Nous les femmes en enquêtes… (FIN)

Espionne_2_200386207_001_copierGéraldine était comme moi, du genre à attendre son heure. Pas comme Sophaline capable, voire même se sentant obligée d’assommer son homme à coup de petit Larousse et de Littré en vociférant comme une mégère (elle assume).

Donc vint le jour où Gégé lui annonça la mort dans l’âme, qu’il avait un séminaire le WE suivant… Avec l’air accablé qui allait avec le pauvre chou…

Aïe Aïe Aïe nous sommes nous dit. Un séminaire ça peut mener à Deauville non ? Sur 2 jours il n’allait pas faire Rambouillet/La Grande Motte en voiture (puisqu’il lui avait précisé qu’il prenait la grosse cylindrée, comme toujours). Rassemblement des troupes (sans oublier le claquos qui tue) et mise au point de ce que l’on peut comme stratégie. Après tout il peut partir n’importe où, et nous ne sommes que 4.

Géraldine fait sur le compte commun, l’acquisition de deux portables (toujours avec antenne à sortir et manivelle…:-)). Nous sommes donc toutes équipées pour communiquer en toute sérénité (ceci sans compter sur mon incapacité notoire à maîtriser trop rapidement les nouvelles technologies). Elle, continue à faire QG au caz’où. Elle a bien fait : hasard ou non, mais la petite cylindrée est HS (une durite débranchée : ce n’était pas le hasard).

La plus matinale de nous : Lucie, va planquer devant chez la belle avec un foulard rouge et jaune à petits pois, mes fameuses lunettes (Mrs Bibelot m’en a trouvé d’autres absolument déjantées, et j’ai toujours une perruque brune frisée abominafreuse) dans la voiture de son père (encore un traumatisé). Voici l’homme adultère qui arrive et qui klaxonne. Peut pas descendre aller chercher sa belle ? Non la belle arrive en portant un valise dont la taille terrorise Lucie : on a bien parlé d’un WE ? Et c’est le samedi matin…

Et les voici partis, Lucie les suivant sans aucun scrupule et sans se poser de questions. Elle m’avertit qu’ils ont empruntés la RN10 en direction de Chartres, je suis prête où il faut et dûment déguisée et maquillée, au volant de la voiture de Jean Poirotte résigné, pour la relayer. Se relayer derrière la voiture du coupable nous semble l’idéal  pour éviter les soupçons. En fait on le fait à l’instinct : aucun métier.

Sophaline décide que l’on peut se passer d’elle, d’ailleurs sa batterie a rendu l’âme et celle de son portable à elle, aussi. A sa décharge, elle était en planque sur l’autre possibilité destination « Deauville » et nous devions la rejoindre comme nous le pouvions.

Petit nid d’amour non loin de Chartres (ça va, il a été sympa). Lucie et moi nous garons assez loin du gite où il vient de rentrer, parce que sinon pour la discrétion cela ne va pas être possible. Quant à louer une chambre pour nous deux, on risque de se faire jeter, vu notre tronche (et puis en plus, Géraldine ne nous a pas débloqué de crédits, on doit lui rendre les portables achetés pour l’occasion, on fait copines sympas mais avec quelques doutes tout à coup…)

Me voici sortant l’appareil qui a fait ma célébrité avant l’avènement du numérique : mon appareil photo avec un objectif à faire peur à un journaliste et qui pèse 3,5 kg. Il sert toujours d’ailleurs, rien de tel pour réussir des portraits que d’être invisible du photographié… On s’éloigne dans un petit bois sous l’oeil suspicieux d’un paysan. Lucie me précise que l’on est beaucoup trop loin.

  • Moi : Mais non, regarde dans l’objectif, c’est comme si l’on était dans leur chambre (repérée quand la blonde a ouvert la fenêtre pour respirer l’air pur d’à côté de Chartres)

  • Elle : Ah oui en effet ! Putain on se croirait dans la chambre, enfin juste devant

  • Elle : Ah ouiiiiiiiiiiii !

  • Elle : Oooooooooh !

  • Moi : Fais clic idiote !

  • Clic !

  • Elle : Oh la vaaaaache !

  • Moi : Rends-moi mon appareil faut faire la mise au point !

  • Elle : Oh mais elle est bonne la mise au point !, elle est même excellente. Ca va faire de la peine à Géraldine Clic ! Clic ! Clic !

  • Moi : Rends moi mon appareil !

  • Moi : Oh la vache : Clic ! Clic !Clic !

  • Moi : Le salaud  ! Clic ! Clic ! Clic ! Clic !

  • Elle : prêêêête moi ton appareil que je visualise le salaud ! Arrêtes tes clics !

  • Moi : pas question ! Clic ! Clic ! Clic ! Tu n’avais qu’à prendre mes jumelles (enfin celles de mon père toujours résigné) Clic ! Clic ! Clic !

  • Elle : on fait quoi, on reste là toute la journée à faire clic pendant qu’ils font crac ? J’ai faim moi (PS : Lucie a toujours faim pour 1m70 et 45 kg, la vie est injuste)

  • Moi : non on rentre… On a ce qu’il nous faut…

Je dois avouer ici, que cette violation de la vie privée inadmissible, inexcusable n’a eu qu’une conséquence : Géraldine a simplement tendu les photos à son mari,  il cessé de nier et dit « bon je cède ». Je vous rassure : les photos étaient softs quoique fort compromettantes (d’un autre côté si cela avait été le président de la République avec une actrice, je vendais ça une fortune).

Pour récompense ultime nous n’avons même pas eu les portables, et surtout, surtout, je n’ai pas été remboursée du prix des pellicule Géraldine ayant tout de même assuré le développement des deux 36 poses (ben vi, à force de faire clic…).

Lucie  et moi n’avons pas plus été dédommagées des frais d’essence et nos pères de leurs traumatismes existentiels en nous voyant nous éclipser déguisées avec LEURS voitures, alors on a un peu quitté Géraldine de vue pour rester entre célibataires traumatisées même si elle méritait vraiment de faire partie du groupe désormais… Mais bon traumatisme ou pas, on ne laisse pas les frais d’une telle enquête à la charge des copines compatissantes.

Sinon c’était marrant, surtout la tête du paysan (qui nous espionnait lui aussi, nous trouvant sans doute louches et à juste titre) nous voyant retirer lunettes, foulards et perruques, sous son regard éberlué avant de faire vroum !!!!

