Un petit bilan…

Mon blog va reprendre une activité normale. Fort heureusement, j’ai toujours énormément de brouillons en avance, et je peux piocher dedans, vu qu’écrire drôle, je ne m’en sens pas capable encore pour l’instant…

Je vous remercie encore tous et toutes, pour vos messages de soutien et de sympathie : croyez-moi, cela m’a vraiment aidée… D’ailleurs je signale aux lecteurs de l’ombre, qui se sont manifestés, qu’un commentaire, cela fait toujours plaisir…

Le post à venir quasi tout de suite, sera encore en relation avec Diabolos, mais vous comprendrez vite pourquoi j’ai pu l’écrire, sous le coup d’une certaine colère, enfin, une colère certaine !

A tout de suite !

Je ne sais pas quoi faire à mon voisin de pallier…

voisin-copierNe pensez surtout pas à quelque chose de cochon. J’en suis au stade où je me demande quelle vengeance sera la meilleure.

Déjà lui et sa femme ont gonflé toute la cage d’escalier en expliquant à leur arrivée que n’est-ce pas, bien sûr, ils n’offriraient pas de pot à leurs voisins (personne ne le leur demandait), parce que nous n’étions pas juifs et que c’est un crime horrible.

Fallait pas leur en vouloir, mais nous étions pour eux totalement infréquentables, dire bonjour étant le maximum qu’ils puissent faire (le moins souvent possible, ils font généralement semblant de ne voir personne).

Pendant longtemps beaucoup se sont demandés qui étaient ces tronches de cake. Un jour où je discutais en rigolant avec un de mes jeunes voisins, alors que nous déneigions nos voitures ensevelies sous 15 cm de neige, l’arrivée de l’homme qui ne rit jamais avait déclenché LA question « c’est qui ce con ? ». A ma réponse « mon voisin de pallier » il m’a répondu « on peut dire que vous êtes vernie vous ! »

Il y a eu le soir mémorable où alors qu’il y avait des cataractes dans tout l’immeuble, IL est venu sonner chez moi avec une clef anglaise, prêt à me péter le radiateur pour évacuer le surplus d’air (si c’est cochon, signalez-le moi…).

Il y a eu le soir où ELLE est a ouvert sa porte pour me signaler que j’avais mis du temps à faire sortir le chat s’introduisant dans la cage d’escalier et miaulant à n’en plus finir pour être délivré.

Là ils ont touché le fond. Ils vont creuser, je les sens bien sur ce coup là.

Je n’avais pas vu le samedi 5 mars qu’ils étaient sur leur balcon à planter des fleurs (que Dieu les fasse crever !), quand je suis sortie en catastrophe, Diabolos enveloppé dans une serviette et bien serré dans mes bras, pour son dernier voyage.

Je les ai vus vaguement sans imprimer vraiment l’image, me regardant, quand nous sommes passés sous leur balcon avec ma soeur, alors qu’elle rouspétait contre la sécurité signalant que je n’avais pas attaché ma ceinture (je ne pouvais pas et il y avait 700 mètres à faire, et merde à tout le monde à ce moment là).

Heureusement que je les avais vus vaguement, parce que le lendemain, dimanche, partant chez mes parents après m’être foutus les yeux dans le congélo pour avoir l’air de celle qui n’a pas pleuré DU TOUT, je n’aurais pas compris leur aimable remarque.

Je sortais, en même temps qu’un des petits jeunes qui aiment bien parlotter avec moi, et m’arrêtent d’ailleurs pour le faire (tous ceux qui ont en dessous de 45 ans sont pour moi des petits jeunes), mes voisins de pallier rentraient, eux,  et là ils m’ont dit bonjour. Des coups à faire neiger au mois de mars !

Puis lui, s’est cru obligé de faire la conversation !

  • « Alors, il est crevé hein ! »

TETE de l’autre voisin ne comprenant pas. Je n’ai pas vraiment su quoi répondre sur le coup (j’ai trouvé la bonne réponse à 4 H du matin). Mais j’ai tout de même renseigné l’autre alors que les deux cons disparaissaient dans le hall.

