Les incontournables des films américains : la phrase qui tue…

Chaque film américain se doit d’avoir LA phrase qui tue, qui fait vachement naturel, le genre auquel on pense dans la vraie vie et dans la vraie situation.

  • Après tout, demain est un autre jour (Autant en emporte le vent)
  • Sors de mon avion salopard (Air force One quand le président balance à la baille le terroriste survivant)
  • Je suis ton pire cauchemar (j’ai oublié le titre)
  • Ca c’est un homme, un vrai (l’étoffe des héros quand le bouffeur de chewing gum se crashe avec un avion à 1 million de dollars, juste pour frimer, et que l’on apprend qu’il y a de faux hommes)
  • Si ça vous dit, on rentre à la maison (Apollo 13 quand ils sont derrière la lune, limites coincés, et que personne ne les entend)
  • Vous êtes une sacrée tête de mule (JFK)
  • Ca chérie, c’est un café ! (Witness)
  • Idem ! (Ghost)

Et j’en ai oublié, un coup de main serait le bienvenu 😇

La chance…

6222-000049C’est le truc à m’engueuler avec Pulchérie à mort : le sujet de la chance.

Pour certains, la chance n’est pas un facteur (pour elle donc, qui rejoint l’héroïne du film « Abyss »). Pour moi, si. Peut-être parce que je suis une malchanceuse assez chronique et que papa me disait depuis mes 30 ans « ma pauvre puce, tu es née sous une mauvaise étoile », alors que celle qui n’est pas comme les autres n’a pas vraiment été vernie, bien pire que moi.

Je dois reconnaître en toute honnêteté que ma malchance ne va pas jusqu’au plus grave, mais on me dit souvent « oh bah, il a fallu que cela tombe sur toi, C’EST TOUT TOI !  »

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Encore de la neige…

Neige 001Je reste perplexe devant les multiples réactions provoquées par un nouvel épisode neigeux.

En février…

Avec dans le parisien de maman, la grande question posée « c’est quand le printemps ? ».

Après avoir consulté le calendrier je suis en mesure de vous dire que le printemps est prévu pour le 20 mars.

D’ailleurs généralement c’est le 20, le 21 ou le 22 mars…

Alors pourquoi se poser la question en plein mois de février ? Même s’il tire aujourd’hui à sa fin, il n’en demeure pas moins que c’est souvent un des mois les plus froids de l’hiver.

Nous avons pris de mauvaises habitudes les années passées. Où il neigeait en novembre, décembre, janvier… Et puis après plus rien, terminé les grands froids…

Ma voisine du rez de chaussée avait ressortie un peu tôt les géraniums qu’elle conserve jalousement d’une année sur l’autre, dans son salon. Et elle est scandalisée parce que du coup, ils ont mis juste une journée à crever (passer de 22° à -2° ne leur a pas plu du tout). Elle n’est pas la seule, beaucoup dans le secteur avaient ressorti leurs plantes. Ca n’a pas pardonné…

Pourtant, à 80 ans, elle doit bien savoir que février n’est pas le moment idéal pour assister à la floraison des géraniums…

Elle avait même planté ses éternels pieds de tomates cerises : couic !

A une lointaine époque, on avait accusé les « aéroplanes » de détraquer le temps. Puis la bombe atomique avait été incriminée. A l’heure où l’on nous rebat les oreilles avec le réchauffement de la planète, ON se demande que mettre en cause dans ce « dérèglement » du mois de février.

On oublie même les vieux dictons comme « en avril ne te découvre pas d’un fil » que j’avais eu le tort de mépriser en avril 79 (ICI).

Juste avant la dernière chute de neige, j’avais croisé une jeune femme habillée très été, partant à la gare d’un pas martial, et j’avais pensé que c’était du grand n’importe quoi…

Les optimistes vous disent que cet hiver froid est le signe que l’on aura un bel été. Mais bon, il n’y a qu’à croiser les doigts, on a déjà eu des hivers très froids ET des étés pourris.

Les journalistes n’ont pas fini de faire leurs choux gras de la météo, je peux vous le prédire. Et toujours maintenant nous savons si nous sommes en dessous ou au dessus des normales saisonnières. La normalité a été pondue quand ?

