Le dernier jour du séjour (1) (le retour de Maritza)

EndoraPour le dimanche 24 octobre, Mrs Bibelot et Jean Poirotte avaient invité tatie chérie et ma soeur (Mrs Vésicule). Maritza cela ne se loupe pas.

Attention, n’allez pas vous méprendre : Maritza est une femme intelligente et cultivée. Elle a  gardé une grande naïveté enfantine, elle a un caractère de cochon dans la vie de tous les jours (sauf chez mes parents où forcément elle se retient, mais quand elle raconte ses démêlés conjugaux on sent bien que…), et surtout, à aller de pays en pays, elle a perdu beaucoup de repères qui nous semblent normaux.

De plus elle est restée bornée sur certains principes qui lui ont été inculqués par sa mère (qui n’était pas un cadeau), car on peut être borné et intelligent malgré tout.

Pour la littérature et le cinéma, on ne peut pas l’avoir, elle est extraordinaire, et cela lui fait un point commun avec Jean Poirotte : elle est championne en westerns et les adore. Pour les livres, avec Mrs Bibelot ou moi-même, elle est très à son aise.

Pour l’imagination également, elle est très forte, et avec ce qu’elle a vécu, elle devrait écrire un roman, sans avoir besoin d’enjoliver les choses. Sauf que… Nous découvrons années après années qu’elle nous a parfois caché des choses importantes, surtout concernant ses relations avec Trevor, qui reste finalement l’amour de sa vie.

Oui Maritza nous a caché des choses importantes, ou menti un-petit-peu, non pour enjoliver les choses (qui se suffisent à elles-mêmes) mais au contraire pour les minimiser. Le problème étant qu’un jour ou l’autre elle se coupe, et que nous devons reprendre sa biographie depuis le début…

J’ai découvert avec tristesse lors de ce séjour 2010 que son inquiétude pour mon épaule, la santé en général, la dépression en particulier, était un exutoire à sa propre peur de mourir, de souffrir, de devenir impotente et grabataire. Elle a eu un cancer du sein, n’est pas encore dans le champ du « guérie », et a vu trop de personnes décliner pour être sereine.

Elle a donc pour de multiples raisons :

  • la vie si difficile pour « les pauvres » en Angleterre où la vie y est, d’après elle et c’est très certainement vrai, au dessous de ce que nous pouvons imaginer (de quoi se plaignent les français, ceci dit par elle sans acrimonie, mais l’anglais ne fait pas grève lui, donc on l’écoute moins…),
  • un service de santé que, s’il est plus bâtard et mal foutu tu vis dans un pays sous développé,
  • l’éloignement de son fils et de sa fille,
  • le caractère anglais qu’elle ne supporte plus,

décidé de retourner en Suisse dont elle a toujours la nationalité, et qui lui paye sa rente mensuelle, et va la prendre en charge de manière plus agréable et moins coûteuse, dans une résidence pour personnes pré-âgées encore valides (la distinction se fait chez eux), avec un service de santé top. Près de ses enfants qui plus est.

Quitter la Cornouailles, c’est quitter Trevor, nous l’avons bien compris finalement, même si elle le nie farouchement (la lande est magnifique…), l’amour de ses 16 ans, un amour tumultueux qui aura marqué sa vie, au travers de multiples aventures, deux mariages et deux divorces, de nombreuses séparations et retrouvailles. Ce genre d’amour de merde qui vous flanque une vie en l’air…

Non ce n’est pas la lande qui va lui manquer, mais elle se dit que finalement elle était retournée se remarier avec Trevor pour finir ses jours là-bas en toute sérénité, que c’est loupé depuis plus de 4 ans, et qu’après avoir pour une dernière fois traversé la Manche, il y a de gros risques pour qu’elle ne le revoie jamais.

Il ne veut plus la voir régulièrement, mais elle le sait pas loin, et puis allez savoir, comme il change d’avis à son sujet de temps à autres et accepte ses visites tout à coup, il pourrait bien l’épouser pour la troisième fois et ENFIN la laisser veuve (et sans doute, l’esprit tranquille même si plein de regrets…)

Quitter la lande, c’est quitter quelque part sa jeunesse, et elle retourne donc à Genève en février prochain, avec l’impression d’aller se réfugier dans un mouroir.

Sauf que Maritza a de la ressource, et tout plein de projets…

Je vous préviens, c'est un peu grisouné…

72984062Ne cherchez pas dans le dico, c’était et c’est sans doute toujours, une expression de ma première belle-mère (le furoncle).

Elle cuisinait plutôt pas mal, mais avait la sale habitude de faire brûler les 2/3 de sa cuisine. Et quand je dis brûler, c’était crâmé, irrécupérable, immangeable, ce qui ne l’empêchait pas d’apporter le plat sur la table : il fallait bien que l’on puisse voir qu’elle s’était donné du mal pour faire un gratin : un peu grisouné certes, mais un gratin tout de même (ça pour du gratin, c’était du gratin, c’était même du gratin de gratin…).

Tout le monde rouspétait naturellement, dont son mari, surtout le jour où elle a oublié un 24 décembre au soir, la dinde dans le four. L’animal n’avait plus figure humaine, et la sauce ressemblait à de l’huile de vidange. Même au niveau de la carcasse c’était immangeable et nous nous sommes rabattus sur deux bocaux de blanquette dont nous avons surveillé le réchauffage.

Elle était même capable de faire brûler les plats des autres, et j’ai le souvenir ému de deux tartes aux poires qu’elle m’avait demandé de faire (pâte sablée maison, poires au sirop maison + petit flanc aux amandes) comme souvent, car cette tarte je la réussis généralement particulièrement bien.

