La surprise…

Surprise_55949044Lundi 7 mai, c’est le jour de la surprise… Pulchérie n’a pas arrêté de me narguer un peu la veille (elle était venue voter, sa soeur s’est abstenue pour ceux qui ont loupé cet épisode important) en me posant des questions saugrenues, dont elle m’a précisé que c’était pour m’égarer (ah la bibique). En plus elle a tout dit à Jean Poirotte qui n’a pas arrêté de me dire « moi je sais, nananèreu… » à son âge !

  • Lundi 7 mai, je me lève à l’aube (11 heures), comme toujours pendant mes congés et je m’en vais voir sur Internet les horaires de train merdiques qui m’attendent, vu que je dois arriver à Paris Montparnasse à 19 H pour être Place des Vosges à 19 H 30 où l’abstentionniste viendra m’attendre. C’est quoi la surprise ? : une soirée troc organisée par les filles ?

  • Ce sont des horaires de merde. J’ai le choix entre arriver à 18 H 30 ou 19 H 30, j’espère que Sarko mettra de l’ordre dans tout ça, lui qui aime l’ordre. C’est quoi la surprise ? Pulchérie m’a demandé si j’avais peur dans le noir : une visite des catacombes sans lampe de poche ?

  • Je ne peux pas aller au muguet avec Mrs Bibelot à 15 heures, je risque sinon de ne pas être prête à temps pour le train de 17 H 44, car :

  • Les filles m’ont demandé de me faire belle. Grosso modo ça prend 3 heures maintenant et le résultat n’est pas toujours à la hauteur de mes espérances. La surprise c’est 50 hommes Meetic qui m’attendent place des Vosges.

  • Mrs Bibelot accepte de m’emmener à la gare pour 17 H 30 (si je ne suis pas en avance je meurs), je ne veux pas laisser ma vieille caisse à côté de la gare toute la nuit dès fois qu’il y ait des casseurs (c’est ça la surprise ? Aller brûler des voitures en chantant « du travail passé 45 ans !!! »). Ca serait marrant mais moi brûler des voitures ce n’est pas mon truc, je préfèrerais décharger 5 tonnes de fumier aux pieds de l’Elysée…

  • 13 H 30, je fais mon sac. Enfin 2…

  • Faut que je change la litière du chat. Faut que je m’occupe, (passer l’aspirateur c’est pour le 10 mai) (croyez pas que je vais lever un petit doigt le jour de mon anniversaire) et demain je vais rentrer rétamée par la surprise (qu’est-ce que ça peut bien être… ?)

  • Elles m’ont demandé de me faire belle pour m’emmener me faire relooker. Je refuse absolument qu’on me coupe les cheveux et qu’on me les teigne en violet.

  • Le chat sent quelque chose… Il miaule, il m’énerve, c’est quoi la surprise ???

  • Tout est programmé, les fringues sont prêtes, j’ai à prendre mon bain et à me faire belle (une broutille quoi). C’est quoi la surprise ?

  • A 15 heures je commence à me faire belle, pour partir à 17 H 30 tappantes en piaffant. Zut j’ai oublié de prendre un livre pour le train demain. Oui demain. Parce qu’aujourd’hui je ne pourrai pas me concentrer… Et que demain j’en ai pour 1 H 10 de train… C’est quoi la surprise ?

  • Du coup j’ai le temps de faire un petit post pendant que la baignoire déborde en faisant dégat des eaux se remplit.

Je ne sais pas ce que c’est que cette surprise, vous non plus. Bien fait. Vous saurez le 9…

Les filles ça donne des conseils à leur mère…

Les_filles__a_conseille_leur_maman_57260431_copierLes filles ça grandit bien trop vite (snif, snif, pshiiittt, atchoum…). Arrive un âge où elles se permettent de se mettre à critiquer leur mère, et de lui donner d’excellents de bons des conseils.

C’est simple à 15 ans, elles ont tout vu, tout compris et savent tout de la vie. La pauvre cruche qui les élève seule a besoin qu’on lui remonte un peu les bretelles. Je ne sais pas ce que cela aurait donné si Albert n’avait pas déserté un beau jour. Un homme à la maison manquait cruellement et une femme avec ses enfants XX a tendance à faire un peu copine avec elles.

Grave erreur. Quand on s’en rend compte il est trop tard et impossible de faire marche arrière.

Une de mes amies, veuve, a 2 filles également qui arrivent à l’âge délicieux où l’adolescence est déjà bien entamée. Comme elle regrette maintenant d’avoir copiné avec elles (malgré mes conseils qu’elle ne m’avait pas demandés d’ailleurs… ses filles ayant 12 ans de retard sur les miennes…)

En femme on parle trop, comme à des copines. Il y a des choses qu’elles n’ont pas à savoir ou à entendre, mais parfois du fond de notre détresse, nous nous laissons aller. Je suis une mauvaise mère donc.

Le problème c’est qu’une copine c’est une copine. Une copine ne vous demande pas de vider le lave vaisselle par exemple… ou de ranger sa chambre en mettant le linge sale dans le bac ad hoc…

Par contre une copine, on la conseille. Donc on conseille maman qui n’a rien demandé (on en revient à mon post sur les conseils et ceux que j’ai donnés à mon corps défendant).

Un jour où je solilloquais toute seule (c’est ma spécialité, surtout en voiture) sur l’état de mon compte en banque, Pulchérie me lança un « t’as qu’à faire tes comptes au jour le jour, tu saurais où tu en es ». Elle, elle gérait son argent de poche entassé dans une boîte, telle Harpagon son trésor. Faire mes comptes au jour le jour, je n’y aurais pas pensé toute seule… Simplement j’en suis incapable c’est une tare familiale. A l’époque des vaches maigres cela ne m’aurait avancé à rien de voir que le 15 du mois il me restait 5 F sur mon compte en banque… De toutes manières il m’aurait bien fallu continuer à nourrir ma marmaille (et un ado, même femelle, ça bouffe). Je creusais donc mon découvert sans savoir à combien il en était. Pour Pulchérie c’était Inadmi-ssible !

