Mademoiselle…

Vieille carte postaleMeilleure amie souhaitant me souhaiter mon anniversaire, est venue samedi, et en a profité pour feuilleter l’extraordinaire collection de cartes postales que Mrs Bibelot conserve soigneusement.

La plus « récente » et la plus émouvante, est celle écrite par mon grand-père en 1917, alors qu’il savait tout juste écrire, à son père gravement blessé et séjournant dans un hôpital de Haute Savoie.

‘mon petitpapajetéme et je vé bienoto venirte voire quand la neige aura fondu » « J’aispairequetu va bien malgré la guerre et je téme ». Ton  fils aimé : Henri

Le SNIF vous n’êtes pas obligé de le partager… Mais moi j’ai connu mon grand-père…

Mon arrière grand mère et ses soeurs, collectionnaient  les cartes postales, et nous avons donc 4 albums à peu près, de 1895 à 1913, celle de 1917 étant l’exception…

Je pense qu’après  Août 1914 elles ont préféré taire ce qui leur avait été écrit…

Première constatation : c’est fou ce que les gens écrivaient. Le cousin Léon étant parti 12 jours à Luchon, avait envoyé 12 cartes. Avec parfois, juste un « Bons baisers ». Mais nous avons TOUT Luchon, en droit en gauche et en travers.

Oui ils écrivaient beaucoup, nous avons par ailleurs quelques cartons à chaussures bourrés de lettres. Et ils écrivaient bien, on voit immédiatement que la calligraphie faisait partie de l’enseignement. Et très tôt, l’orthographe était excellente !

Nous avons été surpris de constater que le timbre était très souvent collé sur la carte en elle-même, et non pas comme nous le faisons, pas toujours au même endroit, et avons eu l’explication en voyant cette carte « les timbres et leur langage ».

Le prétendant de la demoiselle en question, mon arrière grand-tante, qui se languissait d’elle depuis début juillet, ne s’est pas trop mouillé entre le « je vous aime » et le « mon coeur est à vous », mais ils s’étaient sans doute très bien compris.

Car « mademoiselle, votre non visite pour cette cérémonie de Marie, dont je comprends que vous ayez pu être absente rapport à votre propre maman, m’a laissé une blessure au coeur. Je vous attendais »… N’est pas anodin…

Fort hélas il fut l’un des premiers morts de 1914, et tante Hortense ne l’a jamais remplacé.

Une prochaine fois vous aurez droit à certaines cartes « à suite », très roman photo, intactes également, dormant dans leurs albums depuis 1900 et des poussières…

Toutes émouvantes, parfois amusantes…

Quand on referme un album, on regarde d’un autre air, notre téléphone portable dont les textos ne passeront jamais à la postérité.

Quant à nos mails…

Le premier vrai chagrin…

Roland

Il y avait eu des départs qui ne m’avaient pas spécialement bouleversée. En avril 1978 quelques larmes pour une trop vieille dame, dont je savais qu’elle me manquerait mais… Rien d’extraordinaire toutefois, juste la vie et son cortège de tellement vieilles personnes que l’on sait qu’il est normal qu’elles nous quittent.

« C’est dans l’ordre des choses », ainsi va la formule.

Et puis il y a eu ce matin là. J’avais 20 ans. Premier jour pour moi dans mon deuxième travail. Le téléphone a sonné et c’était à moi de décrocher. J’ai donc entendu des mots sans fards, sans métaphores, sans préambule. J’ai entendu que tu étais mort et aucun mot n’aurait pu changer la vérité. Papa et maman n’avaient pas eu le courage de m’appeler, c’était mon autre grand-père qui s’en était chargé.

Je n’ai pas trop osé pleurer, juste un peu sur le moment tellement j’étais choquée, et j’ai fait ma journée avec l’impression que quelque chose n’était pas vrai. J’avais envie de partir, mais on ne quitte pas son travail tout neuf le premier jour, surtout quand on n’a pas vraiment compris… J’ai oublié depuis, les appels que j’ai pu avoir ce jour là, je me souviens juste que je suis rentrée chez moi, et que j’avais peur de dormir dans ma chambre, tout le monde étant absent de l’appartement parce que c’était les vacances et tout le reste de la famille à la campagne, à 5 km. J’ai ouvert le canapé lit, j’y ai apporté des draps et je me suis couchée , la gorge serrée, sans y croire.

La nuit, j’ai rêvé de toi. Tu étais là et je te parlais et tu me parlais. J’ai touché ta joue pour la première fois en te demandant ce qui t’avait fait le plus souffrir, et tu n’as pas répondu. Dans mon rêve tu étais vivant, et j’avais oublié que c’était désormais faux. Et après les rêves, vient le réveil.

