Pulchérie se barre à New York, je m'insurge !!!

C’est bien d’elle de me téléphoner pour me percer le tympan gauche au son de « JE PARS A NEW YORK, TOUS FRAIS PAYES POUR 4 JOURS ». Alors qu’elle déteste téléphoner, msn c’est mieux, et puis ça fait gagner du temps…

Je ne sais même pas vraiment pourquoi on lui a offert ce voyage, je n’ai pas bien compris, parce qu’elle explique trop bien en règle générale… Je l’imagine déjà expliquant à son clone comment faire une division ou comment distinguer une amanite phalloïde d’un cèpe de Bordeaux…

Bref…

Pulchérie se tire à New York avec Deedee et Anne So dans le cadre d’une promotion pour un désodorisant à WC. Pour 4 jours. C’est clair : elle en gambadait à l’avance et a fait peur aux chats… Quant à prendre le taxi à 4 H 45 (du matin bien sûr) avec ses copines : même pas peur. C’est le chauffeur qui va se marrer…

Elle abandonne Vianney, j’hallucine que gendre n° 1 soit approbateur : on ne peut compter sur personne.

Ne connaissant pas personnellement Anne So, j’ai par contre écrit à Deedee de bien veiller sur ma fille, et que comment qu’elle doit regretter (Deedee) de m’avoir rencontrée un jour et de m’avoir révélé son vrai prénom, pour que je me permette de lui écrire que si Pulchérie prend l’ascenseur il faut la tenir à l’oeil et que si elle sort, il faut qu’elle fasse attention en traversant…

Ce que me chagrine le plus n’est pas que ma fille parte pour une ville dans laquelle il y a un sérial killer à chaque coin de rue (quoique…). Non, ce qui me chagrine, c’est qu’elle qu’elle prenne l’avion.

Si vous avez suivi, quand je dois prendre l’avion, je révise mon testament la veille. Et je regarde les étoiles, toujours la veille, en regrettant de devoir quitter un monde aussi beau.

Pulchérie s’est déjà barrée à Bali avec le gentil. Des heures d’avion, 3 vols à l’aller et au retour, j’en ai perdu 2 kg de peur. Delphine est sympa comme tout cette petite mignonne, elle ne prend que le métro. Encore que cela me stresse d’y penser parfois, vu qu’il y a des agresseurs et des attentats (parfaitement !) dans le métro. Je pensais être tranquille pour un moment avec Pulchérie, mais non, PAF ! elle part à New York. Pour y quoi faire d’ailleurs ? je m’interroge m’interroge. Tout ce que je sais, c’est que cela ne va pas être triste.

Vous allez me rétorquer que j’ai déjà pris l’avion. Oui. 50 fois très exactement. 50 décollages (je déteste, la poussée m’est très désagréable, j’ai bien fait de renoncer à faire pilote de chasse) et 50 atterrissages (j’adore). Sauf que moi je ne suis pas ma fille et que je prends l’avion si je veux. En lui léguant mes perles et à Delphine le piano (j’imagine toujours des chamailleries sur l’héritage de Mouth, notre pauvre mamounette qui aimait trop les voyages…).

Donc vous avez saisi le principe : si mes filles veulent prendre l’avion, elles me demandent l’autorisation. Même si elles sont majeures et vaccinées. C’est le moment de leur rappeler que les rappels ce n’est pas fait pour les chiens, même s’il s’agit d’une piqûre… (hein Delphine ? Pulchérie a été obligée pour aller à Bali, mais toi, pas d’excuses…)

Elles ne me demandent pas mon autorisation, n’ayant plus besoin de le faire, et sachant très bien que la réponse sera « non ». Pour le TGV je suis déjà limite, alors un long courrier… Donc je ne suis pas consultée. J’ai juste le droit de dire « super ma chérie ! je suis contente pour toi ! (pour moi, non…)

Entre son départ et l’E-mail qui me précisera (si elle y pense et rien n’est moins sûr, parfois elle a tout du piaf qui ne pense à rien, et surtout pas à sa mère, d’ailleurs elle l’avoue elle-même, mais je suis mauvaise langue, pour Bali, elle ne m’a pas oubliée) qu’elle est bien arrivée, je vais perdre de la graisse et des neurones.

Surtout des neurones d’ailleurs, je m’insurge, je m’insurge, je m’insurge… Mon père avait raison, quand on met au monde un enfant, puis deux, puis… on en prend pour perpète alors que l’on est théoriquement innocent…

QUELLE IDEE D’ALLER A NEW YORK ! HEIN ?

Quelques mots d'enfants…

Quand Pulchérie a commencé à parler, environ 5 minutes après sa naissance, j’ai ouvert un carnet sur lequel noter ce que l’on appelle « le mot d’enfant ». Parce que forcément on va en oublier…

Je ne vous épargnerais pas le « pourquoi tu mets un suppositoire dans le gigot », que tout enfant a fait un jour (dont moi) en voyant quelqu’un truffer le gigot de gousses d’ail… C’est un classique.

Le problème c’est que j’ai perdu le carnet lors d’un déménagement, Albert aimant bien changer de logement (à l’époque, maintenant ça fait un bail qu’il est coincé là où il est, comme quoi on peut changer un peu), et aimant bien également vider les cartons pour jeter ce qui lui semblait inutile (dont mon carnet et non pas l’horrible photo de ses soeurs avec 60 kg de trop). Du coup j’ai perdu plein de bons mots des filles et j’enrage…

Me reste à rassembler mes souvenirs. Je prends de l’âge, il faut que je fasse comme il faut, avant que mes neurones n’aient été bouffés. Je ne respecte pas la chronologie, ce serait trop facile.