Me voici un beau jour confiant que je suis amoureuse… Impossible de garder ça pour moi et Meilleure amie était partie en nouvelle Calédonie. Je me confie donc aux filles « il est moche, nous on le trouve naze ». Glups. Déjà qu’elles avaient une méchante belle mère, je n’allais pas leur infliger un moche naze. Bon là, j’avais tressé la corde pour me pendre. Je n’ai pas toujours sollicité leur avis, mais ne vous inquiétez pas, elles me le donnent. Et encore maintenant. Je pense que le temps passant cela ne va pas s’arranger. Je m’en vais même imaginer l’avenir avec une joie sans mélange…

  • Tu devrais te coiffer autrement

  • Je ne t’aime pas en bleu marine

  • Tu te maquille mal, je vais te montrer. Bon d’accord la forme de tes yeux est nulle, c’est pour cela que sur toi ça ne donne rien

  • Arrête de prendre des médicaments pour ton épaule, le médecin t’a dit que cela allait durer 18 mois, les médocs c’est mauvais pour la santé, arrête de te soigner pour rien

  • Tu devrais dire merde à ton patron au lieu d’encaisser comme ça (oui ma chérie, on en reparlera quand tu seras dans le monde du travail)

  • Nous Charles Hubert on l’apprécie moyen (bon elles avaient raison, mais à chacun de faire son expérience et ce, jusqu’à un âge avancé)

  • Tu devrais arrêter de fumer, tu aurais plus de sous

  • Achète toi donc un portable, tu fais mémée sans

  • T’as trop maigri, tu es moche comme ça (pas de ma faute si l’appétit m’a désertée et qu’on me foute la paix avec ça je ne suis pas maigre)

  • Sors un peu, tu rencontreras fatalement un homme (dans un bar, un assoiffé de bières ?)

La suite à venir…

  • Tu fais trop d’internet c’est pour cela que tu as mal aux yeux et besoin de lunettes

  • Tu manges mal, c’est pour cela que tu as des rhumatismes inflamatoires aigüs et les doigts déformés

  • Tu devrais te remettre au tricot, tu pourrais faire des robes et des pulls à ma fille

  • Tu devrais prendre une canne avec toi, ou mieux, des béquilles, pour marcher. On serait rassurées

  • Pourquoi pas un déambulateur hein ? Là on serait vraiment rassurées…

  • Reprends donc un chat, tu auras de la compagnie à qui parler, je ne peux pas t’appeler une fois par semaine, j’ai une vie moi.

  • Tu ne vas pas t’installer avec ce vieux ? Bon d’accord il a ton âge, mais ce n’est plus de ton âge justement…

  • Tu ne veux pas qu’on t’achète un bippeur pour le cas où que tu tombes toute seule chez toi ? (le déambulateur a foiré) tu pourrais au moins alerter les pompiers…

  • Tu crois qu’il est raisonnable que tu conduise encore ?

  • Si on était toi on vendrait l’appartement et la voiture, et on irait en maison de retraite

  • Elle est bien cette maison de retraite mais tu ne devrais pas laisser ce monsieur te faire du gringue. Vous êtes ridicules tous les deux.

  • Te remarier ? à 70 ans ? Mais tu es folle ma pauvre maman !

  • Si on veut ton avis ? non merci…

La vie n’est qu’un long calvaire

La Saint Patrick…

Saint_Patrick_56443853Une de mes très chères meilleures amies (les vrais amis sont rares) s’appelle Patricia.

On se connaît très bien toutes les deux. Nous avons passé notre bac ensemble et dragués nos maris de concert.

Le sien s’appelait Patrick. Il lui fit trois adorables filles : deux sur le modèle de Pulchérie (des jumelles) + une sur le modèle Delphine. On se demande pourquoi la malheureuse n’a pas plus de cheveux blancs…

Comme Albert, Patrick décida un beau jour de vivre sa vie avec une irlandaise. Comme Albert avec moi, il hibernait avec elle sans doute… Il lui laissa le trio à élever et partit s’installer dans les Carpathes en ignorant l’existence de Dracula…

Jusqu’à le connaître, Patricia ignorait même le jour de sa fête qui est la saint Patrick comme pour les Patrice d’ailleurs (et qui tombe le 17 mars, donc aujourd’hui). Chez elle on ne fête pas les fêtes, juste les anniversaires. Mais pour les parents de son ex époux, la saint Patrick était l’occasion d’une descente de bières inimaginable d’une grande fête pour leur fils unique et adulé.

Avant le départ de leur père, les trois filles avaient donc pris l’habitude de cette fête qu’elles souhaitaient également à leur mère bien évidemment. C’était la teuf d’enfer.

Puis les pétroulettes partirent faire leurs études à Paris où elles s’engueulent à qui mieux mieux en squattant la salle de bain occupent un trois pièce payé par papa revenu des Carpathes pour vivre à Rouen où il cohabite désormais avec une turkmène peu aimable. Les deux ainées sont cagneuses à mort et la cadette vise l’ENA…

Patricia se retrouva donc toute seule, comme moi, sans filles pour mettre de l’animation dans l’appartement. Elle ne se remaria point elle, pas si folle.

Je viens de l’appeler pour vider intégralement les batteries de mon téléphone lui souhaiter sa fête et papoter un peu, du temps qui passe, du temps qui fut, du temps qu’il fait et des hommes qui sont tous des rats (c’est la période pour nous deux, on s’est très bien comprises sur ce coup là)…

La Saint Patrick, depuis que ses filles ont quitté la maison se déroule de la manière suivante, et cette année, cela n’a pas fait exception à la règle.

  • Le téléphone sonne. Patricia repère qui appelle immédiatement grâce au mouchard qu’elle a au travail ou chez elle.

  • C’est une des filles ou les trois à la fois qui lui souhaitent sa fête, c’est sûr, à Paris on ne peut pas louper la saint Patrick…

  • « Allo maman, c’est Zoé, je voulais savoir si tu pouvais me prêter 50 euros jusqu’au mois prochain ? Vi ? T’es une super maman ! Ne dit rien à Uranie et Héra hein ? Il faut que je te laisse il faut que j’appelle papa pour lui souhaiter sa fête »

  • Schlark ! (raccrochage sauvage)

  • « Allo maman c’est Uranie. Zoé va te taper de 50 euros, je voulais te dire qu’elle me les doit, tu ferais mieux de me les donner à moi directement… Il faut que je te laisse, il faut que j’appelle papa pour lui souhaiter sa fête »

  • Schlark !

