Les incontournables des films américains : la phrase qui tue…

Chaque film américain se doit d’avoir LA phrase qui tue, qui fait vachement naturel, le genre auquel on pense dans la vraie vie et dans la vraie situation.

  • Après tout, demain est un autre jour (Autant en emporte le vent)
  • Sors de mon avion salopard (Air force One quand le président balance à la baille le terroriste survivant)
  • Je suis ton pire cauchemar (j’ai oublié le titre)
  • Ca c’est un homme, un vrai (l’étoffe des héros quand le bouffeur de chewing gum se crashe avec un avion à 1 million de dollars, juste pour frimer, et que l’on apprend qu’il y a de faux hommes)
  • Si ça vous dit, on rentre à la maison (Apollo 13 quand ils sont derrière la lune, limites coincés, et que personne ne les entend)
  • Vous êtes une sacrée tête de mule (JFK)
  • Ca chérie, c’est un café ! (Witness)
  • Idem ! (Ghost)

Et j’en ai oublié, un coup de main serait le bienvenu 😇

Comment choquer vos nouveaux collègues…

Z’êtes toute contente, vous avez enfin dégotté un emploi, et comble du bonheur, c’est à deux pas de chez vous.

J’ai testé le truc deux fois.

Quand j’ai débuté chez Truchon, c’était à 3 minutes en voitures, 20 à pieds, mais pour profiter de mon 1 H 1/2 de déjeuner, j’avais opté pour l’option « voiture ». 1 H 20 à passer chez soi, c’est toujours bon à prendre. D’autant qu’à l’époque, en 1998, j’avais encore les deux filles à la maison.

C’était la pause lavage à mettre en route, juste avant d’aller pointer devant « la petite maison dans la prairie ». Ne rigolez pas, telle Delphine, je suis une fan. Et en rentrant chez Truchon, c’était justement l’épisode pilote, donc je me suis fait toute la série. Et NA !

Juste après le générique de fin, étendage du linge, ou rangeage du lave vaisselle : une corvée de moins pour le soir.

Cela contrariait beaucoup ma collègue de l’époque, cette pause déjeuner que je ne passais pas avec ceux qui habitaient trop loin pour envisager de rentrer chez eux. Régulièrement, elle trouvait des prétextes pour que je reste :

  • On se fait un chinois ce midi
  • Ca te dirait de manger un couscous avec nous ?
  • Etc…

Evidemment, n’étant pas une sauvage, quand certains fêtaient un anniversaire, s’il y avait un pot, ou quoi que ce soit, je négligeais mon petit chez moi (en ayant programmé l’épisode du jour pour le regarder le soir).

Mais bon, je sentais que ça gênait cette promiscuité entre mon domicile et mon travail. Alors que cela a ses inconvénients. En arrêt maladie justifié, il faut bien que l’on trouve votre voiture devant chez vous par exemple. j’ai eu le cas UNE fois. Voiture faisant pif, paf, glong, alors que je rentrais chez moi le soir avec un début d’angine.

Attente du médecin après avoir prévenu le boulot. Et pendant ce temps là (à Caraccas…), mes parents à deux, venus pour emmener mon véhicule chez le petit garagiste si sympa du coin. Ca n’a pas loupé, ON m’a appelée toutes les heures tout l’après midi, jusqu’à 18 H, et le lendemain idem, pour vérifier que j’étais bien chez moi et non pas partie en vadrouille avec la complicité de mon médecin (c’est l’autre secrétaire qui m’a vendu la mèche un jour, en m’avouant que le chef était allé voir si ma voiture était bien devant chez moi…)

Donc, cela a ses couac.

Mon dernier boulot se trouvait à 8 minutes de voiture. Pareil, avec 1H 30 de pause le midi. Donc je rentrais chez moi déjeuner, cela tombe sous le sens.

Sauf de ceux qui ne peuvent pas. Avoir du bon sens.

Si vous rentrez déjeuner chez vous à l’heure du déjeuner vous snobez tout le monde et n’essayez pas de vous lier. Ce qui dans mon cas est totalement faux, puisque j’ai pris sur moi, 4 fois, d’aller déjeuner avec un collègue étant seul pour déjeuner, tout cela pour me retrouver dans leur brasserie préférée et les voir engloutir leur steak frites en moins de 15 minutes, montre en main… Et tout cela pour également constater que le reste de leur pause déjeuner se passait devant internet à m’ignorer superbement… J’aurais préféré être chez moi. Curieux non ?

ON ne vous le reproche pas ouvertement, mais bon, c’est sous-entendu…

ON plaint par contre la mère de famille qui profite de la pause déjeuner pour aller faire son plein au supermarché du coin. Jamais celle qui fait de même alors qu’elle qui vit seule et qui a donc, tout son temps pour aller faire ses courses le soir, au moment où il y a le plus de monde.

ON compatit avec celui qui s’est dégotté un RV chez le dentiste à ce moment crucial (la pause déjeuner). Jamais pour celle qui a tout son temps (d’après tout le monde toujours).

