A ne pas dire…

A_ne_pas_dire_53329645Je ne citerai pas mes sources, bien évidemment (car j’en ai, bien sûr, n’allez pas imaginer que c’est de moi, moi je n’y suis en fait pour rien…). Mais apparement, nous les femmes nous sommes championnes pour dire ce qu’il ne faut pas, au moment X. (oui X). Et les hommes ils n’aiment pas et ils mettent le drapeau en berne. Restons concentrées que diantre et débranchons notre cerveau multi tâches…

A 63 ans j’ai eu pas mal de conversation porno légèrement avec des copines (farpaitement, à faire rougir une équipe de rugbymen sous la douche, on est plus fortes qu’eux sur le sujet qu’ils n’abordent qu’en gros, alors que nous n’hésitons pas à nous confier et à aller très loin) (C’est comme ça, les femmes sont pires que les hommes sur certains sujets, malgré une légende qui vient de la vierge Marie sans doute)

A éviter donc absolument pendant le X :

  • Décidément il faut refaire le plafond

  • Bouge pas, t’as un point noir sur l’épaule

  • Il faut décidément que je me décide à nettoyer ces pendeloques (du lustre de la chambre Louis XV)

  • Tu as mangé quoi ce midi ?

  • Tiens pendant que j’y pense, Gérard a appelé

  • Tu te sens vraiment bien ?

  • Je me demande ce que font les mômes là.

  • Merde, mon rôti

  • Faut qu’on aille chez Rikéa changer ce lit, il grince trop

  • Tiens tu m’y fais penser, ta mère a cherché à te joindre

  • A propos la voiture broute

  • Il faudrait changer les bougies et l’allumage merde

  • Pfft….

  • AAAHHHH Albert (quand l’homme ne s’appelle pas Albert, sinon vous avez le droit)

Il s’est vexé ? Des explications j’attends…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Entendu en voyage…

avion-copierVoyages, WE, promenade dans un musée, on doit en dire de belles également mais voici mon top :

« Mesdames et Messieurs, ici le commandant de bord qui tient à vous préciser que nous survolons actuellement l’équateur ».  « sors ton appareil photo Gégé et surtout, ne le rate pas« . Gégé déprimé « je ne l’ai pas vu ». « Evidemment dès qu’il y a une photo intéressante à faire, on ne peut pas compter sur toi ». (Un couple un peu… spécial)

« C’est curieux, ils sont tous à l’ombre » (au Sénégal, commentaire concernant les autochtones installés sous l’arbre à palabres). (Un groupe de viticulteurs charentais).

« Pourquoi ils n’arrosent pas leurs champs ? » (toujours au Sénégal, le guide venant de nous signaler qu’il n’y avait pas eu de saison des pluies depuis 4 ans), (les mêmes que précédemment).

« Moi de toutes façons je ne ferai aucune excursion, je déteste les vieilles pierres » (en Egypte). (un con qui a essayé de se faire toutes les femmes du voyage…)

« Ca ne les dérangeait pas tous ces morceaux de piliers par terre pour leur jeux ? » (à Olympie). (une niaiseuse qui ne pensait qu’à ses talons hauts dans n’importe quel site).

« Il y a beaucoup de GO noirs dans ce club » (à Dakar) (Le groupe de viticulteurs charentais qui ne pensait pas qu’il y avait autant de noirs en Afrique).

« Chérie, regarde tous ces rochers au loin, on dirait des récifs » (c’est comme cela que ça s’appelle en mer…) (un niais)

« Ils sont cons de s’arrêter systématiquement dès qu’il y a un passage piétons » (A Stockholm où les gens sont très disciplinés) (un chauffard)

« Mesdames et Messieurs, ici votre commandant de bord. Nous franchissons actuellement le tropique du cancer ». « Ah bon, c’est là que ça s’attrape ? et puis d’abord comment il le sait ? ». Réponse exaspérée du mari « il regarde dans les lignes de la main de son copilote » – « Ah bon ! » (même pas elle était blonde la femme)

« Chérie j’ai oublié de débrancher le fer à repasser, tu crois qu’on peut leur demander de faire demi-tour ? »  (c’est courant quand on a déjà fait 3000 km dans un 747). « Pas la peine de te faire de bile, l’appartement est déjà certainement crâmé donc on ne peut déjà plus rien faire ». (femme flegmatique devant un mari apparemment distrait, mais je suis certaine qu’ELLE, l’avait débranché (le fer))

J’ai dû en oublier, mon préféré restant le passage au dessus de l’Equateur… J’ai senti ce couple en parfaite symbiose…

La vie n’est qu’un long calvaire…

La lecture de l’horoscope….

Zodiaque_BC6335_001Un samedi ordinaire chez mes parents (il y a hélas très longtemps déjà ☹️) lecture de l’horoscope pendant l’épluchage des patates.

Ca tombe bien, il y a du monde et personne n’est du même signe. Dans la cuisine, bélier, taureau, gémeaux, lion, vierge, balance et sagittaire.

Pulchérie entame la lecture en commençant par son grand père (bélier). Elle est au centre de la page : elle est le signe de la semaine, elle se garde donc pour la fin.