  • « Allo maman c’est Héra. Uranie et Zoé n’arrêtent pas de se disputer pour 50 euros, est-ce que je peux venir revivre à la maison ? Oui ? Faut que je réfléchisse… Et puis faut que je te laisse il faut que j’appelle papa pour lui souhaiter sa fête »

  • Schlark !

Cette année :

  • « Allo maman c’est tes filles chéries ! Dis, on attend papa et sa pétasse, comment ça je parle mal ? On a 23 et 21 ans on parle comme on veut… vi on attend papa pour sa fête et on ne se souvient plus des proportions de ton pâté de poisson…. Merci ma petite maman, faut qu’on te laisse, papa ne va pas tarder à arriver pour sa fête. On t’aime et on t’embrasse »

  • Schlark !

Evidemment quand je l’appelle moi, elle a le moral dans les godasses. Depuis que ses filles ont quitté le nid, tous les ans c’est la même chose. C’est LE jour où les chéries appellent et lui raccrochent au nez pour aller fêter la fête de leur père.

Le lendemain généralement c’est.

  • « Allo mamannnnnn, on est vraiment désoléééééeeesss…. »

  • « Ce n’est pas grave mes amours ».

  • « Siiiii, on est désolééééeeesss »… L’année prochaine on y pensera avant de penser à papa ».

Comme ça dure depuis environ 4 ans, ça n’est pas près de se terminer. Généralement c’est la plus jeune qui s’excuse. Les deux bis de Pulchérie lui font remarquer avec aigreur que dans la famille de leur mère on ne fête pas les fêtes… Sans doute pour se déculpabiliser, n’empêche que…

Je comprends qu’elle l’ait mauvaise mon amie Patricia…

Dialogue d'enfer…

Florence Foresti a fait un sketch excellent sur une intéressante conversation téléphonique d’une copine à une autre copine qui a des enfants à qui elle parle en parallèle… (je ne suis pas douée comme Madame Patate et autres pro (dont je ne citerai pas la liste, trop longue) pour aller vous chercher le sketch et vous le mettre en ligne, mais vous pouvez toujours m’envoyer discrètement via « contacter l’auteur », le truc…) )

Pulchérie m’a fait le coup, c’est tout à fait ça. Ne pas oublier qu’elle a désormais Sophie et Sacha à surveiller et que Sacha est comme tout chaton qui se respecte, infernal. J’appelle donc ma fille et je la sens un peu absente tout de même… L’impression de déranger…

  • Allô ma chérie ? C’est maman. Ca va ?

  • Oui ça va… Non mais ça va pas non !

  • Hein ?

  • Non je parlais à Sacha qui grimpe aux rideaux…

  • Ton travail ?

  • Tout va bien, je viens de passer une super semaine pas sur mon ordinateur non ! Et toi au boulot ça va ?

  • Ca suit son cours… (donc ce n’est pas terrible et elle le sait)

  • Ma robe bleue ! Il va falloir que je trouve un truc pour qu’il n’aille pas dans la penderie. Le rideau ne suffira pas à l’empêcher de grimper après mes petites robes en soie… Arrêtes avec ce fil !

  • … il a l’air remuant dis donc !

  • Il passe sa vie à traverser la pièce en faisant des cabrioles, on ne sait jamais quelle connerie il est en train de faire ma boîte ! Non Sacha ! Il essaye de boulotter une de mes jolies boites…

  • Je suis retournée voir le médecin, je suis un peu inquiète, j’ai vraiment trop de tension, et elle ne baisse pas…

  • Ca l’attention c’est important, là je n’arrête pas. Sacha non !

  • … Enfin bon, j’ai une prise de sang à faire, et un traitement de plus en vue à priori, je déteste les prises de sang autant que toi… Et cette tension, ça me fait suer… et des cachets à prendre tous les jours aussi…

  • Dis, il tousse de temps en temps et il éternue, j’aime pas ça. (Moi je peux crever)

  • Ecoute ma chérie, il n’y a pas que la PIF, il peut éternuer tout de même, ça arrive à Diabolos. Il a l’air en pleine forme, le petit Georges n’était pas aussi en forme que ça…

  • Vi mais j’aime pas ça j’ai dit pas mon ordinateur, allez hop tu descends de là…

  • La semaine ça a été ?

  • Oui, la Bretagne très sympa et on y roule bien arrêtes d’embêter ta mère ! pas comme dans la Creuse ou le Limousin… J’ai passé une semaine très sympa et toi ? Tu ne peux pas dormir un peu ?

  • Moi non, tu sais bien qu’en ce moment c’est plus que difficile

  • Mais arrête de tout dramatiser (!) (tout le monde fait des cauchemars dans la boîte)  descend de ton  étagère !

  • Je voudrais t’y voir ! Tu ne sais pas ce que c’est toi !

  • Mais tu vas descendre !??

  • Bon bah écoute ma petite chérie, tu me rappelle quand tu peux…

  • Vi. Sacha non ! Bisous maman ! Mais arrêtes donc !

Je suis donc descendue de mon étagère d’où je vois tout de travers. J’ai donc arrêté d’embêter ma fille, et j’ai préparé ce post dans le feu de l’action…

Une vraie famille de dingues et ça ne va qu’en s’aggravant ! (en encore, je vous ai épargné l’intégralité de la conversation…)

Merci à celui qui m’a envoyé le truc !!!!!

Les filles et les chats

Enfant_et_chat_57210720Je suis d’une famille où l’on a toujours adoré les chats, et les chiens aussi d’ailleurs. Mrs Bibelot dit toujours que ce sont des bêtes à misère car on se transforme en serpillère quand ils nous quittent.

J’ai donc toujours aimé les chats, cet amour immodéré n’étant pas partagé par Albert qui ne les aimait pas, les trouvant hypocrites et trop indépendants, comme si lui n’était pas hypocrite et qu’être indépendant soit une tare immonde à éradiquer de la planète avant « pasteurella pestis » « ebola » et « HIV » (j’en oublie naturellement, je ne suis pas un dictionnaire médical non plus).