  • « Va dans le métro satanas » (Delphine à sa soeur qui la gonflait avec son latin)
  • « C’est toi qui m’a opérée ? tu m’as drôlement loupé j’ai très mal, je te déteste, tu ferais mieux de vendre des asperges » (Pulchérie au chirurgien qui venait de m’annoncer qu’elle faisait une péritonite quand il est intervenu juste à temps et qui lui demandait, cet innocent, comment elle se sentait (pas bien))
  • « Il s’appelle Thomas » (Pulchérie répondant à la voisine qui déclarait « alors c’est lui le fameux cousin germain ? »)
  • « Bateau sur l’eau, la gangrène la gangrène, bateau sur l’eau la gangrène au bord de l’eau » (Delphine à qui l’on n’avait jamais expliqué ce qu’est une guinguette….)
  • « tu nous fais du riz au lait avec des fruits confettis ? » (Delphine qui depuis n’aime plus le riz au lait)
  • « On est demain ? Ouinnnnn !!!!! Hier tu m’avais dit qu’aujourd’hui on serait demain » (les deux, difficile d’expliquer à un enfant que l’on n’est jamais « demain »)
  • « Pas la peine de me lire l’histoire, la maitresse a dit qu’on apprenait à lire demain » (Delphine qui pensait qu’elle saurait lire en une journée)
  • « je picole avec papa tous les samedi matin » (Pulchérie qui bricolait avec papa effectivement en faisant des planches à clous pour ses barbies)
  • « La maîtresse est très religieuse » (comment ça ? de la religion dans une école publique ?) « elle fait souvent « mon dieu, mon dieu », et nous parle qu’elle « finira à sainte Anne » (Pulchérie dont la maitresse a eu beaucoup de mérite à la supporter avec 2 autres zèbres de son acabit)
  • « ta droite change tout le temps de place, je ne comprends rien » (les deux… La droite, la gauche, je ne parle pas politique, c’est difficile à comprendre pour un enfant. Ce n’est pourtant pas compliqué, la main droite c’est celle où vous avez le pouce à gauche…)
  • « Quand je suis née, comment tu savais comment je m’appelais ? » (Delphine)
  • « Tu es sûre que Delphine est française » (Pulchérie aux premiers charabias de sa soeur).
  • « Chloée adore courir après les chèvrefeuilles dans les bois » (Delphine qui parlait de ma chienne qui aimait effectivement courir après les chevreuils ou autres d’ailleurs, ce qui l’a fait décéder à l’âge respectueux de 16 ans, pour un malinois, c’est super, et elle aura son post)
  • « Ben non, je ne vais pas retourner à l’école, c’est les grandes vacances » (Delphine qui pensait qu’une année c’était bon, et HOP, le tout bâclé…)
  • « Coucouche panier, papattes en rondelles » (Delphine au chat, comme si un chat ça écoutait)
  • « Ca y est je connais les doigts de la main : le pouce, l’index, le major, l’annuaire et l’horrible culaire » (un petit panaché…)
  • « Je mangerais bien du gratin de chinois »
  • « tu n’y connais rien, c’est du gratte indochinois »
  • « Tu sais faire la tarte qui siffle ? »
  • Mrs Bibelot à Delphine en lui montrant son « horrible culaire » de la main droite : « tu sais pourquoi les chinois ne se servent pas de ce doigt là ?
  • « Non mamie »
  • « Parce que c’est le mien ».
  • Cavalcade vers maman (moi, pour ceux qui ne suivent pas…)
  • « Maman tu sais pourquoi les chinois ne se servent pas de ce doigt là ? » (en mon montrant son horrible culaire, elle ne s’est pas trompée de doigt)
  • « Bien sûr que non ma chérie » (hi hi !)
  • PARCE QUE C’EST CELUI DE MAMIE !

Jeunes parents, prenez des notes et mettez le carnet au coffre avec les courriers de vos trésors

Les heureux parents

Là encore, un article passé inaperçu à mes débuts, le 15 juin 2006, que je jette dans l’arène avec ou sans lions…

Vous vouliez un enfant, vous l’avez, bravo.

Vous allez désormais faire partie des radoteurs, car vous allez répéter un bon millier de fois les phrases qui suivent. Vous pouvez éventuellement imprimer la liste et la scotcher à la porte de leur chambre pour quand ils sauront lire et le feront (rien n’est moins sur… Qu’ils lisent la liste…)