J’en rigole encore !!!

Mais nous n’avons pas songé à faire clic sur le paysan, et c’est bien dommage…

Nous les femmes en enquête… (4)

Espionne_4_a0006_000364aA l’époque nous étions 4 copines célibataires. Enfin si l’on peut dire : 3 divorcées, 1 veuve, le tout à 33 ans… Nous sortions régulièrement et nous recevions les unes chez les autres. Se rajoutait à notre petit groupe d’esseulées désespérant de sortir du célibat, une autre copine mariée avec à notre avis un connard, qui lui laissait du temps pour sortir de temps à autre avec nous. Un dîner de filles il n’y a que cela de vrai…

Un samedi soir où le dîner avait lieu chez moi les filles étant chez leur père, terminant le claquos qui tue obligatoire à chacun de nos dîners, Géraldine nous fit part de ses inquiétudes concernant son Gégé que nous détestions toutes. Sans savoir pourquoi d’ailleurs, on ne le sentait pas ce mec là.

Tout en terminant la bouteille de vin avec le claquos (tu n’as pas une autre bouteille ? Je peux rester dormir là…) elle nous apprit que Gégé rentrait de plus en plus tard. Soi-disant du travail urgent à terminer. Sauf qu’il sentait la clope à plein nez et ne fumait pas. Il fréquentait d’après elle des endroits forcément louches (après 1/2 bouteille, le moindre bar/tabac était louche pour elle).

Questions de rigueur :

  • Tu lui as fait les poches ?

  • Tu as vérifié son relevé carte bleue ?

  • Tu as espionné un peu son téléphone portable ? (un des tous premiers, un truc immense, avec une antenne à sortir et une manivelle pour recharger la batterie… :-))

  • Tu as vérifié s’il avait des cheveux inhabituels sur son veston ? Ou dans son caleçon ? Ben quoi ? Pourquoi tu me flanques un coup de coude dans les côtes ?…

  • Il a changé ses habitudes ? D’after shave ? d’eau de toilette ? Il a des capotes dans son porte-feuille ?

  • Ce n’est pas grave on va enquêter !!!

Seule chose dont elle était certaine, il allait régulièrement au bowling les soirs où il rentrait très tard. D’où l’odeur de la cigarette et le fait qu’un soir il soit rentré avec des chaussures dépareillées. Elle avait trouvé un ticket bowling dans une poche, mais après lavage, donc, nom du bowling illisible.

Aïe : des bowlings dans les environs, il y en a quelques uns : 4. Et le XY nous connaît toutes, et nos voitures avec… A ce moment là, seules deux d’entre nous possèdent un téléphone portable (avec manivelle et antenne à sortir) et je ne fais pas partie des deux, inutile de le préciser.

Le suivre : impossible, on serait tout de suite repérées. Ne reste qu’à aller planquer à côté d’un bowling en surveillant son arrivée éventuelle et son départ. La principale intéressée ne peut faire qu’une chose : QG chez elle, rassembler les appels, les répercuter comme elle peut (le moyen âge je vous dis).

On se partage les bowlings après être parties en repérage. Deux ont une cabine téléphonique à la sortie, ce sont donc celles qui ont un portable toujours antique, qui prendront les deux autres. Avec ordre de faire compte rendu au QG de manière régulière, afin que les autres ne planquent pas pour rien. Le QG peut appeler les cabines : au moyen âge c’était possible.

Il a fallu que cela tombe sur moi. Vieux réflexe pour quand je sortirais de voiture pour téléphoner, parce que j’ai la chance d’avoir une cabine : j’ai mis la perruque désormais fameuse, et les lunettes qui le sont tout autant. Je me suis fait un look Hippie à tomber raide : si Gégé me reconnaît d’un regard il méritera une médaille. Je gare ma voiture derrière un 78 tonnes et je me mets à surveiller l’entrée du bowling assise sur un muret, me fondant dans la haie (une fleur parmi les fleurs, mais clopant à mort, les planques sont redoutables pour les poumons).

J’attends. Nous attendons toutes, chacune devant un bowling qui lui est propre. C’est bien beau la camaraderie, mais les soirées sont encore frisquettes et je me pèle. Le 78 tonnes m’empêche de rester bien au chaud dans ma voiture aisément repérable par cet imbécile de Gégé d’où la planque derrière.

Merde le voila. Seul ? Vous plaisantez ! Avec à son bras une blonde pulpeuse qui le dévore des yeux (la pauvre !). Elle va être contente Géraldine à qui il a toujours assuré qu’il préférait les brunes et qui s’en choppe des croûtes sur le crâne pour être brun corbeau*.

Il rentre ou pas ? C’est bientôt fini cette séance aspirateur sous mes yeux z’éblouis (une manie !) ? Faut que je prévienne les autres via le QG qu’elles peuvent quitter leur planque. Ce que je fais quand le coupable rentre enfin. Géraldine affronte bien la nouvelle. Elle prévient donc les autres et me rappelle dans la cabine comme convenu, pour me dire ce que je dois faire. Je fais juste un peu tarte hippie très en retard pour son époque, à attendre dans la cabine qu’elle sonne…

Je ne bouge pas est la consigne, Lucie va venir me rejoindre. On peut être utiles à deux pour suivre éventuellement la fille, lui, le reste de la clientèle du bowling aussi, pourquoi pas ? Lucie récupère juste un portable pour elle, un pour moi en cas d’urgence, et arrive (elle avait eu la chance elle aussi de bénéficier d’une cabine) : ça sonne, bougez pas, c’est pour moi !

J’attends. On aurait pu attendre longtemps d’ailleurs, parce qu’elle ne m’avait pas reconnue assise sur mon muret, en brune frisée à cheveux court et grosses lunettes rondes. Remarquez qu’elle n’est pas mal non plus. Elle a mis une Djellaba et un simili tchador avec un pantalon ample et des babouches. Nous nous reconnaissons finalement au son de : « ah c’est toi, je ne t’avais pas reconnue ».

Tête du garçon nous voyant entrer, surtout devant Lucie résolument voilée qui zieute comme elle peut la piste où Gégé s’éclate avec sa blonde. Stupéfaction du garçon quand elle lui commande une pina Colada, puis une autre, et pioche dans le saucisson apéro, oubliant totalement que sapée comme elle l’est elle ne boit pas d’alcool et ne mange pas de porc, théoriquement… Moi vu mon look, j’étonne moins avec mon Malibu orange.