Je respecte toutefois le non amour des animaux, n’aimant pas particulièrement les mygales et les frelons, du moment qu’on ne leur fait pas volontairement de mal (encore qu’une mygale égarée chez moi ne bénéficiera d’aucune indulgence, elle est prévenue, le frelon idem). Je n’apprécie pas non plus vraiment le croque Odile qui n’a pas l’air très sympa, ni le black Mamba que théoriquement je ne risque pas de croiser dans ma cave. Mais bon, toute vie a droit au respect dans l’ordre des choses, et a son utilité (sauf l’homme en terme général parlant d’espèce, vu que nous sommes LE nuisible de la planète, mais je m’égare).

Pulchérie par contre, toute petite, adorait les chats tenant donc de sa mère au grand désespoir d’Albert. Comme elle a parlé très tôt, elle parlait comme elle pouvait tout de même à 12 mois, et un chat c’était un « miaaa ». Elle leur cavalait après ayant également marché très tôt, et était très décontenancée par la capacité du chat, pas si fou, à se carapater dans un buisson, hors d’atteinte (on n’est jamais trop prudent quand on est poursuivi par une poupée en manteau bleu qui crit « miaaa ! »).

Pas d’animal en appartement (règle sacro sainte), vint le jour où Albert fit « fortune » en bourse et où nous eûmes notre maison rien qu’à nous. Je voulais un chat, lui pas, il m’offrit donc une chienne malinoise de 2 mois adorable (avec l’idée tout de même qu’elle ferait chien de garde, ce qu’elle fit très bien), mais qui s’ennuyait un peu quand les filles étaient à l’école. Pulchérie voulait un chat et tous les soirs quand son père montait pour le « bisous papa », elle fondait en larmes avec un art consommé, et Albert se coltina 30 jours de sanglots agrémenté d’un « je veeeuuuux un chaaaat« . Sa culpabilité grandissait. Sournoisement, je rappelais d’ailleurs à Pulchérie qu’il ne fallait pas qu’elle oublie de préciser à son père qu’elle voulaiiiiiit un chat (oui je sais parfois, je suis une garce, mais pas souvent)

Puis Mrs Bibelot me signala un chaton adorable à donner, hébergé pour l’instant par la maison de retraite occupée par Tante Hortense. Jean Poirotte venu bricoler chez moi me signala un beau jour qu’il avait vu un rat gros comme ça sur la façade de ma maison (on peut admirer au passage ce qu’est une conspiration et comment Pulchérie avait pu également convaincre ses grands parents qu’elle voulait un chaaaaat). Mon sang ne fit qu’un tour car j’aime à peu près autant les rats que de la cervelle avec des épinards et les croques Odiles. Je partis donc à la maison de retraite sans avertir Albert et ramenais une petite chatte qui tenait dans la main, et qui était caline comme tout, ayant débuté sa carrière sur les genoux des petits vieux de la maison de retraite qui sont morts en rafale de son départ (d’un autre côté, il fallait la donner).

La cohabitation chien/chat fera l’objet d’un post exclusif. Pulchérie était ravie : elle avait son chat. Albert craquat devant la boule de poil tenant dans la main qui lui avait léchouillé la joue droite, et pour une fois pratique, émit quelques réserves sur la capacité de la crevette à poil à faire peur à un rat des champs au cours des mois à venir…

Pulchérie et Delphine adoraient bien évidemment Caline, notre premier chat, qui disparu un jour d’ouverture de la chasse, probablement dégommée par un con de chasseur qui accuse les chats de lui tuer son gibier qu’il veut tuer lui-même. Bref. Elles passaient leur temps à jouer avec la petite mignonne toujours d’accord, l’habillant, la promenant dans la poussette (je peux certifier qu’elles ne l’ont jamais maquillée). Un soir Albert s’indignat parce qu’un chat ce n’est pas un jouet. Il sortit l’animal de la poussette et de dessous son coussin, lui ôta sa robe et son chapeau, et lui rendit sa liberté. Caline indignée fila direct dans la chambre des filles en engueulant Albert, l’air intéressé par ce qui pouvait bien se passer maintenant dans la chambre naturellement bien rangée de ses bien aimées amies, et Albert renonça à défendre le chat contre des mauvais traitements qu’il adorait et se fit un kir.

Pulchérie causait au chat qui dormait sur son lit, lové en boule sur la couette et l’édredon (pauvre bête) pour chasser les vampires. Tout allait donc très bien jusqu’à la disparition du chat qui eut lieu 2 semaines après la défection d’Albert qui voulait vivre sa vie, hibernant sans doute avec moi et ses 2 filles (et le chat, et la chienne).

Je pris un autre chat (toujours une chatttte d’ailleurs, mais je veux égarer les moteurs de recherche porno), tricolore et absolument très mignonne également surtout avec les filles qu’elle adorait (j’ai du bol comme le dit mon vétérinaire, je ne suis tombée que sur des chats crème et mignons comme tout). Et revoici pour un tour les confidences de Pulchérie à son Eglantine chérie. Direction chez mes parents car le sort a ses revers comme le tennis.

Eglantine détestait profondément que les filles pleurent où qu’elles se fassent enguirlander (on se demande à quel sujet, ces petites chéries). On la voyait rappliquer dare dare au moindre ton un peu sec et larmes qui suivaient, elle nous engueulait en miaulant et grimpait sur les genoux des filles pour leur lécher les larmes. Généralement l’engueulade s’arrêtait là et les pleurs aussi (méthode très efficace). Puis Pulchérie partait avec son chat dans les bras en marmonnant « mon bébé d’amooouuur ». Jusqu’au jour où Jean Poirotte la mimat « ma pauvre Eglantine, y’a que toi qui m’aime dans cette maison snif, heureusement que tu es là snif, la vie n’est qu’un long calvaire snif, je ne sais pas ce que je ferais sans toi snif ».

