Adagio, moderato, andante…

pianoVous allez rire ! (merci de vous esclaffer Allegro vivace !)

J’ai retrouvé mes partitions !

Elles étaient sous mon lit ! (ceux qui s’en foutaient royalement sont priés de la boucler)

C’est la place des partitions quand on ne joue pas de piano depuis… 1995 ! DEJA ! C’est en 1995 que j’ai emménagé dans mon appartement et que mes voisins m’ont gentiment fait remarquer que sonate au clair de lune ou pas, Chopin ou pas, le piano ce n’était pas le truc de la résidence. J’ai donc refermé à regret l’abattant du clavier, cessé de m’exercer (ça, je le conçois, pour les voisins, les exercices ce n’est pas l’idéal, mais il faut du temps pour maîtriser une mélodie, à coup de fausses notes à faire fuir le chat).

Le truc con au possible c’est que mon piano est désaccordé largo vivace, que mes doigts ont oublié les airs que je savais jouer les doigts dans le nez (essayez de jouer du Chopin les doigts dans le nez, et revenez me dire ce que vous en pensez).

Ou voulais-je en venir ? Ah oui, j’ai retrouvé mes partitions, j’aime les lire en entendant la musique se faire dans ma tête. Je ne sais plus jouer (ça reviendrait je présume), mon piano est désaccordé, mes doigts ont oublié « la mort d’Aase » et « les tableaux d’une exposition »…

Tout ça pour vous dire que c’est la période estivale qui commence. Quel rapport avec le piano ? allez vous me demander avec finesse : aucun. Voilà, c’est clair.

Les vacances, quand on tient un blog, que l’on s’y tient, que l’on aime ça, même depuis 3 ans, c’est l’enfer certains jours. Pas de commentaires, ou si peu… L’impression que personne n’est venu, d’avoir créé pour rien…

Plus le courage depuis le scratch de mon disque dur d’aller voir mes stats (pas su réinstaller mon Firefox avec le brio de Pulchérie) pour me dire que bon, j’ai eu 2 commentaires mais 350 lecteurs.

Donc les congés, c’est Waterloo morne plaine. Mais je doute fort que mon blog ne donne son nom à une gare (car figurez vous, que les anglais ont eu la stupide idée de donner le nom de Waterloo à une de leur gare de Londres, rien ne peut plus nous étonner des êtres d’outre Manche…).

Donc la période des congés, c’est décourageant pour ceux qui ne partent pas en vacances (dont moi), et la question est posée : to be or not to be.

Je ne vais pas fermer mon blog parce que ce sont les congés ? Hein ? Vous en pensez quoi ?

Bien sûr je ne vais pas m’épuiser à écrire un article un jour sur deux (les filles, interdiction de me dire que ça ne m’épuise pas). Je vais donc faire quelques rééditions pour ceux qui débarqueront chez moi sans trop savoir comment et sans avoir le courage nécessaire pour tout lire (on peut les comprendre, je parlotte, je parlotte…).

Bien sûr, je vais tout de même vous tenir au courant des évènements marquants :

  • J’ai tondu la pelouse
  • J’ai pris un coup de soleil malgré toutes mes précautions. F…
  • Je suis allée me baigner et j’ai croisé une méduse
  • J’ai gagné au Loto
  • Comment qu’ils fabriquent les merguez ces rats, mangez bio…
  • J’ai testé pour vous : l’émission la plus conne, ou le téléfilm le plus chavirant… (et l’été, y’a de quoi faire, bien fait pour ceux qui ne partent pas !)

Mais bon, je pense que pour ne pas perdre un moral qui reste chancelant vu ma conjoncture, je ne vais pas donner le meilleur de moi-même en juillet et août.

Pas de ma faute à moi, si la blogosphère s’absente aussi longtemps que les présentateurs TV…

De toutes manières, la vie n’est qu’un long calvaire !

Investissement à long terme… Ou les méfaits de la bronzette…

femme-et-ombrelleSi vous vous êtes égarés ici pour savoir comment gagner plein de sous : perdu !

Je ne vais pas vous parler argent, mais dangers face au soleil. A la veille d’un WE ensoleillé, et juste avant les vacances, cela me semblait utile

Lorsque j’étais enfant, on ne parlait pas des méfaits du soleil, on ne les connaissait pas. J’ai donc dégusté pas mal avec ma peau de rousse, et j’ai le souvenir de coups de soleils cuisants qui m’obligent maintenant à me faire examiner 2 fois par an.

Et puis curieusement, à l’époque où meilleure amie et moi testions tous les trucs possibles et imaginables pour être belles, maman, exaspérée de nous voir avec masques au concombres, citron, etc, comme elle, quand elle était jeune, décida d’acheter un livre qui venait de sortir « la beauté et la médecine » du Dr Aron Brunetière, dermatologue de son état. « Pour nous faire comprendre »… Perdu pour elle, il n’a jamais rien trouvé à redire contre le concombre et le henné neutre…

Par contre, outre son réquisitoire contre les traitements de l’époque en vogue contre l’acné et autres choses, il consacrait une partie de son livre à révéler les dégâts que causait le soleil à la peau et particulièrement le vieillissement précoce.

Ayant exercé en Algérie à une certaine période (si ma mémoire est bonne), il avait été frappé, simple médecin, par l’état de la peau des femmes voilées, comparativement à celui des femmes du même âge dans les pays où le bronzage était de rigueur (et non, je ne milite pas pour le port du voile).

Il avait donc longuement travaillé là-dessus et proclamait haut et fort que le soleil est le pire ennemi de la peau, en précisant avec humour que l’on pouvait se faire rôtir les fesses le temps d’un été tant que nous le voulions, ces dernières ne voyant pas le soleil toute l’année.

Car notre visage, nos mains (et souvent le décolleté que l’on protège souvent très mal), sont exposés au soleil toute l’année, et même le pâle soleil d’hiver compte…

J’ai donc pris la décision de considérer effectivement le soleil comme un ennemi. Les protections solaires n’étaient pas ce qu’elles étaient aujourd’hui, et j’ai pris encore quelques coups sur le visage qui me terrorisaient. Comme l’auteur du livre, je remarquais que les adeptes du bronzages se repèrent à leur peau, et j’avais l’impression de creuser mes rides au moindre écart involontaire. J’ai déjà évoqué ICI mon obsession de la protection absolue contre le soleil.

Et le temps passe. Aujourd’hui A MON AGE,  j’ai régulièrement, et depuis pas mal d’années d’agréables réflexions qui me font penser qu’en me protégeant du soleil comme une folle, j’ai investi à long terme :

  • A quel âge as-tu eu tes filles pour qu’elles aient déjà 15 et 18 ans ? (un collègue il y a 9 ans)
  • Comment ça bac en 1976, mais vous avez quel âge ? (un futur employeur)
  • Inutile de me préciser que vous vous êtes toujours protégée du soleil, ça se voit au premier coup d’oeil (3 dermatologues, dont la dernière, la sadique à la prise de sang)
  • Ah, ton aînée a 27 ans (un de mes derniers collègues dont la calculatrice interne se mettait en route sans trop comprendre)
  • Putain, tu as le même âge que Fernande ? j’aurais jamais cru (et Fernande elle, avait effectivement abusé du soleil, cela crevait les yeux) (un autre de mes derniers collègues qui s’étonnait aussi que je puisse avoir une fille de 27 ans)

Je me protège toujours, encore et encore, la seule chose que j’expose au soleil ce sont mes cheveux, pour le blond, cela ne fait pas de mal…

Faites en autant. Je ne me suis protégée qu’à partir de 18 ans et j’ai déjà dû me faire retirer un truc qui virait mal. Maman qui a vécu l’époque « pour bronzer il faut brûler »  subit 1 fois par an une intervention pour un truc qui vire également mal, alors que depuis l’achat du livre (1976) elle fait très attention.