  • « Ah, je voyais bien que vous n’étiez pas dans votre assiette ! Mais quels salopards !!! Je suis à votre disposition pour une vengeance bien sentie »

J’ai quelques pistes suggérées par des amies juives, beaucoup de personnes m’ayant contactée lorsque j’ai perdu Diabolos :

  • Faire pourrir des crevettes et en flanquer une par jour dans leur boîte aux lettres (pour rendre le courrier impur)  (Isabelle, juive non pratiquante, mais connaissant les interdits alimentaires,  et outrée)
  • Laisser se décomposer un filet de porc et en mettre un morceau dans leur boîte aux lettres chaque jour + un morceau sur leur paillasson (Myriam, juive pratiquante et outrée)
    Pouvant se pratiquer en jumelage avec le coup de la crevette.
  • Péter la mezouza à grand coups de marteau et en répandre les morceaux sur le paillasson dans un morceau de porc pourri (pas discret mais très choquant dixit les deux ! et là mon autre voisin pourra peut-être m’être utile).

Vous avez d’autres bonnes idées ?

Parce que moi, ce qui me dérange le plus, c’est qu’on ne dit pas qu’ils sont cons parce qu’il y a des cons partout.

On commence à parler d’eux dans la résidence en les appelant « ces cons de juifs ». Et je trouve cela très grave à notre époque. Ou alors c’est parce qu’ils sont les seuls ou l’ont bien fait savoir,  et que du coup, on sait de qui il est question. Mais je n’aime pas tout de même.

Qu’y a-t-il dans leur religion qu’ils n’ont pas compris, qui les pousse à se rendre ainsi haïssables, détestables, méprisants ?

Parce qu’après le départ de toutes les vieilles personnes (hélas), tous les jeunes qui les ont remplacés sont plutôt sympas, et même si on ne festoie pas tous les jours les uns avec les autres, c’est plutôt entraide, sourires, et de temps à autres, petites conversations sympas.

Vous avez une idée ?

Oui mes chers voisins, mon chat est crevé et j’ai bien vu votre sourire ironique… Que je ne comprends pas du tout vu que vous avez vous-même un chat !

Mais grâce à vous, j’ai appris une chose.

Revenant de la cave où j’avais descendu les petites affaires de mon petit père le dimanche dans la soirée, j’ai surpris une conversation dans le hall. Beaucoup de petits « jeunes » rentrent de leur promenade dominicale en forêt à cette heure là, et ça papote… Les parents avec les parents, les enfants entre eux…

  • Vous vous rendez compte de ce qu’ils ont dit à madame Dabra ?
  • C’est qui Madame Dabra ?
  • Mais si, la gentille dame blonde du deuxième à gauche !
  • Ah, je ne savais pas que c’était elle… Ils lui ont dit quoi ?
  • … (j’arrivais pour relever ma boîte aux lettres, le vendredi j’avais oublié de le faire).

C’est sympa d’être la gentille dame blonde du deuxième.

C’est toujours mieux que d’être la connasse de madame Van den Connasse (que tout le monde adore également) ou la connasse du deuxième à gauche également.

La vie n’est qu’un long calvaire. Ou pas…

Le départ de Diabolos…

Mon_animal_de_compagnie

Vous avez été très nombreux à manifester votre sympathie pour mon petit chat et moi-même, parfois même via mails personnels, et je vous en remercie tous du fond du coeur : cela m’a vraiment soutenue.

Même « virtuelles », ces manifestations m’ont beaucoup touchée.

La mort de Diabolos m’est tombée dessus comme la vérole sur le bas clergé breton (qui doit me haïr…), enfin sur lui en fait, le plus malchanceux de nous deux étant lui, il faut rester corrects et honnêtes dans notre douleur.

Diabolos était donc parti pour passer deux ou trois semaines de vacances chez Delphine et gendre n°2 à qui « le petit chat manquait » depuis septembre et après leur catnapping avorté… Je l’ai emmené le 21 janvier et son séjour s’est un peu prolongé. Je sais qu’il va vraiment leur manquer, et je me demande s’ils n’avaient pas concocté de me le catnapper totalement après leurs vacances d’avril…

Diabolos allait normalement bien, à savoir qu’il était chiant comme de coutume, avec son obsession de prendre une douche dans la baignoire, sa manie de me réclamer des croquettes alors que le saladier débordait, et son amour du grattage de ma porte de chambre genre « debout la vieille ! » et certains miaulements intempestifs devant certains programmes de M6, ce qui prouve que ce chat était très intelligent.