Stupéfaction de Pulchérie « Comment tu le sais que j’étais en train de lui dire cela ? »

Ben nous aussi on a été petits et on a nous aussi raconté au chat qu’on avait certainement été adoptés et qu’heureusement qu’il était là… Elle a donc apprit que Jean Poirotte petit causait à son chat Bambi et qu’il envisageait même de fuguer en le mettant dans un balluchon, moi idem mais sans quart de pomme (faut suivre, je ne le répèterais jamais assez)…

Elle était dépitée, se croyant unique au monde. Mais la vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand un abruti qui déteste les chats, écrase celui que l’on aime, volontairement, quitte à écraser un gosse avec (d’ailleurs il n’aime pas les mômes non plus). Le chat suivant était pot de colle et dormait carrément dans le lit des filles après avoir regardé la télévision avachie sur les deux (c’était mieux).

Aujourd’hui, l’histoire est quasi close pour moi. J’ai encore Diabolos, mais après lui, je n’aurais plus d’animal en appartement. Pulchérie reprendra un chat et pourra à nouveau lui raconter ses misères… (je hais ma mère)

Le sac à main de la mort…

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Je n’ai pas de passion particulière pour les sacs à main. J’en ai généralement 2 : un pour sortir (actuellement offert par mes collègues pour mon anniversaire), un pour la semaine.

Je ne suis pas « girlie » du tout sur le plan du sac à main. Celui en cours est généralement un immense fourre tout, où même moi je n’arrive pas à trouver mon porte-feuille sans une fouille détaillée. Tant pis pour les pick-pockets…

Je l’utilise jusqu’à ce qu’il agonise, et là je me traîne à reculons dans un magasin pour lui en trouver un de rechange…

Dedans, c’est fou ce que j’y trimballe, comme toutes les femmes. Un nécessaire de survie à tout le moins sur le plan médoc + une brosse à cheveux + un miroir + mes deux porte-feuilles (je fais ce que je veux avec les porte-feuilles d’abord) + de quoi me ravaler la façade, et j’en passe.

Ce jour là, j’étais bien décidée à aller faire les magasins avec Mrs Bibelot, à l’époque où j’habitais encore chez mes parents avec les filles. Et nous avions décidé de les laisser à Jean Poirotte, car faire les boutiques avec elles relevait du parcours du combattant. Elle s’ennuyaient, se disputaient, rentraient dans n’importe quelle boutique, donnaient un avis qu’on ne leur demandait pas (toujours plaisant le « t’es moche là dedans »), se perdaient pour le plaisir d’entendre leur voix dans un haut parleur, se crêpaient le chignon dans la voiture à l’aller et au retour, et j’en passe… Un cauchemar…

Jean Poirotte magnanime avait accepté de les surveiller ce beau samedi après midi… Je lui avais laissé la consigne qu’il connaissait déjà, ayant élevé 4 enfants : « si tu ne les entends pas, va voir ce qu’elles font et dis leur d’arrêter de le faire, et prends l’extincteur on ne sait jamais« … Nonobstant le fait que faire les boutiques avec nous étaient une corvée pour elles quand il ne s’agissait pas de les fringuer, elles voulaient ce jour là venir. Promis, juré, craché maman, on sera sages (tu parle, Edgar !).

Insensible à leurs supplications déchirantes, je partis donc avec Mrs Bibelot, en prenant mon sac du moment, un immense fourre tout en cuir que je voulais précisément changer, car la doublure en était déchirée, et la fermeture éclair moribonde. Il avait une large bretelle.

C’est incroyable ce que cela peut être lourd ces trucs là parfois. C’est la remarque que je me fis en allant jusqu’à la voiture, et en en descendant 20 km plus loin, au centre commercial que nous nous proposions de ratisser, Mrs Bibelot et moi…

Vraiment lourd. Abominable. Même les légionnaires n’en trimballaient pas autant. J’avais l’épaule droite sciée, et je n’arrêtais pas de me demander ce que diable j’avais bien pu fourrer là dedans, hormis la bouteille d’1/2 litres d’eau que je prends dans ces cas là pour survivre… Horrible…

Nous déambulions dans les galeries, moi hahanant comme une pauvre bête de somme sous le poids de ce maudit sac que je remettais en place à tout moment au risque de me coincer une vertèbre.

Son remplaçant fut trouvé, quelques fringues également, et nous voici allant prendre le thé avant de rentrer tranquillement. Ouf, le sac posé dans la voiture, me voici me massant l’épaule.

D’ordinaire, il me faut 8 à 10 jours pour me décider à me servir du nouveau sac, à savoir transvaser l’utile de l’ancien au nouveau, découvrir quelques pièces cachées, trier des papiers égarés dans le fond, et jeter ce qui aurait dû l’être il y a 2 ans. Parfois une découverte miraculeuse : mon mascara que je croyais perdu, coincé dans la doublure, une fois un billet conséquent dans une poche que je n’ouvrais jamais…

Le soir même pourtant j’étais avide de changer de sac tout de suite. Les filles dirent « bonsoir » spontanément pour aller se coucher sans injonction, étant fatiguées ces petites biches… (bien avant l’heure…)

Me voici vidant gentiment le contenu de mon sac sur la table de la cuisine et commençant le tri, et à tout ranger comme il faut dans le nouveau sac qui, celui là, sera toujours bien rangé (on peut toujours y croire). J’arrive dans le fond du sac et ma main sent quelque chose de curieux sous la doublure : un lingot d’or ?

Vous ne devinerez jamais ce que c’était ! Mrs Bibelot possède deux balances anciennes (à deux plateaux en cuivre), avec des poids de 1 kg, 500 g, 100 g, etc… qui lui viennent de sa famille. Très jolies balances. Mon regard tombe sur le range poids en bois dans lequel ne reste que les 1 g et 5 g… (je précise que ces balances servent toujours, quand il faut mesurer 5 g de sel pour un foie gras, elles sont irremplaçables)

Le reste des poids, soit 2,5 kg au total, était planqué dans la doublure de mon sac à main.

Encore une idée lumineuse des filles… On se venge comme on peut de ne pas aller s’ennuyer avec maman dans les magasins.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Faites attention… Part 1

Faites_attention_56800983Il faut faire très attention à ce que l’on dit à un enfant : il va le répéter, parfois de travers… En règle générale il faut faire très attention à ce que l’on dit devant un enfant, car il comprend plus qu’on ne le croit.

