Le dernier jour du séjour (3) (le retour de Maritza)

EndoraLes disputes ont continué après l’épisode de « la porte que je te claque pour te faire comprendre et que je me prends dans la tronche en retour ».

En septembre 2010 Maritza a pris sa décision : retourner en Suisse. Rentrer en Suisse. Partir mourir ailleurs… En laissant Trevor.

Elle doit avant tout vendre tout le superflu, car ce normalement dernier déménagement, va lui coûter cher, même si le déménageur est devenu un ami fidèle avec le temps (il l’a tout de même déménagée au moins 3 fois, entre la Suisse et l’Angleterre et vice versa)…

La voiture vaut encore de l’argent, elle la vend donc, et ne pourra plus aller voir Trevor avant son départ, en février 2011.

Ce dernier avait curieusement choisi un nursing home non accessible en bus ou train…

Elle lui rend donc une dernière visite, ce qui ne semble pas attrister ce rat d’anglais so british qu’elle a épousé deux fois. Quand elle le quitte (sans avoir pu claquer la porte), elle est folle de rage devant le peu de tristesse qu’il a manifesté quand elle lui a dit qu’elle venait pour la dernière fois, et lui a déclaré que si elle revenait « tout de même » ce serait pour lui coller une balle dans la tête.

Pas de bol, le révolver qu’elle avait, est dans le fond du lac de Genève (il faut suivre avec Maritza, je ne ferai pas un résumé de 36 pages…)

Mais en Suisse on peut toujours s’initier à l’arbalète (à défaut d’apprendre à plonger) nous déclare-t-elle. Là bas, c’est très bien vu, rapport à Guillaume Tell.

Et la veille (le samedi donc), elle a discuté avec des jeunes au sujet d’un quad. Ce serait bien pratique un quad pour elle qui n’a plus de voiture. Qu’elle achèterait en Suisse (forcément, après avoir fait des économies post déménagement…).

Une image se dessine de Maritza en quad, avec une arbalète dans le dos, dans le carquois qui va bien.

  • En quad je pourrais aller voir Trevor une dernière fois… (ah, il nous semblait bien aussi…)
  • Avec l’arbalète ?
  • Naturellement !
  • Tu prendras un kg de pommes… Tu lui diras que tu veux faire de la compote…
  • Excellente idée. Et au lieu de tirer dans la pomme sur sa tête (ce dont elle ne doute pas), je lui enverrai le carreau dans le troisième oeil (entre les deux yeux en gros)
  • Parfait !!!
  • Et je pourrais repartir en toute discrétion, parce que l’arbalète, c’est plus silencieux qu’un pistolet ou un fusil de chasse.

Le « en toute discrétion » nous a fait mourir de rire. Nous l’imaginions, franchissant la frontière, avec son quad, son arbalète, et l’oeil de la femme assassine…

  • Sans oublier de quoi faire une compote nous a-t-elle précisé…

Au retour bien évidemment, elle s’arrêterait chez mes parents, et nous imaginions la figure des gendarmes souvent stationnés sur la place de l’église, voyant passer Maritza, arbalète et cheveux au vent, contre laquelle aurait été lancé un mandat d’arrêt par Interpol (une fois de plus).

Je ne sais pas ce que cela donnera, mais au fond, prions pour que tout se passe bien, qu’elle retrouve la sérénité en Suisse et non pas uniquement l’attente de la fin car elle n’a que 70 ans.

Il lui faut mettre ENFIN une croix sur Trevor et nous avons compris car elle s’est plus dévoilée, que sa mort à lui, son « veuvage » lui permettrait enfin de se l’approprier définitivement jusqu’à la fin de sa vie, qu’elle n’aurait plus de questions à se poser.

Il faut qu’elle trouve le courage de ne plus aller voir Trevor et de ne surtout plus en prendre de nouvelles…

Surtout en quad.

Parce qu’avec une double prothèse de hanches, ce n’est pas le moyen de locomotion idéal…

Une chose reste tout à fait sûre : il n’y a qu’avec elle que l’on peut débiter un maximum de conneries en un minimum de temps (dixit Jean Poirotte qui faisait semblant de dormir sur le canapé, pour ne pas donner son avis), tout en étant mort de rire… Et bien sûr, nous en avons oublié la moitié…

Le dernier jour du séjour (2) (le retour de Maritza)

EndoraBien obligée de raconter un peu sa vie depuis octobre dernier à tatie chérie et ma soeur, Maritza non sans humour (le sien est merveilleux) nous apprend donc que, après 12 mois à ne plus vouloir la voir (l’année dernière à la même époque, elle en était à 8 mois), 2 ans après leur deuxième divorce, Trevor a consenti finalement à nouveau à ses visites.