Les nouvelles n’étaient pas mauvaises. On se fait piéger tous un jour ou l’autre parce que l’on ne veut pas voir, ou bien que l’on trouve une excuse rassurante.

Si Diabolos n’avait pas été depuis toujours aussi obsédé par la flotte : se faire doucher, SE BAIGNER, se tremper dans son saladier géant quand je lui ai interdit la baignoire (alors qu’il était en pleine forme et que cet amour de l’eau ne semblait pas inquiéter le vétérinaire, beaucoup de félins aimant l’eau), SAUTER dans le reste de mon bain en train de s’évacuer etc… peut-être que Delphine aurait plus prêté attention au fait qu’il s’est mis à boire un peu trop. On ne peut pas refaire le passé, je me serais fait piéger moi aussi…

Après plusieurs reports pour aller récupérer le petit chat dont l’absence me pesait un peu, mais me permettait d’évacuer un peu de mon allergie à son poil et de me poser donc sur le plan sinusite aigüe jumelée avec une allergie des paupières, le jeudi 3 mars était la dernière option pour aller récupérer mon petit père. Pourquoi ? Ce n’est pas important.

J’aurais dû me méfier : je suis arrivée chez Delphine sans me perdre, avec juste en tête un article à faire sur les bouchages du périf sud qui ne verra du coup jamais le jour… Cela se passait trop bien, et puis en plus, j’avais trouvé pile poil à me garer où il le fallait.

Delphine en faisant sortir le petit chat d’une de ses planques, m’a avertie « tu sais maman, je crois qu’il a un peu maigri ».

Et là j’ai vu arriver mon petit père d’une démarche hésitante, qui avait plus que maigri… « il ne mange pas beaucoup, mais il est obsédé par la flotte ».

N’étant pas la dernière à me voiler la face, je me suis dit que je jugerais Diabolos chez moi, dans son environnement. Ailleurs les choses n’ont pas forcément la même couleur. Peut-être qu’à la maison il me semblerait obèse ou à tout le moins tout à fait normal par rapport au jour où il était parti…

Diabolos avait bien évidemment été très bien traité, la litière était impec, on m’a parlé de ses câlins multiples que moi je lui refusais souvent gentiment quand j’avais le nez qui ne supportait plus son contact. Il semblait très à l’aise, chez lui, sauf que sa démarche me dérangeait. Hésitante, pattes raides, ralentie. En plus il était content de me voir mais dans sa tête j’avais vu l’équation inéluctable ELLE = VOITURE !

5 minutes après, il était grimpé sur la baignoire, puis descendu dedans, à réclamer de l’eau : il sautait bien, pas d’inquiétude à avoir…

Départ, il s’est couché sagement dans sa boîte et ne l’a pas ouvert de tout le trajet, ce qui était louche. Coincée sur le périf intérieur/extérieur/est/ouest, on s’en fout, j’ai pu constater qu’il DORMAIT !

C’est là que se sont mis en place mon intuition qualifiée de diabolique par psy chérie, et mes pressentiments de merde (sur lesquels je reviendrai très prochainement). En fait ce serait chez moi une capacité très aiguisée à analyser inconsciemment les éléments les plus minimes, mais anormaux, me dirigeant inéluctablement vers la vérité que je me cache tout de même…

Quand nous sommes arrivés à la maison à 18 H 30, Diabolos est sorti de sa boîte en boitant un peu. Il ne semblait pas tellement inquiet, plutôt pressé de boire et a miaulé pour m’encourager à faire avec lui le tour de l’appartement pour vérifier qu’aucun danger ne le menaçait. Il a bu et est allé se coucher sur le clic clac de l’ex chambre des filles : le plus facile d’accès.