Ca écoute et ça cause. Ca interprète, ça comprend. Je le répète ayant eu un exemplaire (Delphine), qui parlait peu mais comprenait tout bien pour le sortir au moment où l’on ne s’y attendait pas et devant qui il ne fallait pas

On se rend compte de la capacité d’écoute le jour où l’on dit « ah merde alors ! » et que dessous la table où le chérubin essayait d’avaler un rang de perles sort un « amedalow ». Regards échangés : ne plus dire de gros mots : ça va être dur (plus le temps passe et plus on est grossiers je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais je devais avoir 16 ans quand j’ai entendu Jean Poirotte dire « merde » pour la première fois).

On découvre alors nos travers de parlotte. Albert s’est rendu compte qu’il disait « putain » tout le temps quand Pulchérie s’est mise à charabiater des « utain de véviette (serviette) » « utain de avon (savon) » « utain de cuillère qui tombe ! ». Moi c’était « bon alors ! » « bon alors tu dis quoi mamie ? » « bon alors tu veux quoi papy ? » « utainbon alors a pas faim »… C’est charmant ! On réalise qu’il va nous falloir environ 10 ans pour échanger notre infirmité de langage contre une autre…

Vient le temps où le chérubin boit nos paroles (ça reste bref). J’expliquais donc à Pulchérie que tante Hortense était une très vieille dame (95 ans tout de même) avec laquelle il fallait être gentille, vu qu’elle était très vieille. Très vieille c’est quoi : « ben elle va bientôt mourir, elle aime bien parler avec les enfants parce qu’elle n’en a jamais eu son fiancé étant mort à la guerre dans les tranchés, il faut être gentille » (son père et toute sa diplomatie et sa délicatesse légendaires).

Tante Hortense était une vieille dame poudrée, propre, sentant bon et toujours bien habillée, pas de quoi faire fuir à part la moustache que je ne sentais plus, mais que Pulchérie sentait bien. « C’est parce qu’elle est vieille ma chérie » réponse « je ne veux pas être vieille avec de la moustaaaaaache et je ne veux pas lui faire un bisouuuuuu » « mais non ma chérie, tu ne seras jamais vieille avec une moustache, et il faut lui faire un bisou (rappel de son père « elle est très vieille et toi aussi tu aimeras qu’on te fasse des bisous quand tu seras très vieille!!!! »)

Heureusement la pauvre femme était très dure d’oreille, car un dimanche passé en famille, Pulchérie faisant le zouave avec son cousin dans les pommiers alors que Delphine têtait avec application (c’est fou ce qu’elle a pu manger avec application), arriva le moment où il fallut raccompagner tante Hortense chez elle. Moment fatal du bisou et de l’au-revoir à l’aïeule. Rassemblement des trésors.

Et Pulchérie de faire la leçon à son cousin le doigt en l’air :

  • « Il faut être gentil avec tante Hortense et lui faire un bisou, parce que son fiancé est mort à la guerre dans une tranche chiée, et en plus elle va bientôt être morte et c’est pour ça qu’elle a de la moustache et qu’elle pique… »

Oui, heureusement qu’elle était sourde, la pauvre.

Sinon quel calvaire !!!!!

Les filles et la Toussaint…

Les_filles_et_la_Toussaint_10147881Quelle rapport entre cette photo et la toussaint vous direz-vous ?  c’est la fête de tous les saints donc celle des filles aussi (la fête des morts c’est le 2 novembre, mais comme ce n’est pas férié on profite du 1er pour aller au cimetière ce qui est toujours une sortie gaie).

La Toussaint étant passée, je peux en parler en regrettant ce merveilleux jour où je me suis levée vers 11 H 30… (on aura compris que je suis matinale de nature)

J’avais une grand mère qui était très croyante. Personne ne savait d’où cela lui venait, dans la mesure où ses parents ne l’étaient pas. Apparement elle avait fait un voeu pendant la dernière guerre (en Europe), et mon grand père étant revenu après 5 ans de captivité, elle a dû penser que dieu existait forcément.

Comme tous les convertis sincères, elle en faisait beaucoup trop. Elle a réussi à dégouter ses trois enfants de la religion. Pour ses petits enfants elle a fait de son mieux, et surtout tiré la tronche quand on lui a annoncé qu’on n’irait plus à la messe avec elle le dimanche, communion faite pour avoir plein de cadeaux (sauf pour mon frère et la dernière qui avaient été réfractaires). Elle n’a trop rien dit que je ne me marie pas à l’église et mette au monde mes deux filles dans le péché en plus de la douleur pour l’aînée.

Avec les filles elle a tenté le coup la malheureuse et cela a été un échec total.

C’était une arrière grand mère gâteaux avec les filles. Elle s’en occupait beaucoup, et nous la voyions souvent, surtout qu’elle passait le mois de juillet avec mes parents où je les retrouvais souvent + pas mal de WE mon grand père nous ayant hélas quitté bien trop tôt.

La maison louée années après années en Camargue donnait sur une place avec un christ en croix d’au moins 3 mètres de haut qui impressionnait beaucoup Pulchérie quand elle allait se faire payer une glace ou acheter le pain avec son arrière grand mère. Ma grand mère se fit donc une joie de lui expliquer le chemin de croix, le calvaire, pâques et les cloches, les saints, la trinité, la résurrection et tout le bataclan, avec l’impression d’avoir marqué un coup contre l’obscurantisme de sa descendance.

Pour noël je faisais une crèche car j’adore les santons et que cela faisait partie de mes noëls de petite fille, ma grand mère ne mettant le petit jésus qu’une fois que nous étions couchés, et c’était un miracle de constater qu’il était apparu dans la nuit du 24 au 25 décembre. Sinon je lisais plutôt aux filles mes bouquins d’enfance sur le père noël et son traineau et je zappais un peu le pourquoi de la crèche : on est content quand un enfant nait et celui là était un peu différent des autres, c’était un prophète (restons objectifs, c’en était un)… Comme mes santons sont de Provence, je leur faisais un petit cours sur le pays de Marcel Pagnol.