Les tartes sorties du four, à point, je monte faire la toilette des filles quand une odeur de brûlé m’arrive aux narines. J’appelle le Furoncle « il n’y a pas quelque chose qui brûle dans la cuisine comme de coutume ? ».

« Ca doit être tes tartes ! ». Toute contente en plus… Le culot, mais le culot… Ben si c’était mes tartes. Sans rien me dire elle avait voulu les « arranger », avait mis des amandes effilées dessus, les avait mises sous le grill et était descendue étendre son linge. Moralité mes tartes étaient grisounées et elle a bien ricané avant que je ne puisse me justifier, que moi aussi je faisais brûler des trucs, alors que je n’ai jamais rien fait brûler de ma vie… (note de l’auteur : si un regard pouvait tuer,  elle serait morte ce jour là, et si c’était maintenant je lui écraserais une tarte grisounée dans la tronche sans aucun scrupule…)

Son argument choc était « moi j’aime ça comme ça », et elle mangeait sa daube carbonisée pour bien nous prouver que c’était vrai. Un de ses gendres exaspéré lui ayant précisé « ben nous on n’aime pas ça comme ça », ne l’avait pas perturbée outre mesure.

La vengeance (mesquine), est un plat qui se mange froid, heu non, grisouné en l’occurrence. Noël suivant : c’est moi qui reçois la belle famille (quelle joie) et pour l’entrée, je me suis cognée le nettoyage et la préparation de 6 kg de coquilles St Jaques fraîches. Je mets les coquilles au four en surveillant du coin de l’oeil bien sûr.

Vient le moment de servir. Je sers tout le monde sauf le furoncle et je mets le grill à fond au dessus de la dernière coquille (un peu moins garnie que les autres, ça ne se gaspille pas vraiment ces trucs là !).

Personne ne moufte, elle, cette conne,  attend, ravie de pouvoir démontrer que je me suis trompée dans mes comptes, et alors qu’une gentille odeur de grisouné crâmé arrive de la cuisine, me signale toute fière de montrer à tout le monde à quel point j’étais nulle : « tu m’as oubliée Coraline, tu t’es trompée dans tes comptes ».

« Pas du tout moche maman, comme vous préférez tout brûlé, j’ai laissé votre coquille grisouner dans le four. D’ailleurs elle me semble à point, je vais vous la chercher… »

Que pouvait-elle dire en voyant arriver ses coquilles brûlées au 3ème degré ? Rien. Comme lui a dit le gendre précédemment cité (non sans perfidie) : « tu en as de la chance, pour une fois que quelqu’un pense à te faire tes petits plats selon tes goûts… ». Evidemment personne n’était dupe, mais personne n’a rien dit, c’est l’avantage du coup mesquin fait avec l’air innocent (j’étais même prête à prendre l’air niais).

Du coup, elle a tout mangé, avec le sourire, et ne s’est plus jamais occupée de ma cuisine…

Je sais, là encore, c’est mesquin… Contre elle, tous les coups m’étaient permis…

Mais pour une fois, c’était pour elle que la vie n’était qu’un long calvaire.

D’un autre côté après le coup des coquilles St Jaques carbonisées, elle a arrêté pendant un temps de tout faire brûler pour faire la débordée. C’était toujours ça de pris.

Nos visiteurs…

Lorsque l’on tient un blog, on a forcément des visiteurs, plutôt beaucoup, plutôt ce sont les vacances, plutôt pas assez quand on débute, plutôt ça plafonne et c’est la vie. Avec les commentaires qui vont avec, à savoir aucun commentaire quand on débute avec 10 visiteurs par jour (un hasard), beaucoup de commentaires et merci beaucoup à certaines heures tristes de la vie, une moyenne à laquelle on ne fait plus attention le temps passant.

Il n’empêche que nos (mes) visiteurs se déclinent de plusieurs manières :

  • L’habitué depuis le début quasiment, ou habitué depuis peu, enfin l’habitué. Il vient tous les jours, commente ou non. Parfois on a fait connaissance, parce que l’on est un habitué chez lui également et que l’on sait que nous avons des atomes crochus quelque part. On ne se croit pas d’obligation de commenter de part et d’autre si l’on n’a rien d’intéressant à dire, et également aucun n’ira chouiner chez l’autre : « ça fait longtemps que tu n’as pas commenté chez moi ». Tout se passe dans la sérénité et une certaine amitié certes de Oueb, mais amitié tout de même.
  • Il y a le pervers qui débarque via une gogolesque request « jeune fille avec vagin rasé » et que gogole a dirigé chez moi allez savoir pourquoi. Il se tire immédiatement devant mes démêlés avec Truchon ou la commémoration d’Oradour sur Glane.
  • Il y a le ou la paumé(e) qui cherche un sort contre le mauvais sort, et que si ça marchait, cela se saurait. Devant la pauvreté de la catégorie « sorcellerie, magie et autre », ils me contactent directement. Généralement j’essaye d’être gentille avec les vrais paumés qui me demandent ce qu’il faut pour : que le père ne boive plus, que la mère ne boive plus, comment faire passer l’enfant non désiré à 15 ans, puis-je parler de l’inceste dont j’ai été victime, j’en passe, la détresse réelle est insondable. Par contre je suis peu amène avec les landru en puissance, les tueurs de belle mère et autres que je menace de dénoncer au fisc et aux flics avec leur adresse IP Généralement ça les calme et ils ne reviennent pas (et c’est fou ce qu’il peut y avoir comme tueurs en puissance…)
  • Il y a le nouveau lecteur enthousiaste, ça fait toujours plaisir, qui annonce qu’il va tout lire du coup parce que c’est trop top. L’hiver, ça va pour les chevilles, l’été, l’oedème menace sauf pour les étés 2007 et 2008.
  • Il y a le nouveau lecteur pas du tout enthousiaste qui a lu les 14 dernières publications pour venir critiquer et dont on se demande comment il a eu le courage de lire 14 posts. Car critiquer il ne s’en prive pas du tout, c’est son truc. Alors nos posts c’est moralisateur à mort, ou bien nous avons tout faux, ou bien nous racontons n’importe quoi, ou alors ce sont les violons à bas prix et trop faciles, rien ne va et surtout pas nous. En règle générale quand on blogue depuis un temps certain, un certain temps, on a l’oeil qui frise un peu à la lecture du commentaire dont on repère immédiatement l’emmerdeur ou l’emmerdeuse de première qui l’a écrit. On répond poliment au premier commentaire, on regimbe un peu au second, on ne répond pas au troisième. L’emmerdeur ou l’emmerdeuse satisfait(e), se dit que l’on n’avait rien d’intéressant à lui répondre et qu’il a bien fait de nous recadrer. Sauf qu’il oublie que l’on est chez nous et que l’on écrit ce que l’on veut. En plus c’est ballot, mais même une quiche comme moi peut le bloquer définitivement, avec un certain plaisir et supprimer ses commentaires indésirables.
  • Il y a l’inconnu qui passe et repasse, son adresse IP se répétant, mais qui reste silencieux, quoique fidèle. Un beau jour on va voir chez lui : on est en favori…