Elle s’est rendue pendant 12 mois,  clandestinement au nurse home en espérant franchir les barrages infirmiers grâce à des déguisements de choc (mais en vain), pour un beau jour tomber sur Trevor descendu fumer dans la salle ad hoc à l’entrée.

Cette constance à se faire du mal m’exaspère prodigieusement, car pour moi « quand c’est fini c’est fini », mais bon, pour Maritza, rien n’est jamais fini… Maman ne comprend pas non plus, à bientôt 53 ans de mariage avec papa, bref nous ne comprenons pas, même si je suis plus ouverte à ce genre de truc que maman…

Un Trevor pris en flagrant délit de fumer, qui a accepté de guerre lasse de la recevoir et de reprendre avec elle, leurs disputes favorites.

  • Donc 2 fois par mois depuis cette date, ils s’engueulaient copieusement dans la chambre du « nursing home » de Trevor, elle, voulant qu’il reconnaisse qu’il s’était conduit comme un salaud, lui, refusant de le reconnaître. Lui voulant qu’elle reconnaisse qu’elle est invivable, et elle, refusant de le reconnaitre.
  • En plus devant les jambes de Trevor « moches, rouges et gonflées »  (et ça c’est sûr !) Maritza prônait l’amputation pure et simple, mais Trevor n’était pas d’accord. Ses jambes étaient peut-être rouges, gonflées et moches, mais il y tenait tout de même. Et de cela il était sûr également…
  • Maritza pense qu’il s’agit de gangrène, mais que les médecins cachent la vérité au malade. Nous lui avons précisé qu’une gangrène galopante, depuis 3 ans, était certainement une mauvaise option…
  • Moralité : un jour où il refusait l’amputation une fois de plus,  elle l’a quitté en voulant marquer le coup à sa manière, à savoir en claquant violemment la porte, ce qui n’est pas « so british » alors que Trevor est vraiment « so british »
  • C’était une porte de sécurité qui lui est revenue dans la tronche à cause d’un ressort, d’où un nez ruiné, un homme impassible lui précisant sobrement « c’est raté » (« you’re wrong » en gros, excusez du très peu de mon british quand j’essaye de reproduire ce qu’elle prononce avec naturel…)
  • Du coup nous a-t-elle dit, elle est allée claquer la porte de la salle de bain mais « cela ne faisait pas le même effet, surtout que je me tenais le nez » (qui pissait le sang).

Elle m’avait raconté l’histoire la veille et j’avais été morte de rire, tout en lui précisant que moi je ne claquais jamais les portes :

  • Ah bon ? tu fais quoi alors ? Pour montrer ta légère désapprobation ?
  • Je prends le rouleau à pâtisserie en précisant « tu as 2 heures pour vider les lieux » (authentique) laisse la porte ouverte en partant. Si je l’ai trouvée fermée en arrivant c’est encore plus méprisant.
  • L’idée n’est pas mauvaise… (et oh combien plus silencieuse !)

J’en connais qui vont me bénir (ses enfants), quand ils se pèleront le jonc (comme le bailli du Limousin) parce qu’elle aura quitté leur appartement en colère en laissant la porte grande ouverte.

Mais le dimanche n’était pas terminé…

Le dernier jour du séjour (1) (le retour de Maritza)

EndoraPour le dimanche 24 octobre, Mrs Bibelot et Jean Poirotte avaient invité tatie chérie et ma soeur (Mrs Vésicule). Maritza cela ne se loupe pas.

Attention, n’allez pas vous méprendre : Maritza est une femme intelligente et cultivée. Elle a  gardé une grande naïveté enfantine, elle a un caractère de cochon dans la vie de tous les jours (sauf chez mes parents où forcément elle se retient, mais quand elle raconte ses démêlés conjugaux on sent bien que…), et surtout, à aller de pays en pays, elle a perdu beaucoup de repères qui nous semblent normaux.

De plus elle est restée bornée sur certains principes qui lui ont été inculqués par sa mère (qui n’était pas un cadeau), car on peut être borné et intelligent malgré tout.