  • BELIER  : Amour : « attention à l’esprit volage qui partage votre vie » (regard en coin vers Mrs Bibelot qui ne suit pas, comme d’habitude). « Ailleurs l’herbe n’est pas forcément plus verte » (faudrait savoir). Travail (il est à la retraite) « la semaine a été difficile, la  prochaine vous verra plus détendu et plus reposé ». Forme : faites de la danse. (Tout le monde s’esclaffe sauf Jean Poirotte qui n’a plus les vertèbres nécessaires pour faire des entrechats et qui le regrette)

  • TAUREAU (moi) Amour : « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour peu que vous sortiez un peu » – Tu vois maman tu vas rencontrer l’amour de ta vie c’est écrit là, hein Delphine qu’il faut qu’elle sorte plus ? La soeur répond, on perd un temps fou sur les avantages et inconvénients du coup de pied dans un buisson pour en faire sortir 10 (hommes) ou de la fréquentation assidue d’un pub après le boulot. Travail : « semaine calme » (quoiiii ?), « vous prenez des forces pour la suivante » – Et tu te plains d’être fatiguée, tu exagères comme d’habitude… Forme : « rien à signaler » (alors que je sors de chez le dermato et que je me trimballe une brûlure énorme sur le front et un oeil poché. J’en rajoute, c’est écrit que je suis en forme, que j’arrête avec mon oeuf de pigeon sur le front même si c’est vrai qu’il est moche.

  • GEMEAUX (Mrs Bibelot qui est parti chercher de l’ail, donc on va passer à Delphine). BALANCE : Amour : « des désaccords avec l’être aimé, envisager une séparation temporaire pourrait s’avérer nécessaire ». Gendre n° 2 fait la tronche et s’épluche le pouce gauche, la frangine aussi, mais Pulchérie persiste : l’horoscope c’est quand même important, c’est une tendance. Travail : vous manquez d’assiduité, remettez vous à l’ouvrage avant qu’il ne soit trop tard. Tête de Delphine qui planche déjà ses partiels. Sa soeur insiste : elle a tendance à glander, c’est écrit là. Forme : couchez-vous de bonne heure (on a dit qu’elle planchait et généralement les étudiants planchent la nuit, c’est comme ça.)

On ne saura jamais si la semaine des gendres avait été conforme aux prévisions, Pulchérie veut lire son horoscope de la semaine presque terminée pour vérifier que tout était bien bon. Elle est le signe de la semaine, zut alors…

  • SAGITTAIRE. Amour : « tout va pour le mieux dans votre petit nid douillet » (c’est parfaitement exact hein mon namour ?). Travail : « vous prenez votre ouvrage au sérieux, la réussite vous guette » (hé hé, je le savais). Forme : malgré vos multiples imperfections dont vous devrez faire abstraction (on ne saura jamais la suite)

Elle referme subitement le magasine d’un coup sec, le visage figé, le regard qui tue : « comment ça mes multiples imperfections ???? ils se foutent de notre gueule, tous des cons dans ce magasine !!!« 

L’horoscope si vous voulez son avis (et le mien), c’est de la daube….

HI HI HI !

La vie n’est pas toujours un long calvaire…

Alphonsine a eu 4 enfants…

Alphonsine_accoucheAlphonsine eut avec l’oncle Jules, 4 fils nés respectivement en 1911, 1912, 1913 et 1914, tous les quatre un 15 août. On admire la performance (et on plaint la ménagère…).

Lorsqu’elle eut connaissance de sa première grossesse, sa mère crut bon de la « prévenir » de ce qui l’attendait. Nausées, vomissements, enfler jusqu’à ressembler à une baleine, et enfin risquer sa vie pour accoucher. Le programme sympa que beaucoup de femmes connaissent ou ont connu.

Tante Alphonsine avait déjà été « avertie » de ce qui l’attendait d’horrible à partager son lit avec un homme. Elle n’avait rien remarqué d’horrible particulièrement, bien au contraire, mais n’avait jamais osé contrarier sa mère sur ce terrain là, de peur de passer pour une femme de mauvaise vie.

Elle avait entendu ça et là tout de même, qu’accoucher c’était l’horreur, la douleur, que cela pouvait durer des heures et des heures, que la mère pouvait mourir et le bébé aussi, et que le père parfois était prié de choisir entre la mère et l’enfant. Cela devait remonter le moral comme pas possible.

L’oncle Jules pour une fois prudent, lui affirma qu’il choisirait la mère bien sûr… Pas envie de manquer de sel jusqu’à l’accouchement, et en plus il tenait à sa petite puce.

En premier lieu, Alphonsine n’enfla pas particulièrement, comme beaucoup de crevettes de nature. C’est injuste mais les petites puces enflent parfois très peu, et les femmes « théoriquement » faites pour enfanter enflent elles, beaucoup. Juste le ventre et juste ce qu’il fallait. Elle marchait normalement (à noter, mon père repèrait une femme enceinte de dos à sa démarche…) et prit juste 6 kg pendant sa première grossesse. Tout le monde pronostiquait une fille, car elle « portait en avant ». Sinon elle pétait la forme, comme quoi ça existe. Elle avait un peu peur de la fin tout de même, toutes les femmes de son entourage se relayant pour lui raconter les pires horreurs, véridiques en plus. Il fallait qu’elle soit prête. Elle l’était. Elle écrivit son testament 30 jours avant l’échéance fatidique et fit jurer à l’oncle Jules que s’il reprenait femme après elle, il mangerait sans sel pour se rappeler d’elle…

On ne peut donc pas dire qu’elle était particulièrement préparée à un accouchement super. En plus elle lisait Freud, c’était une femme pervertie, et elle savait que le mental est important. Elle se préparait donc à accoucher dans la douleur, c’était écrit et raconté partout. Elle allait souffrir un martyr et peut-être même mourir. C’est à cela qu’elle se préparait : mourir dans la douleur pour avoir conçu l’enfant dans le plaisir (ça ne rigolait pas ce truc là). Donc le côté psychologique, exit sur ce coup là.