Car au réveil, la vérité est là, à nouveau. Il nous faut la réapprendre. Au réveil il y a le court instant où l’on se demande si l’on a rêvé, le moment où l’on réalise que non et qu’il faut affronter la vie qui continue. La vérité était là : tu étais mort. Et c’était injuste, et c’était impossible, et là j’ai vraiment pleuré, avec l’impression affreuse que tu étais tout de même là quelque part, que tu trouvais à la fois qu’il était juste que je pleure ton départ, et triste pour moi que je sois si triste, parce que tu avais forcément des choses à me dire qui auraient pu apaiser ma douleur.

Les gestes de la vie sont automatismes, et il est heureux de pouvoir les exécuter sans penser à ce que l’on fait. Mais au fond il y avait cette pensée lancinante, plantée dans le coeur que toi plus jamais… Toi plus jamais tu ne te regarderais dans un miroir. Plus jamais tu ne prendrais ton peigne pour te coiffer. Plus jamais tu ne te sentirais bien d’avoir bu ta boisson chaude du matin. Plus jamais tu ne sentirais le vent tiède de l’été caresser tes joues, même pour sécher des larmes.

C’était un 28 août, encore l’été pour un moment.

Et puis après il y a eu le refus de tes enfants de me voir à la mise en bière, pour m’épargner de te voir trop changé. Je n’ai eu droit qu’à la vision de ton cercueil dans une église trop froide, j’ai regardé la terre tomber sur toi quand on t’a fait descendre dans ta dernière demeure. J’ai pensé au soleil trop chaud même si j’étais glacée, à ce qui se passe sous la pierre tombale mise en place. J’ai eu vraiment peur pour la première fois et je ne pouvais rien faire contre ça.

Combien de larmes pour toi ? Je ne sais même plus. Quand j’ai tenu Pulchérie sur moi pour la première fois, quand j’ai été seule avec elle, je crois que tu as été le seul invité de ce soir si particulier. Et puis aussi pour Delphine. Il y a eu ces nuits noires où j’étais seule avec la vie venant de moi, que je tenais un peu de toi, blottie contre moi. Le moment où je me suis dit « il ne la connaîtra pas ». Les dernières fois où j’ai vraiment pleuré. Car je savais à quel point tu aurais été heureux de les prendre dans tes bras. J’imaginais en serrant mes filles contre moi, ton rire si particulier, ton regard pouvant être à la fois mélancolique et joyeux, et je pensais une fois de plus que ce n’était pas juste.

Comme l’autre, celui qui m’a encore accompagnée un moment, tu aurais été si formidable et si différent. Tu étais si patient. Tu aurais tenu leurs petites mains pour les accompagner dans leurs premiers pas, tu leur aurais lu des histoires, tu aurais ri de leurs babillages, sans jamais te lasser. Elles t’ont manqué et tes autres arrières petits enfants également, et tu leur a manqué.

Tu as été mon premier vrai chagrin, celui qui laisse une blessure ouverte, et qui fait que, 34 ans après ton départ, je pense toujours à toi… Même s’il y en a eu d’autres après toi mais plus dans l’âge de « l’ordre des choses », toi qui m’avait permis de me préparer à d’autres chagrins. Et tu es dans la seule tombe que j’évite de regarder, parce que je sais que si je pose mes yeux dessus, forcément, ils se remettront à pleurer, comme il y a 34 ans, comme hier… Sans penser que sous la dalle, Mrs Tricot t’a rejoint comme elle l’a espéré et souhaité, de ta mort à la sienne 13 ans plus tard.

Mon premier vrai chagrin, qui m’a fait comprendre que j’en vivrais bien d’autres… C’est toi…

Et cela sera toujours toi… Parce qu’on ne peut pas revenir en arrière, ni changer l’ordre des choses…

Mon changement de téléphone portable… (2)

PortableMe voici donc partie chez le boucher du secteur, avec Mrs Bibelot qui veut changer son téléphone maison qui merde depuis un an (et dont l’installation vous sera contée ultérieurement…)

Nous n’aurons pas trop de deux vendeurs…

Je trouve ma proie au rayon téléphonie et je lui confie ma mère, avant d’en trouver une perso (de proie) qui est un jeune homme tout content quand je lui déclare que je veux changer mon téléphone portable qui se décharge plus vite que l’éclair.

