisant suite à une angine rouge soignée à coup de quart d’aspirine, ou abccès dans la gorge), il écoute avec attention le médecin lui expliquer pourquoi il faut continuer le traitement 10 jours, sans oublier une prise, et arrête ses cachets dès qu’il se sent mieux (le médecin étant comme nous, un âne).

Généralement il finit par avoir un streptoccoque ou un staphyloccoque (doré de préférence c’est plus chic), voire même les deux, et qui résistent à tout vu la manière dont il utilise les antibiotiques.

Mais comme il ne les voit pas, il n’y croit pas. Quand il les sent par contre, il agonise immédiatement.

Albert fuit comme la peste les prises de sang et autre joyeusetés. C’est le genre à se demander s’il va bien se marier vu qu’il y a une prise de sang à faire, alors que les bans sont publiés et le traiteur payé. S’il met les pieds dans un hôpital ou une clinique c’est pour y visiter un nouveau né et la maman. Et encore, l’odeur de l’hôpital le met au bord du malaise.

S’il consent un jour à se faire faire une prise de sang (une fois qu’il est tombé en catalepsie à la vue de la blouse blanche la laborantine peut exercer tout son art), il n’ira jamais chercher les résultats de peur que. La simple vision des résultats d’ailleurs, car on les lui donne, le rend malade car il n’y connaît absolument rien (et ne veut surtout pas savoir). Alors que tout est normal, il monte se coucher et se met à geindre parce qu’il a 5 millions de globules rouges et que c’est certainement trop.

D’abord demain il doit aller chez le dentiste. On n’ose l’imaginer s’avachissant dans le fauteuil et refusant d’ouvrir la bouche (ou la refermant comme Pulchérie, sur la main du dentise mordu grave). Il n’ira pas finalement, il sera mort avant.

C’est l’homme à qui il ne faut surtout pas confier un enfant malade : il ne le soignera JAMAIS.

Réédition du 27 septembre 2006

La grève du s.. (réédition)

Alphonsine_et_la_cuisine_JF7587_001Après la guerre des boutons pour une histoire sordide de peinture à refaire, la tante Alphonsine dû affronter une autre guerre. Celle du jardin à tenir.

L’oncle Jules voulait en jardin, c’est bien simple, il adorait jardiner. Il devait faire des fleurs au minimum à offrir à son petit trésor de petite femme fragile, et surtout pleins de bons légumes que sa petite femme lui cuisinerait avec amouuurrrr !

Sauf que la tante Alphonsine avait un problème avec le jardin : les fourmis. Je découvre avec horreur en vous racontant cela, qu’elle m’a refilé l’allergie à l’acide formique via une hérédité diabolique, et non pas la faculté à accoucher sans douleur en 1 minute 40 secondes… (authentique, mais j’y reviendrai).

Il était hors de question pour elle de mettre les pieds dans le jardin jouxtant la maison-à-la-peinture-cloquant, dès le réveil des fourmis. D’ailleurs, EN PLUS, elle détestait jardiner et avait bien prévenu son époux qu’il ferait ce qu’il voudrait mais sans elle…

Oncle Jules avait planté tout un tas de trucs en espérant secrètement que sa jeune épouse amoureuse irait arracher les mauvaises herbes à sa place, et buter les pommes de terre (je ne sais pas ce que c’est, mais c’est important, si on ne bute pas les pieds de pommes de terre, ils crèvent).

Alphonsine vivante ne mettrait JAMAIS les pieds dans le jardin tant que les fourmis vivraient leur vie. Et pourquoi y mettre les pieds pendant l’hibernation des petites bêtes ? Je vous le demande, comme elle en son temps !

Le jardin croissait avec ferveur, et en ce mois de novembre encore assez chaud, il avait une allure de post-catastrophe. Ceci après un été de « tout nouveau tout beau », au cours duquel l’oncle Jules s’était à peu près tenu à son jardin. Là, les artichauts étaient quasi aussi hauts que les orties qui vont elles, toujours bien. Les plants de tomates se portaient encore bien pour peu que l’on écarte la jungle pour les regarder dans les yeux, et deux ou trois roses se battaient en duel. Les poireaux périclitaient, les carottes montaient en graine, les salades faisaient « plante verte ». Il fallait agir et vite.

Le médecin avait trouvé de la tension à l’oncle Jules que le mariage eusse dû théoriquement évacuer. Que nenni. Et tout en discutant de cette tension inquiétante qui fit mourir l’oncle Jules à l’âge respectueux de 98 ans, le médecin diagnostiqua une première grossesse chez tante Alphonsine.

Ce n’était pas l’époque où l’on se précipite sur le téléphone pour annoncer J + 21 à n’importe qui, genre moi complètement à l’ouest. L’oncle Jules avait le temps de réaliser la nouvelle (j’ai toujours admiré la faculté qu’ont les hommes dans les films, à pleurer de joie en apprenant le futur heureux évènement, 27 semaines de retard et des nausées matinales ne les ayant pas alertés…) (moi j’ai peut-être eu des problèmes avec mes deux maris, mais ils savaient compter…).

Jules rentra dont un beau soir, trop harassé pour aller voir le jardin, et s’assit, tout heureux à l’idée de dîner, tout en causant de son jardin (cet innocent). Il plongea sa cuillère dans sa soupe, la porta à sa bouche : c’était infect.

