Le dernier jour du séjour (3) (le retour de Maritza)

EndoraLes disputes ont continué après l’épisode de « la porte que je te claque pour te faire comprendre et que je me prends dans la tronche en retour ».

En septembre 2010 Maritza a pris sa décision : retourner en Suisse. Rentrer en Suisse. Partir mourir ailleurs… En laissant Trevor.

Elle doit avant tout vendre tout le superflu, car ce normalement dernier déménagement, va lui coûter cher, même si le déménageur est devenu un ami fidèle avec le temps (il l’a tout de même déménagée au moins 3 fois, entre la Suisse et l’Angleterre et vice versa)…

La voiture vaut encore de l’argent, elle la vend donc, et ne pourra plus aller voir Trevor avant son départ, en février 2011.

Ce dernier avait curieusement choisi un nursing home non accessible en bus ou train…

Elle lui rend donc une dernière visite, ce qui ne semble pas attrister ce rat d’anglais so british qu’elle a épousé deux fois. Quand elle le quitte (sans avoir pu claquer la porte), elle est folle de rage devant le peu de tristesse qu’il a manifesté quand elle lui a dit qu’elle venait pour la dernière fois, et lui a déclaré que si elle revenait « tout de même » ce serait pour lui coller une balle dans la tête.

Pas de bol, le révolver qu’elle avait, est dans le fond du lac de Genève (il faut suivre avec Maritza, je ne ferai pas un résumé de 36 pages…)

Mais en Suisse on peut toujours s’initier à l’arbalète (à défaut d’apprendre à plonger) nous déclare-t-elle. Là bas, c’est très bien vu, rapport à Guillaume Tell.

Et la veille (le samedi donc), elle a discuté avec des jeunes au sujet d’un quad. Ce serait bien pratique un quad pour elle qui n’a plus de voiture. Qu’elle achèterait en Suisse (forcément, après avoir fait des économies post déménagement…).

Une image se dessine de Maritza en quad, avec une arbalète dans le dos, dans le carquois qui va bien.

  • En quad je pourrais aller voir Trevor une dernière fois… (ah, il nous semblait bien aussi…)
  • Avec l’arbalète ?
  • Naturellement !
  • Tu prendras un kg de pommes… Tu lui diras que tu veux faire de la compote…
  • Excellente idée. Et au lieu de tirer dans la pomme sur sa tête (ce dont elle ne doute pas), je lui enverrai le carreau dans le troisième oeil (entre les deux yeux en gros)
  • Parfait !!!
  • Et je pourrais repartir en toute discrétion, parce que l’arbalète, c’est plus silencieux qu’un pistolet ou un fusil de chasse.

Le « en toute discrétion » nous a fait mourir de rire. Nous l’imaginions, franchissant la frontière, avec son quad, son arbalète, et l’oeil de la femme assassine…

  • Sans oublier de quoi faire une compote nous a-t-elle précisé…

Au retour bien évidemment, elle s’arrêterait chez mes parents, et nous imaginions la figure des gendarmes souvent stationnés sur la place de l’église, voyant passer Maritza, arbalète et cheveux au vent, contre laquelle aurait été lancé un mandat d’arrêt par Interpol (une fois de plus).

Je ne sais pas ce que cela donnera, mais au fond, prions pour que tout se passe bien, qu’elle retrouve la sérénité en Suisse et non pas uniquement l’attente de la fin car elle n’a que 70 ans.

Il lui faut mettre ENFIN une croix sur Trevor et nous avons compris car elle s’est plus dévoilée, que sa mort à lui, son « veuvage » lui permettrait enfin de se l’approprier définitivement jusqu’à la fin de sa vie, qu’elle n’aurait plus de questions à se poser.

Il faut qu’elle trouve le courage de ne plus aller voir Trevor et de ne surtout plus en prendre de nouvelles…

Surtout en quad.

Parce qu’avec une double prothèse de hanches, ce n’est pas le moyen de locomotion idéal…

Une chose reste tout à fait sûre : il n’y a qu’avec elle que l’on peut débiter un maximum de conneries en un minimum de temps (dixit Jean Poirotte qui faisait semblant de dormir sur le canapé, pour ne pas donner son avis), tout en étant mort de rire… Et bien sûr, nous en avons oublié la moitié…

Le dernier jour du séjour (1) (le retour de Maritza)

EndoraPour le dimanche 24 octobre, Mrs Bibelot et Jean Poirotte avaient invité tatie chérie et ma soeur (Mrs Vésicule). Maritza cela ne se loupe pas.

Attention, n’allez pas vous méprendre : Maritza est une femme intelligente et cultivée. Elle a  gardé une grande naïveté enfantine, elle a un caractère de cochon dans la vie de tous les jours (sauf chez mes parents où forcément elle se retient, mais quand elle raconte ses démêlés conjugaux on sent bien que…), et surtout, à aller de pays en pays, elle a perdu beaucoup de repères qui nous semblent normaux.

De plus elle est restée bornée sur certains principes qui lui ont été inculqués par sa mère (qui n’était pas un cadeau), car on peut être borné et intelligent malgré tout.