  • Il se frotte les mains
  • Je dégaine mon antiquité qui allait sur ses 5 ans en lui demandant l’équivalent si possible
  • Tête du vendeur qui se dirigeait vers le plus cher et le plus beau quand…
  • …Je lui précise que je veux le même ou quasi, car l’option cafetière/aspirateur/microndes et appareil photo ne m’intéresse pas parce que je veux un truc juste pour téléphoner.
  • Il cesse de se frotter les mains qui sont tout à coup moites.
  • Pas de bol, j’ai le choix entre celui à 89 euros et un à 29 euros (un N*okia) qu’il n’a plus en stock.
  • Comme il me montre l’engin, je lui demande si c’est un leurre ou bien le bon téléphone qu’il peut donc me vendre.
  • Son chef qui passait par là précise qu’on peut me vendre l’engin d’exposition…
  • Le vendeur, je le vois bien, mijote l’assassinat de son chef et va d’un pas trainant me chercher la boîte avec le chargeur, le mode d’emploi et le kit main libre.
  • Il me précise que non, il ne peut pas effectuer mon changement de carte sim, que je n’ai qu’à me démerder
  • Je craque pour un chargeur voiture en supplément, mais cela ne le déride pas…
  • Il me regarde partir avec haine, et je sens son regard me poignarder le dos, toute contente de mon portable à 29 euros…
  • Et nous voici reparties, ma mère avec son nouveau téléphone maison (deux postes, un pour la cuisine et l’autre pour le séjour) et moi avec mes cartouches, clefs USB, téléphone + chargeur.
  • Rentrée à la maison, je regarde le mode d’emploi.
  • Autant certains sont trop compliqués, autant celui là s’adresse à une personne qui s’y connait un minimum.
  • Donc, pas à moi…
  • J’ai deux cartes sim à insérer.
  • Machinalement je cherche la deuxième dans la boite (arrêtez de rire)
  • Ben non, il y a juste la batterie à insérer.
  • Comment ? Le mode d’emploi est muet sur ce sujet, cela doit être évident
  • Pourquoi deux cartes sim ?
  • Et où est celle de mon téléphone toujours en service ?
  • Le mode d’emploi du vieux téléphone n’est pas plus clair que celui du nouveau. Plus complet certes, mais mal traduit…
  • Je décide de faire appel à l’homme de l’art.
  • Qui, mode d’emploi à la main mais juste 30 secondes, trouve le PAC (Piège A Cons) : à savoir le bon endroit où insérer mon ancienne carte sim, qui n’est pas évident à trouver (je j’aurais pas trouvé).
  • J’ai récupéré mon crédit de communication, les chers gentils textos de mes chéries, mais pas mes contacts…
  • La deuxième carte sim est simplement celle d’un autre portable au cas où l’on aurait envie d’en avoir deux qui deviendraient donc du deux en un…
  • Cela peut se comprendre dans un cadre professionnel, donc je ne rouspète pas.

Rentrée chez moi, après avoir dûment chargé l’engin (qui tient plus d’une semaine, ça me change), je vais réussir à :

  • Enregistrer tous mes contacts que j’avais soigneusement notés sur une feuille de papier (c’est quoi mamy une feuille de papier ?)
  • A changer la sonnerie (du Litz à fond la caisse, j’aurais préféré du Chopin, mais bon, il ne faut pas pousser non plus, ce ne doit pas être le plus demandé…)
  • A me repérer TOTALEMENT dans mon nouveau portable.

J’ai donc un téléphone tout neuf et qui fonctionne impec. Le précédent étant un cadeau d’une de mes filles, et pouvant servir de secours est soigneusement rangé dans sa boîte d’origine avec son mode d’emploi, son chargeur, etc…

Car je le rappelle, les filles doivent faire noyer dans de la résine, avec mon corps rendu imputrescible, mon premier téléphone portable, avant de l’enterrer avec moi, dans un cimetière mérovingien (ICI).

Pour que la vie des archéologues du futur ne soit qu’un long calvaire…

Mon changement de téléphone portable… (1)

PortableJ’ai changé de téléphone portable. Cela vous fait une belle jambe et je vous rassure, moi cela ne me l’a pas faite plus belle alors, ne venez pas vous plaindre…

Mon premier téléphone portable m’avait été offert par Pulchérie pour mon anniversaire 2007, car elle ne voulait plus d’une mère « rétrograde » (en fait le mot « dinosaure » avait été prononcé ce soir là, il me semble bien… et la rescapée du Jurassique c’était moi…).

Il m’avait fallu un certain temps pour piger le mode d’emploi, genre éviter la fausse manip qui met la sonnerie sur « off » et le message d’accueil étant donc mes commentaires quand j’avais un bip concernant un nouveau message laissé par un appelant dont, et pour cause, je n’avais pas entendu l’appel…

Je ne sais pas comment j’avais fait mon compte, mais un jour les filles m’avaient appelée en me disant « faut que tu changes ton message d’accueil maman, c’est à mourir de rire, on t’entend rouspéter et papy dire « fais voir ».