Comme dans la vie qui n’est qu’un long calvaire, nos expériences Oueb peuvent nous mener vers tout, n’importe quoi, le meilleur et le pire. Le meilleur étant les rencontres même pas décevantes au contraire, le pire étant de retrouver des emmerdeurs comme partout ailleurs… En vrai cela ne m’est jamais arrivé, mais en virtuel… (soupir).

J'adore le latin…

Surtout depuis que je n’en fais plus…

Mrs Bibelot avait fait « ses deux bacs » (il y en avait deux à l’époque et l’on rentrait glorieusement en « philo ») avec latin-grec comme options principales. Il n’était pas question que je coupe au latin, malgré ma mine peu enthousiaste.

Elle voulait faire médecine et tout le monde lui avait dit que pour faire médecine il fallait savoir le latin (pour dépister pasteurella pestis, c’était n’importe quoi, mais tout le monde y croyait)… Elle a donc galéré comme pas possible en PCB (Physique, Chimie, Biologie, à son époque) avant de débuter ses études en fréquentant le quartier latin, car il lui fallait se mettre à niveau par rapport à ceux qui avaient fait « moderne » (pas de latin et surtout pas de grec, mais ce qui était nécessaire et lui manquait).

Elle traduisait Homère dans le texte. Tout se perd un jour à ne pas le pratiquer et elle a quasi oublié son grec (elle s’est plantée dernièrement sur une définition de mots croisés sadiques où il faut mettre la case noire soi-même, mais j’y reviendrai…)… Pour le latin elle était vraiment chiante donc elle n’a pas eu vraiment l’occasion de perdre la main, via moi, ma soeur cadette, et Pulchérie qui ADORAIT le latin…

Oui, Pulchérie adorait le latin qu’elle n’a abandonné qu’en terminale pour se consacrer à ses maths chéries (oui c’est ma fille…). Elle adorait en effet également les maths et particulièrement le théorème de machingore, la physique quantique et les équations au 16ème degré (j’ai mis au monde une enfant anormale, je le réalise tout juste). Tout cela pour finir comme designer chez X très coté… Elle adorait à tel point le latin qu’elle n’arrêtait pas de nous faire des citations latines à une certaine époque. D’où la riposte fameuse (dans la famille), de Delphine exaspérée qui lui lança un beau jour « va dans le métro Satanas » !

Donc Mrs Bibelot m’obligea à prendre « latin » en option… J’étais contre, les déclinaisons je ne percutais pas vraiment et ces salauds de latins en avaient des tas. Elle m’a refait le coup avec l’allemand et là encore des déclinaisons, quasi les mêmes mais quand on n’aime pas le café, on n’aime pas le café… C’est le truc que je ne supportais pas. Je ne supporte d’ailleurs toujours pas, je n’arrive pas à décliner dans ma tête spontanément, autre chose que des conneries… (nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif, ablatif, poil au pif)

Mais j’adore l’éthymologie, et là, forcément le latin me rattrape. Le grec aussi d’ailleurs. S’il ne fallait pas apprendre un nouvel alphabet à mon âge, je m’y mettrais bien, en plus ils étaient normaux, ils ne déclinaient pas eux…

J’adore lire que la « manipule » était un morceau d’armée de 10 hommes, donc, facile à « manipuler » (d’où l’expression), qu’être « légion » c’est forcément beaucoup, que le grand égout de Rome s’appelait « cloaqua maxima », que le triomphe était une fête, gloire maximum pour celui qui avait vaincu ou fait quelque chose qui en valait la peine : c’était la récompense maximum à Rome, que décimer vient de la punition la plus dure dans l’armée : la décimation à l’unité qui a reculé : on prend un homme sur 10 et on les exécute tous coupable ou non… et j’en passe.

Malgré ma haine du latin en bas âge (11 ans), j’ai par contre toujours adoré l’histoire de Rome, Romulus et Remus, et les citations, petites histoires, ou réflexions sages :

  • « Si tu veux la paix, prépare la guerre’ (ci vis pacem para belum) (que me cita Mrs Bibelot quand adolescente je croyais que la guerre était là parce que la France peaufinait son capital bombe A et H) : qui est toujours resté d’actualité

  • Je préfère être le premier dans ce village que le second dans Rome- JC  (Jules César, pas Jésus Christ !)