Pour la littérature et le cinéma, on ne peut pas l’avoir, elle est extraordinaire, et cela lui fait un point commun avec Jean Poirotte : elle est championne en westerns et les adore. Pour les livres, avec Mrs Bibelot ou moi-même, elle est très à son aise.

Pour l’imagination également, elle est très forte, et avec ce qu’elle a vécu, elle devrait écrire un roman, sans avoir besoin d’enjoliver les choses. Sauf que… Nous découvrons années après années qu’elle nous a parfois caché des choses importantes, surtout concernant ses relations avec Trevor, qui reste finalement l’amour de sa vie.

Oui Maritza nous a caché des choses importantes, ou menti un-petit-peu, non pour enjoliver les choses (qui se suffisent à elles-mêmes) mais au contraire pour les minimiser. Le problème étant qu’un jour ou l’autre elle se coupe, et que nous devons reprendre sa biographie depuis le début…

J’ai découvert avec tristesse lors de ce séjour 2010 que son inquiétude pour mon épaule, la santé en général, la dépression en particulier, était un exutoire à sa propre peur de mourir, de souffrir, de devenir impotente et grabataire. Elle a eu un cancer du sein, n’est pas encore dans le champ du « guérie », et a vu trop de personnes décliner pour être sereine.

Elle a donc pour de multiples raisons :

  • la vie si difficile pour « les pauvres » en Angleterre où la vie y est, d’après elle et c’est très certainement vrai, au dessous de ce que nous pouvons imaginer (de quoi se plaignent les français, ceci dit par elle sans acrimonie, mais l’anglais ne fait pas grève lui, donc on l’écoute moins…),
  • un service de santé que, s’il est plus bâtard et mal foutu tu vis dans un pays sous développé,
  • l’éloignement de son fils et de sa fille,
  • le caractère anglais qu’elle ne supporte plus,

décidé de retourner en Suisse dont elle a toujours la nationalité, et qui lui paye sa rente mensuelle, et va la prendre en charge de manière plus agréable et moins coûteuse, dans une résidence pour personnes pré-âgées encore valides (la distinction se fait chez eux), avec un service de santé top. Près de ses enfants qui plus est.

Quitter la Cornouailles, c’est quitter Trevor, nous l’avons bien compris finalement, même si elle le nie farouchement (la lande est magnifique…), l’amour de ses 16 ans, un amour tumultueux qui aura marqué sa vie, au travers de multiples aventures, deux mariages et deux divorces, de nombreuses séparations et retrouvailles. Ce genre d’amour de merde qui vous flanque une vie en l’air…

Non ce n’est pas la lande qui va lui manquer, mais elle se dit que finalement elle était retournée se remarier avec Trevor pour finir ses jours là-bas en toute sérénité, que c’est loupé depuis plus de 4 ans, et qu’après avoir pour une dernière fois traversé la Manche, il y a de gros risques pour qu’elle ne le revoie jamais.

Il ne veut plus la voir régulièrement, mais elle le sait pas loin, et puis allez savoir, comme il change d’avis à son sujet de temps à autres et accepte ses visites tout à coup, il pourrait bien l’épouser pour la troisième fois et ENFIN la laisser veuve (et sans doute, l’esprit tranquille même si plein de regrets…)

Quitter la lande, c’est quitter quelque part sa jeunesse, et elle retourne donc à Genève en février prochain, avec l’impression d’aller se réfugier dans un mouroir.

Sauf que Maritza a de la ressource, et tout plein de projets…

Ainsi va la vie…

ange-gardien1La vie n’est qu’une chute perpétuelle vers l’abîme.

La vie n’est qu’attentes multiples et variées…

  • On attend de devenir grand
  • On attend les résultats d’examens
  • On attend de savoir si il/elle nous aime
  • On attend la réponse de l’employeur potentiel
  • On attend le résultat de l’échographie car :
  • On attend BB
  • Et on attend de savoir si c’est fille ou garçon
  • On attend la réponse de l’employeur potentiel
  • On attend l’anesthésiste pour la péridurale
  • On attend le retour d’Albert
  • On attend la sérénité enfin là
  • On attend que le dépanneur vienne prendre en charge Titine
  • On attend le sommeil
  • On attend de retrouver le sommeil
  • On attend les résultats d’examens médicaux
  • On attend dans les embouteillages que cela se fluidifie un peu
  • On attend le train
  • On attend que le train arrive à destination
  • On attend dans la salle justement faite pour cela d’attente
  • On attend que le poulet soit cuit
  • On attend un mail de fille trop aimée
  • On attend l’arrivée des vacances
  • On attend que l’enfant aille mieux
  • On attend la fête
  • On attend les invités
  • On attend le traiteur
  • On attend le réparateur de n’importe quoi
  • On attend que cela dégèle
  • On attend la neige, quand on est à la montagne
  • On attend que la marée soit enfin haute
  • On attend à la caisse
  • On attend la pleine lune
  • On attend que l’autre con devant, démarre enfin, car le feu est vert
  • On attend que le téléphone sonne
  • On attend la voix tant aimée qui va enfin résonner dans notre oreille
  • On attend… Tout le temps.
  • Nous passons notre vie à attendre. Peut-être autant de temps qu’à dormir…

Pendant ce temps là, il y en a qui bossent. Eux, paraît-il ne dorment pas. C’est une chose que l’on partage avec eux depuis quelques temps, d’ailleurs, sans pouvoir faire grand chose NOUS.