Et en ce qui concerne les dates de congés. Parlons-en des dates de congés…

J’ai atteint le ras le bol un beau soir, où celle qui m’avait trouvé ma dernière place et ne se remet pas de m’en avoir vue partir, m’a appelée pour me signaler un poste à prendre « pas loin, mais vous ne pourrez néanmoins pas rentrer déjeuner chez vous Coraline ».

Cette remarque, venant d’une femme intelligente m’a perturbée. Comme si je ne recherchais qu’un poste me permettant de rentrer déjeuner chez moi (ce qu’elle fait, elle, mais elle, ce n’est pas pareil…) (et finalement, le poste était pris…)

Est-ce donc un crime impardonnable de rentrer déjeuner chez soi quand on en a la possibilité ?

la vie n’est qu’un long calvaire…

Tout ce qui est petit est mignon…

Je pense que vous l’avez remarqué, l’adjectif « petit », est souvent utilisé pour minimiser les choses, ce qui peut donner :

  • J’ai mis un petit peu trop de sel sur la petite pizza (pizza qui est effectivement riquiquite).

Albert est passé maître dans l’art du « petit » qui ne relevait donc pas de sa haute juridiction, l’homme étant la personne des situations difficiles, à la naissance de Pulchérie, pour réitérer à la naissance de Delphine.

A moi l’honneur (et la gloire) donc de :

  • Changer la petite couche (qui pèse en gros 1 kg, et qui pue le premier morceau de boudin noir avalé par le trésor adoré)
  • Eponger la petite régurgitation (en fait un gros gerbis de lait caillé sur le dessus de lit)
  • D’aller voir ce qui pouvait déclencher les petits pleurs… (le hurlement zhorrirrifiant du nouveau né qui éloigne tous les prédateurs à portée de voix)
  • D’ailleurs généralement, cela n’allait me mobiliser qu’une petite minute…

Inutile par contre de minimiser les choses en lui avouant devoir lui confier pour un petit après-midi le petit trésor adoré-régurgitant-et-braillard ou de faire le petit plein d’essence de la petite voiture dans le rouge. 3 ans après il se souvenait du jour exact (avec date et heure) où il avait changé l’immonde couche ou poireauté 1 H au moins à la station service (et ce n’était pas une petite heure).

Quand j’ai rencontré mon problème d’épaule et me suis rendue sans pouvoir le faire en rampant, parce que cela mobilise le bras, chez Acromion un samedi à 12 H 30, j’ai finalement après la consultation, assimilé le « petit » avec une infantilisation maximum.

Pourtant ce n’est pas son genre à cet homme là. Je mets cela sur le compte du fait que j’étais son dernier rendez-vous de la semaine, qu’il a des semaines très chargées, et puis je lui pardonne, parce qu’il m’a limite miraculée (j’ai dit limite, ce n’est pas totalement résolu).

Au départ pourtant, c’était mal barré. Après explications de ma part sur la façon dont j’avais fait un dérapage non contrôlé dans les escaliers extérieurs de ma résidence en me vrillant l’épaule à me rattraper à la rampe pour ne pas me péter le coccyx, il m’a dit qu’il allait pratiquer une petite auscultation et petit examen du duo bras/épaule.

  • Donc nous allons regarder la mobilité de cette petite épaule
  • Si je pouvais retirer mon petit bras de la petite manche de mon petit pull, il serait plus à l’aise pour quelques petites manipulations
  • D’ailleurs il y va petitement, que je me détende (contrairement à ce que vous pensez, je sais parfaitement me détendre et transformer le petit bras en petit ballot pesant et mou du genou)
  • C’est parfait bravo madame !
  • Non pas de rupture de quelque petit tendon, c’est juste une petite déchirure musculaire
  • Ah ? il y avait un petit bleu sous le bras ?
  • Ah pas petit, de la taille de votre main ? La paume ou les petits doigts compris ?
  • Ah, la petite main quoi…
  • L’idéal pour la mise au repos quand vous êtes dans votre canapé, serait un petit coussin sur lequel avachir reposer votre petit bras
  • Vos petits oreillers sont-ils bien confortables ? C’est important ça les petits oreillers. Si votre petite omoplate vous fait mal et semble lutter contre la petite l’articulation de l’épaule, il faut en acheter d’autres, c’est indispensable.
  • Bon un petit traitement anti inflammatoire, antalgique, du repos maximum pour le petit bras, et tout rentrera dans l’ordre

Il m’a donc fait une petite ordonnance, je suis allée chez mon petit pharmacien de village pour échapper à la petite Maritza qui me pompait l’air, j’ai acheté mes petits médicaments, et j’ai pris mes petits cachets tous les matins, midi et soir.

Tout en songeant que ce jour là, Acromion devait souffrir d’une petite fatigue. (Chez Albert, la petite fatigue c’était un coup dans le nez, comme quoi le terme « petit ou petite » peut masquer n’importe quoi, tout comme un train peut en cacher un autre…)

Parce qu’il avait eu beau faire pour me rassurer, moi j’avais un gros mal de chien, une horreur d’épaule en Louis XV et la vague envie de m’ouvrir les veines avec un petit post-it pour en finir enfin avec cette vie qui n’est qu’un long calvaire.

Le premier qui me parle de petit calvaire se prend une grosse tarte…

Conne, et incompétente en plus !!!!