Bien sûr certaines brunes bronzant très facilement et ayant une peau se défendant bien, peuvent se passer des précautions extrêmes qui sont les miennes. Mais pour la majorité, le bronzage est juste le signe que la peau s’est défendue contre une agression, alors qu’on le confond avec « bonne mine ».

Ah vous avez 20 ans ? 30 ans ?

40 ans,  50 ans, ou 60 ans c’est loin effectivement. Mais je vous le souhaite : ils viendront. Et ce jour là il serait dommage d’avoir des regrets pour avoir abusé du soleil…

Généralement, quand les premiers signes d’abus apparaissent sur le visage, il est trop tard, on ne peut pas revenir en arrière, juste éviter d’en prendre encore plus…

Sachez également que le soleil est dangereux également pour vos yeux (même si vous n’êtes pas éblouis) donc : lunettes de soleil toujours à portée de la main.

Vraie protection = écran total (avec lequel on peut tout de même prendre un léger hâle quand c’est tout ce que l’on peut récolter de toutes manières), parasol, chapeau, T-Shirt ou chemise ample en dehors de la baignade (la réverbération est sournoise)

Et si « je m’insurge » c’est contre cette mode du bronzage à tous prix. Qui aura le courage de faire le contraire de Coco Chanel et de relancer la mode du blanc et laiteux ??? Qui redonnera du charme aux ombrelles, aux thés pris à l’ombre d’un grand arbre frémissant ?

Et si vous voulez voir ce que peut donner l’abus de soleil (et elle persiste et signe), cliquez LA !

(Cette image circule sur le Net depuis 4 ans minimum déjà, je l’avais reçue chez Truchon sous l’annonce « cuir à vendre »).

Les "bugs" du net… LA PIRE GAFFE DE MA VIE !

57520741A l’heure où j’écris ce post, je suis encore vénère comme ils disent.

Il faut peu de chose pour gaffer par mail ou autre. Exemple : distraction due au chat qui me saute sans prévenir sur les genoux, et je suis très capable ici, de cliquer sur « publier » au lieu de « save Draft », même si les touches ne sont pas voisines (heureusement !). La main peut déraper, le mulot merder et hop, il faudra plusieurs heures parfois pour voir que sur le blog, se promène un post qui n’a rien à y faire et qui n’est même pas terminé. Cela m’est arrivé UNE fois. Depuis, quand je rédige un brouillon, je vais vérifier mon blog après… Mais tout cela n’est pas grave…

J’ai plusieurs boîtes mail (enfin 4), et depuis quelques semaines, toute communication avec meilleure amie m’est interdite sur sa messagerie perso car (c’est en anglais dans le texte), mon adresse IP aurait fait l’objet de plaintes, et mes messages chez elle sont systématiquement bloqués. J’ajoute qu’il s’agit là d’une boîte qui ne me sert que pour le problème « emploi », et pour correspondre avec elle. Comme elle n’y connait rien, le problème n’est pas près d’être résolu car elle ne sait pas aller vérifier sa liste de spams ou indésirables… Avec le pôle emploi pour l’instant pas de plainte : pourvou qué ça doure ! Mais cela n’est pas grave !

Vous me direz qu’un bon vieux courrier papier est plus sûr, mais c’est faux en ce qui me concerne, quand on connait mon facteur et son incapacité chronique à me délivrer mon courrier (et puis ce n’est pas bien grave).

Le pire vient de m’arriver. Dans le cadre de Houlala, j’avais des demandes particulières à faire aux chefs de rubrique. Je venais de plus de recevoir un mail incendiaire d’une jeune virago femme qui avait dans un premier temps accepté de devenir rédactrice, puis m’a précisé avec haine que finalement non, elle n’écrirait pas pour ce torchon, et j’en passe et des meilleures (merci d’ailleurs à l’auteur de ce mail qui est désormais en indésirable pour tout échange privé, moi aussi je peux faire jouer mon droit à la censure). Je souhaitais donc faire passer ce message très critique, aux autres, pour commentaires éventuels ou éventuels « laisser courir ».

J’avais donc fait un brouillon totalement à revoir (puisqu’il me fallait bien faire la distinction entre mes demande et le mail de l’autre folle (prévu en souligné/italique, etc), après en avoir discuté avec Pulchérie pour savoir à qui l’envoyer, toujours etc… Ce n’était pas pressé pour moi, à traiter dans la semaine, et avec humour de préférence.

Tout ceci sous fond de Diabolos essayant d’attraper un papillon de nuit, et n’hésitant pas à me sauter dessus pour mieux atteindre la bête (je suis pour lui un tremplin idéal).

Vous n’imaginez pas ma tête quand le lendemain, ouvrant ma boîte gmail (celle qui me sert pour tout ce qui est blog/internet) j’ai découvert une première réponse à mon brouillon. Réponse peu aimable, mais là c’était normal.

Je me suis tétanisée et mon coeur a migré dans mes chaussons. Rien à faire, pas de brouillon. J’avais dû cliquer sur « envoyer » qui est juste à côté de « enregistrer » sur gmail. Je m’en va voir dans les éléments envoyés : rien pour les 5 derniers jours, quelle horreur, il y a eu un bug, parce que justement avant la fête des mères j’avais envoyé plein de mails ! Je n’avais pas eu de problème avec ce serveur jusque là, et je suis certaine de ne pas avoir supprimé d’éléments envoyés : c’est le seul endroit où je ne fais jamais le ménage (d’ailleurs, il va falloir que je m’y mette).

J’avais déjà fait « enregistrer » au lieu de « envoyer » ou « supprimer » au lieu de « enregistrer », mais ce n’était rien du tout !!!

Il y a des moments où l’on voudrait rentrer sous terre, creuser jusqu’au centre, s’ouvrir les veines après s’être répandu des cendres sur toute la tête (je n’ai pas de cheminée, je vais désormais ramener des cendres de chez mes parents au caz’où). J’étais consternée, anéantie, malade, pas de risque que je ne fasse une overdose alimentaire dans les jours à venir : le stress me coupe l’appétit. J’avais l’air de quoi avec ce mail agressif, mal tourné, non terminé ? D’une conne. Parfaitement. Le lundi 8 juin 2009 j’ai été la conne la plus lamentable de la terre. Inutile de protester : j’ai la médaille de platine ! Incrustée de diamants cela va sans dire (j’attends tout de même de la recevoir…)

J’ai donc expliqué le problème à la première réponse, et à la seconde, redoutant toute la journée de trouver d’autres réponses me fustigeant (avec raison je le répète, mon brouillon n’étant pas destiné à être envoyé sans être totalement refait !). En passant une partie de mon après midi à pleurer de rage contre moi, de honte, de quasi désespoir (rapport du médecin légiste : « s’est ouvert les veines suite à un mail envoyé par erreur »)

Cela s’est bien terminé le soir, par un mail rassurant devant mon angoisse évidente, de la première réponse qui me voyait bien effectivement m’ouvrant les veines pour une connerie et a prétendu même que « cela avait eu du bon » (il y a des saintes femmes, je ne vous dis que cela)

Maintenant je voudrais des sécurités, encore des sécurités, toujours des sécurités :

  • Souhaitez-vous vraiment envoyer ce mail ?
  • Etes vous vraiment sure ?
  • Certaine ?
  • Voulez-vous réellement supprimer ce brouillon ?
  • Certaine ?
  • Vous n’aurez pas de regret ?
  • N’avez-vous pas opté pour « supprimer » par erreur ?
  • Je répète, n’avez-vous pas opté pour « supprimer » par erreur ?
  • Je re-répète…

Je sais ce serait énervant. Mais au moins, un seul clic ne suffirait pas pour qu’on se prenne une grosse claque !