Il m’a fallu 2 ans avant de me pencher sur le mode d’emploi pour enregistrer moi-même mes contacts, sans me tromper… Alors que mon neveu qui n’avait que 11 ans, faisait cela les yeux fermés…

Il m’a fallu 4 ans environ pour envoyer mon premier texto sans faute (vu qu’il m’a fallu 1 an pour trouver la touche « espace » donc je remplaçais par des points), manquant déclencher chez Delphine une crise cardiaque. Je n’ai jamais trouvé l’option « cafetière », et jamais pu non plus régler la sonnerie, l’appareil refusant de manière obstinée de tenir compte de mes désirs les plus fous, même si j’avais bien fait « valider ».

Là je n’étais pas responsable PERSONNE, pas même les pros de la carte sim et de tout le bataclan, n’ayant réussi à modifier la sonnerie qui hante encore mes nuits…

Car, le croirez vous, certains DOUTAIENT que je puisse être capable de modifier ma sonnerie sans faire de fausses manip… (suivez mon regard…)

Hélas, l’engin avait depuis pas mal de temps la fâcheuse manie de se décharger très rapidement. 3 minutes de conversation et il fallait le recharger. Je me déplaçais avec mon chargeur, et plus le temps passait, plus il était long d’ailleurs, à retrouver tous ses esprits.

Je me suis donc résolue, la mort dans l’âme, à aller chez Boucher, pour acheter :

  • Un nouveau portable le moins sophistiqué possible, et pas trop cher non plus, ce qui n’était pas gagné.
  • Et au passage, puisque j’étais obligée de me déplacer (tout le monde connait ma répulsion inexplicable pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à une grande surface, et le shopping) des cartouches pour mon imprimante et deux clefs USB pour…

Je vous raconterai la suite la prochaine fois, faut que je mette les clefs USB dans mon sac pour les confier à ma soeur (l’arlésienne, celle qu’on ne voit jamais).

La vie…

Compte-rendu… (2)

Oeil poché

On m’appelle et je me lève donc avec les genoux en vrac (merde, j’ai dit qu’il ne fallait plus parler de genou…)

Je suis accueillie très gentiment, ce qui est la moindre des choses (mais je le souligne tout de même car ce n’est pas toujours le cas), et je me retrouve en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, en salle qui n’est pas vraiment d’opération, mais tout de même un peu.

Alors là, je vais tout de même souligner le manque d’informations dont nous souffrons tous régulièrement.

MON chirurgien est en train de se désinfecter les mains pour passer des gants stériles, son assistante également, et on me fait allonger sur une table…

Putain, ça caille ici. JE LE SAVAIS !

Mais je pensais que l’on allait me faire passer une blouse ou je ne sais quoi, donc, je m’étais habillée en fonction de cette idée qu’elle n’était pas lumineuse…

Parce que non, on ne me demande pas de me déshabiller pour passer une blouse stérile. Si que j’aurais sû, j’aurais prévu une petite laine à passer juste avant d’être appelée.

Parce que putain, ça caille ici…

J’ai droit à la charlotte, à la désinfection massive, et je tremble parce que j’ai froid (ça change de trembler de trouille, mais bon j’ai la trouille quand même).

J’ai évidemment les yeux fermés, et leur lumière de merde, au travers des paupières, ça brûle. D’un autre côté si ça s’éteint du côté gauche je pourrais le signaler tout de suite… (mais évidemment il serait trop tard…)

  • Attention madame, la piqûre d’anesthésique fait un peu mal, mais ça va passer très vite…

Rien senti. C’est tout moi.  A chaque fois que l’on me dit que cela va faire mal je ne sens rien, si on ne me dit rien, je souffre… J’ai un truc : quand on me dit que cela va faire mal, je repense au moment où j’ai expulsé Pulchérie avec forceps, et forcément, et bien, je relativise dans mon cerveau ou ce qu’il m’en reste… D’où le fait que je ne sente rien (même pas mal !)

Après je sens vaguement qu’on me tripatouille et très rapidement on me précise.

  • J’ai bientôt terminé, je fignole la couture (il a intérêt).

10 minutes montre en main et c’est torché. On me laisse reprendre mes esprits, mon oeil gauche fonctionne, on me donne le morceau à envoyer pour biopsie (berk), la marche à suivre pour les soins post opératoires, l’ordonnance pour l’infirmière qui doit me retirer les fils le 8ème jour ou la veille si ça commence à gratter, et je rejoins Marie Framboise, toujours gelée, dans la salle d’attente. Elle est surprise, elle pensait que j’en aurais pour plus longtemps.