Croisons les doigts pour que leur boulot soit bien fait, car :

  • On attend le coup de téléphone post opératoire.

La vie n’est qu’un long calvaire qu’attentes…

Opération programmée pour 8 H 30 lundi 21 au matin, un peu comme la dernière fois, sauf que le coupable  avait été descendu au bloc à 16 H 05, car il y avait eu des urgences.

Comme quoi les anges gardiens savent s’organiser.

EDIT : TRAVAIL BIEN FAIT, NOUVELLES RAPIDES

Quand je serai grande, je serai écrivain.

Pulchérie m’a envoyé un jour un message qui portait ce titre « quand je serai grande je serai écrivain« ecrivain-3.

Coucou
Je lisais ton post ce matin, et ça m’a fait rire (c’était l’oeil qui fait pouêt).
Et je me suis dit que tu écrivais décidément trop bien pour te cantonner à ton blog. (le reste nous appartient, sauf que j’ai dû rectifier deux fautes de sa part, et que le « décidément trop bien » c’était un peu trop pour moi…. Si vous ne l’avez pas compris, je me hais…).

Continuer la lecture de « Quand je serai grande, je serai écrivain. »

Miss vésicule (part 2)

femme-a-lhopital-copier-2Prenant des nouvelles de ma soeur deux fois par jour (au péril de mon forfait portable), j’ai senti son moral flancher le jeudi, quand elle a fait une crise terrible après son repas normal du midi. De toute évidence un calcul s’était encore déplacé et ce n’était pas fait pour lui donner (ou à moi) la bosse des maths. Le calcul nous avons toujours détesté cela, alors plusieurs, vous imaginez…

Enlèvement de la vésicule programmé pour le lendemain, elle n’était vraiment pas en forme et m’a annoncé que sa jaunisse était de plus en plus carabinée.

Autant en finir tout de suite. Personne ne l’imaginait rentrant chez elle, avec l’angoisse d’une crise éventuelle (et donc à ne rien manger), et l’attente d’une opération. Elle a bien voulu en convenir : l’opération passée, cela ne pourrait qu’aller mieux…

L’opération s’est bien passée (mais pas selon le mode opératoire annoncé), mais ses résultats d’analyse restaient mauvais, le pancréas devait être mis au repos et donc on l’a fait jeuner totalement pendant 3 jours (l’avait bien besoin de ça). Tout ceci sans véritables explications une fois de plus, c’est tout juste si on lui parlait de ses résultats d’analyses.

Mes parents et moi cogitions chacun dans notre coin : et si on remontait ? Elle a beau dire que cela ne changera rien…

Puis le 12ème jour elle a reçu l’autorisation de rentrer chez elle, avec un drain à porter pendant un mois et un arrêt de travail de 2 semaines… Et aucune explication, là encore, pas de régime particulier, elle sait ce qu’elle dira à Acromion en ce qui concerne sa pensée profonde dédiée à son chirurgien…

La voici donc rentrée chez elle le vendredi, contente, pour retrouver Diabolos qui en son absence, et malgré deux visites par jour, avait pris ses aises et fichu le souk partout. Fort heureusement pour lui, une nuit où elle avait décidé de dormir sur son canapé pour ne pas monter son étage, il lui a tué une grosse araignée (le genre mygale qui rentre dans les maisons à la campagne) et a eu droit donc, à une petite indulgence du jury.

Car sinon, après quasi 12 jours tout seul, à se demander ce qu’il pouvait bien se passer, il a profité du retour de tatie vésicule pour faire tout ce qui lui est interdit chez moi lui :

  • Grimper sur l’évier en déambulant bien sur le plan de travail pour laisser des empreintes patales
  • Essayer d’ouvrir tous les placards pour aller s’y coucher
  • Mettre du poil sur les lits interdits de séjour, mais il sait ouvrir certaines portes
  • Répondre en miaulant désagréablement suite à des observations genre « Diabolos NON ! »
  • Faire des cabrioles la nuit avec le bruit qui va avec
  • Griffer un peu ou mordiller quand une caresse le dérangeait.

Tout cela nous passait un peu au dessus. Nous étions enfin rassurés de la savoir rentrée chez elle, et allions pouvoir profiter au maximum des 8 jours qu’il nous restait.

C’est là que le Mistral s’est levé…

1er jour : lundi 31 aout…

femme-au-telephonePour le premier jour, maman vient vérifier qu’à 9 H je suis bien réveillée. Elle tombe bien, cela fait des mois que je suis complètement décalée et me lève quand elle se couche pour sa sieste aux alentours de 13 H 30.