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En 2009, je vous avais raconté mes mésaventures avec une dermato désagréable que je m’étais promis de ne jamais retourner voir.

Pendant qu’elle s’apprêtait, à ma demande, à me retirer un ou deux kystes à la tronçonneuse, l’air mauvais, je lui avais montré 3 grains de beauté, deux sous l’oeil gauche, le troisième sur l’aile du nez, pas loin du coin du même oeil.

« Ce n’est rien du tout » m’avait-elle répondu toujours aussi peu aimable.

La consultation avait duré environ 10 minutes, et encore, en comptant le temps passé à rédiger les ordonnances.

Cette année, je me suis décidée à retourner voir mon ancien dermato, pour la révision visite annuelle des grains de beauté ou autres trucs pouvant être suspects. Bonne nouvelle, il n’est plus autant débordé qu’avant (d’où mon infidélité de 2009), car il a pris une assistante qui m’a reçue très gentiment et très professionnellement.

Elle m’a regardé le cuir chevelu et a démentit le diagnostic de l’autre d’il y a 2 ans et demi, alors que je me suis littéralement ruinée en produits qui ne servaient à RIEN (si j’aurais sû, j’aurais écouté mon pharmacien…). Il n’y avait pas de dermite machin, ni de carence en fer, encore que le fer ne peut pas faire de mal. Par contre on peut me rescaper la chevelure à moindre frais et efficacement. C’était la bonne nouvelle.

Elle m’a fait déshabiller pour constater que je n’avais rien de louche sur le corps, après m’avoir dit « ça par contre, c’est à retirer, et en urgence ».

« Ca » c’était le grain de beauté au niveau du coin de l’oeil gauche. Qui justement a grandi un peu depuis qu’un moustique m’a piqué juste dessus à la Grande Motte. Je m’étais grattée la nuit, cela avait saigné, et depuis il n’avait plus la même tronche.

Elle ne comprend pas que deux ans plus tôt, on ne m’ait pas précisé que c’était à retirer, sans urgence, alors que maintenant, c’est le cas (l’urgence).

Comme elle n’a pas le temps de pratiquer l’intervention, RV est pris la semaine suivante avec son confrère qui adore nous charcuter ou nous cramer des trucs (un homme charmant et plein d’humour en fait, mais sa vraie vocation devait être chirurgien…).

Qui me confirme, alors que je tremblotte des genoux le jour fixé pour l’excision de la bête, que c’est bel et bien à retirer, que cela n’a pas poussé en quelques mois, et quand c’est que la bête a été vue pour l’avant-dernière fois ?

  • « Il y a deux ans et demi »
  • « Et on ne vous a rien dit ? »
  • « Si, que ce n’était rien… »
  • « Et qui vous a dit que ce n’était rien ? »
  • « Madame de la conne »
  • « AH ! CELLE-LA !!!« 

Déjà son associée avait eu l’air très mécontente, là, il n’en rajoute pas, mais il pense tellement fort que je l’entends… Il consulte ma fiche. La dernière fois que je l’avais vu, en 2007, la bête n’existait pas.

Et malheureusement pour moi, c’est désormais trop proche du coin de l’oeil pour lui, et il va m’adresser à un chirurgien plasticien. Cela doit être fait sous anesthésie générale et avec une technique que lui n’a pas. Maman a vécu la même chose, et je tremble de trouille pour mon porte monnaie anorexique et les complications post-opératoires que je ne manquerai pas de faire…

Je lui expose mes soucis et il appelle un de ses confrères plasticien du côté de Chartres, dont il sait qu’il ne me loupera pas, et qu’il ne m’assassinera pas non plus…

Que j’ai donc consulté ce 11 janvier.

Il m’a bien expliqué ce que c’était, (un carcinome basocellulaire) qu’il fallait enlever cela vite mais qu’il était encore temps, avant que cela ne creuse (glups !) ou ne s’étende vraiment aux glandes lacrymales (reglups) ou à l’oeil, mais que lui, peut faire cela sous anesthésie locale.

Bref il est plus que temps pour m’éviter une vilaine cicatrice.

Ouf pour l’anesthésie locale, parce que moi, j’avais déjà commencé à refaire mon testament. Comme quand je prends l’avion…

C’est donc un sale truc, qu’il faut retirer dès qu’on l’aperçoit, avant qu’il ne grossisse, qui ne tue pas, mais peut détruire les tissus proches et même l’os, nécessitant après, une réelle intervention de chirurgie reconstructrice.

« Et sauf le respect que je dois à mes confrères d’ordinaire, cette dermatologue d’il y a deux ans et quelques, est une conne incompétente qui, je l’espère, ne sévit plus ! »

Au revoir monsieur et à très bientôt, puisqu’il précise à sa secrétaire devant moi, qu’elle doit me trouver un créneau rapidement.

3 personnes tout de même pour taxer l’autre d’incompétente !

Je sais qui sera ma cible, la prochaine fois que je rêverai que j’abats quelqu’un avec un flingue (j’ai un mauvais fond sans doute).

Ce ne sera pas Truchon !

La vie n’est qu’un long calvaire !!!