« Ah mon chéri, j’ai oublié de te prévenir, le médecin m’a dit que vu ta tension et mon état, il fallait éviter le sel avec les produits que j’achète au marché. Pour que je ne sois pas tentée, j’ai banni le sel de cette maison ».

L’oncle Jules n’entendit pas le « et mon état ». Il retint qu’il n’y avait plus de sel dans la maison. « Quels produits du marché ? » balbutia-t-il ? La vie sans sel, il le découvrait : ce n’était pas possible ! Il en avait les larmes aux yeux le malheureux…

« Ces immondes légumes que je suis obligée d’acheter, ne sont paraît-il pas très sains… Le sel précipite le mauvais… A éviter absolument ».

Alphonsine continua sa soupe (salée bien sur…). Jules réalisa le « mon état ».

« Tu veux dire que ??? »

« Oui mon amour, c’est pour le mois d’août ! ».

Hourra, bravo, youppee et youpla boum. Le jardin fut remis en état, les derniers légumes récoltés et mis à l’abri pour l’hiver (ou en bocaux par tante Alphonsine qui ne laissait jamais rien perdre).

La grève du sel (et oui, il n’y avait rien de cochon dans le titre), était un grand truc de la tante Alphonsine. Par la suite elle ne se donna même pas la peine d’expliquer l’absence de sel dans sa cuisine au caz’où. Le soir où ce n’était pas salé le père et les 4 fils se regardaient : qu’avaient-ils bien pu faire et comment diable cette femme pouvait-elle manger n’importe quoi ????

Et où planquait-elle la salière ???

Car elle a traversé l’occupation et les restrictions, en mangeant, semble-t-il, toujours avec plaisir, n’importe quoi…

Moi je pense que c’était tout simplement une femme admirable…

Réédition d’un post du 20 décembre 2006…

Perte de l'odorat…

Si cela ne sent pas les rééditions à plein nez jusqu’à la fin des vacances de février, c’est que j’ai perdu l’odorat…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Pois ou rayures ET balayage… (fin de la saga)

EndoraChez Pulchérie nous attendent quelques travaux pratiques : finir de décoller les étiquettes des pots de yahourt en verre qu’elle doit déposer chez le traiteur le soir même, par exemple (le piège…).

Cela sent les vrais derniers préparatifs qui commencent, d’ailleurs les futurs mariés doivent arriver chez mes parents le lendemain soir.

Direction le coiffeur. La coiffeuse de la mariée (tatie chérie) lui a suggéré de se faire refaire quelques mèches.

L’homme de l’art a donc la joie de voir arriver la mère et ses deux filles. ON décide que je vais passer en premier. Je suis en effet une traumatisée du balayage depuis qu’un coiffeur sadique m’a fait ressortir de chez lui avec des mèches blanches en glapissant qu’il était scandaleux que je ne paye pas…

Je précise donc, mais c’est inutile, que si je suis loupée à 4 jours du mariage de fille aînée, je ne payerai pas. Et si cette précision est inutile, c’est parce qu’ils connaissent bien la future mariée et que je suis sa mère, donc soupçonnée immédiatement d’être légèrement obsessionnelle sur les bords (ce qui est totalement faux, je récuse votre honneur).

La coloriste me pose les bonnes questions (c’est la première fois que cela m’arrive) : que fais-je à mes cheveu ?, de quelle couleur étaient-ils quand j’étais petite ? (platine), s’ils décolorent facilement au soleil, etc… Je me sens en confiance.

Et là, il y a ce grand moment de solitude, où le coiffeur va vous rendre époustouflante*, alors qu’avec les cheveux dans tous les sens, vous vous faites peur dans la glace. Le mec qui vous prend en photo à ce moment là, mérite un sort pire que la mort.

La coloriste attaque Delphine, après avoir débattu avec Pulchérie du bien fondé de nouvelles mèches ou pas. Les derniers essais de coiffure ont été faits en intérieur, en plein soleil il apparaît non nécessaire d’éclaircir encore.

J’admire le chef de ce salon de coiffure, qui a l’audace de tenir tête à Pulchérie à 4 jours de son mariage…

Et comme Pulchérie l’avait dit dans son blog : chez ce coiffeur là, il n’y a pas de conversations « coiffeur » illustrées magnifiquement par Muriel Robin… On s’y amuse plutôt…

La coloriste vient vérifier régulièrement mes mèches, et effectivement « je décolore très vite ». Illico, bac de rinçage, shampoing, soin offert par la maison, et séchage. La coloriste est plus angoissée que moi et tout le salon vient se pencher sur mon crâne pour soupirer de soulagement : c’est parfait…

Delphine n’est pas encore époustouflante, mais le temps passe et va arriver le moment où gare Montparnasse c’est un train toutes les 1/2 heures, qui s’arrête PARTOUT. Il faut compter plus d’une heure de trajet…

Je paye et je m’esbigne donc, accompagnée par Pulchérie  jusqu’à la station de métro la plus proche, serrant contre moi ma jolie robe (+ toujours mon kit de survie). Et je prends le métro toute seule comme jadis…

A 3 minutes près, j’ai le bon train, semi omnibus et je rentre chez moi où Diabolos m’attend de pattes fermes…

J’ai enfilé ma robe, testé des sandales et un poids en moins sur le coeur, je me suis dis que pour une fois :

La vie n’était pas qu’un long calvaire (merci mes chéries !)