Alors que j’étais enceinte de Delphine jusqu’au menton (approximativement), au mois de juillet en vacances, Pulchérie demanda à ma grand mère de lui raconter l’histoire de Jésus à l’heure de l’apéro sacré des vacances. Ne voulant pas se faire prendre avec ses récits précédents devant témoins tous plus incroyants les uns que les autres, ma grand mère commençat avec la poésie de noël, pour être interrompue par Pulchérie indignée :

  • « Non pas cette histoire là mamie (oui c’était mamie aussi), celle où ils l’ont cloué ! »

Ceci d’un ton déterminé (voire même sadique, les enfants étant inconscients), très intéressé, et même pas impressionné. Mon père fit une petite grimace : cette enfant avait bien le temps d’apprendre que l’homme est un loup pour l’homme et sa mère était priée de se servir un coup à boire plutôt que de traumatiser (?) son arrière petite fille avec des récits sanglants à l’heure de l’apéritif (car c’est sanglant de A à Z)

Du coup la pauvre arrière grand mère se rabattit sur le cimetière à la Toussaint suivante avec Pulchérie (Delphine têtant toutes les 3 heures avec application) ne s’avouant pas vaincue. Dans ma famille on n’est pas très cimetière, voire même pas du tout, encore que celui du village où habitent mes parents soit ravissant et qu’on y ait plein de monde dedans (d’ailleurs c’est ma volonté, je veux y non être un jour). Bref ce n’est pas l’endroit où j’emmenais promener Pulchérie et quand j’y vais, c’est toute seule et en dehors des jours obligatoires, un jour de cafard gris, car je le trouve apaisant (et que c’est fou le monde que je connaissais vraiment qui y non est maintenant !). Ma grand mère y allait elle très souvent.

Donc visite au cimetière avec allusion au paradis où l’on va forcément un jour si l’on est sage (hem), parce que Jésus est mort sur la croix pour cela et tout le blabla. D’ailleurs toutes les personnes qu’elle lui faisait « visiter » la regardaient de là-haut et l’attendaient ce qui inquiéta la petite. Pulchérie nous demanda des précisions sur le sujet à son père et moi, grillant ainsi son arrière grand mère cette innocente… Seule réponse à faire à une enfant de 4 ans : « tu as bien le temps d’y réfléchir, tout ça ce sont des bêtises et je vais te lire Bambi (dont la mère… Non je vais te lire Merlin l’enchanteur) », car à 4 ans on est immortel. En plus on ne tenait pas spécialement à la voir entrer un jour dans les ordres, pour peu que la grand mère réussisse son coup… Des années auparavant elle avait terrorisé ma soeur en lui disant que si elle mourait elle deviendrait un ange : le mot « ange » fut interdit pendant de longs mois…

N’empêche que Pulchérie adoraaaiiit aller au cimetière tous les ans, plusieurs fois par an avec son arrière grand mère, avec une prédilection pour la Toussaint. « C’est joli maman, c’est plein de fleurs, je peux courir sur les tombes et me suspendre aux croix…. » (je la visualise pleinement en train de faire le zouave sur des tombes, ma grand mère ramassant les mauvaises herbes). Delphine était moins fan sur cette promenade là : rien à manger, et ce n’était pas elle qui aurait risqué de se casser un bras en faisant de la barre asymétrique sur une croix : on n’est jamais trop prudente devant les saints du paradis qui peuvent vous priver de desserts… Je me demande ce que font les enfants musulmans au cimetière : c’est la chose qui frappe le plus en pays musulman, cette absence de croix (de barres asymétriques où se surpendre). Je me demande également encore comment ma grand mère a pu laisser Pulchérie faire de la gymnastique dans le cimetière, mais elle n’a peut-être pas pu faire autrement : cette enfant adorait grimper partout et on arrivait souvent trop tard…

Les filles chez le médecin !

Les_filles_chez_le_m_decin_57210879Cette image idyllique est de l’intox !

Il faut bien emmener les chérubins chez le médecin (hélas !).

Pour des raisons diverses : angine qui pointe, otite qui persiste, vaccins à refaire, variole droit devant, peste à tribord, ou rubéole avec symptômes…

L’homme (ou la femme) de l’art ne se déplace pas toujours (3 fois hélas).

Pulchérie a débuté sa vie de malade avec des otites (j’ai fait un post là dessus). La pédiatre donc, fatalement, en cas de visite pour d’autres motifs (non, finalement,  toujours une otite), devait, la malheureuse, lui regarder les tympans dans le blanc des yeux pour vérifier que tout allait bien de ce côté là (réponse toujours négative, quelle innocente !).

A la vue de cette pauvre femme, Pulchérie se mettait à brailler avec force et application, là dessus elle a toujours été championne du décibel. Je partais donc équipée de Mrs Bibelot : 2 pour la tenir c’était un minimum. On la pesait braillant, la mesurait hurlant, lui testait les réflexes éructant en « charabia développé ». Jusqu’au jour où  je suggérais de lui regarder les tympans en premier lieu, et de passer au reste après…

Ce qui fut fait. Une fois l’appareil retiré des oreilles (on peut comprendre, ça fait mal quand l’oreille est purulente), Pulchérie retrouvait son sourire, arrachait le collier de la pédiatre + une boucle d’oreille et le lobe de l’oreille qui allait avec, en se marrant très fort car c’était une nature joyeuse, (sauf quand on lui regardait les tympans ou lui demandait de terminer son assiette (suivez, c’est obligé, je l’ai déjà dit !)).

Le temps passe et c’est infâme car on se retrouve au seuil de la vieillesse avant d’avoir eu le temps de dire ouf et…

Oui… Pulchérie devint une petite fille « raisonnable ». Enfin je n’arrêtais pas de le lui dire, sans la convaincre réellement. Elle voyait bien sa petite soeur assez raisonnable, elle, chez le médecin avec ses oreilles infectées ELLE AUSSI (Delphine était du genre à ne pas vouloir l’ouvrir cette petite biiiiiche (dixit sa soeur émerveillée), et me regardait pour savoir si elle avait le droit de pleurer). Pulchérie avait bien envie d’être encore plus raisonnable que sa petite soeur, mais…

Ben non, une piqûre c’était hors de question, je ne parle même pas des prises de sang. J’avais un voisin médecin, dont la fille fréquentait la même classe que Pulchérie. Naïve, je fis une infidélité à mon médecin traditionnel pour un rappel de vaccin, en pensant que devant le père de sa copine elle allait se tenir. En fait elle n’en avait rien à battre de la copine et de sa réputation dans la classe….