Pour la littérature et le cinéma, on ne peut pas l’avoir, elle est extraordinaire, et cela lui fait un point commun avec Jean Poirotte : elle est championne en westerns et les adore. Pour les livres, avec Mrs Bibelot ou moi-même, elle est très à son aise.

Pour l’imagination également, elle est très forte, et avec ce qu’elle a vécu, elle devrait écrire un roman, sans avoir besoin d’enjoliver les choses. Sauf que… Nous découvrons années après années qu’elle nous a parfois caché des choses importantes, surtout concernant ses relations avec Trevor, qui reste finalement l’amour de sa vie.

Oui Maritza nous a caché des choses importantes, ou menti un-petit-peu, non pour enjoliver les choses (qui se suffisent à elles-mêmes) mais au contraire pour les minimiser. Le problème étant qu’un jour ou l’autre elle se coupe, et que nous devons reprendre sa biographie depuis le début…

J’ai découvert avec tristesse lors de ce séjour 2010 que son inquiétude pour mon épaule, la santé en général, la dépression en particulier, était un exutoire à sa propre peur de mourir, de souffrir, de devenir impotente et grabataire. Elle a eu un cancer du sein, n’est pas encore dans le champ du « guérie », et a vu trop de personnes décliner pour être sereine.

Elle a donc pour de multiples raisons :

  • la vie si difficile pour « les pauvres » en Angleterre où la vie y est, d’après elle et c’est très certainement vrai, au dessous de ce que nous pouvons imaginer (de quoi se plaignent les français, ceci dit par elle sans acrimonie, mais l’anglais ne fait pas grève lui, donc on l’écoute moins…),
  • un service de santé que, s’il est plus bâtard et mal foutu tu vis dans un pays sous développé,
  • l’éloignement de son fils et de sa fille,
  • le caractère anglais qu’elle ne supporte plus,

décidé de retourner en Suisse dont elle a toujours la nationalité, et qui lui paye sa rente mensuelle, et va la prendre en charge de manière plus agréable et moins coûteuse, dans une résidence pour personnes pré-âgées encore valides (la distinction se fait chez eux), avec un service de santé top. Près de ses enfants qui plus est.

Quitter la Cornouailles, c’est quitter Trevor, nous l’avons bien compris finalement, même si elle le nie farouchement (la lande est magnifique…), l’amour de ses 16 ans, un amour tumultueux qui aura marqué sa vie, au travers de multiples aventures, deux mariages et deux divorces, de nombreuses séparations et retrouvailles. Ce genre d’amour de merde qui vous flanque une vie en l’air…

Non ce n’est pas la lande qui va lui manquer, mais elle se dit que finalement elle était retournée se remarier avec Trevor pour finir ses jours là-bas en toute sérénité, que c’est loupé depuis plus de 4 ans, et qu’après avoir pour une dernière fois traversé la Manche, il y a de gros risques pour qu’elle ne le revoie jamais.

Il ne veut plus la voir régulièrement, mais elle le sait pas loin, et puis allez savoir, comme il change d’avis à son sujet de temps à autres et accepte ses visites tout à coup, il pourrait bien l’épouser pour la troisième fois et ENFIN la laisser veuve (et sans doute, l’esprit tranquille même si plein de regrets…)

Quitter la lande, c’est quitter quelque part sa jeunesse, et elle retourne donc à Genève en février prochain, avec l’impression d’aller se réfugier dans un mouroir.

Sauf que Maritza a de la ressource, et tout plein de projets…

Tu ne tueras point (Lady commandement ou le retour de Maritza)

EndoraCeci n’est pas un bulletin de santé officiel…

Mais bon. J’avais donc RV avec Acromion à 12 H 30, heure à laquelle il convient en général de rajouter 3/4 d’heure d’attente minimum. En fait il prend un patient toutes les 20 minutes, et vous garde le double car il est très méticuleux…

J’étais donc partie avec un polar et toute ma patience. Quelqu’un d’autre que lui se chargerait bien de la mettre à mal (ma patience)

Pour apprendre après un examen approfondi que finalement mes tendons sont toujours bien accrochés, mais que je souffre d’une déchirure musculaire, un genre de big entorse de l’épaule quoi.

Vu l’heure de ma sortie, j’ai été faire quelques courses à Champion, pour me pointer chez mes parents, en oubliant que damned, nous sommes samedi.