Rien à faire, j’ai touché le fond, il ne me reste plus qu’à creuser (cherche pelleteuse, prix à débattre)… Car j’ai battu mon ex collègue Marie qui ne se relisait jamais malgré ses problèmes d’orthographe évidents, et avait envoyé la conscience claire « voyez après un nouvel orgasme » en lieu et place de « voyez auprès d’un nouvel organisme » et qui en a pleuré pendant 2 jours, la réponse du client ayant été fort déplaisante… Après elle se relisait, mais cela n’arrange pas présentement mes échalotes…

Rigolez, rigolez, vous m’en avez confessé de bonnes tout de même…

(Publié avec la gentille autorisation de la rédaction en chef, manquait plus que je fasse une nouvelle gaffe)

Et je ne vous évoque que peu le coup de torchon que je me suis prise de Pulchérie, se vengeant enfin de « qu’est-ce que c’est que ces notes ? », qui avait été mise en copie rapport à ce qu’il fallait qu’on en cause…

Bref… Rien qu’à relire l’évocation de ma gaffe la plus absolue (pour l’instant, restons optimiste…), je suis encore morte de honte…

Mon voisin a changé d'interphone…

femme-se-bouchant-les-oreilles-copierMaintenant que madame Vampire se tient tranquille, c’est le vieux con d’en dessous qui s’y met maintenant.

Car outre qu’il ne sent pas le gaz (enfin, le gaz de ville), et s’endort en laissant brûler ses coquilles saint Jacques, le voilà sourd à son tour, enfin de plus en plus sourd.

Déjà quand il regarde la TV le soir c’est un cauchemar depuis quelques mois.

Et là, comble de l’horreur : il n’entend plus la sonnerie de l’interphone (le même que celui des autres). Moralité l’assistante ménagère s’est affolée plusieurs fois devant son absence de réponse, et les pompiers ont bloqué un certain créneau horaire pour venir constater chaque jour que le vieux con est toujours vivant (pour ceux qui n’ont pas suivi, je n’ai rien contre les vieilles personnes, mais celui-ci, après avoir été un jeune con, est désormais un vieux con, et c’est mon avis, partagé par tout le monde).

Cela ne pouvait plus durer, son fils a pris les choses en main. Glorieusement, comme il se doit, il y a des gens qui devraient être interdits de prendre des initiatives qui sont toujours mauvaises,  sous peine de perdre leurs droits civiques.

Faut que son père entende, NDD !

Donc un bel après midi (pluvieux) j’entends tout à coup, et je sursaute, un genre de sonnerie de hall d’accueil. Mais si, vous savez bien, comme à l’aéroport : TOULOULOU ! TOULOULOU ! (les passagers en partance pour Varsovie, St Pétersbourg et Moscou, sont informés que leur avion aura un retard illimité et sont priés de rejoindre leur  salle d’attente).

Toujours pétrifiée d’horreur, j’entends une voix caverneuse HURLER (à mon sens) « vous m’entendez là, Mr VIEUCON ? ». « A peine » répond l’autre en hurlant (parce qu’il ne s’entend pas non plus). Ce n’est pas grave ils peuvent monter le son… D’ailleurs, ils l’ont fait, c’était possible, on n’arrête pas le progrès. Et ceci nonobstant mon arrivée outrée et celle du voisin d’en face qui fait sa sieste l’après midi. L’intervenant obéissait au syndic et point barre.

Désormais donc, à chaque visite des aides ménagères (matin et après-midi) + passage de l’infirmière du soir, nous devions avoir droit au TOULOULOU ! TOULOULOU ! puis au « c’est Marie Thérèzeu » bien fort, tellement que ceux du 4ème ont mis du temps (24 H) avant de comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un feuilleton regardé par Madame Vampire (ses enfants à elle, lui ont acheté un sonotone, tout le monde est ravi on ne profite plus de ses programmes TV).

Le fils nous a précisé que c’était une idée du syndic (on le remercie au passage),  parce qu’un sonotone n’est-ce pas, cela coûte cher et qu’il n’y avait pas pensé qu’ils sont tous fauchés dans la famille (même pas vrai d’abord, on le sait ! le vieux con a un jour parlé de tous ses placements à son voisin et en plus il est propriétaire de son appartement, à 90 ans on peut hypothéquer pour acheter un appareil valable).

L’intervention des voisins a été musclée et fort efficace puisque nous n’avons subi le TOULOULOU TOULOULOU que 2 jours. Le voisin d’en face avait menacé de toute manière, de détruire l’appareil en cause à coup de marteau piqueur et vu sa tête, il a été pris très au sérieux.

N’empêche, qu’est-ce qu’on peut rigoler dans mon escalier !

Et le fils… Heu, tout le monde le guette, mais personne n’arrive à le voir le WE, il doit venir nuitament en rasant les murs, ce qui prouve qu’il lui reste un neurone de disponible…

A découvrir ou à relire : "les allumettes suédoises" de Robert Sabatier

les-allumettes-suedoisesJ’étais en vacances chez le prisonnier et Mrs Tricot, et c’était un jour de « je m’ennuiiiiie », le krikitu de l’enfant très chiant qui effectivement s’ennuie et ne se prive pas pour le faire savoir.

L’état d’esprit (l’ennui) me poursuivait depuis mon petit lever à 10 H 30, et rien n’y faisait. J’écoutais le coucou suisse égrener les secondes, en m’ennuyant mortellement.

  • Un puzzle Coraline ? « non, je m’ennuiiiiieeee »
  • Tu veux faire de la peinture ?  » non, je m’ennuieee »
  • Un petit tricot alors ? on fait des crêpes ? Une promenade ? un jeu de cartes ? « Je ne veux rien faire, je m’ennuiiiiieeee ».

Le prisonnier malheureusement en congés, lassé par cette litanie, partit dans sa chambre et en revint avec un livre.

« Essaye de lire ce livre (j’étais déjà bouquinovore). Ce petit garçon dont on parle, c’est un peu moi, quand je traînais dans les rues de Paris gamin. Si tu ne comprends pas une allusion à une réclame (oui, on ne disait pas « pubs ») ou à quoi que ce soit, tu me demande, je t’expliquerai »…

Le prisonnier était resté un grand amoureux de Paris. Le mois de juillet était consacré à la mer, le mois d’août à la campagne où il rejoignait femme et enfants pour le WE. En semaine en août, sortant de sa boîte située juste en face de St Lazare, il « traînaît » dans Paris, retrouvant les odeurs de son enfance et une certaine nostalgie… Et en débutant le livre, j’ai cessé de m’ennuyer « Coraline vient dîner – je termine mon chapitre » (autre krikitu, mais de l’enfant absorbé par sa lecture)… Et j’en ai posé des questions à mon grand-père, et qu’il avait plaisir à y répondre !