Le 15 août 1911, alors qu’elle devait accoucher finalement elle ne savait plus trop quand et le médecin non plus, vu qu’il la trouvait peu grosse pour une femme à terme,  elle se préparait pour la fête de sa mère (devinez comment elle s’appelait ?), se faisait belle, se poudrait un peu, se préparait pour une belle journée, quand elle ressentit une envie de faire pipi comme pas possible sur le coup de 12 H 30, alors que Jules commençait à lui signaler qu’elle allait être en retard comme de coutume, en allumant son cigare.

Elle avait bien remarqué que « la fille » lui appuyait sur la vessie depuis un moment, mais là, c’était à crever. Elle se précipita dans les toilettes. Jules en homme extravagant voulait les toilettes dans la maison et non pas dans le jardin, la population du village toute entière les regardait d’un sale oeil à cause de cela. C’est incroyable ce que certains peuvent être originaux !

Alors là, je vais être obligée de dire les choses comme elles l’étaient. Tante Alphonsine voulu s’asseoir sur le siège des toilettes (à l’intérieur de la maison, une honte), et ressentit quelque chose de curieux. De l’eau coulait d’elle, mais ce n’était pas de… Elle prit du papier et sentit qu’il se passait un truc anormal en s’essuyant. Effectivement il se passait quelque chose. La tête du bébé était en train de sortir. Elle était sortie !

J’imagine sa position et sa panique « Jules !!!!! » hurla-t-elle, « c’est le bébé qui est en train de sortir !!!! ».

L’oncle Jules qui fumait son cigare tranquille réalisa qu’il n’y avait pas d’eau à bouillir. Sa femme délirait très probablement… Dans les récits qu’il connaissait (par coeur, bien sûr), on faisait bouillir de l’eau en grande quantité, et des femmes envahissaient la maison. Un bébé ne nait pas en l’absence d’eau bouillante et de troupeau de femelles glapissant.

« Jules au secours, il est sorti tout entier, j’ai peur de le faire tomber, il glisse ! »

Jules nonchalant se dirigea vers les toilettes pour trouver sa femme dans une posture difficile, un truc gigotant et vagissant vaguement, à la main, éructant « une serviette ! vite ! ». Il n’eut que le temps d’aller chercher un drap ou autre chose (non, un drap) pour que la mère y dépose ce qui était en fait un garçon qu’il emporta dans la chambre après être allé chercher des ciseaux pour couper le cordon (finalement un sécateur…) avec la mine de la poule qui a couvé une clef anglaise et ne sait pas quoi en faire.

Pendant ce temps là, Alphonsine se pansa comme elle le put, rejoignit sa chambre pour s’affaler dans son lit et exigea du père pétrifié qu’il appelle au moins sa mère ou une voisine « enfin fait quelque chose chéri, tu verrais ta tête ! ». Ceci en récupérant le nourrisson même pas braillard et en parfaite santé apparemment, entortillé dans un drap de 120 pour le prendre contre elle, ne sentant pas le fils en sécurité à proximité de son père.

Les voisines et la mère accoururent au cri de ralliement de Jules. Il fut convenu qu’il était tout bonnement scandaleux d’accoucher aussi facilement, sans aucune douleur préliminaire. Le médecin arriva en même temps que le placenta et pu tout de même procéder à la délivrance et constater que mère et enfant se portaient très bien. Il n’avait jamais vu cela, il devait le revoir 3 fois…

Tante Alphonsine accoucha les 3 autres fois dans les toilettes également (et toujours un 15 août). Elle avait apprit, elle, par contre, vers la fin, à partir équipée de serviettes, langes, et tout et tout, quand elle se rendait dans les sanitaires trop petits pour un stockage tout bête. Parce que Jules se fit avoir à chaque fois. Car le malheureux était toujours présent et pour cause (jour férié oblige), et incrédule face au « Jules ! c’est le bébé ! ».

Pour le quatrième il était quelque part dans le nord de la France, suite à la mobilisation générale, et c’est sa belle mère qui se fit avoir sur ce coup là… Sauf qu’elle, tomba carrément dans les pommes…

Alphonsine expliqua à Mrs Morgan que l’accouchement ce n’est rien du tout, du pipeau, du n’importe quoi, « n’écoute pas les autres femmes ma chérie, c’est de la comédie… ». Elle ne chiait même pas une pastèque, elle avait juste envie de faire pipi… Et encore, c’était sans douleur.