Je suis sortie faire des courses, et à mon retour, il n’était pas derrière la porte à miauler : deuxième anomalie. Il dormait. Toute la soirée il a titubé vers la cuisine et là j’ai commencé à l’espionner : il allait boire, ne mangeait pas, et n’a pas mis une seule fois une patte dans sa litière. Pour vérifier MIEUX, j’ai laissé un petit filet d’eau couler dans la baignoire : il pouvait sauter dedans et en ressortir. Cela m’a rassurée… Faussement, mais de toutes manières, il était trop tard.

Le vendredi matin (vers 11 H, vu mes histoires d’insomnies), quand je me suis levée, il n’a même pas levé la tête de son clic clac pour vérifier que je me levais bien et se lever lui-même pour venir m’emmerder dans la cuisine comme à l’ordinaire. J’ai vérifié dans la litière : toujours rien…

Je suis allée doucement le réveiller. Depuis la veille au soir, il me semblait avoir affreusement fondu, mais je déraillais certainement. Je l’ai levé et emmené vers la salle de bain. Au fond de moi j’avais une certitude : lui permettre de boire à son cher robinet, se doucher, c’était la fin. Aucun retour en arrière ne serait plus possible pour moi… Je n’avais pas d’autre choix…

Il n’a pas pu monter dans la baignoire, a pu boire et se laver pendant un bon bout de temps, mais à la façon dont il a miaulé, j’ai compris qu’il ne pouvait plus sortir tout seul. Il n’essayait même pas d’ailleurs, et comptais sur moi, avec quelque chose dans le regard qui m’a fait comprendre qu’il savait, mais que je restais son sauveur.

Je l’ai donc aidé et en le portant j’avais l’impression de porter un tas d’os. Depuis la veille au soir il avait comme diminué de moitié. Je sentais tous les os de son corps. Il s’est endormi, vraiment, décontracté tout de même et là j’ai appelé mon vétérinaire à qui j’ai tout raconté. Il buvait, n’avait avalé aucune croquette, et sa litière restait vierge, dont il n’urinait pas…

Vétérinaire qui m’a proposé un rendez-vous pour le lundi. Immédiatement dans ma tête j’ai compris que le lundi ce serait TROP TARD ! J’ai insisté pour le jour même et accepté finalement un RV à 16 H le samedi 5. Un remord de plus dans ma vie. Si je l’avais emmené, certainement que le vétérinaire aurait craqué, surtout si je m’étais étendue sur son paillasson en le menaçant d’attendre la mort…

Je me souvenais de la dégringolade d’Isis, celle qui avait précédé Diabolos, qui était pétante de santé le dimanche et pour qui le mercredi 26 décembre qui avait suivi tout était torché. Pour la même raison (les reins) mais pas avec les mêmes symptômes.

Le vendredi soir, j’ai passé mon temps à l’emmener boire dans sa chère baignoire. Je me suis relevée plusieurs fois la nuit pour le faire également. Et j’allais le recoucher : il ne pouvait même plus monter sur le clic clac…

Samedi matin, il n’a même pas relevé la tête quand je suis arrivée. Je lui ai présenté un bol d’eau et il a bu jusqu’à le vider. Mais toujours pas d’urines. Jamais je n’aurais pu croire que je souhaiterais sentir la pisse de chat chez moi…

Ma soeur avait accepté de nous emmener tous les deux chez le véto à 16 H. Pulchérie et Gendre étaient là, à récupérer leurs affaires stockées chez mes parents en vue de leur déménagement (mes parents ont loupé leur vocation de garde meubles…)

A 14 H je suis repartie. Diabolos était incapable de se mouvoir, et il devait avoir soif. Ce n’est pas parce que sa mort était programmée à 16 H qu’il devait souffrir de la soif.

D’un oeil éteint, mal calé sur son clic clac chéri, ne dormant pas vraiment, il m’a laissé le prendre, le poser dans la baignoire et ouvrir doucement le robinet (eau tiède, jet très doux) et là il m’a fait une crise de convulsions horribles ou d’épilepsie, je ne sais pas.

J’étais tétanisée d’horreur et complètement affolée : il souffrait certainement ! je me sentais totalement impuissante devant cette crise ! Je me suis précipitée sur mon téléphone pour appeler ma soeur au secours, et que c’est maintenant qu’il faut l’emmener,  je suis revenue dans la salle de bain, croyant trouver mon chat mort, alors qu’il était seulement avachi dans un peu d’eau qu’il léchait frénétiquement, calmé, avec ce regard qui ne comprend pas et qui fait si mal… Mais incapable de se bouger.