Damned, car en semaine, quand j’arrive là-bas, Maritza est à l’étage en train de regarder « les feux de l’amour » et que ces rats ne diffusent pas « les feux de l’amour » le WE.

On n’est pas aidés, on ne peut compter sur personne !

Donc, elle était dans la cuisine à m’attendre, j’étais coincée…

A sa décharge, Maritza a affaire avec la médecine anglaise depuis des années et des années, ce qui n’empêche pas qu’elle connait le système français, et le système suisse (qui semble assez proche). Mais tout de même, comme elle tombe toujours de l’armoire, cela rend la conversation difficile.

  • Alors ton épaule ça va ?
  • C’est une déchirure musculaire
  • Ah bon ? Tu es sûre ? Comment il sait cela ?
  • Il le sait, il m’a fait faire des tests…
  • Ah bon ? Et c’est fiable tu crois ?
  • Oui, j’en suis même absolument sûre !
  • Ah oui c’est vrai que tu as déjà eu des problèmes avec cette épaule. Quelle horreur ! (autre grand mot de Maritza…)
  • Oui j’ai déjà fait ces tests
  • Quelle horreur… Et il te fait faire de l’électricité pour réparer tout ça ? (son grand dada depuis qu’elle connait cette méthode et celle des ultrasons pour les tendinites)
  • Non, j’ai quelques jours d’anti-inflammatoires et des antalgiques
  • Quelle horreur ! Tu ne pouvais pas exiger qu’il te fasse réparer avec de l’électricité ?
  • (Chaise électrique…) Maritza, quand c’est déchiré, c’est déchiré. Nous avons de la chance déjà que notre corps puisse se réparer contrairement à une nappe, il faut de la patience.
  • Oui et puis en fait le médecin fait ce qu’il veut. S’il ne veut pas te faire réparer à l’électricité, tu ne peux pas l’obliger…
  • Une déchirure, quelle horreur ! Et tes tendons sont toujours bien accrochés donc !
  • Pour l’instant oui
  • Comment ça pour l’instant ? Tu crois que tu vas avoir des décrochages de tendons ? Et ton épaule gauche, ça peut recommencer aussi un jour ?
  • On ne peut jamais dire jamais… (d’autant que l’on n’a jamais su ce que j’avais eu à gauche…)
  • Quelle horreur !
  • Je vais aller à la pharmacie là (elle ouvre dans 5 minutes, c’est le havre vers lequel je vais me précipiter, pourvu qu’il y ait du monde avant moi !!!)
  • Tu crois qu’ici dans ce petit village il va avoir tout ce qu’il te faut ?
  • Ben oui, ce sont des traitements classiques, je ne vais pas piller un laboratoire non plus !!!
  • Tu es sûre ? Parce que c’est une pharmacie de petit village tout de même.
  • Je suis sûre (Os à écraser sur le crâne de l’autre, car je vous ai épargné les 3/4 de la conversation)
  • Tu ne veux pas que je t’accompagne ? Au cas où tu tombe, avec ton épaule déchirée que le médecin ne veut pas raccommoder à l’électricité
  • Non pitié surtout pas c’est gentil Maritza mais franchement non, cela me fera du bien de marcher un peu toute seule, cela va me changer un peu les idées des idées de meurtre.

Retour de la pharmacie. Damned, ma mère n’est pas encore levée… Quand je le dis qu’on n’est pas aidés…

  • On reprend tout depuis le début (chaise électrique)
  • Suis-je sûre ? (fusil de chasse gentiment suggéré par une lectrice)
  • Quelle horreur ! (humérus de dinosaure)
  • Il avait bien tout pour tes médicaments ?  c’est formidable (crime gore et parfait que même pas dans les séries les plus noires, ils oseraient)
  • Tu es sûre qu’il ne te manque rien ? Tu as vérifié avec l’ordonnance ?

Fort heureusement, Mrs Bibelot enfin levée (ah tout de même !) a su habilement, après m’avoir demandé les nouvelles les plus brèves possibles (elle avait croisé mon regard assassin), détourner la conversation sur l’histoire du pistolet d’ordonnance du premier mari de Maritza, ou de son père, on ne sait plus trop.