J’ai essayé de respecter la chronologie et l’âge qui passe…

  • Un biberon à ton âge ? (5 ans, le soir ET le matin)
  • Il n’y a pas de monstre sous le lit, ni dans le placard (jusqu’à 8 ans environ)
  • Bon d’accord je regarde (on craque toujours)
  • Non pas la porte ouverte avec la lumière de la salle de bain allumée (on craque toujours)
  • Qu’est-ce qu’on dit ? (merci)
  • Je n’ai pas entendu le mot magique (s’il te plaît)
  • Bisou maman…
  • Goûtes, tu verras si tu aimes ou pas
  • Il est l’heure d’aller te coucher
  • Il n’est pas encore l’heure de se lever (6 heures le dimanche matin)
  • Tu as assez regardé la télévision
  • Laisses ce téléphone tranquille c’est maman qui répond (pour éviter le « maman est partie faire caca »)
  • Termine ton assiette
  • Une cuillerée pour papa, une cuillerée pour maman
  • Ranges tes jouets dans le coffre
  • Je compte jusqu’à 3…
  • Arrêtes de grignoter comme cela on dîne dans 1/2 heure
  • Tu as fait tes devoirs ?
  • Tu appelles cela savoir sa récitation ?
  • Tu ne sais pas tirer la chasse d’eau ?
  • Pourquoi ta brosse à dent est-elle archi sèche ?
  • J’en parlerais avec ton père
  • Ton père ne veux pas
  • Arrête de te précipiter sur le téléphone comme ça c’est parfois pour moi
  • Qu’as-tu fait de ma pince à épiler ?
  • Baisse cette chaîne stéréo
  • Tu ne peux pas écouter autre chose qu’Edith Piaf ?
  • C’est une position pour téléphoner ? J’ai failli te marcher dessus
  • Tu peux raccrocher ? j’attends un appel urgent
  • La porte !!!!
  • Viens mettre la table, dernière édition
  • Il y a un panier spécial pour le linge sale
  • Mac Do : pas plus d’une fois par mois
  • Si tu veux maigrir arrêtes de grignoter les trucs appéro
  • C’est quoi ce bulletin ?
  • Comment ça tous tes profs sont des cons ?
  • C’est qui ces mecs qui m’ont aidée à décharger mon coffre des courses de la semaine ?
  • Si tu ne ranges pas ta chambre je m’en charge et je te préviens…
  • Je t’avertis…
  • Il te faut trois heures pour prendre une douche et vider le ballon d’eau chaude ?
  • Laisse mes affaires tranquilles
  • Je n’ai pas de comptes à te rendre
  • Aller te chercher à deux heures du matin ? Tu rêve. Tu dors sur place ou tu ne sors pas (efficace, mais mère indigne assurée)
  • Tu me parles sur un autre ton
  • C’est cela, appelle « enfance et partage »
  • Je faisais les mêmes mensonges à mes parents, ils ne me croyaient pas plus que je ne te crois
  • Moi aussi j’ai été jeune et con. Ca te la coupe hein ?
  • ARGGG qu’est-ce que c’est que ce poster ?
  • Je te signale au passage que…
  • La maison n’est pas un hôtel
  • Je ne suis pas ta bonne
  • Tu peux faire 900 mètres à pied je ne suis pas un taxi
  • L’argent ça se gagne
  • Non mais tu as vu le prix ?
  • C’est quoi ce pull en plein mois d’août ?
  • Couvres toi tu vas encore tomber malade, il fait moins 5 je te signale…
  • Je vois tes profs dans 3 semaines et si cela ne s’est pas amélioré tu files en pension
  • Encore un mot comme ça et tu vas directement chez ton père
  • Où est la télécommande ?

Liste non exhaustive… mais ne surtout rien rayer, surtout si vous avez des filles…

Pourquoi Pulchérie ?

Parfois on me pose la question, comme ça au passage. Pourquoi avoir choisi pour ma fille ainée, sur mon blog, le pseudonyme de Pulchérie ?

J’avais rencontré ce prénom tout à fait par hasard. Je travaillais chez un avocat qui avait deux avocates stagiaires, dont une avec laquelle j’avais vraiment des atomes crochus. Et sa fille s’appelait Pulchérie. Cette gamine passait son temps à gerber la nuit et je ne sais pas combien de fois j’ai pu entendre que le mari avait super bien dormi alors que Pulchérie avait vomi. La mère elle, avait la mine de celle qui a tout nettoyé et fait une lessive à deux heures du matin. N’empêche que… Je la voyais bien la Pulchérie, avec ses nattes blondes et une tête de chipie. Elle trônait en photo sur le bureau de sa mère, et je m’étais dit que si j’avais la chance d’avoir une fille, ce serait une Pulchérie.

J’étais allée regarder d’où cela pouvait bien venir. En fait du latin Pulcher, l’enfant normalement. A l’époque j’avais juste le gros dictionnaire latin/français de Mrs Bibelot. Maintenant si vous écrivez « Pulchérie » sur google, vous allez même tomber sur une sainte. Ma fille est une sainte, merci mon dieu, il ne me manquait plus que ça !

Le prénom est plus que très peu répandu. Genre, 544 personnes ont été prénommées Pulchérie en France depuis 1900, d’après mes dernières sources (dont une Pulchérie que je connaissais par ouïe dire). Moi qui voulais un prénom à connotation latine, comme le mien (Calpurnia était la femme de Jules César et mon vrai prénom est totalement latin d’origine), rare, original, j’avais touché le gros lot. Sauf qu’en l’entendant Albert eut les zieux qui s’exzorbitèrent. J’en avais un autre en réserve : Azalaïs (prononcer AZA-LA-IS). Pour l’achever pensa-t-il. Les femmes enceintes sont de graves malades mentales, c’est bien connu.

Albert méprisa Pulchérie (boîte à outils) pour me préciser avec quoi rimait Azalaïs (femme à p..is). Albert était un spécialiste du « avec quoi que ça rime » et, ricanant devant mon « Valentine » (trou à p.ne) me présenta le vrai prénom de Pulchérie comme une aubaine, sauf que le vrai rimait comme avec celui de Pulchérie. En plus le diminutif de Pulchérie était tout trouvé non ? Mais Albert était un irréductible : il faudrait lui passer sur le corps avant que sa fille ne s’appelle Pulchérie. J’ai hésité, mais il avait encore au moins une fille à me faire, et ce n’était pas le moment de lui passer sur le corps pour la bonne cause.