23 H… Nous sommes à l’eau. Gégé semble vouloir partir, nous le suivons. Inutile de vous dire qu’il n’a aucun soupçon en passant devant nous. Théoriquement il rentre chez lui (en retard, on l’aura compris), donc, soit, elle a sa voiture, soit il la raccompagne.

Trop simple qu’il l’a raccompagne : on aurait eu juste à noter l’adresse. Là nous notons juste le n° de plaque d’immatriculation de la blonde, après les avoir suivi sans éveiller de soupçons…

Ce n’est pas un problème pour Sophaline qui était aussi dans ce coup là mais pas au bon bowling : elle a un pote à la gendarmerie, qui en échange de son âme accepte de lui trouver à qui appartient la voiture. Je ne sais plus quel bobard elle lui avait servi, mais il avait fait l’affaire.

Donc voiloù le nom, et l’adresse de la belle.

Et d’autres planques à venir pour prendre Gégé en flagrant délit… Ce qui ne manqua point d’arriver, vous vous en doutez…

* Vous vous souvenez du film ???? (moi oui…)

Nous les femmes en enquête… (3)

Espionne_3_a0006_000364a_copierQuand on veut savoir, on veut savoir… Inutile de se voiler la face se dit un beau jour ma copine Sophaline qui s’était soi-disant fait brûler les cheveux avec une permanente ratée par la pétasse d’Albert.

La voici un beau jour débarquant à la maison (je zonais chez mes parents). Ce n’est pas le tout, mais son mec lui semble plus que louche, enfin tout au moins son comportement. Il en aurait une autre (ou deux) sur le feu que cela ne lui semblerait pas extraordinaire…

Pas de problème, on va enquêter

L’enquête débute mince. Pas de téléphone à piéger, pas de minitel à consulter (enfin si, mais il est sur liste rouge). Tous les soirs l’innocent traverse juste le village pour aller faire des travaux payés au noir chez de multiples personnes, qu’il dit pour expliquer son absence. Moralité il consacre à Sophaline une soirée une semaine sur deux. Pour un début d’histoire c’est pauvre, ça fait louche.

Seule solution : une filature à 1 ou 2. Pas de portable pour communiquer par contre et pas de talkie walkies non plus (c’était rigolo ces trucs, enfin les vrais de vrais)… Je propose ma voiture à Sophaline + une perruque avec laquelle les filles se déguisent régulièrement. En cherchant bien on trouve des lunettes super top ne modifiant pas la vision dans les collections de Mrs Bibelot.

Oui… Mais non. Elle se dégonfle. Elle est persuadée qu’il va la reconnaître en zieutant son rétroviseur. Hors rien qu’avec la perruque faudrait être voyant extra lucide pour savoir que c’est elle. Avec les lunettes en plus, c’est encore pire, même ses parents ne la reconnaitraient pas…

Ce n’est pas grave, je vais m’y coller, même s’il me connait vaguement de vue, pour la remercier du fait qu’elle ne soit jamais allée se faire louper une permanente chez la pétasse d’Albert mais attestera du contraire devant un jury, tout en racontant super bien l’histoire aux filles. Rusée, je ne vais pas prendre ma voiture que l’autre doit connaître vaguement, mais piquer celle de Jean Poirotte qui s’insurge : c’est quoi ces conneries ?

Quand il me voit débarquer avec la perruque et les lunettes pour lui prendre « les papiers afférents à la conduite du véhicule » et lui demander où sont ses jumelles, il frôle un cactus dans le myocarde. « Ma fille est folle ! » (pas faux). Ma mère se marre, mes filles aussi, sauf Pulchérie qui se précipite pour remettre les jumelles à leur place (faut suivre), Sophaline rigole nettement moins mais bon, j’y vais pour une bonne cause… Je dois la retrouver chez elle après la filature.

Voici l’innocent qui passe avec sa voiture, à l’heure dite. Je démarre derrière lui, je le suis. Mais bon à force de le suivre il va remarquer quelque chose. Je décide donc de le suivre en le précédant. Ca vous la coupe hein ? Sur une nationale c’est possible, surtout avec un respectueux du code de la route (il avait au moins une qualité). Je suis devant lui et il met son clignotant à droite, je fais de même. Il prévient qu’il va tourner à gauche : idem. Limite il se demande pourquoi il me suit. Comme je le précède en tout incognito, il ne se doute de rien, le malheureux. Quand je vois ma tronche dans le rétro avec la perruque brune courte et frisée et les lunettes rondes et gigantesques, je me fais peur. Le rétro ne s’est pas cassé : c’est un miracle.

Dernier clignotant vers la gauche, je fais de même et je m’engage… dans une impasse. Il est cuit ou bien moi… Il va venir cogner au carreau en me demandant pourquoi je m’obstine à le précéder… Il a reconnu la voiture de Jean-Poirotte et donc moi également malgré mon déguisement à faire fuir mon chat.

Je vais au bout de l’impasse, je me gare, et je descend discrètement avec ma perruque et mes lunettes pour aller zieuter là où qu’il s’est arrêté. Une femme l’attend et les voici en train de se bécoter comme deux aspirateurs dans la véranda (mauvaise nouvelle à apprendre à Sophaline, et puis en plus le genre ventouses, ça m’a toujours énervée, je ne sais pas pourquoi).

Je gare ma voiture dans le bon sens (le sens départ) et j’attends. C’est ça une planque. Je plains les flics. Je grille cigarette sur cigarette et j’ai faim. Bon ça va c’est un rapide, 1H 30 après il ressort et je reprends ma filature. Au passage, je pourrais peut-être savoir où il habite, car il reste très mystérieux sur son adresse…

800 mètres plus loin, nouvelle maison dans une rue peu fréquentée. Il se gare. Je reste derrière ce coup-ci, bien à l’abri de son regard. Idem que précédemment, je descend discrètement pour surprendre une nouvelle séance « aspirateur/je te palpe les amygdales ». Il a de la santé ce mec là, et merde il n’habite pas là. Quel salaud… Je ne vais pas attendre plus longtemps, je rentre faire mon rapport. J’ai noté les adresses. Sophaline délègue une autre copine le lendemain pour aller relever les noms sur les boîtes aux lettres, le minitel va jouer avec une 3ème copine (quand je vous le dis que c’est une conspiration…)

Pauvre garçon. Il n’a jamais compris pourquoi il s’était pris un petit Larousse dans la tronche au son de « et Catherine, c’est qui Catherine ? Et Julienne, c’est qui Julienne ? » (y’avait les prénoms dans le minitel !)