Virginie Chateauneuf, belle mercière poitrinaire de la rue Labat, meurt brutalement, laissant Olivier, gamin de bientôt 10 ans, orphelin, le père étant mort depuis longtemps. Personne ne sait qui va prendre l’enfant, et en attendant un conseil de famille qui terrorise l’orphelin qui ne comprend pas ce que c’est, un grand cousin, Jean, et sa jeune femme Elodie, le prennent chez eux. Eux aussi habitent la Rue Labat et Olivier n’est pas dépaysé.

C’est un « gosse des rues » que l’on retire de l’école à cause de son deuil, qui « traîne » en nous entraînant avec lui, de loges de concierges en bagarres, qui se fait des amis adultes qui marquent : Bougras le débrouillard qui l’embauche pour des petits boulots, l’Araignée, homme infirme qui lui donnera le goût de la lecture et dont il va comprendre l’absolue misère.

Sous la plume chantante de Robert Sabatier, c’est son enfance qui remonte, avec des noms encore connus et l’adage qui allait avec (le sel Cérébos, les pâtes Lustucru), les tartines de phoscao ou de saindoux saupoudré de sel, la piscine avec le cousin Jean, le cinéma d’avant guerre où l’on pouvait voir, un documentaire, les actualités, les réclames, le film parfois à épisodes. C’est cet avant guerre qui sent la rue populeuse et sympathique de la pré-horreur, au printemps et au début de l’été. C’est la TSF que tout le monde vient écouter en venant s’installer devant chez la concierge, cette rue bourdonnante de vie le soir après le travail. C’est la semaine « anglaise » qui débute le vendredi soir, les maximes du titi parisien, les adages maintenant oubliés, le Montmartre ancien, les promenades d’Olivier sur les « fortifs » que le prisonnier avait bien connus.

Ce sont aussi les angoisses des mises à pied, les files de chômeurs s’allongeant sur certains trottoirs, dans l’attente d’un petit boulot pouvant payer la journée ou 2 ou 3 à venir. Une crise d’avant la grande crise que vit Olivier sans bien la comprendre. On croise le beau Mac que la rue traite de « bardeau » et qui donne à Olivier des cours de boxe, la belle Mado, trop belle pour être honnête alors qu’elle l’est. C’est l’époque des hommes avec casquettes ou chapeaux, des femmes en cheveux pour lesquelles c’est mal vu, du bas à donner à remailler, des lessives que l’on étale dehors, tout un monde encore vivant. Ce sont des sportifs dont le nom ne nous dit rien, des politiques dont peu nous « parlent ».

Olivier hante les rues de son quartier, avec une plaie au coeur, une culpabilité d’avoir perdu sa mère depuis qu’une bande de voyous lui a crié « ta mère est clamsée, bien fait pour toi ! ». Pour lui la mort de sa mère, devient sa faute. C’est l’enfance cruelle dans la rue, avec malgré tout les rencontres qui font du bien, et l’incertitude de l’avenir. Où ira-t-il celui qui erre ? restera-t-il chez les cousins, partira-t-il chez ses grands parents paternels qu’il ne connaît pas ? Où chez la soeur de son père, celle qui est riche et qui a réussi ?

A la fin du roman, comme il y a des suites, je ne trahis pas un secret, Olivier quitte sa chère rue, les larmes aux yeux, pour partir chez sa tante et son oncle (qui a accepté de devenir son tuteur, car le statut de la femme à l’époque ne permet pas à la vraie tante d’être tutrice).

Reste à se précipiter sur :

  • 3 sucettes à la menthe : où comment Olivier se retrouve propulsé dans un milieu « huppé » avec une tante persuadée que l’influence de la Rue Labat est définitive et doute que l’enfant puisse un jour s’en sortir. Elle ne montre d’ailleurs pas au départ de compassion particulière pour lui. Elle est donc sévère, et tient à lui inculquer que rien n’est dû. Orphelin il est et restera, et c’est la malédiction de l’époque qui pèse curieusement sur celui qui découvre un autre monde que la rue Labat, c’est encore l’époque où l’assistance publique ou être orphelin marque d’un sceau indélébile.
    Olivier a deux cousins : Marceau, le poitrinaire qui lui erre de sana en sana, qui joue les caïds ce qui lui fait une drôle d’impression, et le petit Jamy avec qui il s’entend bien. Il y a les 2 bonnes qui ont bien compris qu’il n’était hébergé que par pitié, ce qui se révèlera faux, et le moment où Olivier tombe amoureux des livres et de leurs secrets. Et il y a l’oncle, maladroit, qui ne sait comment apprivoiser l’enfant… Et puis un drame à la fin qui fait repartir Olivier dans sa rue, à la recherche du temps perdu, la peur au ventre, et qui découvrira quand on le retrouve, qu’il compte malgré tout, qu’il compte tout simplement. On vit l’époque ou riche ou pas, on ne perd et ne gaspille rien, où les menus ont un parfum de presque perdu, ou la TSF envahit les ménages…
  • Les noisettes sauvages : Olivier part en vacances d’été à Saugues, aux limites du Gévaudan, chez ses grands parents paternels, les parents de la tante si sévère. C’est un peu la campagne de mon enfance, c’est un de mes tomes préférés.
    Des gens vivant durement, avec une réelle acceptation de leur sort, un fatalisme ancestral, une grande chaleur humaine qui règne entre tous ceux qui partagent l’âpre vie de la terre ou du travail manuel vont changer cet Olivier qui dans cette maison et pour tout le village n’est pas un étranger mais le fils de Pierre. Les portes du Gévaudan s’ouvrent à nous avec sa campagne non polluée, ses lavoirs, ses traditions, ses croyances parfois désuètes mais non dépourvues de bon sens, ses légendes terrifiantes. La cuisine est simple mais délicieuse, le tonton Victor est la force du village, la mémé peu engageante car peu expansive, le pépé raconte la famille à son petit fils, et l’enfant se déchire entre son Paris adoré, et cette campagne où il a sa place dont il vit la vie en plein, le jour où il aide la vache qu’il garde à mettre au monde son veau devant rester le plus beau jour de sa vie.
    Ce sont les pêches miraculeuses auxquelles on convie les voisins les plus proches pour baffrer en société, le cochon sacrifié, l’attente du facteur, les galopades des gamins dans le village, les plaisirs simples de la fraise mure cueillie au bon moment, les casses croûtes pantagruélique des forgerons et travailleurs de force.

Et puis si le coeur vous en dit, il y a « les fillettes chantantes », et les suites, aux frontières de la dernière guerre mondiale ou pendant cette dernière, quand l’enfant devenu homme, vivra à Saugues et ailleurs, la résistance,  l’amour de la patrie et les déchirures.

Ames (trop) sensibles s’abstenir : parfois une larme coule, mais pas de celles qui font mal…

Merci Monsieur Sabatier pour votre vie si bien racontée et avec autant d’humanité !

La valise infernale de la sorcière…

femme-heureuse-copier1

Sur-prise ! Je pars 3 jours au bord de la mer avec une copine. Vous dire que je suis contente est un faible mot : je n’ai pas pris de vacances depuis 2006 (1 semaine en Egypte avec tatie chérie) et je n’ai pas vu cette mer que j’aime tant depuis 2004.

Reste à régler le problème de la valise.