Quand j’ai pu avoir le véto, vu mon élocution pouvant me permettre de perdre la moindre élection (sauf celle de la plus crevée de peur tu meurs),  il m’a précisé de l’amener tout de suite (le chat). Pourquoi 16 H ce rendez-vous, pourquoi pas le plus tôt possible ? J’avais bien enveloppé Diabolos dans une serviette de bain avec l’aide de ma soeur,  impossible pour moi de lui imposer sa boîte de voyage qu’il détestait tant, et quand nous sommes arrivés, il a compris où il était et a essayé faiblement de se débattre.

C’est moi que l’assistante (adorable) a calmée « vous lui communiquez votre stress » Je tremblais de tous mes membres, terrorisée à l’idée qu’il refasse une crise et qu’il souffre. Je sentais qu’il sentait l’urine, comme si son corps essayait désespérément de le débarrasser de l’urée qu’il gardait en lui depuis… Depuis quand ?

Je me crispais tellement pour le garder dans mes bras que j’ai gardé les épaules tétanisées pendant des heures et des tremblements dans mes bras jusqu’au soir.

Ma soeur le rassurait en le caressant, quand il essayait de bouger faiblement.  A son arrivée elle avait été horrifiée de son état. On aurait vraiment pu penser que ce chat n’avait reçu aucun bon traitement depuis au moins un mois ! Comment le mal avait-il pu galoper aussi vite ? Je l’ai vu dépérir heure après heure… Sans mentir.

Puis il y a eu l’entrée dans le cabinet, et devant Diabolos essayant de tituber sur la table d’examen, le vétérinaire n’a opposé aucune objection à une euthanasie. Peut-être s’en est-il voulu de ne pas l’avoir reçu la veille. Son visage consterné parlait de lui-même (merci au passage à tous ceux qui qualifient d’urgence urgente ce qui n’en n’est pas et font qu’on ne vous croit pas quand ça l’est !)

Car il y avait un problème de taille : l’anesthésie normale avant la piqûre fatale. C’est une intra musculaire et trouver un muscle sur mon petit père c’était très difficile, car il n’avait pas perdu que de la graisse mais aussi quasi toute sa masse musculaire. Il a d’abord piqué là où il lui semblait rester un petit muscle sur la cuisse, puis sentant que Diabolos souffrait, s’est arrêté, pour reprendre une autre seringue et tester ailleurs. Le tout avec beaucoup de douceur.

(Là petite parenthèse : alors que l’on meurt d’infections nosocomiales à n’en plus finir en France, pourquoi changer de seringue quand on doit euthanasier un chat et que l’on n’a utilisé que la moitié du produit d’une seringue que l’on jette ????)

Diabolos, sa tête sur ma main, sur laquelle il appuyait très fort, commençait tout de même à sentir le peu qu’on lui avait injecté et le véto a pu terminer la première anesthésie, mon petit chat s’allongeant contre moi, enfin endormi.

Ma soeur lui a fermé les yeux (que nous gardons ouverts sans le savoir pendant une anesthésie)  et m’a proposé de sortir…

Les grandes eaux de Versailles c’est moi, l’assistante du véto l’a, trop tard pour elle réalisé, en me précisant que j’avais pris la bonne décision alors que je pleurais comme pas possible. Non, la bonne décision c’était la veille, mais eux n’avaient pas voulu… Trop d’exagération de la part de certains rendent le corps médical et les assistants méfiants… Il y a les fausses urgences, les vraies, difficiles parfois à trier…

Mais tout de même, je n’ai pas voulu être lâche jusqu’au bout. J’avais assisté déjà à 3 euthanasies et finalement je suis revenue quand ma soeur est venue me demander le chèque.