PS : n’allez pas voir comme je l’ai fait, à quoi cela ressemble quand c’est déjà très évolué, vous allez tomber dans les pommes… Le mien n’en est pas là, heureusement, mais j’en veux tout de même terriblement à cette femme…

Petits conseils pour quand vous vous retrouverez enceinte…

Vous pouvez acheter UN livre sur la grossesse et l’accouchement. J’ai dit UN livre, pas UN QUINTAL de livres.

Ne faites pas votre test de grossesse trop tôt. Beaucoup de « retards » de jadis, étaient en fait des grossesses avortant spontanément (1 sur 3 paraît-il). Nos grands mères n’avaient pas d’autres moyens de savoir que d’attendre. 15 jours de retard sur des cycles réguliers c’est l’idéal. S’ils ne sont pas réguliers, vous ovulez peut-être le 21ème jour, voire même plus tard et donc le premier retard est normal. Il existe des jeunes femmes qui ont un test positif 3 jours avant la date des règles et les voient tout de même débarquer. Epargnez-vous cette déception.

C’est positif. Lisez le livre sans surligner au stabilo tout ce qui peut ne pas aller mettez juste des post-it. Vous saurez ce qui ne va pas, votre corps vous le dira, et une fois la grossesse lancée, en règle générale, cela ira bien.

Fuyez le gynéco/accoucheur s’il vous semble alarmiste ou trop inquiet pour rien finalement. N’hésitez pas à l’interroger : pratique-t-il des épisio systématiques ? A une époque c’était pour protéger soi-disant des risques de descente d’organes ou de fuites urinaires. Hors, il est prouvé que sans avoir eu d’épisio on peut ne jamais avoir de problèmes de ce style, alors que la meilleure copine de votre mère, elle, a ces problèmes malgré 3 épisio… L’épisio ne doit avoir lieu que s’il y a risque de déchirement du périnée, et cela se voit au dernier moment, donc trop tard pour l’effet protecteur « futur ».

De la même manière, prévoyez de refuser l’accouchement déclenché systématiquement avant un WE ou pont. L’enfant doit venir à son heure, et beaucoup de césariennes sont dues au fait que ce n’était justement pas l’heure, mais que putain, l’accoucheur partait en vacances le lendemain. Moralité, le gosse s’accroche à vos côtes flottantes parce qu’il veut rester bien au chaud, et il faut donc aller le chercher à la tronçonneuse. Pitié pour lui et pour vous !

De la même manière, si vous pouvez vous renseigner sur le taux de césariennes dans la maternité de votre choix, ce n’est pas plus mal…

Vos amies déjà mères sont désormais priées de vous épargner le récit de leurs accouchements. Sauf celle qui a fait cela en 20 minutes, dans le taxi qui l’emmenait à la maternité et qui n’a rien senti (ça existe, pourquoi pas vous ?). A elle vous pouvez dire « alors raconte encore ! »

N’oubliez pas qu’il y a les progrès de la médecine, mais aussi, depuis toujours, des « modes », concernant la grossesse, et comment s’occuper d’un nouveau né. Parfois les avis des plus anciennes peuvent être intéressants, surtout s’il s’agit d’une mère qui a vu prospérer sans problèmes ses 4 enfants en faisant un peu selon son instinct.

Vous pouvez interroger votre mère si vous le désirez, sur le déroulement de ses grossesses, accouchements, et autres (sauf qu’elle a dû déjà vous en parler). Mais aussi, et c’est important, sur ce qu’elle sait des accouchements et grossesses de vos grands-mères…

En effet, moi par exemple, je tenais de ma mère pour l’accouchement (72 H pour le premier, mais on ne laisse plus faire maintenant) qui faisait ricaner ma belle-mère parce qu’elle avait fait cela en 3 fois 20 minutes maxi. Mes deux filles peuvent très bien tenir d’elle, et rien ne vaut d’avoir le moral remonté à bloc.

Et sachez répondre à « si tu veux mon avis », alors que vous n’avez rien demandé, « non merci ! »

Et surtout n’oubliez pas de faire lire à Albert le chapitre obligatoire destiné au père « comment faire face à un accouchement précipité ». Ca aussi, ça remonte le moral…

Et dites vous bien quand vous aurez vu le test virer au positif, que vous allez vivre une aventure extraordinaire, la plus belle, la plus unique, et qu’il ne tient qu’à vous de ne pas vous transformer en baleine échouée sur le canapé, à bouffer des glaces toute la journée…

Le top de l’orthographe sur le net…

L’essentiel est dans lactel récolté sur face de bouc et dans des commentaires bloguestes…

J’ai mal à mon Bled…

  • ya plus de gazoil comment faire pour allé bossé et ba il reste plus qu a ceux glissé sous la couette (c’est sans commentaire, et si de prime abord, comme moi, vous n’avez pas TOUT compris, demerdakess…)
  • et bien le pleuple se rebelle pour se faire entendre mais faite te le avec un peu de inteligence sans trucs cassé sinon tous ces mouvement Ivons dans les poubelles de l’état car le gouvernement ne voit que le coté finance mais ne voyent pas le cote de la vie de la santé a quoi sert de cotisées pour les retraite en etant a peut pret sur qu’on auras pas le plaisir d’y allée ou de très peu 62 ans (on sent la haine révolutionnaire, mais je cherche de l’aspirine…)
  • Les profes sons tout des kons (oui, et les profs de français plus que les autres…)
  • jé a pein eu le tant de finir quelle ma dis que sétait nul (on se demande comment elle a vu cela du premier regard et a osé se prononcer abruptement et sans précautions oratoires, sans fard…)

La vie n’est qu’un long calvaire…

Le pense bête…

Nous n’avons pas vu tout de suite que Mrs Morgan perdait ce qu’elle appelait « son si peu ».