Quand je suis partie, au début du chapitre 2, 3ème sous chapitre, Jean Poirotte prenait de l’aspirine avec, je le soupçonne, comme une trace de narcoleptique dedans…

Une question me taraude : même si Maritza a ses bons côtés qui ne sautent pas aux yeux comme un coup de pied aux fesses quand je parle d’elle, quand elle raconte sa vie je me demande COMMENT Trevor a fait pour l’épouser 2 fois

Parce que tout de même, quand je dis « quelle idée que de se remarier », au moins, j’ai l’excuse de ne pas avoir épousé deux fois le même…

Quelle horreur !!!

Bis repetita… (le retour de Maritza…)

EndoraL’année dernière, j’avais eu l’idée farfelue d’évoquer les angles morts de Copine (que je n’aime pas) et Maritza en avait fait ses choux gras pour toute la durée de son séjour.

Tous les jours, elle me demandait des nouvelles des angles morts, comme s’ils avaient pu s’anéantir au cours de la nuit précédente.

Et quand je dis « tous les jours », ce n’est pas une exagération de ma part. C’est bien « tous les jours ».

Ceci bien évidemment au son des éternels (et quotidiens) :

  • AAhhhhhhh !
  • Ah bon ?
  • Tu es sûre ?
  • Mais comment ça se fait ?
  • NONNNNN !
  • Etc…

Cette année je reste la victime de choix avec mon épaule ET les angles morts de la voiture. Car il n’est pas facile du tout de conduire avec l’épaule droite en Louis XV ET des angles morts dans la voiture, aussi morts que l’articulation semble l’être de prime abord (enfin de mon point de vue que je partage entièrement).

Elle sait depuis son arrivée mardi que je vois Acromion samedi 23, (médecin que je n’ai pas baptisé ainsi pour rien), mais dès mon arrivée, le rituel infâme commence, le rituel des questions ordinaires devant une tasse de thé pour un non joyeux non anniversaire, et ce, tous les jours également (j’en ai pris pour jusqu’à lundi).

Elle a loupé sa vocation, elle aurait dû faire convertisseuse ès religion. Après 3 H de conversation, n’importe qui est prêt à jurer sur la bible, le coran, ou quoi que ce soit d’autre, qu’il y croit et qu’il y croira toujours…

  • Et ton épaule ?
  • Toujours pareil ?
  • Tu es sûre ? AAAAh, c’est ennuyeux cela, surtout à ton âge.
  • Comment tu vas déguster dans 20 ans.
  • La douleur t’empêche toujours de dormir ?
  • Oui ?
  • Tu es sûre ?
  • Oui 6 H du matin pour s’endormir ça ne s’appelle plus de l’insomnie, moi je me lèverais à ta place
  • Et que crois-tu que le médecin va faire ? Tu n »en sais rien ? ah bon…
  • Tu crois qu’il peut faire quelque chose ?
  • Tu es sûre ?
  • AAAAh c’est beau d’y croire
  • Des ultrasons ou de l’électricité sur une tendinite, tu crois que ça marche Bibelot ?
  • OUIIIII ? Tu as été soignée avec ça toi-même ?
  • Tu es sûre ?
  • Des infiltrations ? Mon dieu que ça doit faire mal !!!
  • Non ?
  • Tu es sûre ?
  • Ah, d’autant plus sûre que l’on t’en a déjà fait ?
  • Mais tout de même, ça doit faire mal.
  • Et avec tes angles morts, tu te débrouille comment alors pour conduire ?

Je me débrouille comme je peux, mais je ne suis pas loin d’aller piller les caves de l’institut Jefferson aux USA, pour piquer un humérus bien solide à Bones (elle fera son diagnostic sans) et assommer Maritza avec.

Et de cela, je suis tout à fait SUUUUUURE ! (et même certaine…)

Sauf bien suuuuuuur, si vous avez une meilleure adresse et plus proche surtout, que celle de l’institut Jefferson…

Oui je sais, c'est facile :-)

  • A la Saint Alain, elle te tient la main : aujourd’hui c’est la Sainte Adeline.

Lu sur une banderole de manifestant :

  • La retraite avant l’arthrite !

Toutes mes confuses, mais quand on est énervée ça soulage…

La vie n’est qu’un long calvaire !

Le retour de Maritza : l'arrivée…

EndoraMrs Bibelot m’avait sadiquement bombardée « réceptionniste en chef de Maritza ».