Le calvaire des derniers préparatifs allait commencer, mais vous connaissez déjà l’histoire…

* Bien évidemment en hommage à l’inénarrable chanson de Linda Lemay suite à sa visite chez le coiffeur avant un RV important…

La pelle du 18 juin… Pois ou rayures… (2)

EndoraRV pris avec Delphine pour le mardi 22 juin, le mariage ayant lieu le 26,  il était plus que temps, mais avant, j’avais encore un kg à perdre (le pire)

Je pars à Paris en traînant les pieds, comme il se doit.

A la demande de ma cadette, j’ai emporté tout ce qui est à pois ou à rayures récusé par sa soeur, au cazoù qu’il soit possible de créer un bel ensemble en achetant juste une pièce. Mes deux filles n’ont pas toujours les mêmes goûts…

Et comme de coutume j’ai de quoi survivre trois jours dans le train en cas de grève inopinée, mon portable chargé à donf, et mon litron de flotte…

Je préviens Delphine de mon heure d’arrivée « t’inquiète maman, tu vas jusqu’à Nation, gendre n°2 viendra t’y attendre ».

Après ça merde, Delphine va être en retard, que je l’attende à Nation, où nous découvrirons que nous étions dans le même métro.

Je me sens mal barrée pour l’après midi qui va suivre (il est déjà 13 H), car j’ai mal aux pieds malgré mes immondes chaussures de marche. Et donc, je souffre à l’avance des longues heures de déambulation que va m’infliger ma progéniture.

Chez Delphine je me restaure un peu. Elle trie quelques vêtements qui lui semblent plus que corrects, et se prend RV chez le coiffeur pour un balayage.

« Et toi maman, tu ne veux pas te faire faire un balayage ? Ce serait mieux ».

Ruinée pour ruinée, j’accepte. D’autant que nous devons nous rendre chez Pulchérie, après l’achat de ma tenue, et que face à mes deux filles réunies, je vais forcément craquer. Autant le faire tout de suite…

Delphine qui connait sa mère tout de même, a fait du repérage dès qu’elle a su que j’allais finalement venir à Paris. Direction boutique n° 1 chez COS où elle prend 5 ou 6 robes nonobstant mes protestations : j’étais plus branchée pois que rayures et je porte du XL.

  • Maman, tu ne te vois pas comme tu es, je te prends du médium.

Ca craint du boudin pour la suite.

Cabine d’essayage, une vraie, où il y a de la place, la première robe marinière ne va pas du tout, même en faisant abstraction des chaussures de marche. Delphine est d’accord, cela va faire torchon en 10 minutes.

Autre robe marinière, avec des épaulettes, dont le tissu est d’un autre style, du genre qui ne vire jamais au torchon. Je l’enfile et là, c’est la révélation : c’est ma robe ! Et en médium en plus ! Emballé c’est pesé, le prix correspond à mon budget. Delphine elle-même ne me suggère pas d’essayer le reste, elle est conquise également.

10 minutes dans la boutique, il n’y aura pas de boutique n° 2, Delphine est ravie et moi aussi, je n’aurais pas à déambuler dans Paris la bave aux lèvres. Reste à se faire le coiffeur et à nous faire faire nos balayages…

Et avant tout, à nous rendre chez Pulchérie, car c’est chez SON coiffeur que nous devons aller. Un jour, elle lui a fait une bonne pub sur son blog, et depuis, toute sa famille bénéficie d’un tarif préférentiel, vu la clientèle nouvelle qu’elle lui a apporté.

M’en fous du coiffeur : j’ai ma robe !!!!!

Et exit la pelle du 18 juin !!!

La pelle du 18 juin… Pois ou rayures… (1)

EndoraJe profite de la future réforme de l’aurtaugrafe pour faire des jeux de mots laids…

Je me marre toute seule, mais ne vous inquiétez pas, c’est héréditaire… Je tiens ça de mon père qui le tient de son grand-père, BREF, c’est grave et personne n’a trouvé de remède contre cela. (J’en connais une qui va songer à son mari en lisant cela…)

En juin, je préparais un post important concernant  l’appel du 18 juin que personne ne lirait, vu que les journaux ne parlaient que de ça (pour compenser les exploits de nos footeux, alors que du coup la sorcière elle nous gonfle), et je me suis tortorée la pelle du 18 juin à moi toute seule…

Farpaitement, même pas besoin de radio Londres pour faire cela correctement.

Un français ne parlait pas aux français, je n’ai demandé à personne de prendre « les armes citoyens » ! (éventuellement j’aurais pu y songer rapport à la SS (la Sécu !))

Non, j’ai juste montré à Pulchérie plusieurs tenues éventuelles pour son mariage.

Elle nous avait imposé un dress code : pois ou rayures. Après coup je me dis qu’elle avait bien raison, car il était charmant de voir que quasi tout le monde avait joué le jeu, mais quand j’avais su la chose, au départ j’avais été moyennement ravie, vu qu’à la Grande Motte dans une autre dimension, je m’étais achetée un ensemble jeune, joli, m’allant bien, mais sans pois ou rayures…

J’ai donc sorti tout ce que j’avais à pois ou à rayures de ma garde robe pour le soumettre au regard critique de la future mariée…

Et puis me restait à montrer ma tenue exclusivement à pois. Toute neuve, achetée pas chez n’importe qui… il y a 3 ans… Du genre indémodable qui peut traverser 5 générations…

Bilan :

  • C’est moche
  • Ca fait vieux
  • La couleur est immonde
  • Tu ne vas pas mettre ça…
  • Ouais, ben ça a bien dû les faire, les 5 générations…