ENORME PROBLEME comme toute femme le sait… (d’où d’ailleurs la taille de certaines valises proposées en rayon, à roulettes comme il se doit, sauf qu’on croise toujours un escalier à un moment ou à un autre…)

Problème proportionnel à la durée du séjour, le lieu du séjour (donc le climat), les conditions du voyage (voiture ou avion ?).

Je pars 3 jours. Enfin… Je pars samedi matin pour rentrer lundi soir pas trop tard. Espionne inconditionnelle de météo France depuis quelques jours, mais optimiste tout de même il m’a fallu donc tout prévoir.

Donc il y a la tenue du départ.

  • Point trop légère car les températures ne sont pas optimistes.
  • Confortable pour les 3 heures de voiture prévues (ne pas oublier la bouteille d’eau).
  • Tenue qui doit être korrekte parce qu’en arrivant, comme nous allons mourir de faim, nous allons déjeuner au restaurant (je me prive de pas mal de choses depuis 2 mois en prévision de cette petite escapade à grande valise…)
  • Mettant en valeur ma beauté naturelle… Heu…, enfin bref, korrekte…
  • Chaussures confortables mais korrektes.

L’après midi peut-être : plage : donc :

  • Serviette de bain,
  • Maillot de bain. Merde j’ai pris 4 kg que je ne vais pas perdre ce WE c’est certain, mais dès mardi couic, régime… Enfin je rentre dans le maillot j’ai vérifié (dans l’eau ce n’est pas certain…)
  • Crème solaire : oui même en Normandie, n’importe où d’ailleurs, dès qu’il y a un peu de soleil je dois me protéger sous peine de virer à l’aubergine mure en moins d’1/2 H
  • Et donc : chapeau
  • Démêlant pour cheveux, au cas où je ferai la planche pendant la marée montante (c’est fini de ricaner ?)

Pour le soir, restons prévoyante, au cas où soudain des inconnus nous offriraient des fleurs inviteraient dans un restaurant haut de gamme :

  • Tenue sobre et passe partout
  • Sandales à talons
  • Un joli cardigan contre la brise marine du soir

Pour le dimanche : excusions :

  • Pantalon pour s’il fait frais
  • Pantacourt pour s’il fait chaud (je ne retrouve pas mes shorts)
  • Pull
  • Ou/et TShirt
  • Ou/et chemisier

Pour le soir, on fera comme pour le samedi, hein ? Non, on ne sait jamais, si je me suis splatché de la sauce tomate sur la jolie tenue, il  en faut une de rechange…

Et pour le retour ? Porter la tenue de l’aller, ce serait trop facile pour le même motif, et hop, 2 4 trucs en plus !

Je vous épargne la trousse de toilette : j’ai au fil des années développé un vice compulsif pour les échantillons et je traumatise les para-pharmacies et les parfumeuses pour avoir l’échantillon du produit que j’achète et pas un autre : « non madame je ne veux pas  en tester un autre, je veux avoir le même pour mes nombreux voyages« .

Il y a aussi l’autre petite trousse qui me transforme en pharmacie ambulante pendant ce genre de WE : je sais, en France on trouve des pharmacies partout, mais si j’ai un truc quelconque à traiter d’urgence, ce sera le soir après fermeture, alors j’emporte ce qu’il me faut, c’est comme ça et pas autrement.

Mon châle + 1 coupe vent, la prudence est mère de toute sureté…

Ma copine s’en fout je suis sûre : elle a un break…

Par contre je ne sais pas si mes vertèbres me diront merci…

Donc à mardi, si en rentrant je me refuse à me connecter sur mon blog le lundi soir. Les paris sont ouverts…

La pire gaffe de ma vie…

La_pire_gaffe_de_ma_vie_53272141Regardez bien ce titre d’une réédition d’un post de novembre 2006, car très bientôt, quand je serai remise de ma honte, je vous raconterai la désormais pire gaffe de ma vie (rien que d’y penser j’ai des frissons, l’estomac noué, les larmes aux yeux (oui docteur))…

Il n’y a pas que les filles qui en ont fait de belles. Petite j’étais plutôt sage paraît-il et mes parents n’ont aucun vrai gag à me raconter (zut alors). Pourtant je les questionne dur pour mon blog et j’ai les moyens de les faire parler. Mais non, j’étais sage…

Je me suis rattrapée adulte, et là je m’en vais vous raconter la pire gaffe de ma vie avant le 8 juin 2008, j’en rougis encore (enfin moins depuis très peu, voire quasiment plus !).

Je plante le décor, une fois de plus, j’ai loupé ma vocation… Continuer la lecture de « La pire gaffe de ma vie… »

Oradour sur Glane

La veille, il y a eu les pendus de Tulle, aujourd’hui c’est le 10 juin 1944

C’est la soeur de tante Alphonsine (elles étaient trois soeurs), Caroline. Comment qu’elle s’emmerde dans le Limousin, alors que les nouvelles sont formelles, via la radio interdite : les alliés ont débarqué il y a 4 jours en Normandie. Ici on ne sait quasi RIEN. Elle s’emmerde… Et sa soeur a viré bobonne popotte, ses deux garçons sont infernaux, elle ne supporte pas…Et elle n’ose rien dire, elle est venue passer quelques jours de vacances pour que la petite qui vient d’avoir la scarlatine (avant les antibiotiques c’était grave) se remette… Des vacances de ce style.. Si elle avait sû elle serait restée chez elle, en Normandie, peinarde… D’ailleurs elle se demande jour après jour pourquoi le Limousin lui a été conseillé par son médecin, la Normandie c’est un climat sain aussi quoiqu’humide (en fait on saura après que son médecin était dans la résistance et qu’il savait qu’il se préparait quelque chose, précisément en Normandie, pas bon du tout pour une convalescente, il a envoyé tout ce qu’il pouvait convalescer ailleurs)

Des vacances comme ça, elle n’en souhaite à personne, elle est sur le point d’inventer le Club Med. Elle est là avec sa fille (Paulette) et maudit Mrs Bibelot d’avoir choppé la coqueluche, ce qui fait que du coup elle n’est pas venue les rejoindre comme prévu (parce que juste avant la coqueluche Mrs Bibelot avait fait une angine (emmerdeuse moyenne également, je précise, je ne me demande plus de qui Pulchérie tient) (et qu’avant les antibiotiques c’était grave aussi), et tousse à qui mieux mieux dans le Béri dont le climat semble parfait à Mrs Morgan qui n’a pas du tout envie d’envoyer sa fille dans le Limousin et surtout de l’y accompagner…

Paulette est infernale, du coup, Caroline l’a emmenée promener au son de « pourquoi il n’y a pas ma cousiiiiiine ? ». Que ce soit une petite cousine ou autre n’a aucune importance. Mrs Bibelot manque à la petite fille qui geint… (dans ma famille le décalage de génération reste d’actualité, et le restera forcément je pense, à moins que quelqu’un ne fasse un gosse à 12 ans ou 50 ans, et encore…).

Elle rentre tranquille vers le village après la promenade obligatoire destinée à calmer Paulette, en redoutant la soirée à venir. Le beau frère et sa plantation de porcs, les garçons qui veulent voir la culotte de Paulette… Sa soeur Martine devenue bobonne tranquille et jardinière en plus, en train de suivre la progression de ses « manges tout » (berk) et autres haricots, sans parler des plants de tomates et autres, c’est l’horreur pour elle qui ne fait que dans la vache laitière, alors que ça s’anime en Normandie (Oh combien ! mais elle ne sait pas à quel point). Elle aimerait bien qu’Alphonsine soit venue les rejoindre, mais Alphonsine déteste son beau frère du Limousin qui ne lui adresse jamais rien à envoyer à ses fils, et c’est comme ça.