Diabolos reposait sur la table, mais un court instant j’ai retrouvé sa petite tête détendue qu’il avait quand il dormait (mais tellement amaigrie qu’on ne voyait plus qu’il avait du Chartreux dans les veines). Ma soeur et le véto avaient les yeux mouillés… J’ai passé ma main sur son corps totalement décharné, et là je me suis dit que c’était perdu pour toute la soirée et les journées à venir…

Quand nous sommes reparties, ma soeur m’a dit « ce n’est pas pour te consoler, mais il était tellement au bout du rouleau qu’il est mort après la première anesthésie, il ne respirait plus. Le véto lui a injecté la dose fatale pour ne courir aucun risque, mais bon, il était vraiment au bout du bout du rouleau ».

En même pas 48 H, mon chat était devenu un chat foutu. Et si le véto n’avait pas considéré mes propos comme légèrement exagérés le vendredi, cela aurait fait 24 H.

Le prochain qui me dit que j’exagère, je lui pète LES DEUX GENOUX !

Et puis après, je lui saute sur le thorax pour lui péter quelques côtes, il verra si j’exagère…

Certains m’ont dit sans gentillesse que les problèmes urinaires ça se soigne (car c’était ça en fait, une crise d’urémie fulgurante). Sauf que je ne connais aucun chat qui a été sauvé définitivement d’un problème urinaire…

C’est vrai que pour les hommes on fait très fort avec dialyses et greffes quand c’est possible, et angoisse du médecin attendant les résultats concernant les reins, alors si nos félins chéris meurent d’une crise de reins diaboliquement non fonctionnels, c’est rien que notre faute…

La vie n’est qu’un long calvaire

Ce blog reprendra sa vie normale dans le courant de la semaine…

Les pensées de Diabolos…

Mon_animal_de_compagnie

J’ai été tout content d’aller passer quelques semaines chez la sauterelle et l’homme à la voix qui fait friser les moustaches, même si pour y aller, il m’a fallu me farcir encore le truc qui pue et qui fait vaoum !

J’aime bien être chez eux, c’est pratique, où que je sois je peux les voir et les entendre. Pas comme chez ELLE où l’appart est plus grand, ce qui fait que suivant l’endroit que je choisis, je ne la vois pas tout le temps.

Pourtant tout ne s’est pas passé comme je le voulais. Je me sentais tout drôle, et évidemment, impossible de le leur expliquer. D’ailleurs je n’y comprenais rien moi-même…

Déjà je n’avais pas trop faim et j’ai un peu boudé mes croquettes. Je me suis senti faible et je n’avais que deux choses à faire, dormir et boire. J’avais tout le temps très soif.

Et puis mes pattes ne fonctionnaient plus vraiment normalement. J’avais un peu de mal à sauter ce qui ne m’était jamais arrivé de ma vie, et pour marcher je ne me sentais plus assuré du tout.

Et puis ELLE est venue me rechercher et j’étais content de la revoir, même si je savais que j’allais repartir dans le truc qui pue. ELLE était différente, j’ai senti à son odeur qu’elle s’inquiétait un peu ce qui n’était pas mon cas. ELLE a toujours su arranger mes petits problèmes, alors j’ai été très gentil dans la voiture, j’ai même dormi tout le temps, car j’étais si fatigué…

Arrivé à la maison, j’ai eu du mal à aller vérifier partout que personne n’était venu s’installer sur mon territoire. ELLE est restée avec moi tout le temps, et je la sentais inquiète, alors j’ai essayé de faire une petite gambade à l’endroit habituel, pour aller me cacher afin de lui faire peur en faisant semblant de l’attraper.

Mais j’étais trop fatigué. Pourtant j’ai fait des efforts, et je n’ai rien compris ce qu’il m’arrivait. Je suis allé m’installer dans l’ancienne chambre de la sauterelle où je sens toujours un peu son odeur et je n’ai plus bougé de là que pour aller boire. A chaque fois ELLE venait, et me proposait mes croquettes, mais je n’avais pas faim.

Finalement j’ai dormi, dormi longtemps. Le lendemain matin, quand ELLE s’est levée, je n’ai pas pu en faire autant pour aller lui faire la fête comme avant, alors elle m’a pris dans ses bras et m’a emmené dans la baignoire, où elle ne voulait plus que j’aille. J’ai pu boire beaucoup et me nettoyer un peu, alors j’ai pu sortir de la baignoire tout seul pour aller me recoucher.