Comme la curiosité est un vilain défaut, nous avons su, peu de temps après, que Julienne et Catherine l’avaient lourdé également suite à une dénonciation anonyme. Sur ce coup là je suis innocente comme l’agneau qui vient de naître. Il me fallait encore m’occuper du cas d’Albert…

Finalement Sophaline a fait ce qu’elle a voulu après son enquête et ses résultats.

Ah pour les innocents qui traînent… On ne va pas tout vous dire non plus…

Une femme c’est pour les RG, point barre…

PS : Jour d’élection oblige, je bloque momentanément mes commentaires, comme il y a cinq ans (déjà). Je débloquerai tout (comme s’il y avait des avalanches de commentaires en ce moment), dès que possible.

La bizz à tous et à toutes et n’oubliez pas que voter est un droit et aussi un devoir (et gnagnagna doivent penser mes filles…)

Nous les femmes, en enquête… (2)

Espionne_2_200386207_001_copierAlbert ayant interrogé habilement ses filles, su donc que mon grand père m’avait refilé du plein de fric pour payer un détective privé (explication pour lui du « il y a un monsieur qui te suit partout »). J’imagine encore sa tronche. C’était crédible en plus parce que mon grand père avait de l’argent. Donc Albert y a cru.

Il m’annonça un beau jour qu’il ne pourrait plus prendre les filles le mercredi, car il déménageait. Resta secret sur son nouveau domicile, comme si Pulchérie et Delphine n’étaient pas capables de reconnaître le lieu, non loin de chez leurs grands parents ou d’estimer la distance (« quand c’est qu’on arrive ? » au bout de 5 km)… Comme si Pulchérie au pire, n’était pas capable de lire un nom de ville… (Delphine était encore à la maternelle, je précise, donc ne savait pas lire elle !)

J’avais fort heureusement en bonne espionne mon réseau d’indics. Les grands parents maternels d’Albert en premier lieu qui lui en voulaient à mort de m’avoir larguée et détestaient leur gendre, ce qui nous faisait un sujet de discussion interminable (car je détestais mon beau père pour ceux qui débarquent). + un ami d’Albert qui restait en contact en répétant tout à sa femme qui me répétait tout à moi sans le dire à son mari : ça c’est une copine. En plus elle n’avait pas son pareil pour espionner les conversations téléphoniques de son mari (+ lui faire les poches, et j’en passe).

En ++ ce couple était en relation avec certains qui ne voulaient plus voir Albert, ne s’étant pas remis de l’avoir vu débarquer avec une autre que moi sans avoir prévenu, qui me répétaient également tout.

La grand mère d’Albert, je l’adorais vraiment. C’était une femme d’une gentillesse extraordinaire et j’arrivais à tout lui faire dire, surtout au téléphone.

J’appris donc par elle, en faisant mine de ne pas vouloir savoir (très important), (« Albert ? Bof ») que l’autre pétasse de Coraline avait ouvert un salon de coiffure à Langeais, qu’elle et Albert habitaient au dessus un vieil appartement classé par les monuments historiques, et que l’autre Coraline en avait ras le chèche de voir débarquer le furoncle tous les matins pour un coup de peigne (et surtout trier les sous vêtements…). Sur ce coup là je n’étais même pas compatissante (bien fait !). J’ai décidé de louer mon minitel à moi pour ne plus déranger ma belle soeur à 22 H 45, et j’ai bien évidemment trouvé le salon de coiffure (en plus Langeais, ce n’est pas Paris).

Là j’avais juste envie de pourrir la vie d’Albert qui commençait à me courir sur le haricot, le divorce trainant pas sa faute.

Les filles restaient discrètes sauf sur quelques bribes de conversations glanées ça et là, prouvant de plus en plus s’il en était besoin que l’autre Coraline avait mis le paquet pour me piquer Albert. En fait j’ai compris après, concernant la nouvelle habitation, qu’Albert prenait des routes pas possibles pour qu’elles ne comprennent pas réellement où elles étaient, ayant la diabolique faculté de s’endormir au bout de 15 minutes.

Comment bouffer de l’essence en maudissant sa future ex femme en surveillant le rétroviseur pour vérifier la présence ou non d’un détective suiveur… (hi hi hi !) et en roulant au moins 20 minutes alors que 5 suffisaient largement lorsqu’il revenait de chez ses parents…

Là encore j’attends mon heure. J’apprends un beau jour aux innocentes  (rhooo la mauvaise mère), que je suis allée faire une excursion en Touraine avec ma copine Sophaline (mise dans la confidence pour ne jamais dire devant mes filles « la Touraine connait pas »), alors qu’elles étaient en vacances 8 jours avec uniquement leur père. Que Sophaline avait besoin d’une permanente de manière urgente (ce qui ne les a  pas étonnées). Nous nous sommes donc arrêtées dans un salon de coiffure comme ci, comme ça, à côté d’un château comme ci, comme ça, que j’ai visité pendant qu’elle allait se faire friser…

  • Le regard des innocentes s’illumine : mais c’est chez Coraline !
  • Je sais mes chéries
  • Grâce au monsieur qui suit papa partout ? C’est à Langeais hein ? (ne jamais prendre les enfants pour des cons)
  • Oui mes chéries ! En tous cas elle a loupé Sophaline, elle lui a brûlé les cheveux ! Sinon elle lui en a raconté des choses, c’est bavard une coiffeuse… Moi je ne suis pas rentrée, bien sûr, elle aurait pu me reconnaître puisqu’il y a des photos de moi chez vos arrières grands parents…
  • Ah bon, elle lui a brûlé les cheveux ? On peut le dire à papa ? (je précise que les filles n’ont jamais été fans de leur belle-mère qui était plus qu’infecte avec elles et qu’elles la détestaient même carrément. Donc aucun scrupule à parler mal d’elle…)
  • Si vous voulez le dire à papa vous faites comme vous voulez. Mais ne lui dites pas que nous sommes allées là parce qu’on savait par le monsieur qui le suit partout que c’était le salon de coiffure de Coraline et surtout ne lui dites pas que je sais qu’ils habitent au dessus tous les deux.