Je suis donc une femme frustrée. En effet quand j’arrivais à l’école et criait « ELODIE ! », il y avait 12 merdeuses pour répondre « OUI ! », sauf ma fille (qui elle était un trésor en sucre et non une vulgaire merdeuse). Avec « PULCHERIE », elle aurait sû que c’était bien d’elle qu’il s’agissait et pas fait semblant d’être dissimulée dans un pommier (où elle était d’ailleurs généralement pour traumatiser toute l’école). (Pulchérie a révélé son vrai prénom ici la première, donc, n’est-ce pas, bien sûr, mais elle restera Pulchérie dans mon blog, c’est ma satisfaction à moi, et sinon, vous allez vous perdre, ne me remerciez pas).

Pour Delphine, j’ai re proposé Azalaïs et Pulchérie un soir où Albert ne me semblait pas avoir toute sa tête, après avoir trop réfléchi avec son beau frère aux mérites comparés du bordeau face au bourgogne. Echec total. Il avait encore assez de neurones en fonctionnement pour ne rien signer, alors que j’avais préparé papier et stylo. C’est ainsi qu’il m’arracha le « Delphine » dont je ne voulais pas, tellement je tombais raide de fatigue parce qu’une femme enceinte est une dormeuse en puissance, c’est bien connu.

Fort heureusement j’accouchais dans la douleur, et devant la mienne, en me conduisant à la maternité le klaxon à fond, Albert me déclara, cet inconscient : « finalement on l’appellera comme tu le voudras ». J’ai donc opté pour le deuxième prénom choisi, le premier (Delphine) m’insupportant quelque peu, et comment j’avais pu dire oui ? Klaxon coincé ou pas et col ouvert ou non, pour Pulchérie ou Azalaïs, il se serait arrêté en disant, « faut qu’on parle ». Pour obtenir l’un ou l’autre prénom, j’aurais dû chier ma pastèque sur le parking de Rauchan, je me suis dégonflée car il y a des moments où l’on ne pense pas que l’homme traumatisé ne mouftera quand on déclarera en hurlant aux pompiers « elle s’appelle Pulchérie/Azalaïs ».

Je suis donc une femme frustrée. Moins pour Delphine il me faut le reconnaître, mais juste au sujet du prénom. En fait elle s’appelle Estelle et en ce jour, je vous bénis le révèle. Mais pour vous elle sera toujours Delphine.

Dans le midi où nous avions beaucoup d’amis, quand je l’ai présentée, tout le monde m’a dit « ça c’est un prénom de chez nous ». Oui dans le sud est, non avare en Marius, César et autres prénoms romains, Estelle était la bienvenue.

Tout le monde aimait Elodie bien sûr, depuis sa naissance également. Mais je pense que Pulchérie aurait remporté un franc succès. J’aurais eu la chérie et la belle, en ces terres où le surnom est très important.

C’est pratique un blog. Mon prénom choisi a son succès ici.

Et Azalaïs reste la troisième fille que je souhaitais tant, et qui n’est jamais venue.

Parce que la vie et ses Albert, n’est qu’un long calvaire (les filles arrêtez de dire « ouf, je ne m’appelle pas comme ça ! » finalement je suis certaine que cela aurait fini par vous plaire)

Et puis le principal, c’est que ce sont mes filles et que je ne voudrais les échanger pour personne d’autre, que je n’imagine pas ma vie sans elles, et que grâce à elles, je ne vis jamais le « si c’était à refaire », parce qu’il me faudrait absolument les refaire pour être heureuse.

La seule chose que je voudrais refaire, c’est moi à la mairie en les déclarant sous le prénom que je veux et Albert : POUET !

Et bon WE à tous que vous partiez ou pas !

Fête des mères : comment être aveugle et sourde…

Pulchérie avait 18 mois pour sa première vraie fête des mères, à savoir un âge où l’on comprend un petit peu. Alors j’avais briffé Albert afin qu’il s’occupe de cette fête des mères qui lui passait un peu au dessus de la tête. Les traditions se doivent d’être instaurées tôt. Nous étions donc partis faire les courses du samedi, quand il disparu dans une boutique avec la petite après m’avoir fait signe que ce n’était pas pour moi.

Première difficulté : elle avait bien compris que c’était un cadeau pour maman, que c’était à elle de me le donner, mais pas forcément qu’il fallait le donner le lendemain. Elle ressortit donc de la boutique en hurlant, parce que son père avait gardé le petit paquet choisi par elle : « c’est pas pour toi, c’est pour mamannnn ! » Devant ses sanglots et son désespoir, craignant une émeute des passants outrés de voir un enfant martyrisé devant tout le monde, Albert céda et lui donna le petit paquet tout en lui expliquant encore que c’était pour le lendemain, avant de la prendre dans ses bras parce qu’elle était fatiguée. Je suivais le père et la fille en faisant mine de rien, et la chipie le sourire retrouvé, me montrait régulièrement le paquet d’un air de « bisque bisque rage ! » et nous avions du mal à garder notre sérieux. Albert eu toutes les peines du monde à lui faire « cacher » le cadeau et heureusement que je ne voyais rien ni n’entendais rien.

Le lendemain matin, du lilas dans une main, le paquet dans l’autre, Pulchérie déboula dans la chambre au son de « bonpète maman ! » me donna le paquet et garda le lilas qu’Albert alla mettre dans un vase après m’avoir déposé sur les genoux, non sans une certaine violence, le plateau d’un petit déjeuner au lit.