Elle ne venait pas voir maman toutes les semaines, tenait des conversations au téléphone des plus normale. Et puis petit à petit, il y a eu des indices qui ont inquiété Mrs Bibelot, sa fille unique.

Et un beau jour, invitée à déjeuner chez sa mère, elle a machinalement regardé la grille des mots fléchés que sa mère faisait tous les jours.

Du n’importe quoi. Des lettres mises au hasard. Fort malheureusement, elle s’en est ouverte à son beau père, qui ne faisait lui, jamais de mots fléchés…

Cet homme pour lequel j’avais de l’affection, n’était intéressé dans la vie que par trois choses : les femmes, le fric, la bouffe. En vieillissant, il avait changé l’ordre de ses préférences… Il était évident que « mon chou » (ma grand-mère) était important pour lui, mais il s’est révélé sans scrupules…

Dans certains cas, on peut comprendre que certains en viennent au meurtre (je parle des héritiers)… Car en ce qui le concerne, il savait très bien que sa femme perdait la tête et était persuadé qu’elle partirait avant lui. Il avait merdé dans certains domaines et voyait là enfin, le moyen d’assurer son avenir.

Nous avions donc pris conscience qu’elle perdait la tête, et maman a pris un RV chez un neurologue en expliquant bien le problème : il s’agissait de dépister Alzheimer. Le motif de la visite avec l’accord du médecin : une visite de contrôle 1 an après une fracture du col du fémur et anesthésie pour mettre en place la prothèse.

Grave erreur, maman a averti son beau-père de la ruse. Il s’est empressé de tout faire pour annuler le RV, et ma grand mère a refusé de s’y rendre.

Pendant qu’il en était encore temps (pour lui), il lui faisait signer des donations chez le notaire, auxquelles elle s’était toujours refusée quand elle avait toute sa tête. En clair il déshéritait quasi totalement ma mère au sujet de laquelle il racontait partout qu’il avait été un père pour elle. Alors que Mrs Bibelot avait bel et bien son père, sans rupture entre elle et lui…

Mais bon, le destin rattrape parfois les malveillants. Il était persuadé qu’elle partirait avant lui et avait tout prévu pour. Sauf que c’est lui qui a été victime d’une attaque, le premier.

Maman et moi sommes parties immédiatement, pour trouver une femme totalement perdue, ne sachant pas ce qu’il se passait. Impossible pour Mrs Bibelot de la prendre chez elle : il fallait la faire hospitaliser et le médecin de famille était donc requis.

La pauvre a lutté, pour faire croire qu’elle avait toute sa tête, qu’elle était habituée à vivre seule pendant les absences « pour affaires » de son mari (ce que le médecin savait être totalement faux) pendant que je fouillais les papiers avec l’impression de jouer les vautours. Quelqu’un était passé avant moi : le fils du mari, premier sur la liste des personnes à prévenir. Tous les biens de valeur de Mrs Morgan avaient disparus.

Ses bijoux, destinés à sa fille et ses petites filles. Son argenterie. Sa vaisselle de grande valeur, tout, tout avait disparu ! Les bijoux, cela a frappé Mrs Bibelot au coeur : ils n’avaient pas une énorme valeur, mais cela venait de la famille. Pour les papiers, il y avait une attestation de son mari dans son sac à main : il ne pensait pas qu’elle servirait un jour.

Il y reconnaissait que tous les meubles de la propriété avaient été achetés par ma grand mère exclusivement, et l’état de ses biens en bijoux et autres.

Pendant que ma pauvre grand mère était embarquée par des ambulanciers très très gentils, vers un hôpital psychiatrique (point de salut sinon), accompagnée des larmes de sa fille, je constatais, consternée, ce qu’elle avait pu signer. 10 ans plus tôt elle avait bien dit, et devant son mari, que la donation au dernier vivant était hors de question etc… Tout était là, dans mes mains…

+ un pense bête, qui m’a fait comprendre pourquoi à chaque visite, elle montait tout le temps dans sa chambre.

  • Je m’appelle H. Morgan
  • Je suis née le 8 mai 1911 à Paris 14ème
  • J’ai une fille qui s’appelle Mrs Bibelot
  • Qui est née le 4 juin 1937 à Paris 14ème
  • Je suis divorcée de l’apiculteur
  • Je suis remariée avec Maurice depuis le …
  • J’ai 4 petits enfants qui s’appellent…
  • Coraline a 2 filles : Pulchérie et Delphine

Maman et moi avons pleuré devant ce pitoyable rappel des faits. ELLE SAVAIT. Il y a eu un moment où elle s’est rendu compte qu’elle perdait la boule.