  • La roche tarpéïenne n’est pas loin du capitole (à traduire, c’est la question piège du post)

  • N’oublie jamais que tu n’es qu’un homme (à celui qui avait mérité son « triomphe »)

  • Ils ont vécu (pour ne pas dire : ils sont morts : on vient de les trucider)

  • Mieux vaut laisser s’enfuir un coupable que de condamner un innocent

  • Il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (à vous de juger)

  • Il faut détruire Carthage (Delenda est Cartago) pour le rabâchage ! Ah oui les filles Caton était atteint de radotage bien avant moi, qui commençait tous ses discours par cette phrase et les terminait par la même (mais il a eu, je le pense, plus de résultats que moi… car il n’était pas question de pince à épiler. Mais c’est tout de même à force de l’entendre déclarer « il faut détruire Carthage, que le sénat s’est résolu à faire quelque chose). L’horreur de la chose étant que Carthage a été effectivement totalement détruite, mais que je ne reverrai jamais mes chères pinces à épiler…

Donc régulièrement je m’y colle (au latin et à l’histoire de Rome), en restant complètement nulle sur l’histoire concernant « de Napoléon à 1958 ». C’est simple moi c’est : l’Egypte (ancienne bien sûr), l’histoire de Rome, le moyen âge, la guerre de 100 ans, la renaissance, la révolution et très vaguement, de loin, Napoléon… La deuxième guerre mondiale est une exception parce qu’on m’en a beaucoup parlé dans mon enfance…

Je suis aussi anormale que Pulchérie qui adorait ses maths, en adorant mon latin… Mais j’ai du mal… Avec l’âge la capacité d’apprentissage n’est plus la même qu’à 12 ou 13 ans (c’est là que l’on est con, et on ne le sait même pas)

La vie n’est qu’un long calvaire quand on veut se mettre finalement, à décliner (rosa, rosa, rosam…)

Trop tard ma vieille, t’es trop vieille !

MERCI DOM ! (ET Sainte Rita) (ET le désormais non inconnu qui m'a proposé ses services personnellement en échange de mes écrits…) ET…

Le vendredi 5 décembre, le midi, je prends vaguement connaissance des messages sur mon blog. Depuis la veille, je suis en contact avec un lecteur inconnu (qui s’est révélé depuis, mais a été bloqué par wordpress, alors que je recevais ses mails, et j’avais autre chose à faire qu’à aller regarder les spams dans wordpress…) qui me propose de m’aider. Cela ne sent pas l’arnaque, nous dialoguons donc.

Comme je réponds toujours le soir sur mon blog, je survole les commentaires et celui de Dom m’interpelle. Effectivement au boulot j’ai un Dell également, avec une étiquette dessus. Jamais fait attention depuis la mise en place de mon PC qui remonte à 2002, à cette étiquette.

Evidemment ça me travaille tout l’après midi, je suis légèrement obsessionnelle pour certains trucs et que mon ordi me lâche à nouveau, je n’ai vraiment pas envie.

La soirée est longue. Poste après le boulot (mon Truchon actuel n’a jamais poireauté 3/4 d’heure à la poste pour envoyer un recommandé et non, nous n’avons pas de machine à affranchir, et oui, je dois y aller après mon temps de travail, moralité à chaque fois que je vais à la poste, je fais des heures sups. Et en plus je déteste les postières de mon secteur), courses du vendredi, appéro traditionnel frère/soeurs chez les parents, et RV chez le Dr Acromion pour une révision, et chez lui on attend un max, j’ai presque pu terminer mon livre.

Je pense toujours au commentaire de Dom : y a-t-il une étiquette ? En rentrant, le temps de me préparer, et me revoici devant l’ordi. Je tourne la grosse boîte noire dans laquelle on met les disquettes vers la droite : rien. Vers la gauche : j’entrevois quelque chose.

Je tire la grosse boîte noire, et je constate qu’il y a bien une étiquette et que décidément :

  • Je suis presbyte (et casse couilles, je préfère la faire avant vous…)
  • Il fait sombre dans mon entrée. D’ordinaire ça ne me gène pas, là, si.

Demain dès l’aube à l’heure où blanchit la campagne, j’irai emprunter leur lampe de poche et une loupe aux parents. C’est ma mère qui va être surprise, vu que le samedi matin je me lève à 10 H midi. J’ai jusqu’à dimanche 22 H pour activer windows…

On sonne chez moi. Madame Vampire qui n’aime pas ma musique ? où est mon cric ? (à sa place dans la voiture). Non, c’est mon nouveau voisin, en short aussi moche que mon caleçon de maison qui s’est transformé tout seul en sarouel, et en panne de beurre et de lait… Il entre dans l’entrée et visualise immédiatement la grosse boîte noire anormalement positionnée, et mon écran sur lequel s’inscrit la procédure pour activer Windows.

« Vous avez un problème ? »

J’explique et difficile de faire bref. Il file chez lui chercher sa lampe de poche, se met à 4 pattes pour déchiffrer la clef (sans avoir besoin d’une loupe, la vie n’est qu’un long calvaire), tape la clef, et active windows. J’ai eu à peine le temps de dire « ouf » et de noter le code au fur et à mesure (sous coffre désormais). Il jette un oeil sur mon fichier « program files » et me dit qu’il y en a de trop mais pas alarmant.