Mrs Morgan, ma mère, moi-même, avons cru dur comme fer que le gène serait arrivé jusqu’à nous. Nous étions programmées pour accoucher dans les toilettes et sans douleur…

T’en foutrais moi du gène aléatoire… et de l’importance du psychisme sur le corps…

La guerre des nerfs…

La_guerre_de_nerfs_53272600Je voulais intituler ce post « la guerre des boutons », mais comme pour « les mouches » quand j’avais des IVNI chez moi, j’ai été dans l’obligation consternante de constater que le titre était déjà pris…Je suis née trop tard dans un monde trop vieux…

Cette femme un peu ironique, c’est la tante Alphonsine, celle qui déménageait les meubles (on dira que c’est elle).

Une femme super, dont je vous reparlerai, maintenant que vous la connaissez. En avance sur son époque et tout et tout. C’était tout de même la tante de la mère de Mrs Bibelot, donc, mon arrière arrière grand tante. Elle nous a laissé plein de souvenirs supers d’un temps désormais dépassé de beaucoup et a gardé pour elle ses gène miraculeux qui feront l’objet d’un post exclusif… (mais qui lui venaient tout de même d’un ancêtre commun, et c’est pas juste)

L’oncle Jules (son mari) avait une bonne situation, donc tante Alphonsine était femme au foyer. A l’époque pour travailler il fallait Zola et faire blanchisseuse genre Gervaise, ou le fond de la mine genre Germinal… Pour la moyenne classe, la femme ne travaillait pas.

L’oncle Jule avait une bonne situation dans les assurances et en outre il était syndiqué. Ca l’occupait pas mal. Il avait de plus un énorme défaut. Quand un problème échappant à sa jeune épouse lui revenait, il rétorquait « je m’y mets demain », sans sourciller et sans s’y mettre. Toute femme comprendra Alphonsine.

Lorsqu’ils louèrent leur première petite maison dans le bordelais après leur mariage, dans les années 732, ils furent heureux de ce grand 4 pièces qui pourrait accueillir un héritier. Sauf que la peinture du plafond du salon cloquait et s’effondrait régulièrement par terre vu qu’il y avait 3 couches de mal posées, ce qui irrita tante Alphonsine qui à 20 ans n’était pas née que pour balayer le par terre.

Elle fit part de son irritation à l’oncle Jules qui imprudent et jeune marié déclara « samedi je m’y mets ». Il ne travaillait déjà pas le samedi et vit donc plus tard, les grèves de 1936 passer sereinement…

Le samedi : rien. Le dimanche non plus. Patiente, la jeune mariée attendit 3 semaines et un beau lundi soir, l’oncle Jules se coucha en constatant avec consternation qu’il lui manquait un bouton à sa veste de pyjama. Diantre ! où était-il passé ? Il s’en ouvrit à sa jeune épouse qui lui rétorqua qu’il était vraiment maladroit. Elle avait autre chose à faire qu’à recoudre un bouton avec le boulot que lui donnait ce plafond merdique.

On reconnaitra bien là l’homme et son absence de signal « danger »… L’oncle Jules s’endormit tracassé par ce bouton manquant. Le lendemain matin, il lui manquait un bouton à son pardessus. Et impossible de s’en ouvrir à Alphonsine qui balayait le salon suite à des chutes inopinées de peinture cloquée au plafond…

Le soir il n’y avait plus de boutons du tout sur le pyjama et il s’entendit accuser de négligence aggravée « mais que diable fais-tu avec tes boutons, j’ai autre chose à faire avec ce plafond ! ». Le lendemain matin, le pardessus ne comptait plus aucun bouton non plus. Il saisit l’allusion au plafond et décida de résister coûte que coûte. L’homme est ainsi fait qu’il préfère lutter plutôt que de se rendre quand il en est temps… La grande histoire grouille de ce genre de petites histoires, avec des morts partout et non pas des boutons perdus…

Les boutons étaient bien recousus, sur ses chemises, son pardessus, ses pantalons, mais ils lâchaient traitreusement au moment le plus inoportun.

Après 8 semaines à vérifier sa braguette, l’oncle Jules rentra un soir avec de la peinture et ce qu’il fallait pour l’étaler. Le plafond fut refait le samedi suivant, et les boutons tinrent bon.

Chose curieuse : il lui fallut toujours un certain temps à se demander pourquoi diable il avait perdu un bouton de pyjama

Deux de ses fils encore en vie à 97 et 96 ans le confirmaient : c’était toujours pour un bon motif que les boutons tombaient… Ils ont vécu eux aussi ce calvaire…

Si les guerres se faisaient toutes comme cela… Ce serait marrant non ????

Et vous la guerre des nerfs matrimoniale, ça vous parle ?

Le furoncle en retard…

Belle_m_reLa mère d’Albert n’était qu’un Furoncle ça vous le saviez déjà, et en retard systématiquement en plus. Elle m’a fait les pires des pires…

Nous décidons d’emmener les filles voir les aristochats. Un enfant, on ne lui promet pas une séance de cinéma pour ne pas l’y emmener. Séance à Tours à 14 H 30 avec 3 bons quart d’heure de route, le temps de se garer… Il faut partir à 13 H 30.

Le furoncle fourbanse dans sa cuisine à je ne sais trop quoi, vu que c’était impec après le repas. Et le bubon, son mari (qui lui, avait avalé une horloge), n’arrête pas de lui rappeler que… Mais elle a toujours quelque chose à faire. Je patiente, il y a une autre séance à 16 H 30, mes trésors verront les aristochats.