Et moi donc. Il était apparu que j’étais la seule pour laquelle on avait prévu une demi-heure… Donc comme tous les 1/4 d’heure avaient mis le double, nous avions pensé une heure pour moi… Logique…

Dans le miroir de l’ascenseur je regarde le carnage : il est recouvert par un pansement à retirer le lendemain matin seulement…

Le retour s’effectue sans encombre. Sauf que, évidemment, on ne se fait pas charcuter comme ça…

  • Je ne sens plus mon nez. Quand on ne sent plus quelque chose cela fait toujours curieux. Faites-vous anesthésier un doigt, et vous verrez.
  • Marie Framboise confirme : elle a connu le coup du doigt.
  • Enfin si, j’ai l’impression d’avoir une paire de lunettes qui serre mon pauvre nez. Du coup, machinalement, j’essaye toujours de retirer ces lunettes inexistantes…
  • Mais bon… Ce n’est rien…

Nous arrivons à bon port. Je remercie une fois de plus Marie Framboise pour son extrême gentillesse, et je rentre chez les parents qui m’attendent de fourchette ferme.

  • J’ai une mauvaise nouvelle pour toi me dit Jean-Poirotte…
  • Ton pneu avant gauche est dégonflé…

Déjà que la nuit menaçait de ne pas être drôle une fois l’anesthésie passée…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Compte rendu… (1)

Oeil poché

Me voici rentrée à la maison ce mercredi 1er février, après une journée éprouvante et une nuit moins éprouvante chez papa/maman (hem…).

Bon ce n’était pas la mort non plus, mais personne n’a envie d’aller se faire tripatouiller le coin interne de l’oeil (canthus interne en terme médical, ne me parlez plus du coin de l’oeil SURTOUT ne m’en parlez plus…).

Dès le départ, tatie chérie s’était proposée pour m’emmener à la première consultation car je pensais naïvement que c’est ce jour là que le chirurgien m’ôterait la cochonnerie.

Mais non, RV pris le 31 janvier pour 17 H (soyez à l’heure m’avait précisé la secrétaire, la prochaine fois qu’on me dit ça, je me fais un restaurant avant, enfin, à l’heure du RV, j’aurais encore de la marge…).

Manque de chance pour elle, tatie chérie se foule le genou la semaine précédent l’intervention (qu’on ne me parle plus de genou non plus, y’en a marre des genoux dans cette famille…).

Heureusement je trouve une solution de secours, puisque je dois être accompagnée : une amie de mes parents, Marie Framboise, accepte immédiatement de m’accompagner le mardi. Si ce n’est elle se sera son mari (surtout s’il neige), et je peux rassurer tatie chérie qui souffre et en plus, s’en veut de me faire faux bond, la pauvre.

Donc, je ne suis pas obligée d’annuler mon RV pour en avoir un en mai ou juin, quand il sera vraiment trop tard. Je scrute un peu la météo (ce que je ne fais jamais) pour vérifier qu’il ne va pas neiger le 31, et le bon jour, je me lève alerte et tout et tout (croyez moi sur parole…).

Impossible de manger quoi que ce soit et je suis fin prête à l’heure dite pour rejoindre le QG (chez mes parents), d’où nous devons partir à 15 H 30 maxi. J’ai mon itinéraire de chez Mappy (ne me parlez plus de Mappy…), et elle, sa carte.

Bien évidemment, nous nous perdons à un rond-point où l’on m’indique traitreusement d’aller à droite alors qu’au retour, nous constaterons qu’il fallait aller à gauche…

Il est à noter qu’en dignes femmes que nous sommes, nous nous arrêtons pour demander notre chemin (nous cherchons Mainvilliers qui n’est fléché nulle part ! (et qu’on ne me parle plus de Mainvilliers)). Les réponses sont aussi multiples que diverses :

  • Il faut faire demi-tour et après…
  • Vous continuez tout droit et après…
  • Il faut prendre la première à gauche…
  • Vous tournez le dos, il fallait prendre à droite…

BREF : nous finissons par trouver la fichue clinique, dont le fléchage n’était pas visible par où nous sommes arrivées (qu’on ne me parle plus du fléchage en France…).

Normalement pour l’enregistrement, je devais être là à 16 H 30, il est 16 H 45, pourvu que je ne me fasse pas refouler par une secrétaire sadique… Je suis la première à savoir que les secrétaires éructent, la bave aux lèvres, et voire même, se roulent par terre en hurlant de rage… (j’en étais une…)

Non, que je puisse avoir 1/4 d’heure de retard, elle s’en démêle la cressonnière… Elle évite d’ailleurs de me dire pourquoi…

Quand nous rentrons dans la salle d’attente, il y a plein de monde, et nous pensons naïvement qu’il y a au moins 2 ou 3 chirurgiens qui opèrent cet après-midi là. Donc nous attendons. Je suis un peu stressée, mais psy chérie m’a donné un anxiolytique à prendre 2 H avant l’intervention, et cela va encore…

Sauf que tout le monde défile avant moi, chaque personne étant accompagnée (ce qui réduit de moitié les personnes à passer avant moi), et que force est de constater que tout le monde a RV avec le même chirurgien : le mien.