Et il repart avec son beurre et son lait, content de m’avoir aidée. Ca lui a pris, on va dire 5 minutes…

D’un autre côté, il y a eu Dom ET sainte Rita ! Car comme par hasard (et Einstein lui même ne disait-il pas que le hasard est le nom que prend Dieu quand il veut rester anonyme ?), c’est quand c’était le souk côté ordi que le voisin et sa femme se sont aperçus qu’ils manquaient de denrées essentielles, à une heure où généralement on ne va sonner chez les voisins qu’en cas de crise cardiaque. A 1/4 d’heure près, j’étais toujours dans la panade…

Après son départ, j’aimais tout le monde. Sauf Madame Vampire, faut pas pousser, dont on a entendu qu’elle entrouvrait sa porte pour écouter ce qu’il se passait… Et là nous avons bien rigolé !

PS : pour ceux qui un jour sont amenés à réinstaller Windows XP, le code à rentrer quand c’est demandé est sur l’ordinateur, petite étiquette à laquelle on n’a jamais fait attention ! Le noter donc soigneusement en gros caractères (pour les presbytes) et le mettre en évidence dans le dossier concernant l’ordi.

Car comme moi, bien sûr, vous avez un dossier « ordi ». C’est là que je me rends compte que pour certains trucs, je suis super organisée. Faut que ça m’intéresse quoi… (les charges de copropriété et les impôts ça reste bof…)

PPS : l’inconnu est Oliver, qui s’est lancé à laisser son premier com sur le post précédent, qui a été bloqué je ne sais pourquoi par mon anti-spam (qui l’a laissé passer la fois d’après), et qui a su avant vous, que j’étais sauvée… C’était la moindre des choses. Et il l’a su avant Pulchérie… ENCORE MERCI Oliver ! Bien sûr j’ai remercié le voisin de vive voix, mais il m’a mal répondu (à mon avis)

« Surtout si vous avez à nouveau des problèmes, n’hésitez pas… ».

On le plaint…

Les odieuses vengeances de Madame Vampire…

Madame Vampire a parfaitement compris qu’elle n’était pas appréciée de ses voisins. Pour cela elle montre une once de lucidité.

Par contre, elle semble persuadée être victime d’un affreux et injuste complot. Je l’ai compris l’autre soir, alors qu’elle braillait dans le téléphone à sa fille que ses voisins s’étaient coalisés injustement contre elle. Oui je l’ai entendue car elle hurle dans son téléphone qui est dans l’entrée et donc toute la cage d’escalier résonne de ses lamentations. Ce ne fait jamais qu’un bruit de plus me direz-vous.

Il ne lui vient bien évidemment pas à l’esprit que si tous ses voisins lui ont gentiment (en premier lieu), puis un peu plus sèchement, fait remarquer qu’elle était bruyante comme pas possible, c’est qu’il y avait peut-être une raison…

Non. Nous sommes tous des cons. Parfaitement, je l’ai entendu.

Donc elle a ses vengeances.

  • Maintenant elle ne dit plus du tout bonjour, et ne nous répond pas. Bien fait pour nous !
  • Elle claque la porte séparant l’entrée de la cage d’escalier, au moment où vous allez la suivre après avoir refermé votre boîte aux lettres… le temps que vous vous serviez de la serrure…
  • Elle décolle avec l’ascenseur sous votre nez. Là elle montre bien qu’elle vous a vu et qu’elle le fait exprès
  • Elle s’arrange en se garant avec son art habituel, pour me coincer moi sur ma place de parking ou mon voisin de pallier (puisque sa place est entre les deux nôtres). A chacun notre tour. Comme elle manoeuvre comme moi je sais faire voler un air bus, ça lui prends 1 plombe, mais elle est contente : elle s’est collée à mon pare choc avant ou au pare choc arrière du voisin. Elle doit se demander comment on arrive à sortir.
  • Elle garde soigneusement toutes ses publicités pour en inonder au hasard une boîte aux lettres un beau jour. Elle a été prise en flagrant délit par son voisin de pallier, qui lui non plus ne supporte pas son robinet de cuisine et qui descendait relever sa boîte alors qu’elle accomplissait son forfait.
  • Quand elle descend promener son chien désormais sans queue, le matin, elle détraque tous les rétroviseurs. Là c’est moi qui l’ai surprise, partant avec 5 minutes de retard (enfin en retard de 5 minutes sur mes 15 minutes d’avance)

MAIS IL Y A LE TOP DU TOP ! Que vous n’auriez pas imaginé.

  • Elle fait cuire du chou et du chou fleur tous les jours. Ca c’est vraiment mesquin, on se croirait dans un immeuble en Allemagne de l’Est dans les années 50/60…. Et cette certitude, c’est le résultat d’une petite conversation entre voisins qui eux, s’entendent bien. Tout le monde a le droit de faire cuire du chou ou du chou fleur c’est entendu, mais il semblait suspect à celui qui fait gaines communes avec elle que cette odeur immonde (oui ça puire vraiment…) l’infeste tous les jours tout à coup et pour le restant de la journée. Tout le monde trouvait bien que ça puirait dans la cage d’escalier de toutes manières…
  • Alors comme il est à la retraite aussi, il l’a espionnée pendant qu’elle faisait ses courses à Rampion (et là je me marre, parce que c’est trop drôle aussi), pour découvrir qu’elle achetait choux et choux fleurs d’une manière suspecte pour quelqu’un vivant seul…
  • Poursuivant son enquête, à chaque fois qu’il a entendu madame Vampire descendre son sac poubelle, il est allé vérifier le contenu des poubelles (et là j’avais du mal à ne pas me coucher par terre pour rigoler, parce que c’est quand même une enquête de malade…)
  • Pour constater qu’elle jetait du chou ou chou fleur cuit en grandes quantités, ce qui infeste également le local poubelles…
  • Et qu’il n’y a pas de règlement de copropriété contre ça…