Je me suis sentie très con. J’en ai pleuré pendant un bon moment, mais il y a des moments où je pleure de pas grand chose, avant que la mariée future ne réalise que sa mère était vraiment mal. Et quand le futur lui a précisé qu’elle ne supportait aucune critique et qu’elle pourrait faire attention à ce qu’elle dit, elle était péteuse et est venue me consoler, bourrelée de remords…

A sa décharge, elle profitait en plein du stress pré-mariage. On peut la comprendre… N’empêche que :

La pelle du 18 juin je me la suis prise en pleine tronche, aussi bien que si cela avait été un râteau laissé dans l’herbe les dents en l’air…

Finalement, j’ai appelé Delphine qui me tannait pour que j’aille à Paris choisir ma toilette AVEC elle, et je lui ai dit « OK », en soupirant. Il était temps, c’était le mardi précédent le mariage (toujours rapide…)

Tous ceux qui me connaissent, savent que je déteste aller à Paris, que je déteste faire les boutiques, que je déteste m’acheter des fringues, et que je suis donc, pour une femme, un peu givrée…

La vie n’est qu’un long calvaire !

(PS : j’ai modifié ce post, déjà édité en son temps, mais que j’avais retiré, ayant eu pas mal de commentaires désobligeants concernant Pulchérie et son dress-code. Donc, commentaires désobligeants s’abstenir !)

To be or not to be (c’est la question…)

72196972Un peu de culture ne peut pas faire de mal de temps à autres, sur ce blog.

J’espère que vous connaissez tous l’hilarante histoire du prince Hamlet, écrite par Shakespeare un jour où il en avait ras le bol d’avoir peur de mourir de rire.

Je précise que je me suis farci la lecture de la pièce alors que j’étais en cinquième et que les profs pourraient choisir des lectures adaptées à l’âge, car cela m’a dégoûtée de Shakespeare pour le restant de ma vie. D’ailleurs je raconte ce dont je me souviens… (quelle idée d’ailleurs, de faire étudier en cours de français, une traduction d’un auteur anglais…).

Hamlet fait parti du folklore anglais, au même titre que le gigot bouilli à la menthe et les petits pois qui sont tout sauf petits et bons…

Curieusement, Hamlet n’est pas anglais, mais vit quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Dans le château d’Elseneur, je précise…

Vu mon âge et celui de mes compagnons de misère, j’ai dû me contenter de lire une piètre traduction de la pièce. C’est une pièce de théâtre au départ (si vous aimez le théâtre de boulevard, vous évitez…), dont on a fait des films, des pièces, et encore des films et même une comédie musicale… Evidemment, je n’ai pas pu profiter du riche « language » de l’auteur ni de ses jeux de mots laids, car généralement c’est intraduisible.

L’ambiance elle, l’est tout à fait…

L’histoire commence gaiement deux mois après la mort du roi (le père d’Hamlet).

Les protagonistes sont les suivants :

  • Le spectre du roi défunt
  • Hamlet le prince ssarmant.
  • Marcellus (un copain à lui)
  • Horatio (un autre copain à lui)
  • Polonius (le père d’Ophélie)
  • Claudius (le frère du roi défunt ayant épousé sa veuve)
  • Gertrude (la mère d’Hamlet, la veuve du roi défunt ayant épousé son beau frère nonobstant les strictes lois de l’église à l’époque, mais dès le départ on comprend que c’est une salope)
  • Ophélie (la fiancée d’Hamlet, au grand damn de Polonius qui se demande si Hamlet possède un carafon complet)
  • Laerte (le frère d’Ophélie, donc par conséquent le fils de Polonius (y’en a trois qui suivent))
  • Le fossoyeur (qui donne l’ambiance dès le départ)

L’intrigue démarre très fort :

Hamlet qui fait une pétanque avec Marcellus, est avisé par Horatio qu’un spectre qui se dit être celui du roi défunt, hanterAIT le chemin de ronde du château familial et royal.

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais généralement les fantômes, spectres, vampires, morts vivants et autres goules en tous genres, hantent des endroits peu relaxants de nature :

  • Des cimetières
  • Des cryptes
  • Des catacombes
  • Des fours crématoires
  • Des chemins de ronde
  • Des bois hantés par les loups les soirs de pleine lune.
  • ETC…

Si quelqu’un connait un livre, une pièce, un film, où le spectre est celui d’un cuisinier qui fait joyeusement rôtir des chapons dans la cheminée du château en préparant une sauce aux champignons pour discuter sympathiquement avec le héros non torturé en buvant un coup de chambertin et en sauçant l’assiette en lui racontant qu’il est spectre pour faire de bons cuisiniers après lui, me disent où ça peut se trouver. (Vous pouvez reprendre votre souffle, je vais reprendre la ponctuation…)

Le spectre par définition, est lugubre. D’ailleurs quand je ferai spectre à mon tour, vous allez arrêter de rigoler et plus vite que ça !

Hamlet attend celui de son soi-disant père, sur le chemin de ronde, un soir de pleine lune, en contemplant un crâne humain pour se mettre dans l’ambiance et se remonter le moral.

Et bien évidemment, le spectre lui apparait…

Pour lui révéler qu’il est bien son père (on ne sait pas trop comment) et qu’alors qu’il faisait la sieste dans le jardin, sur un banc de pierres, un traitre, un félon, un salaud, un enculé de première, lui a versé du poison dans l’oreille pour le tuer (moyen infaillible à l’époque pour faire croire que la mort était due à l’ingestion d’eau de puits ou de petits pois anglais à la sauce menthe…)

Donc il est mort.