Message bien reçu. Le divorce tournait à bloc et Albert partait dormir chez ses parents chaque soir passé 20 H pour éviter un constat d’adultère (ça je l’ai su par la grand-mère et j’ai trop rigolé sur ce coup là, sans lui avouer que le constat d’adultère, c’était surtout dans les films d’une certaine époque, elle aurait pu le répéter et lui dormir au domicile extra-conjugal en toute quiétude).

C’est bête, je le reconnais, mais j’ai bien rigolé pendant toute la procédure (9 mois à dormir chez ses parents chaque nuit, pauvre chou !).

Je sais, je suis une garce immonde. Je sais pour les filles…  mais comme elles répétaient tout, autant qu’elles répètent de l’utile (et de l’agréable) pour moi…

Et puis bon, se rappeler qu’à cette époque glorieuse mes petites vengeances mesquines m’empêchaient de sombrer définitivement dans le trou noir du chagrin… Ce n’était pas de l’espionnage à proprement parler (sauf par téléphone, quelles ruses ai-je dû déployer avec certains) mais une opération intox parfaitement réussie !

Mais bien sûr ce n’est pas terminé, car à l’époque j’avais une bande de copines qui avaient toutes des vies sentimentales tumultueuse…

Nous les femmes, en enquête… (1)

Espionne_1_200556821_001_copierLà je suis tellement énervée par plein de trucs que je réédite.

D’ailleurs ce sont les ouacances (dans ma zone et c’est comme ça et ce n’est pas moi qui décide des zones…), et je l’ai toujours dit ! pendant les vacances, c’est réédition…

Il y a un fait établi qui me surprend toujours : c’est que les enquêteurs ne soient pas plus féminins que masculins.

Farpaitement. J’ai testé. Vous mettez 3 ou 4 copines ensembles pour enquêter sur le traitre, l’adultère, le menteur ou l’escroc : c’est simple, il est cuit, à plus ou moins brève échéance. Déjà qu’une femme seule est redoutable…

Un exemple comme ça, au hasard. Je savais qu’Albert avait une nana. Ben oui, les filles étaient revenues innocemment de WE en me signalant que « papa était avec une copine« . Tu parles que je la voyais bien la copine, qui, comble de l’indécence s’appelait comme moi (je suis donc résolument contre l’analyse du caractère d’après le prénom, mon horrible ex belle soeur s’appelant également comme moi (une amie à moi aussi d’ailleurs qui n’a rien d’horrible, comme quoi cette analyse est de la daube, mais je m’égare tout en le pensant fortement…).

Bref il me fallait savoir qui était cette salope femme, car j’avais des indices précis sur le fait qu’elle ait été à l’origine de la séparation (grâce à la copine qui vous raconte de supers trucs mais là faut trois plombes pour préciser le contexte).

Je voulais juste faire chier Albert et j’ai parfaitement réussi (ah mais !).

Attention, le plan mérite d’être détaillé et remis dans son contexte. 1989 : pas de téléphone portable, pas d’internet, juste un minitel (que je n’avais pas) et un des tous premiers téléphones sans fil qui fonctionnait quand ça lui chantait.

Les filles ont interdiction formelle de révéler l’histoire à leur père sous peine d’être définitivement déshéritées (je PEUX faire Raymond et Huguette à moi toute seule !)

Marrez-vous donc.

  • Albert prenait au début de notre séparation juste après son départ ses filles chaque mercredi après-midi pour me les ramener à 17 H pétantes.

  • Le mercredi suivant la révélation de la copine, je décide d’aller faire des courses et de rentrer en retard. Oui. Parce que si je suis bien en retard, il va fatalement appeler l’autre pour lui indiquer qu’il sera en retard également (CQFD, ne cherchez pas les mecs c’est un raisonnement de femme, mais qui fonctionne toujours).

  • Je débranche le téléphone normal (qui ne mémorise pas le dernier appel) que je planque dans la réserve à bois, pour ne laisser en évidence que le sans fil qui lui mémorise le dernier appel.

  • Je rentre avec 1 H 1/2 de retard. Albert est furieux.

  • Dès qu’il est parti en glissant tel un prout sur une toile cirée, je demande aux filles s’il a téléphoné. Réponse positive. Il a appelé quelqu’un pour dire que l’emmerdeuse était en retard et qu’il fallait reporter la séance ciné.

  • L’emmerdeuse remet en service le téléphone normal et va rebrancher l’autre ailleurs. Là, le gag. Peur que le n° ne se perde : il faut enregistrer le n° effectué. Hors il ne s’affiche pas, à l’époque ce n’était pas prévu. Je mets en route mon enregistreur de cassettes tatie c’est quoi une cassette ? et je fais bis.

  • L’enregistreur enregistre le n° en train de se composer. Soit une série de bips. Je raccroche avant que la communication ne se déclenche. 10 fois de suite.

  • Ma soeur rentre. On fait dîner les filles, on les couche après leur avoir fait prendre du sirop maillet, et nous voici en train d’écouter l’enregistrement et de compter les bips. Oui, pour un 3 cela faisait bip bip bip, pour un 7 bip bip bip bip bip bip bip, etc… C’était ultra rapide, je ne sais pas combien de fois nous avons écouté les bips en n’étant pas d’accords « c’est un 3 ? » « non moi j’entends 4 bips ».

  • N° dûment noté à 22 H après 1 H 30 à écouter les bips et les compter

  • J’ai donc un numéro et un prénom. C’est vague. Je sais que la copine est coiffeuse. Sans savoir où. Je pense qu’Albert aurait bien aimé que j’appelle tous les salons du secteur en demandant Coraline. Manque de bol, le n° noté correspond à Paris et j’appelle ma belle soeur, la première femme de mon frère, celle qui un jour s’est planquée dans un placard. Elle a un minitel. A elle de chercher un salon de coiffure qui corresponde au numéro.

  • Elle rappelle à 23 H 45 : ça y’est, elle a le nom du salon, celui de sa gérante et propriétaire (dont le prénom est bien similaire au mien), l’adresse et tout. On peut aller péter la gueule à cette salope qui habite juste à côté du père Lachaise et jeter le cadavre par dessus le mur.