Il faut dire qu’elle débarquait à la gare de ma bourgade, pendant l’heure de la sieste (de mes parents, moi je ne sieste jamais, cela ne me réussit pas) et que comme je vais prendre le thé avec ma mère tous les après midi, j’étais la personne idéale pour aller faire le pied de grue à la gare.

Connaissant le phénomène (le terme est faible), on pouvait tout imaginer avec peu de chances de se tromper. Continuer la lecture de « Le retour de Maritza : l'arrivée… »

Alerte cyclonique !!!!

Une perturbation d’origine cyclonique a quitté la Perfide Albion au niveau de Tintagel et arrivera sur les Yvelines demain en tout début d’après midi…

Maritza arrive demain en bref. Maman a perfidement (comme l’Albion) attendu ce soir pour me demander à MOI, d’aller la chercher à la gare !!! (après avoir fait semblant de ne rien comprendre à la lettre sauf que nous non plus, nous n’avions rien compris au calendrier des dates et à la lettre, alors que Mrs Bibelot connaît Maritza par coeur…)

Ou : comment se faire couillonner dans les grandes largeurs…

A 14 H 50 le 19 octobre 2010, à la gare de ma bourgade où je dois réceptionner le colis, je serai en fâcheuse posture au volant de ma voiture qui, cette salope, va démarrer du premier coup…

Une fois de plus, je sens que cela ne va pas être triste, et que mon père depuis la confirmation (?) de la grande nouvelle, a des brûlures d’estomac…

A SUIVRE !!!!! (Forcément…, mais cela bouleverse mon plan d’édition de mes posts…)

Des cataractes dans tout l'immeuble…

Donc cette année, purge des radiateurs sous fond de bruits de cataracte, le jeudi 14 octobre.

Choeur des vierges de protestations de la part de l’ensemble des occupants des immeubles, donc le syndic le vendredi 15 a ordonné la remise en route du chauffage.

Immédiatement… Tout le monde s’était habitué à la température tiède des appartements, et personne ne comprenait que l’on puisse couper le chauffage qui fonctionnait très bien, pour procéder à une opération qui aurait dû avoir lieu début septembre au plus tard.

Remise en eau le vendredi : le syndic ne courait pas de risques à la demander la veille du WE, dans la mesure où le lundi il est également sur répondeur, ce qui lui laisse 3 jours de répit. 3 jours dont il use et abuse dès qu’il fait procéder à des trucs bizarres qui font protester tout le monde.

Le vendredi soir le bruit était tout à fait infernal. J’ai été obligée de fermer mon radiateur de chambre pour pouvoir mal dormir, non sans entendre tout de même le bruit de chutes d’eau venant du séjour/salon dont les deux radiateurs ont un robinet qui refuse désormais de se fermer. Et puis même si cela ne chauffe pas trop, il faut bien que cela chauffe quand même, donc on ne peut pas TOUT couper…

Obligation d’augmenter le volume de la TV pour entendre les dialogues, je ne suis pas la seule, c’est la première fois que le vieux con d’en dessous n’est pas le seul à se distinguer avec ses décibels (maintenant il met son casque toute la journée, suite à des plaintes autres que les miennes, pendant mes vacances).

Samedi : Delphine fête son anniversaire, ma soeur celui de mon neveu, chez mes parents. Trop de monde à y dormir pour m’empêcher de choisir l’option « je dors chez les parents et j’échappe à la cataracte infernale ». Bien obligée de me peler le jonc (comme le bailli du Limousin), dans la nuit de samedi à dimanche.

Retour chez moi le dimanche en fin d’après midi. Ne pas rêver, tout le monde n’est pas là, le syndic est fermé, donc le plombier ne s’est pas déplacé pour procéder à la purge des radiateurs du dernier étage.

Je décide donc de lire (« comment devenir un assassin parfait en 10 leçons » « la psychologie du serial killer ») en me persuadant via la méthode Coué, que je suis  installée à proximité des chutes du Niagara et que j’ai bien de la chance.

Plus le temps passe, et plus le bruit semble s’intensifier. Vous savez ce que c’est que LA goutte d’eau que l’on entend tout à coup au coeur de la nuit ? Et bien là, vous faites la goutte d’eau 10 puissance 10.

Tout à coup, on sonne à ma porte. Je sursaute nerveusement et je laisse tomber mon livre pour aller ouvrir.