Et ce traitre, ce félon, ce salaud, cet enculé de première, c’est SON FRERE.

Claudius qui en plus de lui avoir pris la vie, lui a pris sa femme.

Hamlet le croit sur parole et jure de le venger comme le spectre le lui demande, parce que sinon, il ne pourra jamais dormir tranquille. En fait ils sont deux à ne pas pouvoir dormir tranquille : le spectre, et son fils…

Pour réfléchir avant de passer à l’action, Hamlet feint la folie en monologuant avec un crâne à qui il pose des questions existentielles. Ce qui fait que Polonius s’inquiète encore plus pour sa fille. Il a raison d’ailleurs, car Hamlet n’a aucun problème à feindre la folie, il est complètement secoué de nature. (Maintenant, certains parlent tous seuls dans leur voiture, mais ce n’est pas grave).

Hamlet si que cela existait, se demanderait si qu’il n’aurait pas besoin de consulter un psychiatre, mais comme ça n’existait pas, il décide de venger son père. Ca le dérange moyennement : il n’aimait pas son oncle et « ne le sentait pas ». Lui crever le bide avec une épée, ne va pas trop turlupiner sa conscience…

Il part donc faire part de ses doutes, à sa mère, la pute aux gros tétons, qui l’attend dans une chambre, avec l’air énamouré de la vieille femme (environ 40 ans maxi), encore au pieu à 10 heures du matin ce qui à l’époque était signe de moeurs douteuses. En plus, malgré l’heure, elle a les yeux cernés…

De voir sa mère encore au pieu avec une bouteille de champagne sur la table de chevet + 2 coupes, rend Hamlet soupçonneux.

Il regarde bien autour de lui et constate qu’une tenture ventripote nord quart nord est : quelqu’un est dissimulé derrière la tenture.

Là aussi, je vous pose la question : si l’on retire les tentures et les doubles rideaux de pas mal de films, de pièces, de livres, il reste quoi au félon, au traitre, à l’adultère, au criminel, pour se cacher même pas discrètement ?

Y’a que sous le lit, mais c’est là qu’on regarde en premier : moi quand j’ai regardé « la nuit des morts vivants », je regarde sous mon lit avant de me coucher vu que j’ai proscrit les tentures et les doubles rideaux de mon domicile…

Les doubles vitrages ne me font pas peur, sauf concernant les spectres. Donc, je n’en ai pas (ha ha !!!)

Hamlet ne prend même pas la peine de regarder sous le lit, direct il plante son épée dans la tenture qui dissimule de toute évidence, une personne qui normalement n’a pas de raison de se cacher, en espérant que c’est son beau père et oncle, le traître, le félon, la fripouille, l’ordure, l’assassin, l’enculé de première.

Ecartant le rideau, la tenture, la tapisserie, l’amiante isolante (fallait ça dans les vieux châteaux), il découvre POLONIUS cloué au mur par son épée, vachement solide.

LE PERE DE SA FIANCEE !!!!

L’horreur :

  • Non seulement il a tué le père de sa fiancée qui ne va plus pouvoir l’épouser (code d’honneur en vigueur à l’époque), mais en plus :
  • Claudius risque d’avoir des soupçons et se douter très vaguement qu’Hamlet veut lui faire la peau
  • Laërte va lui tomber sur le poil comme la vérole sur le bas clergé breton
  • Et en plus, sa mère qui devrait déjà être morte de douleur, et bien elle se tape au moins tout le château.
  • Son oedipe en prend en coup…

Effectivement, les choses prennent une mauvaise tournure :

  • Apprenant  la mort de son père tué par son fiancé, Ophélie perd la raison
  • Du coup elle part faire du kayak dans la rivière proche.
  • Laërte, fou de haine et la bave aux lèvres, enduit son épée de poison avant de défier le prince qu’il HAIT

Claudius pendant ce temps là, dort. D’ailleurs il dort depuis le début de la pièce. Gertrude, elle, se sent bien vivante.

Laërte verse le reste du poison dans un vin destiné à Hamlet, au cas où il le louperait avec son épée empoisonnée.

Dans certains films, la coupe est un crâne, nonobstant toutes les lois de l’anatomie.

Car un crâne ce n’est pas une coupe. C’est plein de fuites pour : les oreilles, les yeux, le reste.

Au début du duel entre Hamlet et Laërte, Gertrude a comme une petite soif.

Elle boit dans le crâne et couic !

Claudius dort toujours.

Hamlet est juste légèrement amoché par une petite estafilade. Voyant sa mère les jambes en l’air une fois de plus, il soupçonne Laërte d’avoir empoisonné le vin.

L’autre confirme, et que d’ailleurs l’épée était empoisonnée également.

Hamlet le découpe en rondelles. Il se sent mieux, mais on vient lui annoncer qu’Ophélie s’est noyée suite à un chavirage de kayak.

Du coup, il pique une crise contre Claudius qui dort toujours et le découpe en rondelles à son tour avant de trépasser de sa blessure empoisonnée,  en remerciant son père au passage d’avoir foutu le bordel.

C’est le fossoyeur qui raconterait, je n’ai pas eu le courage de vérifier, mais on me l’a dit…

On le plaint… Avec tous ces morts, il va certainement faire une crise cardiaque après avoir creusé toutes les tombes.