Si comme en 74 et 79 il neige en avril, nous aurons droit à un JT spécial…

La vie n’est qu’un long calvaire…

L'heure d'été (2011)

L_heure_d__t__10026396Tous ceux qui me suivent depuis un moment, m’attendaient hier avec mon coup de gueule contre l’heure d’été.

Du coup, farceuse, j’ai décidé de n’en parler qu’aujourd’hui… Je sais, c’est maaaaal, mais je ne peux pas promettre que je ne le ferai plus…

Donc, l’heure d’été, je suis contre (LE scoop), et cette année, j’ai un peu enquêté ça et là, pour savoir si j’étais une âme vraiment isolée, ou faisant partie d’une minorité forcément opprimée.

Ca et là donc, à la question posée : êtes-vous pour ou contre l’heure d’été, les réponses « contre » ont fait à peu près 60 %. Quant au direct (discussion avec pas mal de personnes) la réponse était claire concernant cette putain d’heure d’été.

Je l’ai déjà dit, supprimer l’heure solaire pour la France qui compte 1 H de décalage entre la pointe de la Bretagne et l’Alsace, OK. Cela a été décidé à peu près à l’époque où le chemin de fer s’est développé, pour éviter aux gens d’arriver quelque part avant d’être partis…

L’heure d’hiver est néanmoins en avance d’une bonne heure sur l’heure solaire. Alors que nous nous plaignons qu’à 17 H il fait nuit, jadis, mes grands parents et arrières grands parents, voyaient la nuit à 16 H. Je me demande comment ils ont pu vivre aussi vieux…

Par contre, il leur était moins difficile de se lever le matin… Nous, sommes privés du soleil matinal, qui nous serait bénéfique aussi bien que celui du soir…

Quoi que l’on fasse, nous serons toujours, sous notre latitude, soumis aux jours qui rallongent ou raccourcissent, à deux équinoxes (de printemps et d’automne), et il y aura toujours forcément des soirées plus courtes ou plus longues… Des jours plus courts que les nuits et inversement…

Je me suis bien amusée à lire l’article du Parisien concernant cette heure d’été, article qui disait exactement le contraire de celui de l’année passée. Je vais finir par collectionner certains articles qui reviennent régulièrement, pour les comparer… De toutes manières, je n’ai que ça à faire.

Avoir des soirées longues ce SERAIT sympa. Je ne sais pas comment nos ancêtres faisaient pour s’amuser, parce que cela leur arrivait, grande nouvelle, avec un soleil se couchant 2 H plus tôt que le nôtre. D’ailleurs avant mes 18 ans, on passait de très bonnes soirées l’été, sans avoir besoin d’avoir deux heures d’avance sur le soleil…

C’est ultra sympa surtout, quand on a de jeunes enfants qui ne comprennent pas qu’il faut se coucher alors qu’il fait encore grand jour. Les filles, petites, ne supportaient pas l’heure d’été, et ne reprenaient leur vrai rythme que fin septembre (oui, parce que maintenant on nous a sucré un mois d’heure d’hiver).

C’est ultra sympa pour les parents d’un nourrisson, qui se fiche bien pas mal des décisions de nos politiciens. Ajuster les tétés, c’est tout un art, et pour celles qui allaitent, elles peuvent toujours causer à leurs seins : l’heure de la montée de lait, c’est l’heure, et pas une autre…

C’est ultra sympa pour les exploitants agricoles qui ont des animaux. On a beau dire à la Roussette qu’on va la traire désormais avec une heure de retard (quand on repasse à l’heure d’hiver), la Roussette elle s’en bat les pis, il faut la traire à heure fixe, d’été ou d’hiver, elle s’en fout.

C’est ultra sympa pour ceux qui bossent avec des horaires les obligeant à se lever tôt, très tôt. Cette heure de sommeil en moins, il leur faut des semaines pour s’en remettre.