Mais bon, pour le jour de l’exode mes parents ont très bien sû me tirer du lit (pantelante et hagarde), à 6 H 30, donc le dimanche soir à 22 H, je me suis endormie sur un livre passionnant sur lequel je ne reviendrai pas parce qu’il était somnifère…

Donc à 9 H j’ai fais celle qui était en pleine forme sauf qu’il ne faut pas me parler avant mon thé au lait et la clope qui va avec, et la douche qui suit. Bref, je suis associale pendant 3/4 d’heure. Sauf que d’ordinaire je gère cela toute seule.

Maman est ravie de ma présence. Papa qui a mal au dos, la faute à qui n’a pas laissé assez le volant à sa fille ? me délègue (oh joie !) le plaisir d’aller faire les courses avec Mrs Bibelot.

Qui m’en parle comme d’une partie de franche rigolade. Ma mère adore faire les courses, je ne tiens pas du tout d’elle.

Et la voici qui m’emmène dans UNE GRAND SURFACE ! Je le comprends au moment où elle gare la voiture : le super U n’a rien à voir avec Rampion, et je suis prise au piège. Je pourrais me débattre : rien à faire ! Je n’y couperai pas !

En plus c’est le premier jour, la liste est longue comme ça, et elle me donne la marche à suivre. Qui connait ma haine des grandes surfaces comprendra que pour moi l’horreur était complète.

Je poirotte en fin de compte, à la caisse (3 d’ouvertes sur 12 on se fout de notre gueule), ma mère venant en rajouter dans le caddy sous des murmures indignés que mon oeil noir fait taire d’un coup. La caissière prend notre caddy en compte alors que je suis au bord de la crise de nerf, et nous voici dehors.

Maman a mal au dos aussi.  Je vide le tout dans le coffre de la voiture, je ramène le caddy « sans oublier de reprendre le jeton ma chérie », et je prends le volant car Mrs Bibelot a vraiment mal au dos. Ce n’est pas une femme à se plaindre pour rien, et elle est tout à coup ma petite maman…

Déjeuner, sieste des parents, nous partons à la plage.

Enchantement du premier bain, moi qui aime tant me baigner ! L’eau est bonne, délicieuse. Mrs Bibelot se baigne avec moi, nage. Je revois ma maman d’antan qui plongeait et faisait le phoque en nous encourageant à faire de même. Je revois papa également qui aimait tellement l’eau aussi et qui reste à la maison parce qu’il est complexé et n’osera plus jamais se baigner, alors que j’en suis certaine, cela lui ferait du bien.

Séchage dos au soleil, rentrage à l’appartement où papa prépare soigneusement le repas du soir (explications à venir), qui me signale que mon portable a sonné mais qu’il n’a pas osé répondre (l’appel venait forcément d’un cadavre dans un placard).

Je regarde qui m’a appelée. Ma soeur à qui j’ai confié Diabolos. Que je rappelle immédiatement en pensant que mon chat est tombé 10 mètres plus bas dans la cour de la ferme où elle a son appartement…

Non ce n’est pas cela. Je n’ose dire « hélas » car j’aime mon chat mais sur le coup j’aurais préféré.

Elle n’était pas bien depuis un petit moment ma petite soeur. Elle était malade dès qu’elle mangeait, elle vomissait tout le temps, elle vivait des spasmes à n’en plus finir après  chaque repas. Acromion bénissant la famille désormais quasi au grand complet dans son répertoire, avait pensé à sa vésicule et lui avait prescrit des examens à faire si « après ce traitement cela n’allait pas mieux ».

Quand je lui avais déposé le chat, je lui avais trouvé trop bonne mine (je ne me pardonnerais jamais de ne pas avoir percuté qu’en fait elle jaunissait), l’avais trouvé bien maigre (mais comme dans la famille on lutte contre le surpoids cela ne m’avait pas alertée), mais elle, était contente que le traitement prescrit soit efficace.

Sauf que le lundi, malade à mourir, elle s’était tout de même décidée à aller passer une échographie et à se faire faire une prise de sang. Des calculs dans la vésicule étaient la cause de ses malaises, et aux résultats de la prise de sang Acromion l’avait appelée en lui intimant l’ordre d’aller se faire hospitaliser pour être mise sous antibiotique en perfusion… Elle faisait une infection grave du secteur vésiculaire, pancréas compris.

J’ai dis à ma soeur « je remonte demain ».

Elle m’a répondu « pas question, je te tiens au courant, Diabolos a de quoi boire et manger pour 3 jours, le temps que je revienne ».

Mon bain de mer avait désormais un gout amer. Ce moment où j’étais si heureuse, ma soeur essayait de me joindre pour une véritable urgence, j’ai raccroché l’angoisse au ventre.

J’étais déja malade. Pour ma soeur, et pour mon chat…

Et je n’avais pas le droit d’inquiéter mes parents qui ont déjà assez donné… Portant les paquets, soulageant les corvées, me restait le pire à faire :

Prendre des nouvelles de la malade sans alerter inutilement ceux qui l’avaient mise au monde.