Donc je me marre. Moi je m’en fous j’ai du poil au pattes, quand je m’ennuie je leur fais des petites nattes, elle ne fait plus de bruit la nuit et son téléphone ne m’enquiquine plus depuis que je ne suis plus à la maison toute la journée. C’est vrai que le chou ça puire vraiment, mais bon, j’utilise des huiles essentielles pour contrer l’odeur quand elle est vraiment trop envahissante…

Mais j’imagine tous les retraités par ailleurs charmants, qui ne la supportent plus parce qu’eux ils n’ont pas retrouvé de boulot, et qui la pistent pour tout savoir…

Parce que le coup du chou, faut tout de même être vicieux…

Ou alors elle a des actions dans une boîte vendant des parfums d’intérieur…

Donc, le compte rendu du premier jour…

  • Je me réveille en sursaut à 1 H du matin, avec l’impression que j’ai loupé mon réveil. Non, TVB, j’ai encore quelques heures à dormir.
  • Je saute mutine et tout, de mon lit, au premier couic des informations de 6 H 30. Normalement avant 9 H je ne suis qu’une larve…
  • Je me demande si c’est bien moi.
  • Je me rassure : c’est bien ma tête dans la glace. Ca ne va pas durer ce saut de puce, je me donne jusqu’à la semaine prochaine…
  • A 7 H 30 je suis prête et je regrette le quart d’heure supplémentaire que j’aurais pu passer au lit (déjà).
  • A 7 H 45 je pars, on ne sait jamais, sur mes 5 minutes de trajet, il peut y avoir un impondérable.
  • J’arrive avec 10 minutes d’avance. On m’offre gentiment un café. Puis comme je ne peux pas tout refuser, j’accepte un thé. C’est de l’earl grey, je déteste.
  • Tout le monde vient me souhaiter la bienvenue. L’ambiance est détendue, il n’y a pas dans l’air, cette oppression horrible qu’il y avait chez Truchon.
  • On me décrit mon poste, je sens que le soir, je vais avoir la migraine. C’est un poste varié qui demande de la concentration et de l’organisation.
  • Je ne suis organisée que dans le boulot, ça tombe bien.
  • On me présente le logiciel de gestion commerciale en me précisant que c’est une daube.
  • C’est une daube.
  • Finalement je maîtrise, mes 5 premières factures et 2 premières commandes sont justes.
  • Il paraît qu’il faut organiser totalement le secrétariat. Effectivement c’est un bordel infâme, j’en ai au moins pour 6 mois. Tout le monde attend avec impatience quelque chose qui tienne la route, sans qu’il faille perdre 2 H à chercher le moindre document.
  • Les gens ont l’air normaux, surtout le patron, ça me perturbe.
  • En plus il blague.
  • En plus il est drôle par comme l’autre du con d’avant.
  • Il y a un gros chien noir dans les locaux qui m’a prise en amitié. Je ne pourrai donc plus porter que du noir (en bas). Fort heureusement il n’a pas le droit d’aller dans les bureaux. Sinon j’avais droit à ce croisement labrador/géant de je ne sais quoi, sur mes genoux.
  • J’ai tout à apprendre, mais tout le monde me précise qu’il me faudra du temps, que c’est normal, et que chacun a le droit d’avoir son rythme. J’hallucine.
  • J’hallucine encore plus que l’on se dérange pour bien m’expliquer quand je m’en vas poser une question.
  • Je constate que dans cette société aussi, il faudrait avoir fait « mec bourré deuxième langue » pour déchiffrer les rapports, bons d’intervention et autres. Rien n’est parfait.
  • Il n’y a que le chien pour aboyer.
  • Plus d’angoisses.
  • Mes horaires sont fixées pile poil comme je le voulais.
  • Nuit à venir : rêver du logiciel daube. Mais ce n’est pas grave parce que :
  • J’ai l’impression de revivre !

Donc merci à tous pour vos pensées positives !

Un bienfait n'est jamais perdu…

Et moi qui déteste les dictons…

MAIS… Il était une fois une gentille sorcière qui, en 1994, a été dans l’obligation d’accepter n’importe quel boulot parce qu’elle était RMiste, avec 2 filles à charge. Qui a dû supplier un homme pour qu’il l’embauche, parce que même le SMIC c’était mieux que le RMI. Et un homme qui lui disait qu’elle était trop qualifiée, mais n’avait plus envie de la voir ramper à genoux devant lui, pour décrocher le job (je n’exagère pas vraiment…).

Et c’est ainsi que j’ai rencontré le patron le plus charmant de mon existence. C’était un domaine que je ne connaissais pas, mais j’avais le temps de m’y mettre. La société était en fait au bord du dépôt de bilan, il avait tout rapatrié chez lui pour sauver les meubles, et donnait de son propre argent pour la faire survivre (d’où les salaires minimum pour moi et un technicien indispensable). Pendant ce temps là, l’actionnaire majoritaire, vivait des rentes de ses autres sociétés en le laissant se débattre et perdre de l’argent.

C’était un homme vraiment charmant. Cela me faisait mal au coeur de le voir se battre pour rien. Je passais mon temps à répondre aux fournisseurs que oui mais, le règlement partirait le lendemain. En fait, j’attendais la fin, sans rien pouvoir faire.

Il était tellement malheureux quand enfin l’actionnaire majoritaire, le vrai patron, a décidé de mettre la clef sous la porte au lieu d’insuffler un peu d’argent, qu’il m’a fait vraiment peine, parce que j’ai un coeur d’artichaut. Après mon licenciement, le sachant perdu dans ses papiers, j’ai sacrifié une journée pour aller l’aider gracieusement à tout transformer en archives.