Pour Delphine, elle avait été elle, briffée par sa soeur et sa réaction fut toute différente. Pulchérie avait son cadeau fait à la maternelle, Albert se colla à celui de Delphine. Elle comprit très bien, ressorti d’une boutique les mains derrière le dos en me regardant d’un air ironique, puis me tourna le dos pour rejoindre la voiture en tenant son père par la main… A peine rentrée à la maison elle alla elle-même cacher le dit cadeau, et passa le reste de la journée à me regarder en rigolant et chuchotant avec sa soeur. Fort heureusement je ne remarquais rien.

Maternelle. Ah ces petits visages angoissés des enfants sortant de l’école avec leur cadeau/surprise derrière le dos… Pourvu que maman loupe un épisode ! Pour ma part le vendredi soir (beaucoup d’enfants manquant le samedi matin) avant veille de fête des mères, je dépêchais Albert ou s’il n’était pas disponible, ma mère, ma soeur, ou mon père. Soulagement des filles en ne me voyant pas, rentrant à la maison pour filer dans leur chambre alors que j’étais « occupée ailleurs ». A chaque remise de cadeau elles étaient ravies de leur ruse et de leur habileté « tu n’avais rien deviné hein maman ? ».

Non mes chéries, je n’avais rien deviné, pas plus entendu la récitation répétée avec votre père, ni fait attention à vos sourires en coin et conciliabules multiples depuis quelques temps. Une maman, avant son anniversaire et la fête des mères, se doit d’être aveugle et sourde. Et ce plateau petit déjeuner au lit, avec une fleur et des croissants, je ne m’y attendais pas du tout non plus !

Bonne fête à toutes les mamans passées, présentes, et à venir !

Les filles et Paris !

Les filles petites ont beaucoup vécu à la campagne. Enfin, la campagne pas trop loin de la ville non plus. Albert et moi n’étions pas du genre à apprécier de faire 60 bornes aller et retour pour aller dans une grande surface (promenade idéale pour tout le monde).

Tous les dimanches ou presque c’était la campagne, celle bien de la campagne chez le furoncle et son mari à 15 km de toute zone habitée, ou chez mon grand-père dont la maison est désormais occupée par Mrs Bibelot et Jean Poirotte.

Mon village de famille, je l’ai connu petit village, avant l’avènement de nombreux lotissements, à l’époque où il y avait encore 5 fermes en activité. Les filles l’ont toujours connu, sans pouvoir comprendre ce qu’il était jadis. Elles y ont vécu pendant 4 ans.

A l’époque elles étaient devenues ploucs comme pas possible, à côté d’elles le dernier ex cultivateur pour qui le comble de l’expédition c’était Rambouillet à 15 bornes, pouvait faire figure de citadin dans l’âme.

Quand j’ai cherché à me loger, j’ai bien essayé de le faire dans ce village que j’aime tant. Dans la série « comment se faire escroquer » j’ai donné, avant de faire l’acquisition de mon appartement à 3 km du village, quasi en ville il faut le dire : il y a une supérette, deux cafés, un laboratoire, deux boulangeries ET une gare. C’est tout dire. Les filles étaient outrées et d’ailleurs j’étais avertie, aussitôt que possible elles retourneraient dans leur cher village, la ville n’étant pas faite pour elles. Paris c’était l’expédition de l’année et qu’on est trop bien à la campagne à entendre les petits zozieaux chanter.

Puis Pulchérie contrainte et forcée par ses études, partit pour Paris et une chambre de bonne dans le marais, avec l’intégralité de mes tournes vis et ma pince à épiler. La métamorphose fut spectaculaire. 3 mois après avoir emménagé au 6ème étage sous les combles, elle se déplaçait dans le métro les yeux bandés, connaissait tous les bons plans pour vider son compte en banque sous le prétexte fallacieux de s’habiller, de manger des glaces, de boire du thé, et j’en passe. Paris c’était formidable, super, et munie de sa carte d’étudiante en arts lui donnant libre accès aux musées nationaux, elle commença à arpenter le bitume pour une excellente cause : se cultiver. Faire du baby sitting était un rêve dans son secteur, son carnet de rendez-vous ne désemplissait pas.

La vie à Paris semblait tellement idyllique, que Delphine n’avait qu’un rêve : y aller à son tour. Manque de chance il y avait une fac pour elle à 15 minutes en train. Il lui fallu se creuser les méninges pour trouver une option l’obligeant à aller à Paris la pauvre. Ce qui fut fait.

Elle emménagea elle, en co-location avec une amie dans un quartier assez différent du marais, mais qu’importe, elle aussi prit rapidement ses marques métro, baby sitting, shopping. Puis l’amie se révéla être du genre qu’avec une amie comme cela on peut se passer d’ennemie, et Pulchérie trouva à sa soeur une chambre de bonne juste en face de chez elle via sa propriétaire qui exploitait les étudiants en ne louant que cela.

Les deux soeurs dans le même quartier, séparées juste par une petite rue, c’était hyper pratique. Après avoir testé des talkies walkies se révélant insuffisants, elles purent économiser des frais de portable en ouvrant juste la fenêtre pour se causer, l’une du quatrième, l’autre du sixième, pour la grande joie des voisins. L’idéal était tout de même qu’elles se tenaient compagnie pour le shopping, se refilaient des baby sittings, etc…

Aujourd’hui, parisiennes désormais dans l’âme alors que je joue moi, les ploucs de service, elles ont semble-t-il oublié les petites filles qu’elles ont été, ne jurant que par la verdure et la campagne. Pulchérie dans l’ile saint louis, Delphine toujours dans le marais, entre elles et LEUR Paris, c’est une grande histoire d’amour. A l’idée de « revenir dans le coin », elles se figent. Leurs yeux s’exhorbitent tandis qu’une sournoise sueur leur glace le front. La campagne c’est sympa de temps à autre pour quelques jours maximum mais y vivre : pouhaaaa !