Je ne sais pas comment elle a sû qu’il y avait de la piqûre dans l’air. A peine rentrée dans le cabinet après 1 heure d’attente à jouer au trivial poursuite avec sa soeur, elle se réfugia sous le bureau du médecin médusé (je n’ai pas dit : elle se glissa en douce…) et se mit à hurler « au secours, à l’aide ! on torture un enfant innocent ici ! » (trois fois de suite) (quand je pense qu’elle a arrêté le théâtre !). Mrs Bibelot manquait, Pulchérie ayant assuré qu’elle était grande et raisonnable… Il fallut l’extirper de sous le bureau, repliée sur elle-même tellement elle était crispée. On sentait le médecin crispé aussi, regardant sa seringue d’un oeil torve en se demandant s’il n’allait pas aller planter de la brebis en Ardèche. Eut lieu LA piqûre avec hurlements atroces vidant la salle d’attente (Delphine était morte de rire). Puis le fatal « aaahhhh je n’ai rien sentit DU TOUT« . Je ne sais pas si elle aurait senti le coup de presse papier que visiblement le médecin-à-la-réputation-définitivement-ruinée était prêt à lui assèner trop tard bien sûr : il fallait commencer par celà.

Pour une prise de sang nous partions à trois. Pour la tenir…, le laborantin hésitant à rentrer dans les ordres boudhistes au moment précis où il devait excercer, le Tibet finalement c’est tout à côté… D’ailleurs le parcours menant au laboratoire était interdit sur mon GPS personnel n’existant pas à l’époque car Pulchérie se mettait à hurler « je leeee savvaiiiiis que tu allais me faire faaaaaiiiiire une prise de sannnnnng !) à la vue de la rue maudite, menant également au Monoprix…

Delphine n’aimait pas trop le médecin non plus, mais elle suçait son pouce, résignée. Coup de bol pour elle un beau jour elle avait un rappel à se faire faire et  MOI AUSSI. Je suis donc passée la première en rigolant (se faire piquer c’est tordant, il me fallait donner l’exemple). Elle a rigolé également (un peu jaune) et empoché 3 bonbons au lieu d’un… Cela compte dans une vie, surtout la sienne (Pulchérie étant totalement allergique au chantage bonbon, mourir de faim ne lui faisant pas peur)

D’un autre côté actuellement pour la prise de sang elles sont à égalité (quoi ? pour la pilule ? mais je l’ai faite il y a 22 ans !). Même pas à reculons au labo. Pas du tout du tout. Quant au médecin, il faut qu’elles soient à l’agonie, et encore. On (Delphine) m’appelle au boulot pour je trouve un médecin corvéable sur les pages jaunes… dans le Marais de préférence et qui puisse recevoir immédiatement. Et puis finalement on n’y va pô parce que cela va passer, on n’est pas la fille d’Albert pour rien… (j’en profite au passage pour leur signaler qu’elles ont des rappels à faire, ah on ricane moins !)

La vie n’est qu’un long calvaire…

Les mensonges des filles…

Mensonge_la9980_001Ce qui va suivre est dit d’un air totalement innocent (ou outragé, le temps passant), alors que les parents ont aussi pris leurs parents pour des imbéciles…

  • C’est pas moi qui ai fait pipi dans ma culotte, c’est Chloée (la chienne)

  • A pas touché la plante (pot brisé)

  • A pas touché le téléphone (décroché)

  • Papa l’a dit que je pouvais faire pipi dans ma culotte

  • Je n’ai pas touché les clefs c’est Delphine (clefs retrouvées dans les chaussures de Pulchérie avec la carte bleue d’Albert)

  • Je n’ai pas touché au robinet de la baignoire (qui déborde)

  • La boulangère nous avait donné une toute petite baguette

  • Un crouton est tombé dans le caniveau et un gros chien noir a mangé l’autre

  • Je suis en retard parce que la maman d’Aurélie m’empêchait de sortir de chez elle

  • Non nous n’avons pas joué en route, il y avait 100 personnes avant nous à la boulangerie !

  • Non je n’ai pas entamé la tablette de chocolat c’est une souris (je veux un chaaaat !)

  • Ta montre doit avancer : regarde la mienne ! tu as deux heures d’avance !

  • Ce n’est pas moi qui ai jeté mon vélo par terre. La chienne a dû le bousculer.

  • Je n’ai certainement pas terminé le fromage. D’ailleurs je déteste le fromage (double mensonge)

  • Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Qu’entends tu par « qu’as-tu fait de mon tarot ? »

  • Touché à ton mascara ? Moi ???

  • Non je n’ai pas déplacé ce meuble

  • Les étagères ? elles sont tombées toutes seules

  • Oui je me suis brossée les dents

  • Je n’ai pas pris ta pince à épiler. Pour quoi faire d’ailleurs ?

  • Non je n’ai pas traitée Pulchérie de « grosse mémée poilue », elle n’avait pas le droit de me flanquer une tarte

  • Le coupe ongles ? Non je ne te l’ai pas emprunté non plus… Cela doit être Pulchérie (qui se ronge les ongles)

  • Je ne t’emprunte jamais de CD : ta musique est tarte

  • Je n’ai appelé aucun portable je ne suis pas folle, cela doit être toi. Ou alors j’ai fait bis malencontreusement 50 fois.

  • J’ai égaré ma dissertation à te faire signer. Tu peux signer le carnet ? En marquant « lu, vu et controlé »

  • Non on ne téléphonait pas, la ligne était certainement en dérangement.

  • Ce n’est pas nous qui avons trempé les serviettes dans la salle de bain

  • Ouiiiiii on a fait le ménage (aleeeeerrrrte elle rentre) et vidé le lave vaisselle. Prends ton temps ma maman chérie.

  • Les jumelles de papy ? Pour faire quoi ?

  • Je ne mets jamais les pieds dans ta chambre en ton absence

  • Je ne fouille pas dans tes affaires, surtout de maquillage : tu te maquille comme une mongole

  • On rentre à minuit au plus tard ma maman chérie…

  • Un jeune homme qui t’aide à vider ton coffre ? je ne vois vraiment pas qui cela peut être, un détraqué certainement…

  • Non je n’ai pas de petit ami…