C’est ultra sympa pour ceux qui souffrent de troubles du sommeil et ils sont légions… Deux fois par an, on dérègle tout, et certains mettent plusieurs semaines également à s’en remettre. Et ne venez pas me dire qu’il n’y a qu’à se coucher une heure plus tôt au moment du passage à l’heure d’été : quand on n’a pas sommeil, on n’a pas sommeil ! Et le fait de ne pas travailler ne m’empêche pas d’être perturbée par cette heure d’avance prise. Je pourrais effectivement choisir de continuer à vivre à l’heure d’hiver, sauf que c’est ballot, j’ai quand même une vie sociale…

C’est ultra sympa pour certains grands malades et le personnel soignant, surtout quand certains traitements doivent strictement être pris à heures fixes. Parfois il faut 3 semaines d’infimes décalages pour s’ajuster à la future heure (je signale cela, Jean Poirotte ayant passé 5 jours à l’hôpital la semaine dernière, et le traitement de son voisin de chambre, très gravement malade, posant des problèmes aux médecins, vu l’ajustage à faire en vue de ce passage à l’heure d’été, je n’étais même pas heureuse de surprendre la conversation…)

C’était bien la peine à une époque, de nous rompre les oreilles avec notre horloge interne, notre chronomachinchose, pour continuer dans la connerie… Le technocrate persiste et signe, pire qu’un escroc…

On économiserait de l’énergie. Cette décision d’heure d’été date de 1976 après le premier choc pétrolier. Maintenant, consommons nous l’énergie de manière différente le soir ?

Oui.

Qu’il fasse jour ou non, n’empêche personne de continuer à squatter l’ordi, le I machin chose qu’il faut recharger, la console truc, etc…

Nos habitudes ont changé, notre consommation d’énergie et ses heures de pic, aussi.

Mais nous économisons de l’énergie, on vous l’a dit et répété… On nous l’explique partout… Un rapport très intéressant concernant les résultats d’une enquête demandée par le Sénat concernant l’utilité ou non d’une heure d’été, est fort intéressant, qui conclue que non, ce n’est pas utile. Mais on va nous brandir l’Europe pour nous expliquer que de toutes manières, il faut bien se conformer à ses directives.

Comme on va économiser grave l’énergie, je guette la pompe à essence, en attendant que cela se répercute sur le prix exorbitant de l’essence, ayant renoncé à comprendre le :

  • Le baril de pétrole augmente : l’essence augmente
  • Le baril de pétrole baisse : l’essence augmente
  • Le baril de pétrole stagne : l’essence augmente

Ben oui, quand on économise, contraint et forcé, on est bien content d’en retrouver un peu dans notre porte monnaie non ? Concernant ma facture EDF, je n’ai jamais rien remarqué, alors je me rabats sur l’essence…

J’arrête de m’énerver contre cette putain d’heure d’été !

Et à ceux qui vont me dire que les soirées longues sont sympas, je suggèrerai comme tous les ans, d’aller passer leur été en Suède, ils seront servis !

Au pôle nord c’est encore mieux, il n’y a plus de nuits ! Il n’y a pas trop d’emplois non plus, mais ça, on y est habitués…

La vie n’est qu’un long calvaire !

Le contrôle technique, copine et moi…

controle-techniqueCopine c’est la voiture qui a remplacé Titine, et que je n’aime pas.

Je n’aime pas ses angles morts, elle est difficile à manoeuvrer, elle démarre quand elle veut de temps à autres (justement au moment où le dépanneur arrive), bref, je ne m’y sens pas à l’aise.

En 3 ans, je n’ai toujours pas réussi à m’y faire.

Je me pointe au garage mardi 10 août pour prendre RV pour le contrôle technique. Font chier avec ça : en 3 ans, j’ai fait 13 000 bornes. Cela pourrait être comme pour les garanties : 3 ans, OU X km, ou carrément tous les X km (il y en a qui flinguent une voiture à faire 250 000 bornes par an, en toute légalité).

Chez mon petit garagiste, ils font un pré-contrôle, et s’occupent de tout. En plus une fois sur deux ils oublient de me faire ma facture (on vous l’enverra : jamais, et quand honnête et tout je me pointe pour régler 6 mois après, ils ne savent plus combien je leur dois).

Le patron avec lequel j’ai un ticket, (on se demande pourquoi), tique un peu : en ce moment ils sont débordés et théoriquement en congés (pourquoi ne suis-je pas mécanicienne ?), il veut vérifier lui-même que je dois faire le contrôle technique avant le 16 août (j’ai acheté la voiture le 17 et il datait de la veille)  et me demande ma carte grise.

  • « Ah oui effectivement ça urge madame, parce que le contrôle technique il fallait bien le faire en août, mais août 2009« 
  • Vous êtes sor ?
  • Tout à fait sor…

Plus ahurie que moi sur le coup, on ne doit pas pouvoir faire, ma tronche doit valoir son pesant de cambouis, car tout le monde rit dans le garage (moi y compris au bout d’un moment). Dur comme fer, je m’étais mis dans la tête qu’il s’agissait de 2010 pour le contrôle technique.