Y’a plus gai.

Y’a ROMEO ET JULIETTE !!!!

A Vérone.

Ca change du Danemark…

Et puis, y’a pas de crâne.

Ca va nous manquer…

C'est si peu dire que je t'aiiii-meuuuu (Aragon)

coeurEn fait, ceci va être un post me permettant de laisser libre cours à ma très légère tendance à rouspéter de temps à autres.

Sinon je suis plutôt pacifiste tendance tentée de devenir poseuse de bombes si que j’aurais la recette… (pour faire des bombes). Et que si d’ailleurs, je pouvais éviter de faire des morts, et juste faire sauter le grand ordinateur des impôts…

Donc là, je rouspète une fois de plus avant de le faire au moment du passage à l’heure d’été qui m’horripile de plus en plus, année après année. Ce sera pour le mois prochain, et je vais essayer de ne pas me tromper de date…

Là, c’est la Saint Valentin qui me gave. Grave en plus. Et ce n’est pas parce que je n’ai pas de Valentin, cela m’énervait déjà quand j’étais en couple, et cela continuera à m’énerver si je le suis de nouveau (en couple).

Déjà :

  • On nous saoule avec la rentrée de septembre. On en prend pour des semaines, avant, pendant, et après. Quand j’étais jeune, on en parlait très vaguement 5 minutes aux infos et point barre. Maintenant c’est l’évènement de l’année, le reste du monde étant prié de ne pas faire de révolution ou de subir un tremblement de terre, ou autres…
  • Après la rentrée de septembre, on hésite à nous lâcher des pères Noël dans les rues.
  • Et puis on nous emmerde avec Halloween en perte de vitesse (la faute à qui ?)
  • L’armistice du 11 novembre est en perte de vitesse : ils sont tous morts. Ca, c’est un scandale (je me répète en plus de rouspéter tout le temps !)
  • Voici les fêêêêêtes !
  • Et tout à coup ce sont les bons voeux et les bonnes résolutions (t’en foutrais moi, des bonnes résolutions… Je n’en ai pas pris cette année, et je m’y tiens)
  • Et voici pour vous tous, la saint Valentin. (A la saint Valentin, prends lui la main, à la Sainte Euphrosine… on plaint les fleuristes)

Des jours et des jours de matraquage à longueur de temps. Faut faire des coeurs, acheter des coeurs, donner son coeur, bref… Si vous ne le savez pas, un gâteau en forme de coeur, n’en sera que meilleur… (Et la poésie a perdu beaucoup, le jour où j’ai décidé de ne pas m’y consacrer…)

Une année avec Charles Hubert, nous avions totalement zappé la Saint Valentin (faut le faire tout de même, mais cela restait plus discret, le matraquage était moins évident). Descendant de notre palmier ce jour là, nous avons décidé d’aller manger au restaurant.

Pour rentrer chez nous dégoutés en nous arrêtant au Mac Do, parce que partout, c’était menu saint Valentin obligatoire et bien cher

Jadis, c’était la fête des amoureux, et il a fallu vraiment du temps pour que mon père aille acheter un bouquet à Mrs Bibelot ce jour là, en prétextant aller s’acheter des clous (elle y croit toujours). Ce n’est pas que mes parents ne soient pas amoureux, mais ce n’était pas une fête de couple « officiel », c’était l’époque des petits amoureux que Peynet illustrait si bien…

Ce n’était en tous cas, pas une fête commerciale. Les marchands auront notre peau, Barjavel l’a écrit dans « la nuit des temps ».

Maintenant même si vous vous perchez en haut d’un palmier, vous prenez le risque de vous prendre un ballon (en forme de coeur), sur la tronche…

Aimez-vous les uns les autres, surtout ce jour là.

Y a-t-il y pic des naissances 9 mois après la Saint Valentin ?

Même pô.

Cette année, un boulanger de ma commune recycle. Il fait toujours des galettes des rois mais en forme de coeur. C’est beau l’imagination…

Moi la Saint Valentin, ça me gonfle. Et je ne suis pas la seule, même des jeunes se révoltent, y compris mes filles. Comme si l’amour n’existait vraiment qu’un jour par an… Alors ici, comme je suis chez moi, je le dis clairement : les médias, lâchez nous les baskets avec vos rabâchages perpétuellement non renouvelés…

C’est simple, un jour je vais faire une liste de ce à quoi nous avons droit TOUS LES ANS, aux mêmes dates !

Sinon, pour les inconditionnels, une idée de menu !

  • Entrée : coeurs de palmier
  • Plat de résistance : une tranche de coeur de boeuf  à l’ail et au persil (une éternité que je n’en n’ai pas mangé tiens…)
  • Fromage découpé avec un emporte pièce en forme de coeur (bien rincer l’emporte pièce après découpage du munster, avant de faire des sablés)
  • Gâteau au chocolat en forme de coeur
  • Ne pas oublier d’envoyer « coeur » par SMS au 88000 (c’est ce qu’ils disent à la TV)

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : pour ceux qui vivent sur un palmier, ou un autre arbre d’ailleurs, je ne fais pas dans le racisme arboricole, c’est lundi, le 14 février.

Ne me remerciez pas, je me prends pour TF1 aujourd’hui…

Benji, prinsse ssarmant… (ou l'art et la manière de répondre n'importe quoi)

benjiBenji c’est le deuxième fils de mon frère. Je ne sais plus pourquoi il était venu seul, passer 8 jours chez mes parents, alors que j’y habitais encore.