Ca commence bien…

A découvrir ou à relire : "les allumettes suédoises" de Robert Sabatier

les-allumettes-suedoisesJ’étais en vacances chez le prisonnier et Mrs Tricot, et c’était un jour de « je m’ennuiiiiie », le krikitu de l’enfant très chiant qui effectivement s’ennuie et ne se prive pas pour le faire savoir.

L’état d’esprit (l’ennui) me poursuivait depuis mon petit lever à 10 H 30, et rien n’y faisait. J’écoutais le coucou suisse égrener les secondes, en m’ennuyant mortellement.

  • Un puzzle Coraline ? « non, je m’ennuiiiiieeee »
  • Tu veux faire de la peinture ?  » non, je m’ennuieee »
  • Un petit tricot alors ? on fait des crêpes ? Une promenade ? un jeu de cartes ? « Je ne veux rien faire, je m’ennuiiiiieeee ».

Le prisonnier malheureusement en congés, lassé par cette litanie, partit dans sa chambre et en revint avec un livre.

« Essaye de lire ce livre (j’étais déjà bouquinovore). Ce petit garçon dont on parle, c’est un peu moi, quand je traînais dans les rues de Paris gamin. Si tu ne comprends pas une allusion à une réclame (oui, on ne disait pas « pubs ») ou à quoi que ce soit, tu me demande, je t’expliquerai »…

Le prisonnier était resté un grand amoureux de Paris. Le mois de juillet était consacré à la mer, le mois d’août à la campagne où il rejoignait femme et enfants pour le WE. En semaine en août, sortant de sa boîte située juste en face de St Lazare, il « traînaît » dans Paris, retrouvant les odeurs de son enfance et une certaine nostalgie… Et en débutant le livre, j’ai cessé de m’ennuyer « Coraline vient dîner – je termine mon chapitre » (autre krikitu, mais de l’enfant absorbé par sa lecture)… Et j’en ai posé des questions à mon grand-père, et qu’il avait plaisir à y répondre !

Virginie Chateauneuf, belle mercière poitrinaire de la rue Labat, meurt brutalement, laissant Olivier, gamin de bientôt 10 ans, orphelin, le père étant mort depuis longtemps. Personne ne sait qui va prendre l’enfant, et en attendant un conseil de famille qui terrorise l’orphelin qui ne comprend pas ce que c’est, un grand cousin, Jean, et sa jeune femme Elodie, le prennent chez eux. Eux aussi habitent la Rue Labat et Olivier n’est pas dépaysé.

C’est un « gosse des rues » que l’on retire de l’école à cause de son deuil, qui « traîne » en nous entraînant avec lui, de loges de concierges en bagarres, qui se fait des amis adultes qui marquent : Bougras le débrouillard qui l’embauche pour des petits boulots, l’Araignée, homme infirme qui lui donnera le goût de la lecture et dont il va comprendre l’absolue misère.

Sous la plume chantante de Robert Sabatier, c’est son enfance qui remonte, avec des noms encore connus et l’adage qui allait avec (le sel Cérébos, les pâtes Lustucru), les tartines de phoscao ou de saindoux saupoudré de sel, la piscine avec le cousin Jean, le cinéma d’avant guerre où l’on pouvait voir, un documentaire, les actualités, les réclames, le film parfois à épisodes. C’est cet avant guerre qui sent la rue populeuse et sympathique de la pré-horreur, au printemps et au début de l’été. C’est la TSF que tout le monde vient écouter en venant s’installer devant chez la concierge, cette rue bourdonnante de vie le soir après le travail. C’est la semaine « anglaise » qui débute le vendredi soir, les maximes du titi parisien, les adages maintenant oubliés, le Montmartre ancien, les promenades d’Olivier sur les « fortifs » que le prisonnier avait bien connus.

Ce sont aussi les angoisses des mises à pied, les files de chômeurs s’allongeant sur certains trottoirs, dans l’attente d’un petit boulot pouvant payer la journée ou 2 ou 3 à venir. Une crise d’avant la grande crise que vit Olivier sans bien la comprendre. On croise le beau Mac que la rue traite de « bardeau » et qui donne à Olivier des cours de boxe, la belle Mado, trop belle pour être honnête alors qu’elle l’est. C’est l’époque des hommes avec casquettes ou chapeaux, des femmes en cheveux pour lesquelles c’est mal vu, du bas à donner à remailler, des lessives que l’on étale dehors, tout un monde encore vivant. Ce sont des sportifs dont le nom ne nous dit rien, des politiques dont peu nous « parlent ».

Olivier hante les rues de son quartier, avec une plaie au coeur, une culpabilité d’avoir perdu sa mère depuis qu’une bande de voyous lui a crié « ta mère est clamsée, bien fait pour toi ! ». Pour lui la mort de sa mère, devient sa faute. C’est l’enfance cruelle dans la rue, avec malgré tout les rencontres qui font du bien, et l’incertitude de l’avenir. Où ira-t-il celui qui erre ? restera-t-il chez les cousins, partira-t-il chez ses grands parents paternels qu’il ne connaît pas ? Où chez la soeur de son père, celle qui est riche et qui a réussi ?