Du coup ils la prennent en urgence mercredi 11 pour qu’elle passe à la moulinette le jeudi 12 et je n’ai plus qu’à prier St Christophe ET Ste Rita pour que tout se passe bien et que rien de grave ne vienne grever mon budget… (raté, les freins arrières à refaire m’ont plombée de 350 Euros (hors taxes))

Le plus comique de l’histoire, est que je roulais avec une conscience tout à fait sereine, limite j’aurais fait coucou aux flics si j’en avais croisés. Par contre le mercredi 11 j’ai pris le volant la peur au ventre pour aller chez mes parents (3 km) puis porter Copine chez le garagiste (3 km), Mrs Bibelot me suivant avec sa voiture qu’elle me prêtait  pour à mon avis 2 jours et non pas 1.

Car mon garagiste a tout de même un défaut : ce n’est jamais prêt à temps… même quand il n’est pas en vacances, ce qui ne sautait pas aux yeux, car je ne l’ai su (qu’il était en vacances) que quand je suis allée récupérer cette PTBDM de voiture le vendredi 13…

Mais bon, il aurait vraiment fallu une malchance extraordinaire pour qu’un contrôle me tombe dessus, justement le jour où je devais aller porter Copine au garage. Ma malchance ne va pas jusque là, ça me rassure un petit peu (mais juste un peu…).

Le moins drôle de l’histoire, c’est la récupération donc de la voiture le vendredi 13. ON la termine. Elle a passé le contrôle, le garagiste certifiant sur l’honneur au contrôleur qu’il doit réparer ce qui pourrait justifier une contre visite.

Je dois d’ailleurs signer un triple de la facture, attestant que le travail a bien été fait, en échange de quoi on me remet le vrai rapport ne mentionnant pas la contre visite obligatoire pour les freins arrières (et celui mentionnant le contraire pour prouver qu’on ne m’arnaque pas)…

Et là, je le sens hésitant tout à coup sur la facturation. Il sait que je suis au chômage/arrêt maladie. Cela le consterne et moi aussi : (ils auraient bien besoin d’une secrétaire, le temps passé à faire une facture permettrait de changer 4 pneus), et me fait cadeau d’une heure de main d’oeuvre. Pour les freins, matériel et liquide,  il ne peut rien faire, le prix c’est le prix, et nous pouvons donc discuter à égalité de cette PDBDM de TVA.

Il me fait cadeau de l’essence qu’il a remis (et je découvrirais plus tard qu’il en a remis plus qu’il n’en fallait)  et je le sens vraiment mal quand il me tend la facture. Il faut dire que quand il a commencé à dire « 797 » sans que je réalise qu’il s’agissait de ma plaque d’immatriculation, j’ai failli disparaître de son comptoir (elle est où la cliente ? Par terre, évanouie…)

Bilan : 498,72 euros. J’ai dû devenir toute blanche (contre coup du coup de la plaque), les larmes me sont montées aux yeux (les grandes eaux c’est mon truc), et j’ai vu le moment où j’allais lui dire que j’allais lui laisser copine en règlement de ma dette, et désormais rouler à pieds…

Ou bien qu’il fallait que je renonce à mes 3 semaines à la Grande Motte. Avec mes parents on mange toujours trop bien, on boit toujours un petit peu trop, j’ai trop de tentation même si je n’ai plus de fille souhaitant se marier pour l’instant. Je garderai mes larmes pour ma rentrée à la maison, et je ne téléphonerai à personne…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Mais bon, je roule désormais en toute légalité, avec un compte en banque plus rouge que rouge… Et il faut paraît-il que je remercie le ciel de ne pas m’être pris 90 Euros d’amende pour défaut de contrôle technique…

Remercier le ciel n’est pas trop actuellement, dans mes cordes. S’il n’y avait pas mes filles, j’aurais préféré ne jamais naître…

A qui cela rapporte ce contrôle technique obligatoire, parfois injustes ? Parce que mon garagiste me l’a dit : pour le contrôle mes freins c’était niet, pour la sécurité vraie, ils pouvaient tenir encore 10 000 km… Mais il y a bien quelqu’un à qui cela profite, et comme pour beaucoup de choses, cela me révolte…

Et je le pense : tout finira mal…

L'anniversaire de mon "filleul" (réédition du 5 août 2009)

nouveau-neUN AN DEJA ! Et il marche, sourit toujours, et est bien plus mignon que le jour de sa naissance où il m’a flanqué la trouille de ma vie…

Seule cette introduction en « gras » n’est pas d’origine…

Je voulais vous en causer du mois d’août. L’occasion est trop belle, je vais le faire mais pas comme c’était prévu.