L’examen de ses agendas après coup nous a révélé que toute seule, elle avait consulté des neurologues, plusieurs, et donc qu’elle s’était bien sentie partir de la tête. Qu’elle avait dû avoir peur. Que son mari avait bien profité de la situation (et fort heureusement, le notaire a remis les choses bien en place vu que c’est le mari qui est parti en premier et qu’il craignait une plainte pour signature d’une personne non capable, au grand damn du fils qui se voyait bien embarquer la moitié des meubles (il avait préparé une liste…)

Le pense bête je ne l’ai pas laissé à maman. Je le garde chez moi. Les soirs où je suis inexplicablement triste, je le relis et je la vois, partie pour encore 15 ans dans la dégringolade.

  • Ne pas se souvenir de ce qu’il vient de se passer. Elle a donc totalement ignoré le décès de son mari. Elle le croyait à l’hôpital (comme elle) et trouvait la coïncidence extraordinaire. Elle n’a jamais eu ce deuil à vivre…
  • Elle s’est retrouvée en maison de retraite médicalisé, ravie d’y être. Elle avait oublié son mari. Enfin le deuxième. Elle se croyait toujours mariée à l’apiculteur, qui, informé, refusa de jouer la comédie. Elle lui avait fait assez de mal, et le reste il n’en avait rien à foutre !
  • Comme elle était toujours belle, elle acceptait de faire des défilés de mode. Oui, elle s’y plaisait bien dans cette maison de retraite dont elle ne comprenait pas ce qu’elle était vraiment !
  • Un jour elle m’a prise pour sa mère et m’a suppliée de ne pas l’abandonner une fois de PLUS. Ca me reste toujours coincé dans l’estomac…
  • Un jour elle n’a plus reconnu maman : sa fille était une petite fille de 6 ans, et il y avait des allemands en France.
  • Un jour, elle n’a plus reconnu personne…
  • Un jour elle n’a plus su parler. Pourtant on sentait bien que quelque chose voulait sortir. Dans sa tête c’était peut-être au point, mais une connexion manquait pour l’exprimer.
  • C’est la raison pour laquelle nous lui parlions normalement. Qui sait ce que ressentent vraiment ceux qui sont atteints de cette sale maladie ?
  • Et nous lui avons emmené les derniers nouveaux nés de la famille. Elle a semblé comprendre et a été heureuse…
  • Nous n’avons pu que lui donner de la tendresse et de l’amour.
  • Elle est morte un moche jour d’on on ne sait quoi. Nous n’avons pas cherché à savoir. Elle avait 90 ans et était enfin libre…

Le pense bête était désormais inutile.

Je pense à elle comme à cette femme extraordinaire qui me donnait 50 F à ne pas dépenser n’importe comment dans une parfumerie.  Elle reste pour moi ma grand mère ET marraine, qui a veillé sur mon bon goùt, parce que le sien était impeccable.

C’est quand elle a cessé de se maquiller que nous avons compris, ma mère et moi que c’était vraiment la fin de son « si peu »

Et que qui que ce soit nous épargne tous…

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

Le prisonnier…

RolandVoici le deuxième de mes grands pères à vous présenter : le papa de Jean Poirotte.

Pas rigolo le grand père allez-vous dire avec mauvais esprit. Cette photo date de 1943 alors qu’il purgeait sa peine pour un crime non commis dans un stalag du nord est de l’Allemagne. (où çà pèle à mort l’hiver au cas où vous ne le sauriez pas…, et où c’est vraiment trop chaud l’été quand on travaille pour n’importe qui et surtout les nazis)

Capturé en juin 40 en pleine débâcle, sur une plage de Veule les roses, il était parti, un peu confiant, comme tous les prisonniers de 40, pour l’Allemagne. ON racontait que les allemands renverraient très bientôt les prisonniers chez eux, qu’ils ne pouvaient pas nourrir toutes ces bouches inutiles. En fait il y resta 5 ans. Sur cette photo il a la trentaine, autre chose à faire qu’à moisir en allemagne de l’est, et le regard joyeux du prisonnier qui se bidonne à mort tous les jours (chez lui on ne creusait pas de tunnel, non…).

Il est parti trop tôt, alors que stupidement nous ne nous y attendions  pas, alors que c’était évident, mais que personne n’a voulu voir l’évidence. J’avais 20 ans. Je l’adorais, mais non pas  comme l’autre, après, que j’ai eu pour longtemps. C’était différent, peut-être parce qu’il est parti trop tôt. Celui là, je pense que j’en étais secrètement amoureuse quand j’étais petite. Je le trouvais beau et j’aimais son regard mélancolique, sa voix douce (alors que je trouvais l’autre grand et fort et criant facilement). Je n’ai pas eu le temps de le connaître vraiment. Je l’ai connu trop tard au travers les livres qu’il aimait (et que sa femme m’avait spontanément donnés), en me disant qu’il était dommage qu’il ne soit plus là pour parler avec moi de ce qui était important pour lui, et moi soudain. J’en reparlerai…

Car quand je l’ai vraiment connu, il était trop tard et il reste le regret éternel à jamais de ma vie. C’est sa perte qui m’a donné l’envie de profiter de ceux qui restent, et c’est aussi une autre histoire… Mais depuis qu’il est parti, je pense souvent à lui, à ce que l’on aurait pu se dire, aux recherches qu’il avait faites et que j’ai fait moi même à mon tour, comme par hasard.