Je n’ai pas voulu des croquettes qu’elle m’a apportées en m’encourageant. Dormir, j’ai juste envie de dormir, et qu’on me laisse tranquille.

ELLE vient me voir souvent, je suis content de la voir, mais je ne comprends pas. Avant, ELLE arrangeait toujours mes problèmes, mais là, rien ne se passe. Elle m’a bien fait ma toilette avec un gant humide et je n’ai pas compris ce qu’elle me disait tunapluquelapeausurlesosmonpépère. J’ai bien compris qu’elle pleurait par contre, et j’ai posé ma tête dans sa main pour qu’elle ne soit plus triste.

Après je l’ai entendu parler dans son truc noir, et elle pleurait toujours, mais je n’ai pas pu bouger pour aller la consoler. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas.

Je veux dormir…
Je vais dormir…
Dormir, dormir, dormir…
Peut-être que quand je me réveillerai, ELLE aura tout arrangé.

L'homme est malade, épisode 3 (réédition)

L_homme_malade__pisode_3_53272230Charles Albert :

Celui là est un cas à part. Il ne nie pas l’existence des maladies ou l’hypothèse qu’il puisse en être atteint. Simplement il les sélectionne.

Celui d’avant était certain que les microbes ne le choisiraient pas, là, c’est le contraire.

Il a été marqué par un décès quelconque et en a déduit qu’on ne pouvait mourir que d’un truc particulier : du coeur, du foie, de l’intestin, des poumons, mais pas d’autres chose et c’est comme ça !

Monsieur toujours en retard était comme ça. Le genre qui se préoccupe uniquement de son coeur, en oubliant qu’une toux persistante peut dissimuler quelque chose de grave : dans sa famille on ne meurt que de crises cardiaques variées certes, mais uniquement d’un coeur défaillant.

Par contre si son oncle Albert est décédé d’une septicémie il aura peur des microbes et boira les antibiotiques à la bouteille en réclamant du surplus, mais ne pensera ni à son coeur ni à ses tripes. Il sera donc accro aux antibiotiques ravageurs d’infections, mais niera que se cyanoser après l’effort est anormal et n’ira jamais voir un cardiologue (sauf si les présentations ont lieu alors qu’il est sur un brancard).

L’obsédé de l’insuffisance rénale contemple plusieurs fois par jour ses urines (il ne pisse que dans un verre), à la lumière, à la grande surprise de ses collègues de bureau, mais ne s’occupera jamais du reste…

C’est donc l’homme qui trie les maladies : celles qu’il a peur d’avoir et contre  lesquelles il tente de lutter, et celles qu’il n’aura jamais, parce que. De toutes manières il n’en a jamais entendu parler (des autres maladies) et ne sait toujours pas à près de 50 ans, qu’il y a mille et une façon de mourir.

J’ai une amie qui a ainsi perdu son petit ami qui faisait du cardio training et autre, parce que son père était mort d’un infarctus grave à 45 ans et qu’à-lui-ça-n’arriverait-pas, il soignait son coeur. Et lui est mort tout bêtement d’une pneumonie aggravée qu’il voulait ignorer, parce que la seule chose qui pouvait clocher chez lui, c’était le coeur. Mais quand il est arrivé à l’hôpital c’était trop tard (lui aussi cultivait un streptochose, rapport à son mépris des microbes, et qui a résisté à tout).

Lui acheter l’encyclopédie médicale en 15 volumes ne sert à rien qu’à nous flanquer de l’urticaire parce qu’on a tout (nous). Il n’a pas de rate, pas de foie, pas de… C’est U-SANT, surtout quand il boit ses antibiotiques à la bouteilles pour un vague rhume. Il change de médecin tout le temps, car celui qui ne lui soigne pas ce qu’il veut n’est qu’un âne. Le top du top de l’âne étant le médecin qui s’inquiète d’un drôle de bruit niveau coeur, alors que justement il s’abrite de l’accident cardiaque depuis ses 20 ans. Alors là c’est la désertion immédiate, et la reprise du cardio training sans contrôle…

Faire comme si de rien n’était (pas le choix, 8 médecins s’y sont usés)… Mais lui faire faire un testament vite fait, on n’est jamais trop prudente…

Réédition du 2 octobre 2006

L'homme est malade, épisode 2 (réédition)

L_homme_malade__pisode_2_53271854Charles Edouard n’est JAMAIS malade, qu’on se le dise, même quand il rentre avec visiblement environ 40° de fièvre minimum, en toussant comme un phtisique au dernier degré, les yeux rouges et le teint blême, en déclarant d’une voix graillonneuse qu’il regarde un match ce soir (le scoop…).