Dans ma cage d’escalier nous ne sommes que 3 appartements occupés sur 9. Tous les autres sont partis, même le vieux con d’en dessous.

Ne restent que mes nouveaux voisins de pallier avec leur petite Marion qui semble bien turbulente, ceux du dernier étage dont la dame devait accoucher le 19 août, et votre sorcière et son chat noir.17 H, coups de sonnette affolés. Quand on sonne dring dring dring dring, c’est soit pressé/urgent, soit quelqu’un qui pense que vous êtes sourd.

Je n’ouvre jamais sans demander de quoi qu’il s’agit. C’est le voisin, du dessus de chez madame Vampire, qui crie au secours…

J’ouvre. D’ordinaire cet homme charmant est noir, là il est gris clair…

  • Ma femme accouche, ma femme accouche ! Vous vous y connaissez en accouchement ?

Heu, je sais pousser en montrant mon kiki à 7 personnes dont un peintre égaré dans la salle d’accouchement, mais mon savoir s’arrête là.

  • Vous avez appelé les pompiers ?
  • Quels pompiers ?
  • Les pompiers… Le 18
  • Venez vite, venez vite, ma femme accouche.

Je le suis dans les escaliers.  Pendant qu’il appelle frénétiquement le 18 sa femme git sur un magnifique canapé blanc, qui apparemment ne va pas le rester longtemps. Elle souffle comme un phoque et me voit arriver telle le messie.

  • Perte des eaux il y a 1 H… contractions… 2 minutes… peux pas bouger…Faites quelque chose ! (ou est la tronçonneuse pour la césarienne ?)

Les pompiers ne peuvent pas être là avant 20/25 minutes minimum, mais ont rassuré le papa : pour un premier il faut le temps. Et puis si une voisine est là, elle va pouvoir aider, c’est bien connu, toutes les femmes s’y connaissent en accouchements.

  • « Essayez un médecin » que je dis, mal aimable, en le voyant toujours gris clair, tourner en rond, qu’on dirait Diabolos qui se prépare à se coucher

Il essaye, aucun n’est joignable, tous les répondeurs renvoient vers le même médecin qui ne peut pas être là avant 2 bonnes heures. Faudrait emmener la mère aux urgences dit-il au père de plus en plus clair. Pour qu’elle accouche dans ma voiture sans doute, son mari n’a qu’une camionnette de société…

Et là, elle précise qu’elle ne bougera pas, parce qu’elle sent que la tête est déjà fortement engagée. Elle est assise donc sur le canapé (blanc), vêtue d’un grand Tshirt, les jambes posées sur la table basse, écartées, donc je vois très bien qu’elle a gardé sa culotte et je sens qu’il va falloir la lui retirer… Elle est dans une bonne position théoriquement mais…

Je transpire. Déjà qu’il fait une chaleur pas possible.

Le père me demande s’il doit mettre de l’eau à chauffer (faut vraiment arrêter avec le coup de l’eau chaude), je lui demande d’aller chercher des serviettes de toilette propres, beaucoup, une cuvette, des ciseaux, du désinfectant, d’ôter la culotte de sa femme en la cisaillant avec une paire de ciseaux puisqu’elle ne peut pas bouger, et je vais me laver les mains dans la cuisine, en les passant au  moment du rinçage à l’eau de javel, verte de trouille : ça en fait des couleurs !!!

Pourvu qu’elle se trompe et que l’enfant attende au moins les pompiers. Mais comment on fait ? J’essaye de me souvenir du chapitre destiné à Albert « comment faire face à un accouchement inopiné » (j’en ai toujours ricané après coup) dans mon premier livre sur la grossesse, mais mes méninges se mélangent les pinceaux. En plus j’ai mal au ventre moi aussi, par solidarité sans doute.