Je connaissais bien sa femme qui passait bien sûr tous les jours me voir dans le bureau mis en place à la hâte dans une annexe de leur maison. Femme charmante également.

Et puis j’ai retrouvé un travail chez mon avocat tordu, et puis après, chez Truchon. Et puis mon seul vraiment charmant patron est mort un soir, en faisant un petit somme dans son fauteuil. Manque de bol, quand j’ai croisé un enterrement un beau jour, on m’a juste dit que c’était l’ancien maire du village de mon enfance, et je n’ai pas pensé à lui, mais au maire suivant, ce qui ne m’a pas attristée… Du coup j’ai loupé les condoléances sincères à sa femme, quand j’ai su la vérité 2 mois trop tard.

Je savais par Mrs Bibelot que cette femme qu’elle rencontrait souvent (et moi pas), demandait toujours de mes nouvelles. Et puis il y a eu une brocante où je ne voulais pas me rendre, parce que la pluie menaçait. C’était en juin. C’est le destin. ON m’a poussée à y aller, et le premier stand, c’était cette femme que je n’avais pas revue depuis plusieurs années, mais dont je savais qu’elle s’inquiétait régulièrement de moi. Nous avons donc discuté longuement, avec beaucoup de chaleur, et quand elle a sû que j’étais au chômage, elle m’a demandé mes coordonnées. « Je ne vous promets rien, mais notre assistante ne convient pas, je vais parler de vous à mon patron ». Son patron, est celui qui a racheté les parts essentielles de la société qu’elle avait montée avec son mari, après le décès de celui-ci. Et à la façon dont elle ne me promettait rien, j’ai compris qu’en fait, elle me promettait beaucoup, ou alors c’était comme une intuition, mais je sentais que la chance allait tourner. J’y ai cru très fort, sans savoir pourquoi…

6 semaines plus tard, lundi : appel téléphonique. L’assistante a donné sa démission. Donc elle appuie fortement ma candidature, et Inch Allah… Elle se souvient à quel point j’ai été dévouée, que l’on pouvait compter sur moi, de mon travail. C’était miraculeux pour moi que Truchon avait essayée de démolir moralement, ainsi que d’autres… RV pris avec le directeur pour le lendemain, bon feeling, bon tout ce que j’espère. C’est à 5 minutes de chez moi, c’est tout à fait dans mes cordes, je croise les doigts, toute la famille le fait… J’ai l’impression que l’entretien est vraiment positif…

Quand elle m’a appelée pour m’offrir le poste, elle m’a dit qu’aucune rencontre n’était anodine et je pense comme elle. Je pense que quelque part, c’était la chance qui tournait, et surtout qu’il y avait eu ce moment, où j’ai aidé un homme dans la détresse, sans rien attendre en échange. C’était peut-être il y a 13 ans, mais c’était à ce point hier, qu’il y avait quelqu’un pour s’en souvenir… Et effectivement rien n’est anodin. Car le jour de la brocante, s’il avait plu 1 H plus tôt, je n’aurais pas rencontré celle qui serait importante pour moi.

PARCE QUE OUI ! TADAMMMMM ! JE L’AI LE JOB ! JE L’AI SU LE VENDREDI MIDI ET J’AI SAUTE DE JOIE COMME UNE GAMINE !

Le 18 août au matin, enfin, je serai à nouveau sur les rails… Croisons toujours les doigts… Parce que le seul hic, c’est que le patron n’a pas l’air caractériel du tout (comme Truchon) et ça, je sens que ça va me perturber grave…

Mon bac (part 3)

Il y avait un petit moment (4 ans quasiment) que nous passions nos vacances avec meilleure amie, dans la maison de mes arrières grands parents, sans confort, sans eau chaude, sans chauffage. Les meilleurs souvenirs pour toujours de notre vie.

Nous allions donc réviser. Je ne sais pas si les parents y ont cru ces innocents. Peut-être nous pensaient-ils aussi stressées qu’eux.

Je précise donc : premières épreuves du bac passées (écrit), nous étions dans l’attente des résultats avec 3 options : reçu du premier coup, oral de rattrapage, ou recalé et peut mieux faire l’année prochaine.

Moi j’étais tranquille : le bac du premier coup les doigts dans le nez. J’avais assez bossé pendant 2 ans mine de rien, en étant régulièrement en tête de classe sans problèmes. Pas à m’abrutir à essayer de tout savoir trop tard 2 semaines avant les épreuves, comme beaucoup. Les révisions n’ont jamais été mon truc : je savais ou pas, mais généralement je savais ayant ingurgité tout au fur et à mesure et à bien y réfléchir, c’est dingue cette capacité d’apprentissage que nous avons dans notre folle jeunesse.

Meilleure amie se mariait en septembre quoiqu’il advienne. Nous avons donc révisé à fond pour nous préparer à l’oral de rattrapage, vous l’imaginez bien. Elle parce qu’elle s’en fichait de l’avoir son bac, moi, parce que j’étais certaine de ne pas avoir à cocher l’option « rattrapage ». Donc nous avons fait très fort, et sans bouquins d’aucune sorte :

  • A poil dans le jardin à causer de son mariage et à peaufiner un bronzage sans marque qui chez moi ne viendrait jamais, sans nous douter qu’un vieux voisin nous matait sans jumelles
  • A manger du riz au lait en nous racontant nos déjà vieux souvenirs et en faisant de la gym pour brûler les calories du riz au lait
  • A écouter la musique à fond (pour le plus grand plaisir des autres voisins), dont les Beatles et les Aphrodites childs de préférence, sur mon tourne-disques dont il est bien dommage qu’il ait été jeté un jour par ma mère qui normalement garde tout. Les filles se seraient battues pour, je le sens bien.
  • A puiser dans les recettes de Mrs Morgan pour nous faire des masques de toutes les couleurs et des bains pour cheveux idem
  • A aller nous baigner de préférence dans les étangs où il était précisé que c’était interdit (pourquoi interdit ?)
  • Supers souvenirs.