Il faut un certain temps avant de briser la glace :

  • Vous aviez RV à quelle heure ?
  • 16 H
  • Glups
  • Et vous ?
  • 16 H 15…
  • 16 H 30…
  • 16 H 45…

Apparemment les RV ont été pris à raison d’un quart d’heure par personne. Sauf que personne n’y passe un quart d’heure, mais beaucoup plus.

L’effet de l’anxiolytique commençant à s’estomper, je vais interroger la secrétaire qui s’en démêle toujours la cressonnière, et je descends fumer une clope car en plus, je suis en manque de nicotine…

Il a AU MOINS, une heure et demie de retard.

  • « Comme d’habitude » soupire-t-elle, qui sait qu’un RV tous les 1/4 d’heure, c’est foutu d’avance, mais obéit aux ordres, docile…

La personne avant moi est invitée à 18 H10. Marie Framboise et moi comptons une bonne demie heure…

Je suis morte de trouille car le cachet ne fait plus effet du tout et que dans une demie heure :

  • Je vais faire une réaction allergique à l’anesthésie locale = direction la morgue, car quand je fais une allergie, c’est toujours balèze (d’où ma terreur devant une fourmi…)
  • Il va me toucher le nerf optique (j’aurais dû regarder par où il passait ce nerf, et là, je n’ai pas internet) et tout va s’éteindre définitivement pour l’oeil gauche
  • Il va constater que la cochonnerie a traversé le nez et que c’est pour cela que mon oeil droit pleure (là j’ai eu de la chance, parce que si cela avait été le gauche, j’allais direct au bloc, sans chirurgien plasticien). Du coup, il va être obligé de creuser et je n’aurais plus qu’à me mettre un os dans le nez pour combler le trou de manière décorative et surprenante…
  • Bref, là je ne suis pas zen du tout (genre celle qui l’a été, zen, depuis le matin…), malgré les objurgations de Marie Framboise qui m’assure que tout va bien se passer.
  • Et à je ne sais plus quelle heure du coup, on m’appelle.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Donc vous aurez la suite demain…

Bienvenue chez moi !!!

Changement_de_disposition_10153858La vie est parfois curieuse. Je suis partie fin août en gambadant, pour aller passer 3 semaines à la Grande Motte.

En pensant rentrer chez moi 3 semaines plus tard, tranquille…

Et puis les choses ne se sont pas passées exactement  comme nous le pensions, et depuis notre retour, n’ayant pas voulu laisser maman toute seule, je ne passais chez moi qu’un jour sur deux, et peu de temps.

Nonobstant le « je peux me débrouiller toute seule » de maman, papa était rassuré de me savoir « à la maison ». Veillant au grain et surveillant ce dont elle refuse de s’occuper (mais refusant également de me farcir les feuilles mortes, ce qui était un scandale).

Elle-même d’ailleurs, rapidement, s’est habituée à ma présence, voire même, en a un peu abusé (à venir).

Papa appelle cela « une parenthèse », avec philosophie.

« Nous étions au soleil là-bas, et tout à coup, je me retrouve ici, à la maison, après 4 mois de parenthèse ».

Comme il est bien rentré et se débrouille avec béquilles et fauteuil roulant, je suis de ce fait, rentrée chez moi, car ils n’ont plus besoin de moi.

Depuis le 23 décembre, j’ai pu constater que tout se passait bien et qu’il n’y avait pas de mouron à se faire.

Alors je suis rentrée avec armes et bagages chez moi, où rien ne me souhaite la bienvenue.

L’appartement est triste et plein de poussière, les papiers dont j’ai eu besoin pour monter un dossier SS, sont répandus un peu partout, et je n’ai rien pour les classer correctement.

Mais bon, je suis chez moi.

Enfin !

Mes horaires, mes menus, ma manière de vivre. Non pas qu’avec maman nous nous bousculions, car je regardais la TV à l’étage ou y lisait (comme elle est de plus en plus sourde, jamais je n’aurais regardé la TV avec elle en cas d’envie du même programme…).

Enfin chez moi tout de même, même si parfois je m’y sens très seule.

La solitude, j’ai oublié ce que c’était au cours des  derniers 4 mois passés. Il va me falloir me réadapter.