A la fin du roman, comme il y a des suites, je ne trahis pas un secret, Olivier quitte sa chère rue, les larmes aux yeux, pour partir chez sa tante et son oncle (qui a accepté de devenir son tuteur, car le statut de la femme à l’époque ne permet pas à la vraie tante d’être tutrice).

Reste à se précipiter sur :

  • 3 sucettes à la menthe : où comment Olivier se retrouve propulsé dans un milieu « huppé » avec une tante persuadée que l’influence de la Rue Labat est définitive et doute que l’enfant puisse un jour s’en sortir. Elle ne montre d’ailleurs pas au départ de compassion particulière pour lui. Elle est donc sévère, et tient à lui inculquer que rien n’est dû. Orphelin il est et restera, et c’est la malédiction de l’époque qui pèse curieusement sur celui qui découvre un autre monde que la rue Labat, c’est encore l’époque où l’assistance publique ou être orphelin marque d’un sceau indélébile.
    Olivier a deux cousins : Marceau, le poitrinaire qui lui erre de sana en sana, qui joue les caïds ce qui lui fait une drôle d’impression, et le petit Jamy avec qui il s’entend bien. Il y a les 2 bonnes qui ont bien compris qu’il n’était hébergé que par pitié, ce qui se révèlera faux, et le moment où Olivier tombe amoureux des livres et de leurs secrets. Et il y a l’oncle, maladroit, qui ne sait comment apprivoiser l’enfant… Et puis un drame à la fin qui fait repartir Olivier dans sa rue, à la recherche du temps perdu, la peur au ventre, et qui découvrira quand on le retrouve, qu’il compte malgré tout, qu’il compte tout simplement. On vit l’époque ou riche ou pas, on ne perd et ne gaspille rien, où les menus ont un parfum de presque perdu, ou la TSF envahit les ménages…
  • Les noisettes sauvages : Olivier part en vacances d’été à Saugues, aux limites du Gévaudan, chez ses grands parents paternels, les parents de la tante si sévère. C’est un peu la campagne de mon enfance, c’est un de mes tomes préférés.
    Des gens vivant durement, avec une réelle acceptation de leur sort, un fatalisme ancestral, une grande chaleur humaine qui règne entre tous ceux qui partagent l’âpre vie de la terre ou du travail manuel vont changer cet Olivier qui dans cette maison et pour tout le village n’est pas un étranger mais le fils de Pierre. Les portes du Gévaudan s’ouvrent à nous avec sa campagne non polluée, ses lavoirs, ses traditions, ses croyances parfois désuètes mais non dépourvues de bon sens, ses légendes terrifiantes. La cuisine est simple mais délicieuse, le tonton Victor est la force du village, la mémé peu engageante car peu expansive, le pépé raconte la famille à son petit fils, et l’enfant se déchire entre son Paris adoré, et cette campagne où il a sa place dont il vit la vie en plein, le jour où il aide la vache qu’il garde à mettre au monde son veau devant rester le plus beau jour de sa vie.
    Ce sont les pêches miraculeuses auxquelles on convie les voisins les plus proches pour baffrer en société, le cochon sacrifié, l’attente du facteur, les galopades des gamins dans le village, les plaisirs simples de la fraise mure cueillie au bon moment, les casses croûtes pantagruélique des forgerons et travailleurs de force.

Et puis si le coeur vous en dit, il y a « les fillettes chantantes », et les suites, aux frontières de la dernière guerre mondiale ou pendant cette dernière, quand l’enfant devenu homme, vivra à Saugues et ailleurs, la résistance,  l’amour de la patrie et les déchirures.

Ames (trop) sensibles s’abstenir : parfois une larme coule, mais pas de celles qui font mal…

Merci Monsieur Sabatier pour votre vie si bien racontée et avec autant d’humanité !

Je vous préviens, c'est un peu grisouné…

72984062Ne cherchez pas dans le dico, c’était et c’est sans doute toujours, une expression de ma première belle-mère (le furoncle).

Elle cuisinait plutôt pas mal, mais avait la sale habitude de faire brûler les 2/3 de sa cuisine. Et quand je dis brûler, c’était crâmé, irrécupérable, immangeable, ce qui ne l’empêchait pas d’apporter le plat sur la table : il fallait bien que l’on puisse voir qu’elle s’était donné du mal pour faire un gratin : un peu grisouné certes, mais un gratin tout de même (ça pour du gratin, c’était du gratin, c’était même du gratin de gratin…).

Tout le monde rouspétait naturellement, dont son mari, surtout le jour où elle a oublié un 24 décembre au soir, la dinde dans le four. L’animal n’avait plus figure humaine, et la sauce ressemblait à de l’huile de vidange. Même au niveau de la carcasse c’était immangeable et nous nous sommes rabattus sur deux bocaux de blanquette dont nous avons surveillé le réchauffage.