Je ne sais plus à quel âge nous revient l’amour de nos racines que nous avons reniées…

Premiers courriers…

Un beau jour l’enfant adoré passe la porte du CP. En théorie en juin il sait lire et écrire, voire même bien avant. Ne reste plus qu’à lui apprendre l’aurtografe.

Première carte de Pulchérie qui sortait du CP. Albert avait fugué et c’était le premier mois de juillet que les filles passaient sans moi. Pulchérie ne voulait pas de son cousin pendant les vacances, qui lui disait du mal de moi en répétant les paroles de mon adooooorable ex belle soeur (la méchante belle-soeur, mère du cousin).

Elle avait bien prévenu son père : elle ne voulait pas de son cousin. Sa soeur bien sûr était acceptée, ainsi que le fils de l’autre Coraline QUOI-QUE ! D’où la première carte postale qu’elle avait rédigée elle-même.

« Ma chaire maman,
« Ici cé bien, y’a un lac, deux mers et un toboggan aquouatique et je saute de dent
« Y’a Grégory et Delphine qui m’abètent, alors que j’étai venu parce qu’i y’avai pas Arnaud (là on sent la haine)
« Ta fille qui t’aimeu
« Pulchérie

Première carte de Delphine également, 3 ans plus tard, qui aimait à écrire comme elle parlait et qui parlait beaucoup bouffe
« Ma chaireu maman, heu, commen sava, heu, ben heu…
« Pulchérie dit : moi ossi sava heu…
« Ici cé beau et chaut et on mange byen. Le chien du bergé a tué une marmmmote et du cou jé gouté la marmmmote grillé et cété bon. (là on sent l’appétit toujours présent)
« Il y’a du bon formage ici et cé bon et ossi des tartes au prune dans le four a pein
« Je te lèsse pour allé dans le lac me bégné
« Ta fille qui t’ém tré for
« Delphine
« Pulchérie di : je técriré demain aujourdui jépas l’temp »

Et vous savez ce que l’on fait nous les mères, en recevant ces courriers ? On pleure de joie et on commence à attendre le facteur qui peut apporter autre chose que des factures.

Insistez je vous en prie pour que vos enfants vous écrivent. Fi du téléphone, des mails, du moderne. Rien ne vaudra jamais la petite lettre, ou la petite carte écrites par leurs soins, y compris l’adresse, timbrées par eux, que l’on garde dans une boîte. D’ailleurs ils sont les premiers à demander à les relire quand ils grandissent…

Les idées lumineuses des filles

baguette9Réédition d’un post quasi passé inaperçu à mes débuts. Les filles sont pleines d’imagination, je ne le répèterai jamais assez. Et là Pulchérie n’était pas seule, Delphine avait ses idées lumineuses également malgré son air innocent. Pas le même genre d’idées. Bien soeurs, mais facétieuses de manière différente.

Dans la série « idées lumineuses », il y a aussi les blagues ou farces, drôles 15 ans après.

  • Me mettre une brosse à cheveux dans mon lit. Quand je me suis couchée j’ai fait un bon de 3 mètres en hurlant (testez la brosse à cheveux dans le lit, vous allez voir l’effet que cela fait). La fois d’après elles ont choisi de répandre dans les draps mes sachets de lavande. Secouer les draps par la fenêtre, et le reste à  23 H 30 « Thérèse je suis ravie ».

  • Remplacer mon shampoing par de l’après shampoing et vice versa

  • Je demande « tu veux des tomates ? » On répond « oui ». Au moment où je vais verser les tomates provençales dans l’assiette, on la retire en précisant « sploutch » (une nappe blanche de fichue, les invités éberlués se retenant de rigoler)

  • A l’arrière de la décapotable conduite par le père, devant 7 gendarmes en alerte rouge, hurler « au secours, au secours, un vilain bonhomme m’enlève« . Trois heures au poste pour justifier que c’est bien sa(ses) fille(s) avec témoins de moralité devant se déplacer et moi au téléphone pendant 2 heures pour justifier que oui, s’il a une mèche blonde dans la nuque et s’appelle Albert, c’est bien le père… (Ben oui, Albert très brun a une mèche blonde dans la nuque, l’hérédité frappe comme elle le peut)

  • Ma mère s’échine comme une malade à récurer sa terrasse tout un samedi après midi. Delphine décide de décorer la terrasse avec des buches et se donne un mal fou à écrire « terrasse » avec les buches. Elle nous appelle pour nous présenter toute fière son chef d’oeuvre, bien lisible de la fenêtre. La grand mère s’évanouit (enfin presque)

  • Une anonyme qui décide qu’il est ridicule de payer une fortune pour un pot de crème à la vitamine C. Qui fait fondre un comprimé de 1000, s’en tartine le visage, laisse reposer. Le colorant s’incruste, elle reste orange pendant 5 jours.