Quand il nous a expectoré ses bactéries dans la tronche pendant 10 jours, il s’étonne qu’on se couche.

Lui ne se couche jamais, sauf pour dormir. « S’écouter » est incompatible pour lui avec l’idée qu’il se fait d’un homme, un vrai (parce que pour lui il y en a de faux), ce qu’il est. D’ailleurs il n’est pas malade du tout, il se sent juste un peu faible Panoramix…

Le seul souvenir qu’il garde de l’armée, c’est qu’ils lui ont fait des vaccins ces rats. Sinon il ne se rappelle plus s’il était dans l’infanterie, le génie (ah ah, je m’esclaffe d’imaginer un génie militaire !), l’artillerie ou la garde républicaine…

Une bronchite le fait évidemment tousser deux mois. Ce n’est rien donc il ne prend rien. Le fait que ce rien ait contaminé toute sa petite famille et tué Tante Hortense le laisse de marbre (d’ailleurs il a hérité au passage).  Sa jambe curieusement gonflée depuis sa chute de vélo ? Ce n’est rien non plus, ça va passer tout seul.

Il a un doigt définitivement tordu (démis et non remis, ce n’était rien) et lui aussi cultive un truc en « ocque » depuis des années. C’est chez nous, vu qu’il nous le refile régulièrement, que la bête est devenue résistante.

Il a vaguement entendu parler du SIDA mais bon, heu, non lui ne l’aura pas vu qu’il mène une vie saine. Donc inutile de prendre des précautions (une capote en plus ça fait médical). De toutes manières les microbes et virus fuient d’instinct un homme, un vrai, un dur, qui n’est jamais malade et possède des défenses immunitaires de fer. Tout le monde sait que la maladie est très sélective…

Lorsque tout de même Charles Hubert voulait bien reconnaître qu’il avait peut-être quelque chose (vu que je lui faisais squatter le canapé pour dormir), il s’arrêtait en sortant du boulot à la pharmacie, acheter le remède miracle : de l’aspirine vitamine C : c’est bon pour tout.

Et que je te croque 3 comprimés direct dans le train pour être guéri en arrivant, sans vérifier que c’est du 1000 et que c’est à faire fondre dans un verre d’eau car effervescent. Il a avalé vite fait mais cela a continué à effervescer dans son estomac et il m’a vidé un litre de bière en rentrant (la bière c’est bon pour tout aussi).

Il m’a gonflée toute la soirée parce qu’il avait un drôle de goût dans la bouche, et toute la nuit parce qu’il ne pouvait pas dormir (rapport à la triple dose de vitamine C à 19 H 30). Preuve pour lui, non pas qu’il aurait dû lire la notice, mais que les médicaments c’est du poison et que ça ne sert à rien. Sur une foulure de cheville il a pris évidemment de l’aspirine (vitaminée), et s’est trempé le pied dans de l’eau brulante pendant 2 heures : moralité sa cheville et son mollet pouvaient faire concurrence à une vache normande. Il a boité pendant 6 mois, mais non, il n’avait pas une drôle de démarche, c’est ma vue à moi qui commençait à baisser…

Pour un début de tourista en voyage, il me piquait mon anti infection urinaire, et se plaignait encore que les médicaments c’était de la merde. La tourista, c’était le seul truc finalement qu’il acceptait dare dare de (mal) soigner… Quand la sécu lui a envoyé le papier lui demandant qui était son médecin « référent » (dire désormais « bonjour mon référent »), il a certainement ouvert un dictionnaire pour savoir ce que « médecin » voulait dire avant de jeter le papier.

Bon je ne l’ai supporté que peu de temps, mais c’était toujours bien assez trop… La vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand on manque de discernement…

Réédition du 29 septembre 2006