Il parlait peu de la guerre et de sa captivité « quand j’étais prisonnier ». Depuis que j’étais née, je savais qu’il avait été « prisonnier ». Cela faisait partie de la culture familiale, ce côté « prisonnier », c’était plutôt glorieux. Généralement quand il se laissait aller, c’est parce qu’il avait ce que l’on appelle vulgairement un « coup dans le nez ». Ma grand mère détestait qu’il ait un coup dans le nez alors il évitait. Mais parfois, Noël ou autre moment, très rarement le laissaient avec un verre de trop et là il parlait. Comme toutes les personnes secrètes, il était l’illustration vivante du dicton « in vino veritas » (et moi qui déteste les dictons…)

J’avais 15 ans et j’étais donc très con, parce qu’à 15 ans on est très con, la première fois où il se laissa aller vraiment devant moi. Nous passions notre mois de juillet les parents et nous, en vacance avec lui et sa femme, tous les ans depuis que j’étais petite. Quitte à sacrifier une journée  ou deux de plage, je partais et rentrais avec eux depuis plusieurs années. Il avait pour moi quelque chose de magique et le couple qu’il formait avec ma grand mère aussi. Mes autres grands parents étaient divorcés, et à l’époque c’était quasi la honte et interdiction en tous cas de prononcer le nom de l’un ou l’autre devant l’un ou l’autre : c’est toujours confortable pour un enfant.

Nous étions rentrés de Bretagne, et avant de me déposer chez l’autre grand père et de prendre ses quartiers d’août à 100 mètres, chez les parents de sa femme (en fait il travaillait en août et profitait du Paris qu’il aimait tant et ne rentrait que le WE), tradition pour lui : restaurant.

Il avait estimé que j’étais suffisemment grande pour apprécier un bon restaurant, et il apprécia les bons vins (et moi les bons plats). Il fut convenu que sa femme prendrait le volant après, et il me raconta soudain, comment que c’était bien quand qu’il était prisonnier en Allemagne.

J’avais déjà su par lui un soir de confidences, peu de mois auparavant, après avoir visionné un film de guerre propre américain des années 60, que la guerre c’était super drôle quand c’est la débâcle et que l’on meurt de trouille, que l’on s’endort d’épuisement à côté d’une batterie de 75 (il était dans l’artillerie) et de mourir de soif en attendant de monter dans un train qui va faire un très long chemin… Je savais aussi que la guerre c’est les morpions, les poux, la dysenterie, la pluie mortelle pour les mycoses s’incrustant, et de manière anectodique,  le copain coupé en deux de manière pas franche par un obus, qui va hurler pendant des heures sans qu’on ne puisse faire quoi que ce soit pour lui avant qu’il ne crève en demandant « pourquoi ???? Je veux ma mamannn ! » ‘Je n’ai rien fait de mal ! Aidez moi !!!! ». J’étais archi anti-guerre et héroïsme tellement beau dans les films et tellement moche quand il se lâchait…

Sur le coup j’ai cru qu’il voulait plaisanter quand il a commencé à parler de « quand j’étais prisonnier », mais rien n’était drôle. En plus, des larmes coulaient par moment de ses yeux et pour la première fois devant moi il intima l’ordre à sa femme qui voulait le faire taire, de « la boucler ». Il fallait que je sache. Et j’ai compris surtout que mon grand père pouvait pleurer et que ce soir là c’était l’option obligatoire, sinon il s’ouvrait les veines pour se punir d’avoir survécu…

C’était tellement drôle, ces hommes morts du typhus, de la dysenterie, de n’importe quelle pneumonie ou bronchite dans le stalag de rêve. On enterrait les copains, tu comprends ? les allemands prenaient juste des photos et gentiment nous donnaient les tirages. On écrivait à la femme et aux enfants en France qu’il ne fallait plus attendre. Et puis un beau jour, bombardement ! Clac une bombe en plein sur le cimetière. Youpeee !

C’est hilarant d’aller ramasser les morceaux du copain enterré il y a 6 semaines. Il fallait le faire quand même, en attendant son tour… Ou le prochain bombardement, et enterrer à nouveau ce qui jadis avait été un ami… Là les larmes coulaient vraiment et j’étais pétrifiée. Un grand père ça ne pleure pas et ça n’a jamais été malheureux !

Son tour n’était pas pour cette époque là. Il rentra, malade et épuisé, amer et désabusé, car rentra mal. Sur le chemin du retour, au gré des campements d’infirmerie avec leurs antibiotiques salvatrices : les camps, les vrais. Les vrais morts vivants, l’horreur absolue, ceux qui lui retiraient le droit de se plaindre.

Parfois, certains noëls il demandait à papa « ma chanson« . « Nuits et Brouillards« . Pour un noël c’est super gai ! Papa chantait seul en s’accompagnant de sa guitare, et nous regardions le grand père pleurer silencieusement dans son coin, mal à l’aise et peu pressés de comprendre. En plus, un grand père ça ne pleure pas !!! Un grand père c’est un grand père, ce n’est pas un homme. Un père non plus d’ailleurs et je l’ai dit un jour à Jean Poirotte « oui mais toi tu n’es pas un homme ! ».