La voilà qui se pointe à 14 H 15 pour me faire aigrement remarquer que je ne suis pas prête. Je lui cloue le bec…

  • « Non mais vous plaisantez ? On ne va pas partir maintenant pour être au cinéma dans 15 minutes ? C’est vous qui êtes en retard. Je pars pour la séance suivante »

Comme généralement, et j’avais tort, je l’envoyais très rarement bouler, elle ne rétorque pas. Prête tout de même pour 15 H 25, heure limite de ma part. Nous voici, les filles impatientes et tout, dans la véranda, quand elle avise une plante verte à arroser en urgence. La voici repartie vers sa cuisine avec son arrosoir à la main. Je la connais, elle va nous faire toute la serre. Nous partons donc les filles et moi, à l’heure, en la laissant là avec son arrosoir. J’ai eu la gueule tout le soir au son du bubon lui déclarant « c’est bien fait pour toi, j’aurais dû faire la même chose il y a longtemps ».

Mais elle n’était pas guérie. Son truc quand elle arrivait dans les Yvelines, était d’aller voir Mimie de Meudon, une vieille amie de ses parents, au moins une fois.

Généralement ça la prenait vers 11 H 30, avec grand repas prévu, au son de « j’en ai pour 1/2 H ».

Là c’était les 30 ans d’Albert, les 3 ans de Delphine, le dimanche lendemain de fête. Mais tout de même la salle des fêtes encore réservée, des restes complétés à n’en plus finir, certaines vieilles personnes n’ayant pas pu venir la veille, dont Tante Hortense, mon grand-père qui avait avalé Big Ben à tout le moins, etc… Bref c’était la deuxième partie de la fête.

Et la voici à 11 H 30 qui part voir Mimie de Meudon, elle en a pour 1/2 H maximum. Son mari la sermonne (pour une fois je suis d’accord avec lui), Albert également dûment chapitré par moi : « maman tu n’en as pas pour 1/2 H, je te préviens, on ne t’attendra pas »… La voici partie : tout le monde l’a toujours attendue, sauf moi, mais je suis une garce de bru immonde.

  • 12 H : on sert l’appéro. Les absents de la veille sont ravis, ceux présents la veille et revenus le sont également. Personne ne demande des nouvelles du furoncle (j’en ricane)

  • 12 H 45 : toujours pas de furoncle à l’horizon, mon grand père regarde sa montre avec insistance, et Tante Hortense également donc nous passons à table. Je sens qu’Albert a des remords, mais pour une fois son père est de mon côté : elle n’a qu’à être à l’heure.

  • 15 H : vous avez bien lu : arrivée du furoncle

  • Non seulement il est d’une grossièreté inqualifiable de se pointer à 15 H pour un déjeuner, mais en plus, au lieu de s’écraser, elle rouspète : « vous ne m’avez pas attendue » (c’est évident, on prépare le café). Nous nous faisons donc engueuler par le grossier personnage. Personne ne moufte, pas même ses filles qui l’ont attendue des heures et des heures depuis leur naissance… Albert lui précise que :

  • Non, nous ne l’avons pas attendue, elle était prévenue. On lui a gardé une tranche de gigot froid (enfin moi, sachant qu’elle préfère le roti de boeuf), un morceau de camembert qui n’est pas prêt de revenir, et un bout de la charlotte qui s’effondre dans l’assiette.

Ca ne l’a pas guérie pour autant… Pourtant après Albert et moi, d’autres lui ont fait le coup de « on se met à table, même si maman n’est pas revenue de chez Mimie de Meudon ».

Les seuls retards que j’ai pu accepter vraiment, c’était pour découvrir que j’étais enceinte… C’est vous dire ma désormais tolérance sur le sujet, surtout maintenant qu’il y a les portables. Parce qu’entre la belle doche toujours jamais à l’heure que je me suis fadée pendant 10 ans + le Monsieur dont je vous ai causé, j’ai eu ma dose (+ une copine toujours jamais à l’heure non plus que ça me mettait la rate au court bouillon…)

La vie n’est qu’un long calvaire…

L’anti monte lait à sonnettes…

Il n’y a que les anciens qui se souviennent de ce qu’était « l’anti monte lait« .

Quand j’étais petite fille, on achetait le lait sortant du pis de la vache (et nous avons survécu), et après en avoir recueilli la crème, on le mettait à bouillir, puisque Pasteur avait déjà inventé les microbes (les microbes de la crème nous nous en foutions).

En fait tout le monde se foutait plus ou moins des microbes car cela restait un concept abstrait puisqu’on ne les voit pas, mais faire bouillir le lait l’empêchait en théorie de tourner trop vite, dans une maison ou un appartement munis d’un simple « garde manger » et non pas encore d’un réfrigérateur (on gagnait un jour en gros…)

L’anti monte lait, était destiné à avertir la personne ayant mis le lait à bouillir, qu’il était temps de le retirer du feu dès l’ébullition. C’était un disque de verre  orné de spirales, qui se mettait à clapoter petit à petit dans la casserole, et de plus en plus fort au fur et à mesure que le liquide chauffait. Quand il tressautait de rage pendant plus de 2 minutes, le lait après avoir bouilli un bref instant, avait débordé du récipient et tout inondé.

Point n’était besoin de vivre uniquement dans nos campagnes où mugissent de féroces soldats qui viennent jusque dans nos bras, à la ville, l’anti monte lait sévissait également.