  • Je garde sous le coude le nom et le numéro de téléphone et je vais me coucher toute contente, ma soeur aussi (il ne nous faut pas grand chose)

  • Je décide d’attendre mon heure…

Donc j’attends, pour une femme c’est un principe de base, on devrait nous l’apprendre dès la maternelle. Fatalement Albert va faire un pas de travers. Ce qu’il ne manque pas de faire un samedi de début juin où il vient chercher sa progéniture et part en oubliant les robes. Petites robes indispensables pour une fête de famille.

Je décroche donc mon téléphone, pensant qu’il repartait de chez moi pour aller récupérer sa belle, et j’appelle chez elle…

  • Oui bonjour, excusez moi de vous déranger (quelle hypocrite !!!) je suis la femme d’Albert et il y a un problème

  • Il a oublié les toilettes de ses filles et comme je pense qu’en revenant de Paris il va repasser devant chez nous (enfin à 500 mètres), il faudrait qu’il s’arrête pour prendre les petites robes, elles vont être malheureuses sans…

  • Vous êtes la femme d’Albert ?

  • Ouiiiiiiiii !

  • Mais il ne repasse pas me chercher (je vais tout savoir) et d’ailleurs comment avez-vous…

  • Merci de faire la commission (et raccrochage sauvage).

Retour d’Albert le dimanche soir, ramenant sa progéniture, la bave aux lèvres.

  • J’exige tu m’entends, j’exige que tu me dise comment tu as su qui elle était et son numéro de téléphone !

  • Moi tout sourire : tu exige ce que tu veux, mais tu ne sauras RIEN tu m’entends ? RIEN (tout en pensant « pauvre con, tu ne connais pas les femmes »)

Claquement de porte. Les filles redescendent après avoir faussement fait semblant de se coucher. Ma soeur est morte de rire sur le canapé.

  • Maman, comment tu as su ? Ils n’ont parlé que de ça hier soir et dans la voiture ce soir !

  • Mes chéries (que je vous explique…) je paye tout simplement un monsieur qui suit votre père partout. C’est votre arrière grand père qui m’a donné les sous… C’est comme cela que j’ai su qui c’était… (oh la menteuse !)

Message reçu et transmis (c’était fait pour), je ne vous raconte pas les ruses d’Albert par la suite (se croyant suivi), et le résultat du détective privé aux trousses du coupable… Mais siiiiiii, je vous raconterai comment qu’un commando de copines peut battre les RG…

La vie n’est pas toujours un long calvaire : parfois on se marre bien…

Et sinon pour tous les problèmes qui m’occupent, la vie n’est qu’un long calvaire…

Des nouvelles du front (3)

Heureusement qu’il n’y a pas une chronique à faire tous les jours…

Sur la photo, c’est toujours moi 🙂

  • Fille ainée me nargue via mail (vu qu’elle est partie UNE FOIS DE PLUS en voyage) : j’ai fais Paris/Madrid. Après je vais faire Madrid/Tenerife et pour le retour du 21 je vais faire Tenerife/Madrid et Madrid/Paris en avion !
  • D’ailleurs le dimanche de Pâques, elle m’avait dit « je n’ai pas cru utile de te dire que j’allais à Milan en avion !) (elle a bien fait d’ailleurs, je l’ai su trop tard, mais je le savais quand même)
  • Grumph parce que Delphine et Gendre n° 2 ont enfin leurs billets d’avion pour Berlin, départ le 9 août prochain (mais qu’est-ce que j’ai fait au ciel ?)
  • Il y a de la distraction dans la famille. Le vendredi 13 je dis à ma soeur au téléphone « à demain » et elle me demande pourquoi je vais l’appeler le lendemain : on se demande bien pourquoi je lui souhaiterais son anniversaire…
  • Le même jour mon neveu m’appelle : « je suis bien arrivé de Berlin (authentique), plus tôt que prévu, alors c’est maman qui m’a récupéré à 12 H 30″. Cela tombait bien, j’avais zappé totalement que je devais être sur le pied de guerre vers 14 H devant le collège…
  • Ma mère n’a toujours pas retrouvé les photos qu’elle m’avait piquées pour me les rendre dans 15 jours (il y a environ un an) après les avoir données au photographe pour duplication, par contre elle a retrouvé une plaquette de pilules qui avait dû bien lui manquer vers 1975, dans une boîte de chocolats recyclée pour ranger des rubans… Seule conclusion : « comme quoi on retrouve toujours tout » (sous entendu : je vais bien retrouver tes photos un jour (oui mais lequel?))
  • Mon père a retrouvé l’usage normal de sa main gauche opérée du fameux machin légué par les vikings (ces rats) et du coup fait la tronche parce qu’on lui a mis sa guitare bien en évidence vu que maintenant, il n’ a plus d’excuses… Et qu’il est prié de se remettre à répéter, n’est-ce pas…
  • Pour la deuxième année consécutive, les impôts avaient égaré ma déclaration. Dûment remise par moi en mains propres, en novembre (j’avais même mis du désinfectant sur mes mains, c’est vous dire…). A l’aube du cinquième jour de la mi-avril, je n’ai toujours par reçu mon avis de non imposition réclamé par un autre organisme qui méritera son post… Du tout, tous mes règlements sont bloqués…
  • Aucun candidat ne se mobilise pour lutter contre les tracasseries la tyranie administratives avec lesquelles nous sommes régulièrement confrontés. Je m’insurge.
  • Maman concocte un panneau très spécial, mais ça, je vous en reparlerai plus tard. J’ai juste un gros carton à lui emmener ce samedi 14 avril, sous peine de privation de thé quotidien…

Je vous demande par ailleurs de vous unir à moi pour prier pour cette pauvre Françoise Hardy qui craint le pire concernant l’ISF, songeant à quitter la France parce que personne ne comprend la détresse de ceux qui règlent cet impôt. Que va-t-elle devenir, malade et à 70 ans, avec 150.000 Euros par an, si on lui en pique 2 % de plus… (voir sur FB, Dom l’ex ménagère, ne l’a pas loupée)…

Françoise, tu me files ton blé, je te file le mien, et je me débrouillerai avec l’ISF…

Parce qu’il y a des personnes qui, sans être ravis de régler cet impôt supplémentaire, préfèrent le faire plutôt que d’avoir beaucoup moins et ne rien devoir à ce titre.