Je ne sais plus ce que faisaient les deux autres et ce n’est pas important…

Les filles étaient chez leur père (où Pulchérie avait préféré dormir, plutôt qu’à l’école du cirque, à moins qu’il ne s’agisse d’une autre année, prenez des notes, un jour tout fout le camp), et je m’occupais pas mal de ce petit bonhomme, en particulier pour l’emmener promener l’après midi.

Je passais également pas mal de temps à aller voir ce qu’il faisait en lui intimant l’ordre d’arrêter de le faire, mais c’est une autre histoire…

Il était dans sa période « belle au bois dormant », et était bien évidemment, le prinsse ssarmant. Sa scène préférée était celle où le prince promet des carottes au cheval pour aller voir qui chante aussi bien, qui se rétame dans la rivière, et dit au cheval « adieu carottes ! ».

Mrs Bibelot, à chaque « tombé dans l’eau ! » débarquait avec cuvette, éponge et serpillère dans la salle à manger, où le prinsse caracolait. En 8 jours, elle n’a jamais pu s’y faire : « où y a-t-il de l’eau ? »

L’après midi donc, promenade. Nous avions notre circuit (il était encore petit), au cours duquel :

  • Le prinsse ssarmant faisait de la neize, grâce aux multiples pétales de fleurs jonchant les caniveaux bien propres.
  • Nous faisions une première halte dans une petite résidence, à une maison devant laquelle trônait une superbe moto rouze « elle est belle hein tatie ? » (moi les motos…)
  • Puis il y avait une deuxième halte dans la même résidence, devant une non moins magnifique (hem…) moto bleue électrique.
  • Une fois sur deux l’heureux propriétaire de l’engin bleu, proposait au prinsse de monter dessus, et là, le roi n’était pas son cousin.

Un jour, l’heureux propriétaire de la moto rouze, la forcément plus belle, était là lors de notre passage, et fit enfourcher la bête à l’enfant ravi, puis lui montra, pour le plus grand plaisir des voisins, comment faire vavavoum, plein de bruit, et même des pouêts assourdissants.

Extase (pour le prinsse, moi j’avais les tympans brisés). Mais ses essais sur la bête de mort pétaradant, nous avaient mis en retard, et arrivés devant la mairie, à 150 mètres de chez mes parents, tout à coup le krikitu :

  • Pipi tatie pipiiiiiiiii !
  • Un chinois l’eut compris… Mais il n’y avait pas de chinois à l’horizon…

Car je me suis retrouvée bien conne, moi qui n’avait eu que des filles, y compris la cousiiiiiiine en séjours réguliers, et n’ayant jamais changé un petit garçon de ma vie. Le premier fut Tristan, le fils de ma soeur que j’ai gardé quelques semaines, et malgré les avertissement, il m’a pissé dans la figure quand je l’ai changé la première fois…

Je ne savais pas du tout comment j’allais m’y prendre, peur sans doute de lui déboiter son engin ressemblant vaguement à un macaroni, ou bien d’être attaquée pour atteinte à la pudeur, ou attouchement sexuel sur enfant de moins de 5 ans, quand le sauveur arriva en la personne du chef des services techniques, qui passait toujours « par hasard », quand je me promenais avec ou sans môme, chien ou autres…

Et là j’ai sauté sur lui, comme la vérole sur le bas clergé breton…

« Excusez moi de vous demander pardon, mais cela vous ennuierait-il éventuellement, de faire faire pipi à mon neveu ? Moi je ne sais pas faire, enfin j’en suis incapable, je ne sais pas m’y prendre, et gnagnagna » (sables mouvants signalés à 50 km de Paris notre Dame, dans lesquels j’étais en train de m’enfoncer…).

Il obtempéra en rigolant, pendant que le prinsse clamait toujours pipiiiiiiiii tatie !

Tout en oeuvrant, pendant que je regardais ailleurs, de peur sans doute d’être accusée de voyeurisme sur la personne d’un mineur de moins de 5 ans, ironiquement, l’homme de la situation me demanda en rhabillant le prinsse :

  • « Eh bien, vous n’avez jamais touché un engin de ce type à votre âge et ayant eu deux enfants ? » (quel malotru, j’avais à peine 36 ans !)

Et là, qu’ai-je répondu ?

Hein ?

Qu’est-ce que j’ai bien pu lui répondre ?

Je vous le donne en mille.

Considérant les 150 mètres nous séparant de la maison sauveuse, j’ai juste trouvé à répondre :

  • PAS DE CE GABARIT !!! Moi la version macaroni ou coquillette, je ne CONNAIS PAS !

On se mord les lèvres après, on regrette de ne pas avoir incriminé une furonculose aigüe du bout des doigts, la lèpre, voire même un début de peste bubonique.

D’autant que mon interlocuteur n’a même pas fait semblant de n’avoir pas entendu, et a éclaté de rire en me précisant pour que je m’engloutisse définitivement dans les sables mouvants :

  • Ah je vois, vous n’êtes pas très cuisine italienne, vous préférez la saucisse de Morteau (vantard !)

Je suis rentrée la queue entre les jambes tête basse, avec le prinsse ssarmant au macaroni cause de ma honte, pour qu’il aille s’avachir dans la rivière coulant dans le séjour de mes parents, pendant que je digérais ma réplique honteuse avec un morceau de camembert, ne rigolant même plus de voir Mrs Bibelot toujours distraite, quitter la cuisine avec tout ce qu’il fallait pour éponger…

Car la vie n’est qu’un long calvaire.