Généralement mon arrière grand mère restait vigilante dès les premiers clapotis, mais pas toujours…

D’où une perte de lait fort désolante pour tout foyer gardant tout aliment précieusement, même le beurre rance, après les privations de 39/45 et les angoisses (et privations) de 14/18.

Mon grand père fit donc l’acquisition au marché de Versailles, d’un anti monte lait à sonnettes, dont il pensait qu’il serait très fier vu ce que le bonimenteur lui avait raconté.

Il adorait en effet les petits gadgets qui simplifient la vie, et en achetait régulièrement. Cela allait du tranchoir à oeufs durs, la scie à tomates, l’accroche torchon avec fermeture de sécurité, au tire-bouchon senestrogyre à triple parallélogramme avec altimètre incorporé.

Il rapporta à sa mère l’anti monte lait à sonnettes, avec l’impression diabolique d’être poursuivi par un chien invisible portant un collier à grelots, sur le chemin de la gare, dans le train, puis de la gare à la maison familiale (2 km à pied).

La non moins diabolique invention se décomposait en trois parties : la plaque classique de base, le système mobile de transmission et la sonnette (en fait un assemblage de plusieurs petites clochettes sur une tige métallique d’une souplesse sans pareille).

Cette sonnette traduisait les impulsions reçues de la base en signaux sonores audibles à très faible distance. Seuls les sismographes les plus modernes pour l’époque, avaient une sensibilité comparable à celle de cet engin. Nous ne savons pas si l’on fait beaucoup mieux aujourd’hui, mais il nous semble que c’est peu probable.

Celui de mon arrière grand mère sonnait un coup pour un tremblement de terre au Japon, deux coups quand les américains testaient leurs bombes atomiques, trois coups quand c’était les russes.

L’arrivée d’une voiture dans la ruelle déclenchait d’interminables carillons…

L’anti monte lait à sonnettes eut longtemps une place d’honneur dans la cuisine qui fut transformée en atelier pour Jean Poirotte, et je ne sais pas si ceux qui ont acheté la maison l’on conservé…

A peine installé dans la casserole avec le lait, il montrait par quelques notes isolées qu’il était conscient de sa mission. Cela rassurait traitreusement la maitresse de maison qui s’en allait vaquer à tort, certaine de ne pas louper le moment fatidique (ôter la casserole du feu, la durée avant ébullition étant variable sur un poêle à l’ancienne).

L’engin d’enfer accompagnait crescendo l’échauffement du liquide nutritif. Quelques secondes avant le moment critique, il déchainait la grande sonnerie d’alarme.

Mon arrière grand mère, n’a jamais pu s’y habituer. Elle se précipitait pour répondre au téléphone, se souvenait au bout de quelques minutes que le téléphone était à l’étage (ou bien qu’il n’était pas encore installé mais que cela ne saurait tarder). Elle allait voir donc si quelqu’un attendait à la grille extérieure, avant de réaliser qu’il n’y avait qu’une vulgaire cloche permettant aux visiteurs rares de signaler leur présence .

Tout à coup, elle s’avouait dans une lueur de lucidité qu’elle entendait la symphonie fantastique  de l’anti monte lait à sonnettes, et il restait généralement une demie tasse de lait dans la casserole, le reste ayant débordé sur le dessus du poêle, à récurer donc, avant de retourner chez le fermier acheter deux litres de lait.

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : petite fille, je pensais que l’anti monte lait empêchait le lait de bouillir, et j’ignorais qu’il était juste un signal d’alarme (parfois redoutable…). A classer dans la série « ce que l’on croit quand on est petit ».

PPS : ceux chez qui le terme « anti monte lait » a déclenché un truc genre Madeleine de Proust, nommez-vous…

Ma fille a bouffé du papier (ou, moins glorieux, la dernière fois où j’ai fait pipi dans ma culotte…) (1)

DODIELe mariage de Pulchérie avait été bien programmé, avec une idée que j’ai trouvée géniale : les amis arrivant pour la fête vers 22 H au lieu de repartir après le vin d’honneur.

Je sais, la photo date un peu (et le mariage également), mais bon, c’est comme ça, je suis chez moi, je fais ce que je veux.

D’abord…

J’avais prêté ma voiture et il y avait un chauffeur de prévu pour aller chercher les fêtards à la gare, et raccompagner chez eux, ceux qui auraient un peu trop bu, les arrivés tardifs pouvant dormir dans une tente, à l’endroit requis. C’était vraiment super bien organisé. Continuer la lecture de « Ma fille a bouffé du papier (ou, moins glorieux, la dernière fois où j’ai fait pipi dans ma culotte…) (1) »

Vous pouvez vous planquer où vous le voulez…

femme-surprise-copierC’était la fin de ma période mystique qui m’a permis de faire des rencontres rocambolesques… Je n’en ai raconté qu’une, mais avant la fin du monde, j’ai le temps de vous raconter plein de conneries et donc, d’autres rencontres mystiques…

Rocambolesques, d’où ma méfiance.

Ma dernière rencontre avait été le résultat de pas mal d’échanges mails, pour RV pris le SAMEDI à 18 H, gare des chantiers à Versailles.