La vie n’est vraiment qu’un long calvaire

Le premier vrai chagrin…

Roland

Il y avait eu des départs qui ne m’avaient pas spécialement bouleversée. En avril 1978 quelques larmes pour une trop vieille dame, dont je savais qu’elle me manquerait mais… Rien d’extraordinaire toutefois, juste la vie et son cortège de tellement vieilles personnes que l’on sait qu’il est normal qu’elles nous quittent.

« C’est dans l’ordre des choses », ainsi va la formule.

Et puis il y a eu ce matin là. J’avais 20 ans. Premier jour pour moi dans mon deuxième travail. Le téléphone a sonné et c’était à moi de décrocher. J’ai donc entendu des mots sans fards, sans métaphores, sans préambule. J’ai entendu que tu étais mort et aucun mot n’aurait pu changer la vérité. Papa et maman n’avaient pas eu le courage de m’appeler, c’était mon autre grand-père qui s’en était chargé.

Je n’ai pas trop osé pleurer, juste un peu sur le moment tellement j’étais choquée, et j’ai fait ma journée avec l’impression que quelque chose n’était pas vrai. J’avais envie de partir, mais on ne quitte pas son travail tout neuf le premier jour, surtout quand on n’a pas vraiment compris… J’ai oublié depuis, les appels que j’ai pu avoir ce jour là, je me souviens juste que je suis rentrée chez moi, et que j’avais peur de dormir dans ma chambre, tout le monde étant absent de l’appartement parce que c’était les vacances et tout le reste de la famille à la campagne, à 5 km. J’ai ouvert le canapé lit, j’y ai apporté des draps et je me suis couchée , la gorge serrée, sans y croire.

La nuit, j’ai rêvé de toi. Tu étais là et je te parlais et tu me parlais. J’ai touché ta joue pour la première fois en te demandant ce qui t’avait fait le plus souffrir, et tu n’as pas répondu. Dans mon rêve tu étais vivant, et j’avais oublié que c’était désormais faux. Et après les rêves, vient le réveil.

Car au réveil, la vérité est là, à nouveau. Il nous faut la réapprendre. Au réveil il y a le court instant où l’on se demande si l’on a rêvé, le moment où l’on réalise que non et qu’il faut affronter la vie qui continue. La vérité était là : tu étais mort. Et c’était injuste, et c’était impossible, et là j’ai vraiment pleuré, avec l’impression affreuse que tu étais tout de même là quelque part, que tu trouvais à la fois qu’il était juste que je pleure ton départ, et triste pour moi que je sois si triste, parce que tu avais forcément des choses à me dire qui auraient pu apaiser ma douleur.

Les gestes de la vie sont automatismes, et il est heureux de pouvoir les exécuter sans penser à ce que l’on fait. Mais au fond il y avait cette pensée lancinante, plantée dans le coeur que toi plus jamais… Toi plus jamais tu ne te regarderais dans un miroir. Plus jamais tu ne prendrais ton peigne pour te coiffer. Plus jamais tu ne te sentirais bien d’avoir bu ta boisson chaude du matin. Plus jamais tu ne sentirais le vent tiède de l’été caresser tes joues, même pour sécher des larmes.

C’était un 28 août, encore l’été pour un moment.

Et puis après il y a eu le refus de tes enfants de me voir à la mise en bière, pour m’épargner de te voir trop changé. Je n’ai eu droit qu’à la vision de ton cercueil dans une église trop froide, j’ai regardé la terre tomber sur toi quand on t’a fait descendre dans ta dernière demeure. J’ai pensé au soleil trop chaud même si j’étais glacée, à ce qui se passe sous la pierre tombale mise en place. J’ai eu vraiment peur pour la première fois et je ne pouvais rien faire contre ça.

Combien de larmes pour toi ? Je ne sais même plus. Quand j’ai tenu Pulchérie sur moi pour la première fois, quand j’ai été seule avec elle, je crois que tu as été le seul invité de ce soir si particulier. Et puis aussi pour Delphine. Il y a eu ces nuits noires où j’étais seule avec la vie venant de moi, que je tenais un peu de toi, blottie contre moi. Le moment où je me suis dit « il ne la connaîtra pas ». Les dernières fois où j’ai vraiment pleuré. Car je savais à quel point tu aurais été heureux de les prendre dans tes bras. J’imaginais en serrant mes filles contre moi, ton rire si particulier, ton regard pouvant être à la fois mélancolique et joyeux, et je pensais une fois de plus que ce n’était pas juste.

Comme l’autre, celui qui m’a encore accompagnée un moment, tu aurais été si formidable et si différent. Tu étais si patient. Tu aurais tenu leurs petites mains pour les accompagner dans leurs premiers pas, tu leur aurais lu des histoires, tu aurais ri de leurs babillages, sans jamais te lasser. Elles t’ont manqué et tes autres arrières petits enfants également, et tu leur a manqué.

Tu as été mon premier vrai chagrin, celui qui laisse une blessure ouverte, et qui fait que, 34 ans après ton départ, je pense toujours à toi… Même s’il y en a eu d’autres après toi mais plus dans l’âge de « l’ordre des choses », toi qui m’avait permis de me préparer à d’autres chagrins. Et tu es dans la seule tombe que j’évite de regarder, parce que je sais que si je pose mes yeux dessus, forcément, ils se remettront à pleurer, comme il y a 34 ans, comme hier… Sans penser que sous la dalle, Mrs Tricot t’a rejoint comme elle l’a espéré et souhaité, de ta mort à la sienne 13 ans plus tard.

Mon premier vrai chagrin, qui m’a fait comprendre que j’en vivrais bien d’autres… C’est toi…

Et cela sera toujours toi… Parce qu’on ne peut pas revenir en arrière, ni changer l’ordre des choses…

Je vous présente l'emmerdeuse type !

L’emmerdeuse type est bourrée de contradictions, c’est ce qui fait tout son charme d’ailleurs.