  • La même qui essaye de se détartrer les dents au Viackkal car le dentiste, elle ne supporte pas

  • Pulchérie et sa copine écologiste Vivie qui décident de ratisser tout le village (heureusement pas trop grand) de toutes ses cochonneries, et nous ramènent toutes fières 5 sacs poubelles pleins et des mains pas possible (même pas mis de gants, et il y avait 2 seringues)

  • Détruisons définitivement le mythe de la Delphine trop sage (ce n’est pas parce que sa soeur a le pompon de la connerie de môme qu’elle était innocente). Le top du top c’est Pulchérie qui se lève le matin à la sonnerie de son réveil, suit ses petites habitudes, se prépare donc un plateau petit déjeuner, arrive dans le salon avec, allume la télé pour regarder « morning live ». Tiens, ils ont changé le programme. Ingurgite le programme, passe une demie heure à émerger comme tous les matins, et dérive vers la salle de bain. Là un post it de sa soeur sur la glace de la salle de bain « tu peux retourner te recoucher j’ai avancé ton réveil de 3 heures« 

Tous ces faits sont rigoureusement authentiques.

Je suis écolo : je couve…

M_sange_GA10426Pulchérie ne manquait pas d’idées, on l’aura deviné (ou alors on manque autant d’intuition qu’une pompe à vélo). Je me dis que si sa soeur avait été du même acabit, je vous écrirais de St Anne… (remarquez que vous ne savez pas tout de Delphine : son tour viendra (sauf qu’avec elle c’est vachement compliqué, il me faut pleins d’autorisations)

Donc elle (Pulchérie !)  allait régulièrement se promener avec sa meilleure amie : Vivie. « Interdiction d’aller vous promener n’importe où les filles, les bois sont plein de violeurs potentiels de pré-adolescente, d’exhibitionnistes, voire pire encore » (je savais de quoi je parlais même si je n’étais plus pré-adolescente…).

« Vi maman chérie » (cause toujours !). Elles avaient 11 ans et quittaient le CM2. Elles étaient grandes, et de plus en plein émoi écologiste à mort, traquaient par exemple les mégots dans le village de mes parents qu’elles nous rapportaient scrupuleusement.

J’apprends un beau jour qu’elles vont se promener au lieu dit « les buissons », régulièrement. Mon sang ne fait qu’un tour. C’est un de mes endroits de prédilection quand je vais promener les chiennes, dont ma malinoise. Et un certain jour, devant un homme, soit-disant inoffensif (on dit toujours que les exhibitionistes sont inoffensifs, mon cul !), me déballant son service 3 pièces (pas à montrer à mon avis, mais il ne le partageait pas), j’avais été bien contente que ma chienne sente que j’avais peur. Elle lui avait sauté dessus et je me demande toujours si elle n’avait pas mordu ce qu’il fallait. Bref. Personne n’a porté plainte pour défigurage de service 3 pièces. Moi j’ai tout de même téléphoné à la gendarmerie qui m’a confirmé qu’il y avait eu attentat sexuel et attouchements, dans ce secteur précis. J’ai donc changé un de mes endroits de prédilection.

J’appelle la mère de Vivie : les filles n’ont pas à aller se promener n’importe où, même deux par deux. Moi, même armée de ma chienne très efficace pour la protection rapprochée quand j’ai peur (elle le sent), j’ai un cran d’arrêt avec moi (oui c’est moi…). La mère absente toute la journée s’insurge contre sa fille.

OK, elles cèdent. Elles iront tous les soirs se promener sur le stade. Rien à redire. Là il ne peut rien leur arriver, à moins que des extra-terrestres ne décident d’atterrir là. Mais voyez-vous on ne peut pas tout interdire à ses mômes sous des prétextes aussi fallacieux…

Donc il ne pouvait rien leur arriver à ELLES. Je reste formelle. Par contre tout le monde n’était pas protégé sur le stade.

Un beau soir, voiloù Pulchérie et Vivie, découvrant sous un sapin sous lequel elles avaient décidé de parlotter (quelle curieuse idée !), un nid d’oiseaux, avec des oeufs dedans et pas de parents.

J’avais dit et répété de ne jamais caresser un faon sur lequel on pouvait tomber par hasard, que les parents n’ont jamais abandonné leur couvée, progéniture, etc… J’avais dit et répété que les parents se sont juste barrés en nous entendant arriver. En bonne petite fille et fille de chasseurs, élevée dans la nature, j’avais seriné l’essentiel aux filles.

« Vi maman chérie » (cause toujours).

Pulchérie devant les oeufs abandonnés décide de les couver. J’imagine bien la détresse des parents planqués non loin en la voyant s’allonger sur le nid en demandant à Vivie d’aller lui chercher à manger, vu qu’elle va devoir couver un certain temps (tout pour louper la dernière semaine d’école : Pulchérie ? elle couve !).

A peine le temps de voir arriver Vivie en quête d’un casse croûte, d’un quart de pomme (faut suivre) et d’un peu à boire, que voici ma progéniture arrivant la tête basse, le T shirt plein de jaune d’oeuf.

« Je ne sais pas comment font les oiseaux, mais moi j’ai toussé et ça a fait splotch ! »

D’après les débris rapportés, il s’agissait d’un nid de mésanges. Vu l’époque, nous n’avons pu que prier qu’elles aient pu remettre une couvée en route ces pauvres mignonnes petites bêêêtes.