Je dis bien A 18 H, le VERS 18 H n’existant pas pour moi…

Nous nous étions bien retrouvés devant le kiosque à journaux, il ressemblait à sa photographie et moi aussi, donc nous avons débuté le périple décidé d’avance :

  • On boit un coup quelque part
  • On va dîner ensemble si affinités (d’où le 18 H, pour éviter d’arriver au restaurant déjà bourrés).

Je n’avais parlé à personne de cette rencontre, laissant comme de coutume un mail en brouillon avec les coordonnées du mec (portable et coordonnées mystiques), Pulchérie ayant accès à mon mail/blog, pour le cas où l’on retrouverait mon corps en 5 morceaux, dans 5 fleuves différents (il faudrait que j’arrête de regarder les séries policières gores…).

Je savais que ma fille, avec l’aide de Delphine,  saurait bien aller voir mes brouillons et aider les enquêteurs à débrouiller l’intrigue… (il faudrait vraiment que j’arrête de regarder les séries policières gores et les informations)

Cela se passait plutôt bien, et puis tout à coup l’homme de la situation m’a précisé que le diner ensemble si affinités il était vachement pour SAUF qu’il y avait un match de foot le soir qu’il ne pouvait absolument pas louper.

Organisé avec des potes à lui, avec des pizzas et des bières. 12 fans de foot ensemble, il n’osait pas m’inviter à participer.

Mon rêve pourtant… Vous l’imaginez bien…

Comme je sortais de ma relation/remariage (quelle idée aussi que de se remarier !) avec Charles Hubert qui m’avait gonflée avec son foot en dansant et en chantant tralalala devant la TV quand Zidane marquait un pénalty, je me suis un peu crispée, et j’ai dis que ce n’était pas grave, pour repartir vers ma voiture.

Un fan de foot, plus jamais… Parce que, quand on refuse une soirée sous prétexte qu’il y a un match, on est gravement atteint… (c’est mon point de vue et je le partage, je peux louper un très bon film moi pour un diner si affinités).

Ce que je qualifiais de grossier personnage en démarrant ma bagnole, aurait pu tout simplement choisir un autre jour pour le rendez-vous, sans dire pourquoi… D’un autre côté je lui reconnais le mérite d’avoir été franc…

6 heures après j’avais un mail me demandant où et quand nous pouvions nous revoir et là, j’ai été franche : fan de foot il pouvait l’être, mais sans moi. Il m’a relancé pendant 3 semaines, mais ce n’est pas le problème.

Le DIMANCHE, tatie chérie m’appelle et me demande de but en blanc des nouvelles de mes amours.

  • « Point mort » que je lui réponds….
  • « Ah bon, pourtant Guillaume (l’ainé de mes neveux, habitant parly 2) t’a vue hier à la terrasse d’un café, à côté de la gare des chantiers, avec un plutôt beau monsieur…
  • Damned !

En fait, mon neveux passait en bus, par hasard, à cet endroit là, et à ce moment là, était bien assis du bon côté du bus pour reconnaître sa tatie en train de boire un diabolo fraise avec un monsieur plutôt pas mal.

A cinq minutes près, et s’il avait été de l’autre côté du bus, j’aurais pu faire ni vue ni connue, mais va te faire lanlère et tralala !

Le dimanche soir, toute la famille était au courant, et les filles également en train de me seriner à nouveau « quand tu sors fais attention en traversant sois prudente, tu pourrais tomber sur un serial killer, etc… ». La police scientifique aurait été aussi développée que maintenant et j’aurais été priée d’aller déposer mon ADN quelque part pour qu’on me reconnaisse au premier coup d’autopsie des morceaux disséminés ça et là (il faut vraiment que je me rabatte sur Joséphine ange gardien…).

Mes parents, je ne vous raconte même pas. Je n’étais pas rentrée chez moi pour poser mes fesses dans mon canapé en maudissant le foot, que toute la famille était au courant que je péchais gravement à une terrasse de café, à côté de la gare des chantiers, via ce qui s’appelle le téléphone arabe…

Alors je vais vous dire un truc achement important, et je l’ai vérifié plusieurs fois dans ma vie, via moi-même ou des ami(e)s :

  • Vous pouvez prendre toutes les précautions utiles pour rester dans la clandestinité, vous tomberez toujours sur une personne qui dira vous avoir vu tel jour à telle heure, à tel endroit, avec qui vous voulez.
  • Il y aura toujours une personne pour constater que vous partez tous les jours à la même heure dans la direction opposée d’une autre voiture qui part aussi à cette heure précise, et en conclure le lieu de rencontre (sans se tromper en plus et c’est ça l’horreur, aussi horrirrifiante que la conclusion totalement fausse). Et qui en parlera à tout le monde…
  • Vous pouvez garer votre voiture dans les ruelles les plus sombres de la plus grande ville, il y aura toujours un jour, quelqu’un qui la reconnaitra et en parlera à tout le monde (adieu discrétion)
  • Vous pouvez partir à l’autre bout du monde pour faire des frasques dont vous ne voulez parler à personne : en haut de l’Everest, cyanosée (l’endroit idéal pour faire des folies de votre corps), vous tomberez sur Ginette, la pire langue du pute que vous connaissez, qui verra bien que vous êtes accompagnée par un trop beau monsieur, et désormais, le distillera sur face de bouc, à votre insu. Avant elle avait la lettre anonyme et les allusions fallacieuses, maintenant c’est aisé.
  • Où que vous alliez d’ailleurs, si c’est crapuleux, il y aura Ginette, ou un neveu, ou une nièce, ou votre voisine si médisante.
  • Z’êtes prévenu(e)s

Oui vous pourrez faire ce que vous voudrez. Vous pourrez en plus, le pire, vous imaginer que vous bernez tout le monde, alors que tout le monde sait…

Par contre, quand vous voulez rendre Charles Edouard jaloux en vous montrant bien avec un collègue de boulot, ça ne marche jamais.