  • L’emmerdeuse type n’aime pas quand il fait froid : elle est tout le temps frigorifiée…
  • L’emmerdeuse type n’aime pas la neige parce que rouler sur la neige ça craint.
  • L’emmerdeuse type donc ne fait pas de batailles de boules de neige, ni de bonhomme de neige parce qu’il fait froiiiiiiid !
  • L’emmerdeuse type n’aime pas quand il fait trop chaud : elle est rouge et transpirante, et son régulateur interne fonctionne aussi mal que quand il fait froiiiiiid !
  • L’emmerdeuse type aime bien partir en vacances, mais pas se lever de bonne heure. Un avion même pour l’Egypte, à 4 H du matin, lui fait dire plein de gros mots.
  • D’ailleurs l’emmerdeuse type n’aime pas l’avion, elle a peur qu’il ne tombe, elle fait son testament avant de partir et si elle le pouvait, elle ferait la pression des pneus de l’avion et les niveaux…
  • L’emmerdeuse type n’aime pas le train non plus : ça peut dérailler et c’est plein de loubards
  • L’emmerdeuse type déteste attendre aux caisses.
  • D’ailleurs l’emmerdeuse type déteste faire des courses, même du shopping (ce simple mot lui fait faire la grimace)
  • L’emmerdeuse type passe son temps à pratiquer la procrastination
  • L’emmerdeuse type passe son temps à se plaindre qu’elle a plein de trucs à faire : demain…
  • L’emmerdeuse type est totalement désorganisée mais elle ne s’en fiche pas
  • L’emmerdeuse type trouve les pubs globalement très connes, donc elle critique
  • D’ailleurs l’emmerdeuse type critique systématiquement : le système, les caisses, la bureaucratie, les impôts, les chauffards, un peu tout ce qui lui tombe sous la main
  • L’emmerdeuse type ose signaler à son voisin que sa TV à fond, c’est insupportable.
  • D’ailleurs puisque ça continue, l’emmerdeuse type va appeler les flics (cette simple menace faisant se baisser le téléviseur tout seul)
  • L’emmerdeuse type ne se plaît pas, donc elle se critique tout le temps, en en faisant profiter les autres
  • L’emmerdeuse type n’aime pas le café
  • Et elle ne tient pas non plus au chocolat, donc pas de petit carré à proposer à celui qui est en manque
  • L’emmerdeuse type ne supporte pas une personne qui braille dans son portable, dans la salle d’attente du médecin, dans le train, derrière elle à la caisse. Car l’emmerdeuse type s’en fout de savoir que Robert ronfle de plus en plus, ce trésor.
  • L’emmerdeuse type déteste la pluie qui ne suit pas une longue période de canicule
  • L’emmerdeuse type aime quand c’est bien rangé mais passe sa vie à se morigéner parce qu’elle est bordélique en fait…
  • L’emmerdeuse type pense d’ailleurs que :

Globalement la vie n’est qu’un long calvaire…

Vous n'auriez pas un peu la poisse ?

Femme lasseCette petite liste n’est en aucun cas autobiographique…

  • Toute votre famille éblouit avec des yeux bleu lagon des mers du sud alors que les vôtres sont caca d’oie.
  • Vous êtes née avec le cordon vous étranglant. Du moment que vous pouvez respirer maintenant…
  • Vous faites sys-té-ma-ti-quement les effets secondaires mentionnés comme « dans de très rares exceptions… » aux moindres médicaments.
  • Vous pouvez faire le premier effet secondaire non enregistré sur la notice et voir votre médecin téléphoner à « l’alerte pharmaceutique »
  • L’huitre pas vraiment claire est toujours pour vous.
  • Par contre vous n’avez jamais la fève dans la galette des rois.
  • C’est toujours vous que le flic siffle et pas l’andouille qui vient de comptabiliser plein d’infractions en toute impunité.
  • Il y a toujours un grossier personnage pour vous prendre votre place de parking alors que vous avez déjà enclenché la marche arrière.
  • Vos parents vous ont loupé les oreilles, les dents, le menton, et les fesses, ne rien rayer.
  • Regarder un croissant au beurre vous fait prendre 500 g.
  • Vous aurez toujours un voisin sourd donc très bruyant
  • Votre voiture aura toujours un vice de forme que le garagiste n’a jamais vu
  • Les serveurs de restaurant vous oublient systématiquement
  • Vos chefs sont toujours caractériels…

Vous allez forcément crever sous la pluie, après avoir assassiné Albert avec le cric, et dissimulé l’arme du crime dans le puits de tante Hortense partie à l’hôpital avec son voile de mariée crochetée par elle pour lui servir de linceul, et ayant confié les clefs de sa grille à vous ne savez qui.

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

Je rêve tout debout ou quoi ?

CE JOUR là, 27 octobre 2008, j’avais reçu un mail m’avertissant qu’une jeune blogueuse reproduisait mes articles. Je partais bosser (un CDD de 6 mois) et j’ai laissé pisser jusqu’au soir…

Les commentateurs ont fait forum, et se sont bien marrés en mon absence (les rats…)

Je pense qu’en rééditant cet article AVEC les commentaires, vous pourrez constater que Sieur MARCUS avait un don de voyance qu’il ignorait… Et Dame Louisiane déjà de son mordant…

A relire plusieurs années après c’est à mourir de rire…

Ne cherchez pas le lien, le blog a été supprimé… (ou alors on m’aurait menti)

Donc, 27 octobre 2008 : J’ai reçu un gentil message perso, qui me renvoie à l’adresse suivante.

24punky24.skyblog.com

Je vous laisse seuls juges…

EDIT DU SOIR : finalement cette histoire nous aura fait bien rire ! Je ne pense pas que c’était le but recherchée par punky (il y a des comiques qui s’ignorent). A demain pour autre chose !

EDIT DU SOIR DU 28 : suite à mes échanges perso avec Louisiane et ce que j’ai pu lire chez la petite punky, je suis allée pousser ma gueulante chez skyblog… Voyons si ma Méchante aura raison…

Ma méchante a eu tort sur ce coup là, mais de lire que j’ai demandé à Marcus ce qu’était un DSK a failli me faire mourir de rire… Aujourd’hui… Il a de plus persisté et signé en citant Anne Saint Clair…

La vie n’est pas toujours un long calvaire…

PS : le blog a été supprimé suite aux plaintes de mes lecteurs et de moi-même, vous n’aurez donc pas l’occasion de lire mes articles copiés/collés. Ce sont les commentaires qui sont amusants…