Donc, je range ma vaisselle les affaires d’été laissées en plan, je réorganise mon petit bordel personnel, et je vous souhaite la bienvenue chez moi !

Où je ne suis que de passage, parce que dès que papa va avoir droit à des prothèses des genoux, je vais filer direct tenir compagnie à maman, qui, une fois de plus, ne vivra plus…

C’est pour le printemps au plus tôt, j’ai donc tout le temps devant moi pour vous assommer avec plein d’articles débiles…

Pour vous, la vie ne sera qu’un long calvaire…

La mouche… (m'en fiche si le titre est déjà pris)

mouche-copierElle est rentrée dans l’appart un jour où il faisait beau et où j’avais donc ouvert ma porte fenêtre de cuisine. C’est dire que cela fait un bail…

Le premier soir, en pleine forme, elle est venue vrombir autour de moi, visiblement attirée par l’odeur « fleur de cerisier » dont je m’étais aspergée le matin.

Rien ne m’énerve plus qu’une mouche.

Si…  deux mouches, encore qu’elles arrivent à nous foutre un peu la paix si elles ont décidé de faire des petits. Un essaim de mouches, je préfère ne pas y songer…

J’aime bien les animaux, mais pas les mouches… Elles sont agaçantes. Vous pensez que vous allez les avoir avec votre journal roulé et hop, elles décollent en vrombissant de plus belle.

Celle-ci était dans une forme éblouissante et elle m’a emmerdée toute la soirée, allant jusqu’à se poser sur ma quiche aux poireaux, sans pouvoir y rester. J’ai dû faire attention à ne pas l’avaler en même temps qu’un morceau de quiche, ce qui aurait définitivement résolu le problème mais bon, mon nom n’est pas bégon…

Le lendemain soir alors que je m’installais pour regarder la 456ème rediffusion de la marquise des anges, la mouche est revenue en frétillant des ailes, et comme la veille, m’a fait suer toute la soirée.

Le lendemain elle avait moins bonne mine. Elle bourdonnait curieusement et j’ai eu l’espoir un moment, de la voir mourir en plein vol et tourbillonner jusqu’au sol. J’ai commis l’erreur d’essayer de l’avoir avec le journal toujours roulé à proximité, mais cela lui a redonné une vie nouvelle, et elle a passé son temps à vrombir autour de moi, en se posant sur moi, en me faisant peut-être les yeux doux. C’est con une mouche.

J’ai assisté à la déliquescence de la mouche, avec en tête une question fort importante :

  • Ca vit combien de temps ces bestioles, sans manger et sans boire ?

Parce que vous imaginez bien que j’avais tout mis en oeuvre pour qu’elle ne trouve rien pour se sustenter…

J’ai la réponse.

7 jours.

A l’aube du 8ème jour, si l’on peut considérer que pour moi 11 H c’est l’aube (je vous rappelle que je cours après un travail qui n’existe pas…) j’ai trouvé la mouche les pattes en l’air, sur ma table basse.

Où elle avait dû se poser pour attendre ma venue à sa portée, le soir, mais bon ce soir là, j’ai pu regarder la 245ème réédition des experts, sans être emmerdée par une mouche.

Je comprends qu’un vague JP Sartre en ait fait une pièce de théâtre… Sauf que le titre me fait frémir : LES moucheS !

La vie n’est qu’un long calvaire…

Ceci est un sondage… (sérieux)

57417023Pour rester dans la ligne sérieuse de temps à autres, dans ce monde de brutes, voici pour vous quelques questions dont les réponses vont forcément m’intéresser.

En effet Pulchérie m’a conseillé de contacter l’éditeur de son amie Anne-So, qui édite des extraits de blogs dans la série « les blogueuses ».

J’ai eu le plaisir de recevoir le It-Book de Cachemire et Soie (dont mon serveur refuse de copier le lien, PDBDM !) que j’ai trouvé très bien (et ma mère aussi), avec les coordonnées de l’éditeur, et les bons numéros pour éventuellement pomper l’air de la malheureuse blogueuse par téléphone… (pour l’instant d’ailleurs, je ne m’en suis pas servie)

Sauf qu’Anne-So fait également des photos. Moi j’ai arrêté, je n’ai qu’un vieil argentique qui en fait de très belles, mais cela coûte cher, et même maintenant que j’ai récupéré mon scan, je ne peux pas donner dans la photo chez moi.