Elle était même capable de faire brûler les plats des autres, et j’ai le souvenir ému de deux tartes aux poires qu’elle m’avait demandé de faire (pâte sablée maison, poires au sirop maison + petit flanc aux amandes) comme souvent, car cette tarte je la réussis généralement particulièrement bien.

Les tartes sorties du four, à point, je monte faire la toilette des filles quand une odeur de brûlé m’arrive aux narines. J’appelle le Furoncle « il n’y a pas quelque chose qui brûle dans la cuisine comme de coutume ? ».

« Ca doit être tes tartes ! ». Toute contente en plus… Le culot, mais le culot… Ben si c’était mes tartes. Sans rien me dire elle avait voulu les « arranger », avait mis des amandes effilées dessus, les avait mises sous le grill et était descendue étendre son linge. Moralité mes tartes étaient grisounées et elle a bien ricané avant que je ne puisse me justifier, que moi aussi je faisais brûler des trucs, alors que je n’ai jamais rien fait brûler de ma vie… (note de l’auteur : si un regard pouvait tuer,  elle serait morte ce jour là, et si c’était maintenant je lui écraserais une tarte grisounée dans la tronche sans aucun scrupule…)

Son argument choc était « moi j’aime ça comme ça », et elle mangeait sa daube carbonisée pour bien nous prouver que c’était vrai. Un de ses gendres exaspéré lui ayant précisé « ben nous on n’aime pas ça comme ça », ne l’avait pas perturbée outre mesure.

La vengeance (mesquine), est un plat qui se mange froid, heu non, grisouné en l’occurrence. Noël suivant : c’est moi qui reçois la belle famille (quelle joie) et pour l’entrée, je me suis cognée le nettoyage et la préparation de 6 kg de coquilles St Jaques fraîches. Je mets les coquilles au four en surveillant du coin de l’oeil bien sûr.

Vient le moment de servir. Je sers tout le monde sauf le furoncle et je mets le grill à fond au dessus de la dernière coquille (un peu moins garnie que les autres, ça ne se gaspille pas vraiment ces trucs là !).

Personne ne moufte, elle, cette conne,  attend, ravie de pouvoir démontrer que je me suis trompée dans mes comptes, et alors qu’une gentille odeur de grisouné crâmé arrive de la cuisine, me signale toute fière de montrer à tout le monde à quel point j’étais nulle : « tu m’as oubliée Coraline, tu t’es trompée dans tes comptes ».

« Pas du tout moche maman, comme vous préférez tout brûlé, j’ai laissé votre coquille grisouner dans le four. D’ailleurs elle me semble à point, je vais vous la chercher… »

Que pouvait-elle dire en voyant arriver ses coquilles brûlées au 3ème degré ? Rien. Comme lui a dit le gendre précédemment cité (non sans perfidie) : « tu en as de la chance, pour une fois que quelqu’un pense à te faire tes petits plats selon tes goûts… ». Evidemment personne n’était dupe, mais personne n’a rien dit, c’est l’avantage du coup mesquin fait avec l’air innocent (j’étais même prête à prendre l’air niais).

Du coup, elle a tout mangé, avec le sourire, et ne s’est plus jamais occupée de ma cuisine…

Je sais, là encore, c’est mesquin… Contre elle, tous les coups m’étaient permis…

Mais pour une fois, c’était pour elle que la vie n’était qu’un long calvaire.

D’un autre côté après le coup des coquilles St Jaques carbonisées, elle a arrêté pendant un temps de tout faire brûler pour faire la débordée. C’était toujours ça de pris.

J'ai du bol avec les spécialistes…

Visite_chez_le_m_decin_53272152Il y avait déjà eu la rhumato sadique et sa prise de sang que je n’ai jamais faite, nanananèreu… (ici). C’était rapport à une épaule merdique, on a les articulations que l’on mérite (et ça rime avec arthrite je vous signale, on m’admire, merci).

Là j’avais un problème qui trainait depuis un petit moment : une chute de cheveux anormale.

Nous pouvons tous perdre normalement jusqu’à 100 cheveux par jour sans problème paraît-il, c’est d’ailleurs à ses cheveux égarés chez ses victimes que le coupable se fait prendre dans « la clinique du docteur H » et dans plein de films. Moralité, pour réussir un crime, couvrez vous la tête avec un collant et mettez des vêtements neufs, dénué de tifs volages, en prenant une voiture de location qui contient les cheveux des autres que vous déposerez sans le vouloir chez votre victime. Aller louer une voiture avec la tête couverte d’un collant cela peut-être intéressant : vous me raconterez.

J’ai toujours beaucoup perdu mes cheveux sans m’alarmer après une première consultation il y a bien longtemps, et comme ils sont moyennement longs, cela fait tout de suite du volume. Mais là, 3 mois après être rentrée chez Trucmuche (relation de cause à effet ?), j’ai commencé à les perdre 2 à 3 fois plus que d’ordinaire. (Savoir en effet qu’un cheveu tombe 3 mois après sa vraie mort, pour être normalement remplacé par un nouveau).