C’est mon voisin d’en face. Comme je n’entretiens pas d’excellentes relations avec sa femme depuis le coup du chat, il se déplace lui-même. Il semble agité d’un tic qui rajoute à ma nervosité, et il a les pupilles dilatés ce qui est mauvais signe (c’est écrit dans un des livres…).

  • Ah madame Dabra, bonsoir, excusez-moi de vous déranger, mais je voulais savoir si chez vous aussi les radiateurs…
  • Glougloutent ? Oui. Chaque année c’est la même chose, mais là c’est pire que tout.
  • Et chaque année cela dure combien de temps ?
  • Environ 2 ou 3 jours.
  • Mais je ne comprends pas (il débarque, ça lui apprendra à se tenir informé), le chauffage fonctionnait très bien jusqu’à mercredi matin.

Je lui explique donc, la purge du jeudi qu’il n’a pas entendu car il travaille lui et qu’il a bien de la chance, les protestations indignées au syndic, la remise en eau qui visiblement ne fonctionne pas bien.

  • J’ai cherché sur tous mes radiateurs une vanne de purge me précise-t-il toujours avec tic nerveux, mais je n’en ai pas trouvé. Comme nous sommes reliés, ce n’est pas vous qui avez les vannes de purge ? Parce que si vous voulez moi je procède à l’opération (ton hystérique, il semble prêt à rentrer chez moi sans me demander mon avis, avec sa boite à outils…)

Force donc de lui expliquer que non, les purges c’est au quatrième, et que nous ne pouvons rien faire. SI !  il va aller purger et plus vite que ça, ceux du 4ème car là, il a l’impression qu’il va devenir fou, sa femme avec (mais elle c’est son état normal) et qu’il ne peut rien faire pour couper ses radiateurs, au moins pour la nuit.

Car ce ballot, locataire, n’a pas demandé à sa propriétaire, mon ex voisine qui venait m’emprunter des clopes à 22 H 30, de faire changer des robinets, tous coincés sur « ouverture ».

Que moi si j’avais un propriétaire, je lui aurais demandé de procéder à ces changements illico…

Il a fini par me quitter pour aller interroger tous les autres voisins (je l’ai entendu sonner partout) sur l’existence ou non de robinets de purge. Pas de bol, personne au 4ème, il est rentré chez lui en claquant la porte.

Nous ne sommes pas isolés avec nos radiateurs coincés sur l’ouverture (sauf celui de ma chambre, dieu soit loué, mais je veille sur ce robinet toute l’année pour qu’il ne se grippe pas…), car en plus du bruit de flotte, toute la soirée, tout en lisant, j’ai entendu un peu partout des bruits d’outils cognant ou traficotant des robinets, des jurons multiples…

Avec la trouille tout de même qu’un nerveux n’en pouvant plus, ne fasse péter quoi que ce soit chez lui, ce qui entraînerait de multiples conséquences chez les autres (inondation, coupure de chauffage pour réparation et rebelotte pour les bruits de fond atroces, etc…).

Je sens que ce lundi 18, tout le monde aura l’air aimable. Et le plombier a intérêt à être disponible, car un anonyme sadique qui n’est pas moi, a placardé son numéro de portable dans tous les halls.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Des cataractes dans ma chambre ?

cataractesA n’importe quelle heure, j’ai le réveil difficile. Je ne saute jamais mutine et tout de mon lit (comme ma mère), que de manière très exceptionnelle…

Tellement exceptionnelle d’ailleurs, que je ne me souviens plus de la dernière fois où cet étrange phénomène s’est produit…

Si j’ai gardé encore le rythme « Grande Motte » (pas couchée trop tard le soir, mais pas levée trop tôt le matin non plus après une nuit pourrie), je n’en ai pas moins un rythme décalé par rapport à une bonne majorité.

Cette année, le chauffage a été rallumé assez tôt. Pas de madame Van Den Connasse qui tienne (qu’on croyait), dès les premiers froids du matin, hop, le chauffage.