Elle ne semble pas souffrir plus que ça cette emmerdeuse, je la vois reprendre son souffle après une sacrée contraction, et je soulève sa chemise de nuit, pour risquer un oeil. Pas l’habitude de fréquenter les femmes en leur zieutant le kiki. Je peux vous assurer que vous pouvez vous en passer, vous ne perdez rien.

Putain de bordel de merde, je vois confusément quelque chose. Elle n’a pas tort, cela doit être le haut du crâne de l’enfant ou alors elle a le kiki mal foutu. Elle pousse en plus et ça se précise. C’est bien la tête, elle va sortir, elle va sortir, je passe du désinfectant qui ne me semble pas poser de problèmes d’allergies éventuelles,  avec du coton, comme je peux, dans le secteur incriminé, en me demandant quel crime j’ai commis dans une vie antérieure, pour mériter cela.

Un grand boum derrière moi, c’est le mari qui n’est même plus gris qui vient de tomber dans les pommes… Heureusement j’ai toutes les serviettes de toilette de la maison à ma portée, je les dispose un peu partout, et je me demande comment procéder, quand tout à coup après un grand coup de « poussez madame » que même pas j’aurais osé dire, la tête sort complètement, et du sang aussi, du sang partout, maman j’ai peur.

Au même moment l’interphone sonne, enfin les pompiers, et l’autre par terre qui est incapable d’aller ouvrir la porte d’entrée et de préciser qui il est (à mon avis il ne le sait plus, j’aurais dû me méfier quand il m’a dit « quels pompiers »).

Le choix est cornélien. La tête est sortie, théoriquement je devrais tirer dessus (pourquoi est-ce lui et non pas moi qui est dans les pommes ?). Et si je lui arrachais la tête (au BB)  ? je serais inculpée d’infanticide volontaire.

Je sais tout de même, qu’à la prochaine contraction, si elle continue à pousser avec cette ardeur, l’enfant va sortir totalement même si on ne tire pas la tête.

Et tomber par terre si je suis en train d’ouvrir aux pompiers.

Je choisis l’option « je tiens la tête, mais je ne tire pas », et la mère me précise « allez leur ouvrir, je vais tenter de me retenir »… T’en foutrais moi, quand on accouche en quasi moins d’une heure, tu parles qu’elle va se retenir…

5 secondes pour ouvrir aux pompiers en glapissant « dernier étage à gauche en sortant de l’ascenseur », et voici le chiard qui sort et que je récupère. C’est gluant, c’est plein de sang, c’est merveilleux.

Je pose l’enfant sur le ventre de sa mère. Couper le cordon, plutôt mourir, d’ailleurs on ne sait jamais, s’il avait des problèmes respiratoires… Mais non, il ne crie pas mais sa petite cage thoracique bouge un peu. Il commence sa respiration doucement.

Les pompiers débarquent donc. Deux pour s’occuper du père (toujours dans les pommes), le médecin qui coupe le cordon, enveloppe l’enfant (un garçon) dans un linge stérile, avant de procéder à la délivrance (j’avais bien fait de prévoir une cuvette).

Moi j’ai la bloblotte, je pleure. D’émotion (une naissance même de petit chat, me fait pleurer), et de peur rétrospective : et si… et si… et si…

Il y a donc une pompière qui s’occupe aussi de moi, le médecin qui me félicite après s’être occupé de la mère que l’on va embarquer avec son môme à la maternité la plus proche et qui m’a embrassée de reconnaissance et demandé si je voulais bien être la marraine. Le père reprend conscience, apparemment il ne s’est pas blessé, mais il va faire un petit passage aux urgences (je peux certifier qu’il ne s’est cogné la tête sur rien).

Il a suffisamment reprit ses esprits pour me proposer un coup à boire.

Je déteste le cognac, 17 H 25 c’est un peu tôt pour l’apéro, mais j’ai bu mon verre de cognac sous l’oeil hilare du médecin (qui m’avait demandé si je devais ou non conduire) et je suis redescendue chez moi escortée, pour réaliser qu’heureusement j’étais en train de bloguer avec un très très long Tshirt, parce que moi, j’étais totalement sans culotte…

Moralité : copulation en novembre à proscrire car = accouchement en août, au moment où la France semble être rescapée d’une attaque nucléaire ou d’un sale virus. Je ne critique pas les pompiers qui étaient déjà sur un accouchement de jumeaux prématurés, mais ne pouvoir trouver personne pour aider, franchement, faut pas charrier…

Et autre moralité : le canapé en tissu blanc c’est à proscrire si vous souhaitez vous reproduire…

Encore autre moralité : comme me l’a dit le père avant de perdre son si peu : ne pas trop se fier aux dates soi-disant exactes à la minute près… Car la dernière fois que j’avais croisé la mère, elle ressemblait réellement à une montgolfière en pleine ascension et que j’avais du mal à croire qu’elle tiendrait encore 15 jours…

MAIS : la vie n‘est qu’un long calvaire

Le mariage de Pulchérie : Les photos !!!

femme-horrifiee

HIIIIII, quelle horreur !