Les courriers de nos trésors adorés… (1/?)

petite-fille-ecrivantQuand les filles partaient chez leur père, pour la moitié des vacances scolaires, elles recevaient l’ordre de m’écrire régulièrement. J’ai d’ailleurs déjà évoqué ces courriers que je garde précieusement, car c’est précieux…

Ceci, à une époque où internet perçait à peine, où il n’y avait pas de téléphone portable etc… Même maintenant, je refuserais le SMS, le Texto, le mail…

Je guettais donc le facteur, surtout pendant le MOIS COMPLET où elles partaient chez leur père.

Je passais la première semaine à tout ranger et savourer le calme ambiant, et puis les 3 autres à pleurer sur ma solitude insupportable.

Mais il y avait les lettres, que j’ouvrais avec une frénésie proche du fanatisme. D’autant que les trésors adorés complètement traumatisés, avaient pour mission d’écrire AUSSI à leurs grands parents et arrières grands parent encore de ce monde (pas du côté paternel bien sûr, vu qu’elles étaient chez leur père).

Là, elles étaient un peu grandes, et l’orthographe était à peu près correcte (j’ai dit « à peu près ») :

  • Ma chère maman, je t’aime toujours très fort et tu me manque un peu (merci ma chérie, pour le UN PEU)
    Ici ça va bien, Delphine est aussi chiante qu’à la maison (la vie n’est qu’un long calvaire).
    Papa m’a inscrite à l’école du cirque qui s’est installé à Langeait. Tu sais que j’ai toujours voulue être trapaiziste et là, je pourrais réaliser mon rêve, sauf qu’il fallait rester dormir à l’école du cirque et que j’ai préféré rester chez papa pour la nuit.
    Alors je ne serai pas trapaiziste complètement, mais le jour, je m’entraîne. (Protégez là, seigneur !!!)
    Ta fille qui t’aime très fort.
    Pulchérie.
  • Ma chaire maman
    Pulchérie me laisse tranquille parce qu’elle s’est inscrite à l’école du cirke et que du cou, je mange la moitié les tarte de mamie. Elle sont bonne et si je suis bien trankil sans ma soeur, tu me manque beaucoup car je t’aime très fort.
    Delphine.
  • Chers papie et mamy
    J’espère que vous allez bien et que maman vous a tout raconté (évidemment, nous habitions chez eux).
    En effet, papa m’a inscrite à l’école du cirque pour devenir trapaiziste, mais comme il fallait y rester coucher, j’ai choisi de rester dormir chez papa.
    Votre petite fille qui vous aime
    Pulchérie.
  • Cher pépé l’apiculteur.
    Je sais que tu vas bien, sinon maman m’aurai téléphoné pour la date des obssèkes (heureusement, il a bien rigolé)
    Papa m’a inscrite à l’école du cirque, mais comme il fallait y rester coucher, j’ai préféré rester chez papa. C’est pas juste.
    Pulchérie.
  • Chère Mamy tricot
    J’espère que tu n’as pas fait le coup de trafalguare que maman a peur et que j’ai pas compris. Papa m’a inscrite à l’école du cirque mais comme il fallait y restez dormir, j’ai préféré resté chez papa.
    Pulchérie.
  • Chers tonton et tatie.
    Papa m’a inscrite à l’école du cirque, mais comme il fallait y rester dormir pendant 8 nuits, j’ai préférer dormir chez papa.
    Des bisous.
    Pulchérie.
  • Chaires tonton et tatie
    Pulchérie n’arrête pas de me faire chiyer parce qu’elle ne saura pas trapaisiste et que j’aurez préférer qu’elle dorme au cirque.
    Je vous zadore toujours et ici on mange biyen.
    Delphine.
  • Ma chère Marie Framboise (ma meilleure amie)
    Maman m’a di que si je ne t’écrivez pas je serez une mauvaise fille, alors j’espère que tu va bien (on sent la fatigue du trapèze…)
    Papa m’a inscrite à l’école du cirque, mais comme il fallez y rester dormir la nuit, j’ai préféré dormir chez papa.
  • Ma chère maman chérie que j’aime et qui me manque.
    L’école du cirque est repartie, et je regrette bien de ne pas y etre restée dormir, parce que Delphine est chiante et que je ne serai pas trapaiziste.
    J’espère rentrer vite pour m’entrainer dans le jardin.
    Pulchérie
  • MON CHER PAPY
    Tu sais que je t’aime et t’adore. J’espère que tu va trouvé un truc pour un trapaize dans le jardin pour que je devienne trapaiziste (ouais, c’est ça, pour qu’elle se pète les cervicales en tombant sur la pelouse…).
    En effet, papa m’avait inscrite à l’école du cirque, mais comme il fallait y rester dormir la nuit, j’ai préféré rester chez papa. (On découvre, on admire)
    Ta petite fille qui t’adore.
    Pulchérie.
    PS : des bisou à mamy bien sur.

Je suis bien contente d’avoir récupéré tous les courriers.

Parce que Pulchérie ne s’en souvient peut-être plus, mais comme il fallait rester dormir au cirque, elle a préféré dormir chez papa.

Cette utile précision, au cas où quelque chose vous aurait échappé…

Les sacrifices commencent de bonne heure…

Car la vie n’est qu’un long calvaire…