Je pensais naïvement que la purge annuelle des radiateurs avait eu lieu en mon absence. Le système est en effet entièrement vidangé une fois l’an pour :

  • Une purge normale parait-il, avec un petit détartrage d’usage,
  • Permettre à ceux qui ont un robinet déficient (genre qui refuse de s’ouvrir) de le faire changer. A 250 Euros TTC le robinet, vous comprendrez que personne ne se précipite pour faire changer un ou des robinets. Moi-même les miens restent toujours ouverts, et je ne veux même pas savoir si on peut toujours les refermer… Je pense que je ne dois pas être la seule et que les seuls robinets changés sont ceux qui ne s’ouvrent plus…

Donc ce matin là (là là), j’ai comme un peu froid dans mon lit curieusement, alors que je cherche comment positionner mon bras droit pour ne plus avoir mal à l’épaule, que je me suis ruinée, il y a une quinzaine, en chutant dans l’escalier extérieur, sur une marche duquel avait été répandu malencontreusement du silicone par une personne en travaux chez elle.

Na, c’est dit, vous pouvez reprendre votre respiration…

Conformément à la loi de l’emmerdement maximum, évidemment cela touche l’épaule qui a déjà été opérée une fois et j’attends avec impatience un progrès.

Ruminant avec une mornitude absolue sur la fragilité des tendons de la coiffe des rotateurs, je sursaute tout à coup (ouille !) car au dessus de moi se déversent au moins 200 litres de flotte, dans l’appartement du dessus, donc cela ne devrait pas tarder à arriver chez moi.

Nan c’est plutôt 2000 litres, et c’est dans ma chambre maintenant. Je me lève pour aller vérifier : non ce n’est pas le radiateur qui a décidé de régurgiter son contenu et donc le contenu de tous les radiateurs de la colonne, sur ma moquette, en fait cela vient de tous les radiateurs.

Impression grandiose un moment d’être au milieu d’une chute d’eau. Toute la flotte redescend du dernier étage vers le bas, via tous les radiateurs. Le bruit est excellent : Diabolos va inspecter tous les robinets pour voir duquel la manne céleste H2O coule.

Enfer et damnation, c’est la purge annuelle. Un 14 octobre. Alors que l’on nous annonce que le beau temps ne va pas durer. Il va m’entendre le syndic…

C’est la vengeance de Madame Van Den Connasse, qui a dit au syndic qu’elle se chargeait de tout, et a commandé le plombier/chauffagiste pour cette date là, dépitée sans nul doute, d’avoir été contestée par la majorité des locataires et propriétaires l’an passé, sur les dates convenables à respecter pour chauffer (15 octobre/15 avril).

Parce qu’après la purge, les changements de robinets, et tout le tintouin, vient le re-remplissage des radiateurs, avec pendant des jours et des jours, des bruits de flotte dans TOUS. Le temps que l’air s’en aille totalement quoi… L’air ne pouvant être purgé lui, que des radiateurs du dernier étage, donc quand TOUS les occupants du dernier étage sont présents. Généralement rassembler les troupes demande une bonne quinzaine de jours…

(Passé 18 H et pendant les WE, le plombier/chauffagiste nous facture 100 % de pénalités…)

Jours passés à vivre sous bruits de fontaines caractérisés (et il y en a pour dépenser du fric pour s’acheter une fontaine qui fait exactement le même bruit pour le plaisir…)

Le syndic excédé par de nombreux appels (chauffage coupé dès la veille au soir), a décidé de brancher sa secrétaire en mode répondeur « je fais part de votre réclamation que vous êtes le/la Xème à transmettre ».

Elle quitte le mode répondeur pour préciser ce qu’elle pense finalement elle aussi de Madame Van Den Connasse, qui comme chaque année s’est envolée vers un pays chaud, quand on a besoin nous, de chauffage.

Une bonne moitié des résidents des immeubles ne lui dit plus bonjour depuis les problèmes de chauffage de septembre/octobre dernier + quelques uns de plus qui ont trouvé qu’elle charriait en avril également…

A son retour, je pense vu la manifestation qui se préparait sous mes fenêtres le soir du 14, que c’est 100 % des résidents qui vont lui faire la gueule. Et elle va se sentir isolée la pauvre bichette !

Les nouveaux arrivants découvrent qui est cette purge qui décide de tout pour tout le monde, et les anciens lâchent leur bile avec allégresse. Les nouveaux l’attendent de pied ferme, les autres sont un petit peu résignés sauf que…

L’année prochaine, nous n’aurons plus qu’à embaucher un tueur à gages… A la limite c’est moins cher que le plombier avec majorations…

Ou à envoyer le petit con avec son lance pierres, en lui spécifiant bien dans quelles vitres il doit tirer… Je ne sais pas si c’est la meilleure idée, mais quand on est énervé, ça soulage…