Les photos d’avant la guerre sont différentes, c’est lui déjà, sauf le regard. Le regard n’est pas le même, il est joyeux, il pétille, il a la vie devant lui mon grand père. Après il a toujours gardé ce regard de ceux qui savent, qui ont vu, qui n’ont pas vaincu, et qui ont souffert. Il avait le regard de ceux qui ont touché la souffrance, l’abîme et l’horreur et après cette visite, les yeux ne changent plus. J’ai vécu chez un autre de ceux que j’aime cette perte du regard, fort heureusement restauré. Chez lui, rien n’a pu y faire, il a terminé sa vie avec son regard triste et mélancolique que j’aimais tant.

Les yeux, le regard, sont le miroir de l’âme dit-on, et j’ai peine pour lui, franchement, de ses souffrances tellement présentes en lui qu’elles l’ont peut-être empêché de profiter de ce que la guerre lui avait laissé devant lui. Je souffre pour lui de ce regard que j’aimais tant pourtant, qui maintenant m’explique la maladie de l’âme qui l’avait touché alors qu’il était bien trop jeune. En fait il ne s’est jamais pardonné d’avoir survécu.

Il est celui de mes grands parents qui a vécu le plus difficile, je l’ai perdu trop tôt, et là encore, j’ai envie que l’on sache qu’il a existé et que depuis le 28 août 1978, je l’aime toujours…

Pour ceux qui ont le courage, lire « le choix de Sophie ».

Une sorcière qui n’en a pas terminé avec ses grands pères…

Mon héritage…

SourireComme je suis au quotidien, fauchée comme les blés (c’est beau non ?), j’oublie toujours que je vais laisser aux filles un héritage.

Les héritages se passent plus ou moins bien. Dans la famille du côté le plus fantaisiste (donc de Mrs Bibelot), nous avons deux soeurs qui se sont fâchées à mort pour une armoire (l’ormouaire) en fait…

Continuer la lecture de « Mon héritage… »

Les abominafreuses consternavrantes découvertes d’enfants…

On n’en finit pas de découvrir, de comprendre enfin, de souffrir, et d’être traumatisés quand on est enfant.

En ce qui me concerne, ma première rhorreur fut Jeanne d’Arc, brûlée vive sur la place du marché à Rouen. Par Cochon en plus, pas idée de s’appeler comme ça !

Innocente et tout, et tout était fait pour qu’on le reste, je pensais que ce « traitement spécial » lui avait été réservé. Par des gens qui faisaient bouillir le gigot en plus. L’horrorrification la plus suprême.

Il m’a fallu du temps avant de comprendre et d’apprendre que les bûchers c’était quasi la fête du dimanche jusqu’à ce que Colbert les interdise, sans abolir la loi, toujours en vigueur en théorie, en France, fille aînée de l’église. J’ai découvert, horrifiée, que l’on avait brûlés vifs, des millions d’hommes, de femmes et même des enfants, au nom de la foi et du Christ.

Et qu’en plus ce n’était pas les anglais qui avaient brûlé Jeanne d’Arc. Les armagnacs et les bourguignons, ça vous dit autre chose qu’un truc à boire contre le rhume et un truc à manger le dimanche ?

J’ai découvert qu’au plus fort de la chasse aux sorcières, en Allemagne (ils s’exerçaient pour le 20ème siècle) il y a des villes dans lesquelles devant l’affluence de sorcières (en majorité), de sorciers, et d’enfants louches, on décida de construire des crématoires pour tous les avoir d’un coup, le même jour, privant la foule d’un pestacle agréable… Mais déjà il fallait économiser le bois. Comme quoi la chasse au gaspi ne date pas de la crise de 1974…

Découvrir que la sainteté de Jeanne n’était pas due qu’au fait qu’elle ait terminé sur le bucher m’a grandement traumatisée. Que l’on ait pu brûler des enfants AUSSI (avoir les yeux vairons ou être trop en avance, cela suffisait pour être déclaré comme possédé du démon) m’a horrirrifiée pour jusqu’à la fin de mes jours, et dégoutée de la religion.

Dans la même suite, en histoire au collège, j’ai découvert les camps de la mort, ses squelettes vivants, ses « musulmans », et là encore ses crématoires. C’est quoi cette obsession de l’homme du « brulé vif ». C’est un fantasme ? Je ne veux pas bloquer ceux qui veulent se purifier, mais surtout, qu’ils n’en fassent pas profiter les autres. TOUS les autres…

Et puis il faut bien comprendre un jour ce qu’était vraiment un chevalier, un roi plein d’honneur (et de vérole), un siècle ravagé par la peste, un siècle de lumière terrassé par les morts à la guerre, un empereur obsédé par la conquête et le sacrifice de sa population mâle.

J’ai donné des cours d’histoire à mes neveux et nièces encore en âge d’innocence il y a maintenant un morceau de temps . Ils ne me remercieront pas un jour : dès les pharaons, c’est l’horreur, on arrive à la fondation de Rome : Romulus a tué Remus, et après :

QUE DE LA JOIE ET DU BONHEUR !

La vie n’est qu’un long calvaire…