Et sur ce coup là, comme j’étais une mère indigne, Pulchérie s’est prise une claque à lui démonter la tête + une semonce de son grand père :

« Mais enfin on t’a dit et répété… »

« Vi » (cause toujours)…

La vie n’est qu’un long calvaire, surtout pour les oiseaux ce jour là… D’un autre côté une de mes filles peut déclarer fièrement qu’un jour elle a couvé… On se demande pourquoi pas plus de fermières devant l’absence d’une poule vraiment pondeuse, n’ont pas décidé de remplacer la poule…

Edit du soir : espoir : alors je dois avouer que j’avais bien visualisé ma fille en train de couver (de toutes manières elle était capable de n’importe quoi), mais maintenant de m’en imaginer d’autres (hem !) en train de faire du bouche à bouche à un hamster ou autre, je suis au bord de l’apoplexie tellement j’en rigole (pauvres petites bêêêtes…)

Les filles et le foulard islamique…

SourireSuper coup des filles, que j’ai failli oublier… Heureusement Pulchérie a évoqué les accessoires dont foulards sur son blog (je sais que je date, mais j’ai 150 posts d’avance)

Nous avions vu le film « jamais sans ma fille », et on commençait vaguement, oh, très vaguement à parler du port ou non du foulard à l’école, collège, lycée. Bref on en parlait tout de même, mais cela restait discret. Dans le film on voit la technique adoptée par la femme pour mettre en place son tchador ou foulard…

Mrs Bibelot et moi avions l’habitude d’aller faire un tour le soir, quand le programme TV n’était pas à la hauteur. Donc souvent. C’était l’époque merveilleuse où j’étais revenue chez papa et maman avec mes deux filles, en attendant des jours meilleurs… (oui époque merveilleuse où j’étais encore un peu nnocente et les filles à la maison)

Un beau soir d’hiver (et de match de foot que Delphine aimait bien regarder avec son grand père, parce qu’il la faisait rire avec ses commentaires), nous voiloù décidant d’aller faire notre tour. Et Pulchérie décide de nous accompagner.

Elle s’habille bien, demande un foulard à sa grand mère (« cette petite est pleine de sagesse, tu devrais mettre un bonnet ma chérie, il fait froid ») (je déteste avoir quelque chose sur la tête, c’est comme ça, et personne n’a réussi à me trainer en Sibérie inférieure par moins 40° pour me prouver que si, c’est possible et utile).

Pulchérie se noue bien le foulard, et fait deux clics comme dans le film (« jamais sans ma fille », suivez un peu). Me voici avec la chair de ma chair qui porte un tchador un peu trop coloré, mais bon, ça fait tchador tout de même.

Au bout de 300 mètres, elle m’énerve.

  • « Pulchérie met ton foulard correctement ».

  • « Non, je fais cela en hommage aux petites filles que l’on oblige et que l’on voile, que l’on torture et que l’on enterre vivantes ». (GLUPS)

  • « Cette idée est merveilleuse et toute à ton honneur ma chérie (elle a quel âge déjà ?), mais là, personne ne peut apprécier le geste, il fait nuit et nous n’allons croiser que des voitures » (retire ton foulard, tu m’énerve grave ! et ma mère qui se tait lâchement)

  • « Je garde mon foulard comme ça et plutôt mourir que de le retirer ». Qui va brutaliser sa fille sur un bord de route pour une histoire de foulard, devant la grand mère 200 % pour sa petite fille ? Pas moi en tous cas, mais j’avais les nerfs devant sa tronche de cake (parfaitement !) sous foulard islamique.

Le temps passe, l’idée fait son chemin, on parle de plus en plus de ce fichu (!) foulard. Je travaille chez mon avocat déjanté. Appel : c’est le collège. Je m’inquiète bien évidemment : c’est forcément Pulchérie qui s’est ruiné une jambe ou un bras en grimpant où c’était interdit…

  • « Madame Dabra, pouvez-vous venir récupérer votre fille qui refuse de retirer son foulard ? »

  • « Quel foulard ? et quelle fille ? » (c’était une des deux années fatales où elles y étaient toutes les deux, au collège, suivez vraiment)

  • « Son foulard Islamique, elles sont cinq à le porter aujourd’hui »

  • « Vous plaisantez ou quoi ? Mes filles ne sont même pas baptisées… »

  • « Je ne vois pas le rapport, (il y en a un pourtant, il n’est pas question de religion dans la famille)  Delphine porte un foulard noué à l’islamique et refuse de le retirer » (v’la la cadette à présent, qui s’y met)

  • « Passez là moi, s’il vous plaît, merci d’avance ! »

  • « Delphine qu’est-ce que tu fais avec un foulard islamique sur la tête ? »

  • « Ah Mouth, je t’ai emprunté ton beau foulard de chez Souleïado (ben tiens, pas folle la guèpe, elle n’a pas pris le plus moche) … Bah, c’est en hommage aux pauvres petites filles (etc…), avec Mariette et Gloriette et d’autres, on a décidé de marquer le coup »

  • « Tu me retire ce foulard illico ! »

  • « Plutôt mourir ! » (Sainte Blandine : c’est ma fille)

  • « OK j’arrive ! Tu vas regretter de me faire quitter le boulot en plein rush… » (privée de TV et de chaîne stéréo pendant 8 jours, Sainte Blandine préfère se récuser…)

  • « Bon, je cède » (là j’ai été super mouth super autoritaire)

  • « C’est bon madame, elle l’a retiré. Je vous passe votre deuxième fille ou elle va céder aussi  spontanément ? »

  • « … (intraduisible) » « Non, passez-la moi ! »

  • OK je cède, d’ailleurs, j’étais en train de céder… Je t’imagine, je ne sais pourquoi, de mauvaise humeur…

Delphine et ses meilleurs copines, Pulchérie et sa Vivi (vous entendrez parler de la meilleure amie de Pulchérie) portant le foulard… Oubliant de préciser avec banderole « en hommage aux petites filles enfermées sous un voile, etc, etc… » pour éviter l’esclandre, et que l’on appelle les parents n’importe quand et n’importe comment…

Et ne venez pas me dire que la vie n’est pas un long calvaire…