Donc, pour faire faire des économies à la SS (LA SECU !) j’ai été obligée de prendre RV avec le Dr Acromion, afin qu’il me fasse une recommandation pour le dermato. C’est obligatoire et économique, je ne le répèterai jamais assez.

D’un autre côté, il en a profité pour me prendre la tension, normale pour la première fois depuis 2 ans, comme quoi l’important est de ne jamais désespérer (Midnight Express). Il a aussi examiné ma chevelure (tout de même), constaté qu’il n’y avait pas de pelade (qui se soigne sans dermato), ni trace de dépilation à un endroit ou un autre (la chute des cheveux chez les femmes peut se passer à des endroits stratégiques qui permettent généralement de faire un diagnostic à coup sûr), que j’avais les cheveux bien implantés serrés, mais très très très fins. Il a même tenté de tirer sur une mèche pour voir en s’excusant (c’est important) si cela tombait trop facilement.

Il m’a bien fait un mot de recommandation pour que je sois prise en charge par la SS (la quoi ?) et me voici en train de prendre RV avec son pote Olivier que je connais bien. Hors, cet Olivier de malheur, a les moyens de travailler maintenant à mi-temps, est s’est donc associé avec une jeune dermato.

Pas photo, je ne veux pas finir chauve : Olivier c’est juillet, sa collègue c’est le 14 avril, je prends RV avec elle.

J’ai vu débarquer une jeune femme autoritaire qui m’a montré le lieu de tortures d’un doigt avant d’aller engueuler la secrétaire, ce que j’apprécie toujours. Elle a regardé de travers le mot du Dr Acromion signalant qu’il n’y avait pas de traces de pelade.

Je pensais naïvement qu’elle allait vérifier par elle même. Que nenni. Elle m’a dit « il doit s’agir d’une carence en fer et d’une dermite seborrhéique ». N’ayant plus 20 ans et ne fermant plus ma gueule chez le médecin, je lui ai demandé gentiment si elle pensait vérifier par elle-même. Dans le cas contraire j’avais apporté un jeu de cartes : on pouvait faire un 421 pour savoir si elle avait raison ou non : je perdais elle avait raison, si je gagnais elle était obligée de m’examiner.

Elle m’a regardé d’un sale oeil (beaux yeux bleus mais sale regard) car le coup du jeu de cartes on n’avait jamais dû le lui faire.

Elle a donc été obligée la malheureuse, de regarder ma chevelure. J’ai retiré ma barrette, elle a allumé les sunlights des tropiques et a jeté un regard de 2 secondes, sans examiner tout mon cuir chevelu du tout.

« Ils sont très fins, c’est une carence en fer, et il doit y avoir une dermite seborrhéique ». Même pas elle a vérifié. Comme elle éteignait les sunlights, je lui ai signalé que j’avais 2 ou 3 petits kystes sur le front, bénins je le savais, mais qu’elle serait gentille de me retirer. Ce qu’elle a fait avec une tronçonneuse et l’air mauvais. Au prix de la consultation, autant l’amortir non ?

Et puis là, elle a rédigé son ordonnance. Un shampoing, une molécule indispensable aux cheveux, du fer.

ET une ordonnance pour une prise de sang.

Vous avez bien lu. Encore une sadique.

Bilan sanguin total (mais alors total) + le fer + dosages hormonaux + dépistage de la folie des cartes chez une pré-Alzeimer + bilan hépatique + bilan concernant les reins + recherche de je ne sais plus quels marqueurs, elle a oublié la syphilis, cela m’a contristée… D’un autre côté je me croyais dans Dr House, ça me faisait tout drôle. J’ai échappé à la ponction lombaire et à l’IRM de justesse.

Elle m’a remis la lettre pour Acromion, l’ordonnance pour la prise de sang et l’autre pour le reste (dont un shampoing remboursé par la SS, on rêve, car la molécule indispensable ne l’est pas), m’a demandé un chèque conséquent et devant ma demande, a réalisé qu’une feuille de maladie ce serait utile pour le remboursement à venir. Le tout a été torché en moins de 10 minutes.

Je devais revoir Acromion pour un frottis (ça y’est, c’est fait, et vous ?). Il a écarquillé les yeux devant l’ordonnance pour la prise de sang, son interne aussi. Et il a appelé son pote Olivier pour lui demander ce qu’il prescrivait dans mon cas. Juste le fer, et les hormones mâles (eh oui les filles, c’est affligeant, mais nous avons des hormones mâles qui à partir d’un certain âge peuvent nous nuire, ça ne nous étonne pas…)

Il a déchiré l’ordonnance d’un air rageur, m’en a refait une autre nettement plus soft relativement à mon budget et au déficit de la SS (la SECU !), à faire dans 4 mois uniquement, le temps de voir si le traitement donnait quelque chose.

Quant à la belle aux yeux bleus, elle n’est pas prête de me revoir. Je reverrai Olivier.

Dans 4 mois. Donc penser à prendre le RV dès le 1er mai. C’est férié, prévoir le 2 : c’est un samedi. Bref, prendre RV avec Olivier début mai pour le 15 août