C’est tellement évident que personne n’en parle.

Parce que la vie n’est qu’un long calvaire….

Voyage de noce part 1 – Sarlat

SarlatAvec Albert nous nous étions mariés en mars mais n’avions pas le premier radis pour faire notre voyage de noce dans la foulée et il avait été décidé que nous profiterions de nos vacances d’été pour faire ce fameux voyage.

Nous sommes partis à l’aventure, en août c’est mieux, d’autant que j’étais en cloque de Pulchérie de 5 mois et qu’enceinte il est divin de dormir dans une voiture… (ceci pour le côté aventureux de l’histoire)

Mais le ciel était avec nous et nous avons déniché un petit hôtel sympa à Royan où nous avons passé 2 jours. Royan était décevant et Albert décida que le Périgord noir c’était pour nous. En avant pour le Périgord.

Le ciel étant toujours avec nous, vous avons pu nous arrêter à Brantôme où un hôtel avait justement de la place pour nous. Hôtel divin en 1/2 pension, dont je vous raconterai les menus un jour où je n’aurais pas faim. Nous avons décidé que pour les 10 jours à venir cet hôtel serait notre QG et nous avons sillonné le Périgord avec plaisir, moi me trempant les pieds dans toutes les eaux glacées que je croisais, à reluquer une ruine ou une autre sur une hauteur, Albert à ouvrir le chemin au coupe-coupe pour me dégager l’accès à la ruine en maudissant les bâtisseurs du moyen âge.

Nous avons écumé les ruines, les châteaux, les cours d’eau et les restaurants le midi, avec un plaisir sans mélange. Pourquoi aller au bout du monde quand c’est si joli chez nous  ?

Nous sommes rentrés ravis avec des tas de pellicules à faire développer, Pulchérie tressautant d’indigestion dans mon ventre, avec un hoquet qui ne l’avait quasi pas lâchée pendant tout le voyage (pourtant le confit ce n’est pas gras) (et je précise qu’à ce moment là je ne savais toujours pas si c’était fille ou garçon…) (et, une lettre de moi adressée à mes parents à cette époque m’a rappelé que je l’avais surnommée « Gudule »)

Premier appel : la belle soeur qui voulait savoir si tout c’était bien passé. Au bout d’une heure de conversation : question. « Vous êtes allés à Sarlat ? ». Non, nous n’étions pas allés à Sarlat, d’ailleurs nous ne connaissions pas, Albert aimant bien partir sans guide et sans savoir où il atterrirait…

Deuxième appel : mes parents. Au bout d’une heure de conversation : question. « Vous êtes allés à Sarlat ? ». Non. « C’est dommage, c’est magnifique ». Nous commençons à le croire. Pas d’internet à l’époque pour cliquer sur Sarlat et avoir plein de regrets.

Troisième appel : meilleure amie. Comment ça se passe ta grossesse ? Tu sais si c’est ou non une fille ? Ah le Périgord ? C’est magnifique. « Vous êtes allés à Sarlat ? ». Non nous ne sommes pas allés à Sarlat et apparemment c’est plus que dommage. Elle confirme.

Quatrième appel : Mrs Tricot qui connaît bien le Périgord. D’ailleurs au mot « Périgord », question : « vous êtes allés à Sarlat ? ». C’est une conspiration, ce n’est pas possible autrement.

Dimanche déjeuner chez mon grand père avec une partie de la famille et visionnage des photos, le truc bien barbant pour les innocents présents. Mon grand père s’interroge tout haut : sommes nous allés à Sarlat ? Consternation générale : nous-ne-sommes-pas-allés-à-Sarlat. Au mot « Sarlat » Gudule fait un saut périlleux dans mon ventre : une bonne chose de faite, ce ne sera pas un siège, désormais ce sera tête en bas et dos à gauche…

Nous sommes retournés dans le Périgord en août 1983 avec Pulchérie qui rivalisait avec RTL à l’arrière de la voiture et à peine arrivés dans notre hôtel fétiche où nous avions réservé, nous avons préparé notre excursion du lendemain pour Sarlat. Sar-lat, Sar-lat, Sar-lat chantonnait l’héritière à l’arrière, dûment chapitrée par son père ravi de la voir si en avance pour parlotter ET chanter ! (ceci juste avant de me demander régulièrement « elle ne va pas se taire ? »)

Pulchérie peut donc répondre à la question fatale, même si elle ne se souvient de rien, dormant dans sa poussette, pendant que nous trouvions Sarlat très bien, mais pas de quoi se relever la nuit non plus pour remercier le ciel.

ELLE EST ALLEE A SARLAT !

Aussitôt rentrés, nous avons pu dire à tout le monde que nous étions allés à Sar-lat. Et bien vous le croirez ou non, mais tout le monde s’en fichait éperdument…

La vie n’est qu’un long calvaire…