Vint le jour des résultats. J’avais tout de même une petite angoisse et pris le train avec mes copines de classe un peu crispée. Les résultats étaient affichés à Versailles (quel sadisme !) et papa le regrettait ce coup ci, mais il avait un chantier et ne pouvait m’emmener en voiture.

Ce fut la journée de la désolation. Classe excellente, quasi tout le monde avec avis très favorable. Du plus loin que nous approchions de ce fichu Lycée Marie Curie, on en voyait beaucoup trop pleurer. Les profs ayant déclaré rester coûte que coûte jusqu’au bout, jusqu’au dernier élève, avaient disparu.

Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. De loin, le seul garçon de la classe me fit « bravo ». J’étais là, dans les reçus du premier tour, j’ai bien vérifié. Mais pour toutes mes meilleures copines il n’y avait pas de rattrapage, et cela m’a gâché ma joie de les accompagner vers un retour sans retour. Nous n’étions que 4/30 dans mon cas et seulement 2 pour le rattrapage. J’ai appelé mes parents qui m’avaient fournie en petites pièces, pour les rassurer et tout de même partager ma joie.

Et puis donc, triste retour. Comment se féliciter quand tout le monde ou quasi pleure à côté ? Nous nous sommes raccompagnées les unes après les autres. Les réactions parentales étaient variables :

  • Ce n’est pas grave ma chérie ce sera pour l’année prochaine !
  • Bravo ! je n’en attendais pas mieux de toi !
  • Tu as toujours été nulle !
  • Tu n’es plus ma fille !
  • File dans ta chambre, on en parlera tout à l’heure !

Du coup je suis rentrée un peu tard à la maison. Tout le monde m’attendait pour un restaurant. Meilleure amie avait appelé : elle avait son bac aussi. Nous avons donc fêté ça, et j’ai oublié devant un trop bon repas, ma peine pour les autres.

Ce sont des jours de joie qui comptent dans une vie, en tous cas cela a compté dans la mienne car ce bac pro ce n’était pas rien. Je m’en souviens toujours avec émotion, ainsi que de tous les coups de téléphone que j’ai eus le lendemain, tout le monde étant encore là. En attendant avec impatience que je rentre pour ce restaurant dont je me souviendrai toujours du menu, les parents avaient eu le temps de prévenir tout ce monde…

J’ai tellement peu stressé pour le bac des filles que je ne me souviens que de l’annonce des résultats positifs… Je me souviens que j’étais vraiment confiante, qu’elles étaient bien classées quoique… Il en faut si peu : perdre ses moyens par exemple même si l’on est excellent.

C’est ballot… D’ailleurs encore maintenant puisque Delphine est toujours étudiante, je ne me souviens que de l’annonce du bon résultat… Bon OK pour son bac, j’étais en Tunisie et j’ai appelé la maison 16 fois avant de tomber sur elle : cette chipie faisait la fête avec ses copines… Avant même que je ne revienne, elle s’était déplacée sur Paris avec ma pince à épiler et mon ôte agrafe. Maintenant elle oublie carrément de me dire que ses partiels c’est OK, les enfants sont d’une ingratitude épouvantable…

Pardonnez moi mes chéries pour votre bac… Cela vous aurait peut-être fait plaisir de me voir me ronger les sangs. Ce sera pour vos accouchements. Je sens déjà que je ne vais pas en dormir de la nuit en faisant une crise de colite frénétique par solidarité…

Anniversaire…

Le 6 juin 2006 j’ai débuté mon blog pauvrement, un lundi de pentecôte où j’étais allée bosser. L’année dernière, j’ai fêté ma première année avec quelque surprise (car je ne pensais pas tenir aussi longtemps), en même temps que l’anniversaire du débarquement.

C’est toujours l’anniversaire du débarquement, date qui s’éloigne de plus en plus dans le passé, alors que c’était très proche quand j’étais gamine. Cette année j’irai rendre hommage à tous ceux qui l’ont vécu, et qui sont partis, et je regarderai certainement un film ou documentaire sur cet extraordinaire évènement. N’ayant pas terminé de parler de cette fichue guerre, je ne voulais pas faire de redite cette année.

Mais c’est aussi l’anniversaire de mon blog. 2 ans déjà. L’année dernière je ne savais pas que je fêterais cet anniversaire dans un vrai chez moi offert par mes filles. Cette année écoulée a été riche en bonnes et mauvaises surprises.

Cette année écoulée m’a vue perdre mon travail, mais avec ici même, une solidarité extraordinaire, un soutien auquel je ne pensais pas. J’ai vu mes parents fêter leurs 50 ans de mariage, j’ai fêté mon demi siècle avec toujours beaucoup de messages ici, j’ai rencontré enfin des bloggeuses amies ce qui conforte dans l’idée que le blog, c’est bien ! Mes filles égales à elles-mêmes vont bien et c’est un plaisir de chaque jour de les voir s’épanouir dans la vie.

Alors j’entame ma troisième année de blog en me disant que j’ai été très bien inspirée de découvrir celui de ma méchante et de créer le mien.

Bien évidemment, ce blog ne serait rien sans ses lecteurs. Alors merci à tous et à l’année prochaine, je l’espère, en touchant du bois et en croisant les doigts, ça ne mange pas de pain !

A demain, si vous le voulez bien !