Ne restent donc que mes articles, et je me torture depuis des semaines : qu’envoyer à cet homme charmant dixit Anne-So, qui puisse attirer son attention ? En 5 articles en premier lieu… ou 10 au pire, pour ne pas lui donner la migraine…

Vos conseils me seraient utiles, surtout concernant ceux qui me suivent depuis un moment ou régulièrement. Moi quand je me relis, je me trouve nulle donc je ne sais que choisir…

Avez-vous une catégorie préférée, un type d’articles de prédilection, un article qui vous a marqués (je peux rêver…) ???????

Deuxième partie du sondage : les grandes vacances arrivent, elles sont là, et c’est Waterloo morne plaine pour les blogueurs : on a l’impression, comme dans la rue que TOUT LE MONDE PART DEUX MOIS !

Alors je me tâte :

  • Rééditions, mais j’en ai un peu marre
  • Ou comme l’année dernière, je tiens la barre jusqu’à la rentrée de tout le monde quand moi je vais me barrer (ha ha, je m’admire !)

Je relèverai la copie dimanche soir, mon petit coeur battant la chamade devant le flot de réponses que je ne manquerai pas de recevoir 🙂

C’est à vous que je dois d’exister encore au bout de 5 ans, alors pour une fois, la vie va être pour vous un long calvaire (me répondre) !

C… comme Con…traception (1)

Contraception

A titre indicatif et pour faire un peu sérieux, la contraception n’a été légalisée qu’en 1969, ce qui a évité à Mrs Bibelot d’avoir un bébé pilule car elle avait déjà eu plusieurs enfants avec plusieurs méthodes mais là n’est pas la question.

J’ai ma définition de la contraception, ayant appris après la naissance de Pulchérie qu’après de l’hypertension gravidique, la pilule était exclue (à l’époque). Vous imaginez ma consternation et celle l’Albert (bien pratique la pilule).

Bien évidemment il ne m’est pas tout arrivé, mais j’ai glané d’intéressantes informations pendant des années au travers ma propre expérience et celle d’autres malheureuses…

Définition : ensemble de moyens efficaces et éprouvés pour ne pas faire des enfants, tout en faisant l’amour. Elle a ses couacs. On le découvre généralement brutalement quand le médecin nous dit :

  • Vous avez vu votre tension ? plus de pilule
  • C’est quoi ce taux de triglycérides ? plus de pilule
  • Il faut que je vous parle de votre cholestérol : plus de pilule
  • Tabac + pilule ? J’ai vu des femme de 30 ans en mourir. Plus de pilule
  • Vos boutons ? la pilule truc va tout arranger
  • Une phlébite ? on arrête la pilule truc. De toutes façons plus de pilule du coup
  • Votre circulation ? Hmmm certainement la pilule
  • On essaye le stérilet, le diaphragme, les progestatifs, les spermicides, les préservatifs. Le médecin dit :

Stérilet :

  • C’est une hémorragie, je retire
  • C’est une déchirure, je retire
  • 15 jours de règles par mois c’est beaucoup trop, je retire
  • Vous avez mal au ventre les 15 autres jours ? D’un autre côté c’est efficace comme contraceptif !
  • Je retire aussi celui-là visiblement vous n’en supportez aucun
  • Pas la peine de le retirer il est déjà parti
  • Mince, j’ai coupé les fils trop court, votre mari risque de les sentir (il va les sentir)
  • Quel stérilet ?

Diaphragme :

  • Si vous le posez comme cela ce n’est pas gagné…
  • Plus de variation de poids de plus ou moins 3 kg (un fou)
  • Vérifiez de temps à autre qu’il n’est pas percé
  • Ah… J’ai dû me tromper en prenant vos mesures
  • Votre col est à montrer à l’académie de médecine

Progestatifs :

  • Vos boutons ? Oui c’est bien la progestérone ! Supportez les, je n’ai plus de solution pour vous.

Spermicides :

  • Vous mettez l’ovule bien au fond, vous attendez 10 minutes et pas plus d’une heure
  • Bon d’accord ça coule un peu
  • Vous récupérez l’éponge comme vous le pouvez, mais sachez que c’est le plus confortable des spermicides (découverte de la position dite : « du lotus déjanté » dans la salle de bain)
  • Pas de savon 6 heures avant ni 12 heures après d’ailleurs
  • Il y a un taux d’échec assez important, restez vigilante

Si on parle préservatif passé le temps réglementaire l’homme dit : « Et puis quoi, tu ne peux pas prendre la pilule comme tout le monde ? »(ça c’est ma génération, les jeunes seraient moins réticents…)

Quand on a tout essayé successivement et dans le désordre, on se retrouve au moyen âge.

En ce qui concerne nos filles, c’est une autre histoire. J’étais en effet de la génération qui a connu la parenthèse enchantée de la contraception sans SIDA…

A suivre donc…

(La vie n’est qu’un long calvaire)