Elle rentre tranquille, quelle heure est-il ? Elle ne s’en est jamais souvenu. Paulette cueille des fleurs et a cessé de demander pourquoi sa cousiiiine chérie n’est pas là. De loin elle voit un allemand en uniforme sur le chemin de terre qu’elle emprunte en revenant de promenade. Elle déteste les allemands en uniforme. Ca lui date de…, elle ne les supporte pas. Et celui là a l’air plus fier que les autres, et il a une mitraillette qu’il doit parfaitement maîtriser vu la manière dont il la tient, plus un air déterminé qu’elle déteste spontanément… Et que fait-il là ? Pas d’allemands dans le secteur normalement…

Un instinct, la baraka, quelque chose. Elle fait taire sa fille et se planque dans un buisson, des ronces probablement (on n’a jamais trop sû où). L’allemand ne les a pas vues. Elle transpire tout de même. Elle a peur. Une peur panique soudaine et inexpliquable, illogique, sans raison valable… Tout tourneboule en elle…

Reculer… Difficile dans ces ronciers… Faire taire sa fille surtout. Elle a trouvé le truc « on va mourir sinon, tais-toi ! ». Elle ne sait pas à quel point c’est vrai ce qu’elle dit à son enfant, elle ne pourra jamais le regretter. Elle constate au cours d’une heure qui passe que l’allemand laisse passer dans le sens entrée, mais pas repartir dans le sens sortie sur ce petit chemin très emprunté, et ce, sèchement. Et son coeur se serre. Elle a peur. Une peur panique. Elle sait tout à coup. Elle sent, elle pressent. Paulette est priée de faire pipi dans sa culotte puisque ça urge, elle en fait autant (il y a des urgences tout de même, quelles que soient les circonstances). Tout chavire en elle… Il faut qu’elle s’en aille loin de là… Le danger rôde…

Elle va rester là, dans les ronciers. Et pourvu que la gosse se taise. Paulette est chouineuse de nature, pourtant elle se tait, culotte mouillée ou pas. Elle a sentit l’urgence vitale et laissé tomber ses fleurs : pire, elle les planque. Elle échappe au « rabattage » par les allemands des gens travaillant dans les champs.

Caroline n’entendra pas ce qui se passera ce jour là. Elle n’entendra pas la fusillade, elle n’entendra pas les femmes et enfants brûlés vifs hurler dans l’église. Himler n’avait pas supporté de voir des femmes et enfants fusillés… C’était mieux qu’ils soient brûlés vifs, c’était son ordre à ce pauvre bouchon sensibleElle n’entendra rien, elle aura tout entendu et tout compris. Elle ne sentira pas l’odeur infecte que dégagent les corps qui brûlent. Sa fille, elle, a sû à quel point il fallait se taire et tout compris en peu de temps.

On (des « sauveteurs » consternés et anéantis) retrouvera la mère et la fille le lendemain…, immobiles depuis la veille, la fille soudain adulte protégeant la mère prostrée, farouchement. Comme quoi finalement, la mère avait tout entendu, tout sentit, tout ressentit… et l’enfant aussi qui n’avait que 8 ans… Ce qui l’a sauvée a peut-être été de prendre en charge sa mère, de comprendre en devenant adulte qu’il fallait surtout, surtout, se taire et ne plus exister. Les « sauveteurs » eurent du mal à faire se lever Caroline, recroquevillée sur elle-même et tétanisée. La « petite » pleura dans les bras de l’homme qui l’embarquait, à gros bouillons, larmes salvatrices sans doute. Caroline avait le regard vide et semblait ailleurs… On les a fait boire avant tout…

Caroline n’a plus jamais été la même après. Alphonsine est allée la voir à « l’asile »  dès son rapatriment en Normandie, voulant s’occuper de la survivante miraculée (ne cherchez pas son nom, seuls les rares rescapés d’Oradour en ayant réchappé étant des enfants du village et ils sont tellement si peu…) . Pendant de longs mois elle lui rendit visite dès qu’elle le pouvait et pleurait sur le regard mort de sa soeur alors que la troisième soeur et ses petits garçons n’avaient bien évidemment jamais été identifiée dans le magma infâme découvert dans l’église d’Oradour par les « sauveteurs ». Pour Alphonsine, il fallait sauver la survivante, toujours des priorités pour elle… De celles qui sauvent du chagrin absolu.

Seule Paulette réussissait à faire naître une petite flamme dans les yeux de sa mère, qu’elle entourait de ses bras en lui parlant tout bas à l’oreille. Une fille de plus dont il fallait s’occuper de loin pour Alphonsine (Alphonsine avait eu ses 4 fils dans la résistance, dont 2 seulement allaient revenir des camps quelques mois plus tard, et Mrs Morgan à assumer un peu, mais adulte déjà…). Elle ruina les économies de son mari pour prendre régulièrement le train et le car, pour aller s’occuper de sa nièce, jeter un regard sur son beau frère et s’occuper de sa soeur. Admirable ? Certainement. Elle ne savait pas qu’un jour elle serait obligée de rester à Paris coûte que coûte pour attendre puis soigner deux fils au bord de la mort, en laissant sa soeur, mais il y a des priorités dans la vie qui en dépassent d’autres.

Les familles se soudent comme elles le peuvent au gré des circonstances forcément mauvaises. Lorsque Louis et Léon furent capables de supporter un long trajet en 3ème classe, le beau frère proposa de les héberger avec leur mère, pour qu’ils se requinquent définitivement en Normandie (ce qu’ils firent). Alphonsine pouvait veiller sur ses garçons et aller voir sa soeur tous les jours… Jules venait les retrouver en fin de semaine.

Un beau jour (décembre 1945) Caroline est sortie de sa prostration, subitement, comme dans un film. Elle a retrouvé un regard normal, a demandé « et Martine ? ». Et bien non, Martine n’était pas sortie de l’église avec ses deux petits garçons, et le beau frère n’avait pas échappé à la fusillade et à ce qui avait suivi la fusillade. Elle a pleuré pendant 8 jours en redevenant elle-même… Elle a pu reprendre sa vie, en Normandie, dans une maison miraculeusement rescapée des bombardements, aux côtés d’une fille trop contente de retrouver sa maman, et d’un mari qui était allée la voir tous les jours en pronostiquant qu’elle s’en sortirait (dans la mesure où elle donnait l’impression de le reconnaitre très vaguement), comme Alphonsine qui y a cru jusqu’au bout…

Elle n’a jamais voulu raconter ce qu’elle avait entendu et ressenti, Paulette non plus d’ailleurs, elles n’en parlaient qu’entre elles.

Au mot « Oradour« , Caroline se refermait comme une huître. Elle en oubliait l’Oradour sur Vayres où elle avait de la famille également, théoriquement cible première des allemands au départ et qui aurait fait 3 fois plus de morts.  Elle fuyait les églises comme la peste et a abandonné à jamais toute pratique religieuse, et parfois, tante Alphonsine le disait toujours, elle avait le regard qui « partait ». Pas triste, pas malheureux, pas quémandeur de « raconte » « qu’est-ce qui ne va pas ». Elle s’absentait quelques heures, laissant tout en plan, étant ailleurs, Paulette prenant le relais pour l’administration de la ferme que Caroline avait à nouveau à gérer, avec un époux certe aimant, mais aimant également à penser qu’elle était tirée d’affaire (à l’époque les psy ne fleurissaient pas…)

Elle savait Paulette. Elle avait vécu la même chose. Elle avait elle aussi tout entendu, pissé dans sa culotte et chié dans son froc (pardonnez moi la vraie vérité) tremblé pendant des heures avec de l’horreur plein la tête. Inconscience de la jeunesse, mouchoir mis sur des souvenirs trop atroces ? Elle n’en parlait tout de même pas (jamais) de ce jour de juin où elle avait tout entendu… Elle n’a jamais voulu quitter sa mère et s’est mariée avec un voisin proche pour la voir tous les jours (l’aimait-elle ce voisin ?). Elles parlaient, chaque jour que dieu fait, paraît-il, et se taisaient instantanément quand quelqu’un arrivait. Elles parlaient certainement de ça. Mais les autres ne voulaient pas savoir. Pas même le mari et père… Le psy c’était pour dans longtemps.. Alphonsine a un beau jour renoncé à faire parler sa soeur, elle qui savait que la parole est salvatrice, elle avait fait son devoir et avait ses deuils à vivre réellement, car tout était terminé et l’espoir vain mort pour deux de ses garçons. Elle, elle avait besoin d’en parler et ne comprenait pas ce silence…

Et Mrs Bibelot a bien eu de la chance d’avoir la coqueluche à ce moment là… qui sait si elle avait été là, si elle ne serait pas restée jouer au village avec sa cousine… Il n’y aurait pas eu de promenade dont Caroline n’était pas fan. Je ne serais peut-être pas là.

C’est ce que les arabes appellent « la baraka »…

Seule Alphonsine allait chaque année déposer un bouquet de fleurs à Oradour le jour de la date anniversaire… Caroline a toujours refusé d’y retourner, d’autant qu’elle savait que le village était resté tel que, après le drame. Paulette n’a pas repris le flambeau pour des raisons évidentes…

Mais une pensée, même pas petite, pour tous ceux qui sont morts ce beau jour de juin. Car il paraît que c’était une belle journée

Une méchante sorcière… Ben oui, vos soucis sont tout autre que ce passé qui peut tout à coup devenir l’avenir..

Je sais c’est une réédition du 10 juin 2007, c’est l’anniversaire des 65 ans de cette date maudite, d’un nom de village de sinistre mémoire. Qu’avais-je à rajouter sur ce que j’avais écrit la première fois ? Rien !

Tout a été dit et écrit sur cette horreur absolue. Simplement, il faut perpétuer la mémoire de l’horreur pour qu’un jour peut-être, toute une génération se lève en disant NON !

Je me souviens des commentaires de 2007 qui n’ont pas pu être rapatriés sur le nouveau blog. Commentaires tous émouvants et prenant parti. Alors surtout, n’hésitez pas !

La fête des mères…

dv1897037Il paraît (c’est même sûr) que c’est une invention de Pétain. D’où le fait que certains radins méprisent cette fête (tout en fêtant Noêl même s’ils ne sont pas croyants, et pâque avec et l’ascension, et le 15 août, et la Toussaint, et j’en oublie !!!).

Moi j’aime bien la fête des mères, j’en avais parlé ICI.

Les filles sont grandes maintenant, mais la fête des mères, elles ne l’ont jamais loupée, jamais oubliée. Il est vrai que je ne suis pourtant pas sympa d’être née le mois d’avant, ne battant pas ma mère, du 4 juin, donc toujours à peu de jours de la fête des mamans.

Moi je ne vis pas cette fête comme son créateur l’a rêvé, c’est certain. Mais bon, maman je suis, maman je reste, et le petit coeur de l’enfant qui transparait encore ce jour là, même s’il est grand, et bien cela m’émeut, d’autant que je fête ma maman également, avec toujours le plaisir de voir son regard s’allumer malgré les « ne m’offrez rien, c’est ridicule ! »

Delphine avait bien évidemment prévu de venir passer la fête des mères avec moi. Comme elle ne travaille pas le lundi (oui, elle bosse, avant de reprendre ses études en septembre), elle comptait bien venir avec son maillot de bain, pour bronzer dans le jardin de ses grands-parents, en se faisant arroser au jet, et donc, rester le lundi. Loupé (dommage, je comptais bien lui faire tondre la pelouse). Dès jeudi, devant une météo menaçante, elle m’a précisé « ne m’en veut pas, mais s’il doit pleuvoir lundi, je ne resterai pas dimanche soir ».

Pulchérie avait prévu « autre chose », avant de réaliser que c’était la fête des mères. Le gentil tenant également à fêter la sienne (de mère), cela a été « présente » !

Cette journée s’est organisée bien sympathiquement, avec mes deux soeurs (dont l’une n’avait pas ses enfants pour ce jour crucial), mes deux filles, ma tante, ma mère, moi, et… mon père…

1 mâle sur 8 personnes, mais bon, ce n’était pas la fête des pères donc il n’a pas protesté d’avoir constamment l’impression d’être dans une basse cour…

Parce que c’est vrai les filles, il faut l’avouer, qu’est-ce qu’on cause : de tout de rien, en passant du coq à l’âne à n’importe quel moment. Un coup mode, un coup maquillage, un coup foutage de gueule, un coup critique TV, un coup blogueuse. Qu’est-ce qu’on a pu rigoler ! (lui nettement moins)

Mon père a trouvé un truc our se venger : regarder le tennis à la TV, soi-disant, nous exilant donc dans la cuisine, genre pacha sur le canapé, les fumelles dans le gynécée à boire thé ou menthe fraîche (en fait pour dormir devant l’écran, on le reconnait bien là).

Pulchérie m’a prévenue qu’elle n’avait pas trouvé ce qu’elle voulait (je crains le pire car je sais qu’elle a de bonnes idées que je ne devine jamais) et qu’il fallait que j’attende mon cadeau. J’ai eu mon cadeau de Delphine (un livre à mourir de rire dont je vous parlerai prochainement), et toutes les femmes présentes ont eu de sa part un paquet de bonbons, maman ou pas. Et puis il y a eu l’heure fatale où les filles repartaient vers ailleurs…

Pourquoi les belles journées, les belles rencontres, les bons moments, sont-ils si courts ? Pourquoi chaque seconde commencée est-elle déjà du passé ? pourquoi le matin préparons-nous le lendemain ? pourquoi est-ce si court ? Et même quand nous savons que tout est court, pourquoi tout reste toujours aussi court ? Pourquoi l’homme est-il court en jours, court en jour même en le sachant, pourquoi la minute n’a-t-elle pas la grâce de s’étirer certains jours ?

MAIS vive Pétain ces moments de grâce qui rendent notre vie plus belle ! Même s’ils sont toujours trop courts…

Le jour le plus long

Ils_ont_d_barqu__73441768Nous connaissons tous l’histoire, nous avons tous vu « le jour le plus long » au moins 3 fois. Nous savons que ce n’était pas le jour idéal et que sinon il fallait reporter d’un mois.

Les conditions météo étaient mauvaises (c’était un mois de juin pourri), mais à 0 H 15 commence l’opération « Overlord ». Enfin !

23 000 parachutistes lâchés sur la Normandie. A 3 H 14 c’est le bombardement aérien et à 5 H 30 la préparation de l’artillerie navale. A 6 H 30 les premières vagues d’infanterie d’assaut et de chars débarquent sur les plages d’invasion de la côte normande… Heure inhumaine et bien militaire : comment voulez-vous être à 100 % de vos performances éventuelles à 6 H 30 ? (c’est mon point de vue et je le partage, mais je sais que ce n’était pas sans raisons…)

130 000 hommes. Sur 17 km il y a un bateau tous les 70 mètres. Avec le jour naissant cette prodigieuse Armada se découvre. Des milliers de péniches de débarquement avancent, appuyées par 8 cuirassés, 22 croiseurs, 93 destroyers, 450 escorteurs et dragueurs, et 360 vedettes lance-torpilles. Quand les américains le veulent, c’est comme quand ils ne le veulent pas… (comme Albert, Albert étant nettement moins efficace que les américains quand ils le veulent…)

Il y a des ratés, des endroits où la plage n’est pas la bonne. C’est la boucherie du siècle sur certaines, qui fut enfin réellement révélée avec « il faut sauver le soldat Ryan », autrement moins propre comme film que « le jour le plus long » qui reste lui, regardable (si, malgré le parachutiste qui tombe direct dans un puit et un autre dans une grange en feu, les morts font propres et John Wayne est impatient et joyeux d’aller au combat)…

On revit à chaque fois le Pegasus Bridge « vous tiendrez jusqu’à ce qu’on vous relève », en imaginant l’angoisse des hommes : quand serons nous relevés ? Le travail de la résistance prête à se sacrifier, tout un monde qui aujourd’hui nous échappe.

Le soir de ce jour le plus long, 5 divisions américaines, 3 divisions britanniques, 2 divisions canadiennes ont débarqué entre l’Orne et la Vire. Il y a même des « bon dieu de merde d’Australiens » (je n’ai rien contre les australiens mais il paraît qu’à l’époque leurs soldats étaient très grossiers, et se prénommaient ainsi, étant en grande minorité).

Rommel est rappelé d’urgence. Il l’avait assez dit : « les 24 premières heures seront décisives ». Il avait raison, mais trop tard, et surtout sur les lieux du débarquement. Les allemands, Hitler, ne croyaient pas en la Normandie… Et quand l’offensive est vraiment connue, Hitler dort.

Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici enfin venue la bataille de France, la bataille de la France, la vraie (pas celle de 40). Elle le sera, et les français présents sauveront l’honneur de la débâcle. Les troupes avançant péniblement vers l’est s’en rendront compte en entrant enfin en Allemagne : la résistance française les a beaucoup aidées sur son territoire. En Allemagne la percée est moins nette, plus difficile…

Ce sont aussi les petites histoires qui me sont chères.

Le papa de Mrs Bibelot, hurlant à sa femme étendant le linge dans le fond du jardin, au risque de se faire arrêter parce qu’il écoutait radio Londres « Ils ont débarqué ! ». Là il a commencé à apprendre à Mrs Bibelot à dire aux américains qu’elle rencontrerait « chocolate please »… Elle ne savait pas ce que c’était. C’est ce qu’elle a dit quand Rambouillet a été libéré, et elle a eu la première barre de chocolat de ses souvenirs, l’avant guerre, elle ne s’en souvenait pas…

Ce sont mes arrières grands parents se retrouvant avec tous les voisins dans la rue principale du petit village pour chanter la marseillaise et parfois danser…

Jean Poirotte se souvient aussi du « Ils ont débarqué« . Tout le monde se sentait sauvé tout à coup. Là bas en Allemagne, son père ne savait rien. Sa mère a pleuré un coup (je tiens d’elle, une vraie fontaine), mais tout le monde était content (voir paragraphe précédent). Quand il a vu ses premiers américains également, il a reçu tout un tas de trucs à boulotter et n’a pas compris ce qu’était un chewing gum sur le coup (j’imagine bien la surprise des mômes)… Pendant ce temps là, son grand père en « Marcel » découvrait le « T shirt » qui protège les épaules du coup de soleil cuisant, avec envie…

Mais je laisse la parole à Tom, brancardier américain, qui avait connu une jolie infirmière française et s’est implanté en France, dans le petit village de mon enfance que je fréquente toujours, sans jamais perdre son accent terrible. Tom était brancardier pendant le débarquement et après… Un soir de cuite, il a parlé…

« La mer moussait rose… L’écume était rose de sang, il y avait du je ne sais quoi et je ne voulais pas savoir, qui flottait sur la marée montante puis descendante. Partout, des hommes parfois coupés en deux, atrocement mutilés, ou amputés d’un membre et perdant leur sang, criant, hurlant, et appelant leur mère… Nous n’avions déjà plus de morphine. Nous avions tous fait sous nous, après avoir vomi de trouille dans nos casques dans la péniche. Il y avait de la tripaille partout, de la cervelle sur la plage, des bras et jambes arrachés ça et là. Aucun mort propre sauf certains, semblant dormir, les pires… Combien avons nous laissé d’encore vivants sur cette maudite plage ? Ils avaient l’air morts mais ne l’étaient pas forcément… J’ai sû après qu’on en avait enterré d’encore vivants sans le savoir (véridique)… Trop pour ma conscience… Nous étions trop peu nombreux pour tous ces blessés. Brancardier ce n’était pas la planque, j’ai pété la gueule de tous ceux qui ont prétendu le contraire, jamais de quelqu’un d’autre »…

Non, brancardier Mr Tom on le sait que ce n’était pas une sinécure. Hommage à toi.

Et hommage à tous ceux qui sont morts ce jour là. Juste pour débarquer. La suite allait être longue. Songez qu’il y a des hommes qui ont débarqué le 6 juin 1944 et sont allés jusqu’au 8 mai 1945. Sont-ils rentrés complètement intacts chez eux ces vainqueurs ?

Et ce jour s’éloigne de plus en plus… Il reste des survivants bien sûr. Mais pour combien de temps ? Un jour viendra où pour nos enfants ou petits enfants, ce sera juste une date, et non pas des histoires racontées par ceux qui ont vécu cette époque, me l’ont racontée, ainsi qu’à d’autres.

Car Mrs Tricot regardait vers l’est où son mari était toujours emprisonné, Tante Alphonsine également se tournait vers cet est dans lesquels, dans le brouillard, ses fils étaient partis, et toute la famille vers Robert qui ne reviendrait pas mais on ne pouvait pas le savoir, car tout le monde respirait déjà un peu de liberté à l’avance. Et restaient pour certains, à venir, l’horreur d’apprendre ce qu’il s’était passé à Tulle, à Oradour, ailleurs. La nuit noire après l’espérance, la peur revenue de l’avenir, justifiée.

Quand on se souvient du souvenir de ceux qui ont vécu cette période, il était vraiment nécessaire pour eux de mettre l’Allemagne à genoux pour enfin en terminer. Non avec plaisir ou sadisme, mais pour protéger le futur…

Réédition d’un post de 2007 un peu modifié certes… Car le temps passe et les souvenirs se retrouvent tout à coup via des lettres par exemple…

Et sinon, mon blog a aujourd’hui 3 ans et j’ai un peu honte de le dire face à ce que ce jour représente… Et il y a 3 ans, j’avais publié mon premier article sans réaliser du tout que c’était l’anniversaire du débarquement : j’étais furax de travailler le lundi de pentecôte…

Promis Monsieur le Juge : je ne le ferai plus !!!