Ah, ça n’est que moi…

Ah, c’est moi 🙁

Si j’ai parlé du martyre de la photo d’identité, ce n’est pas sans raison.

En effet, pendant le mariage de Pulchérie, la photographe a mitraillé énormément, ainsi que Anne So et d’autres d’ailleurs. J’ai tout fait pour éviter le clic fatal, mais vous pensez bien qu’en tant que mère de la mariée, j’étais carrément cuite…

Je suis tout, sauf photogénique et je craignais donc le pire, quand Pulchérie sous le sceau du secret, m’a transmis les coordonnées du site sur lequel je pourrais découvrir les photos de Marianne Taylor.

Je craignais le pire.

J’avais tort.

En ce qui me concerne personnellement moi je, c’était au delà du pire : en fait il n’y a pas de mot pour ça.

Ca démarrait gentiment le visionnage des photos : la maison de mes parents sous toutes les coutures, la coiffure de la mariée, les deux soeurs en train de se maquiller, Delphine en train de rectifier la barbe de gendre n° 2 (n’a pas le droit au majuscule, il vit dans le péché avec ma toute petite, et ça ne se pardonne pas !-))

Et puis tout à coup « c’est moi ça ? » qui m’a flingué le moral pour plusieurs jours.

C’était moi ça, avec un air que plus ahurie tu meurs, pendant que tatie chérie me donnait un dernier coup de peigne.

Le regard de la femme traquée par le photographe (j’ai dit « ahurie »), un double menton deux fois plus volumineux que dans ma glace de salle de bain (qui serait donc, trop indulgente).

D’ailleurs en ce qui concerne ma glace de salle de bain, elle est aussi indulgente concernant les rides. Sur la photo j’en ai une quantité incroyable. Une seule solution dans mon cas : la crème la plus chère possible, même si elle est radioactive. Un lifting complet serait peut-être à envisager. Et encore, cela sera-t-il suffisant ? Et où trouver le fric ?

Le martyr a continué, à chaque fois que je me suis vue en photo, j’ai retenu mon souffle.

Mon meilleur profil ? C’est quand on me prend de dos.

Si c’est dans le noir d’ailleurs, c’est encore mieux…

D’ailleurs l’objectif rajoute du poids superflu : en plus d’être moche (et vieille, avec l’oeil torve et le cheveu plat sur le dessus du crâne) je suis grosse. Ma balance aussi est indulgente (mais formelle)…

On peut dire que l’objectif rajoute du poids, cela n’empêche pas les autres d’êtres toutes belles, et minces, et tout et tout !

Le visionnage des photos m’a donc déclenché une crise de cafard terrible, d’autant que Delphine m’a précisé que sur une ou deux (mais pas plus), je suis très bien !

Comme je vous le disais dans mon post précédent, si sur une ou deux photos je suis très bien, qu’est-ce que c’est quand je suis très moche ? (en fait ce sont les autres photos)… Donc, je suis très moche…

Mrs Bibelot a pris des photos l’an passé à la Grande Motte. Sur une, je me trouve « assez bien ». D’où le dialogue :

  • Ah tiens, pour une fois je ne suis pas trop loupée en photo
  • Fais voir ? Oh c’est sombre !
  • Oui justement…

Justement, c’est pour cela que j’étais bien…

Les négociations de diffusion des photos avec Pulchérie vont être difficiles, je le sens bien !

La vie n’est qu’un long calvaire !!!!

PS : ceci avec une photographe talentueuse, alors je ne vous dis pas quand c’est ma nièce de 11 ans bientôt qui fait « clic »…

PPS : seul avantage : quand j’ai commencé à regarder les photos j’avais un hoquet qui persistait depuis 2 heures, quand j’ai vu ma tronche il est passé tout seul…

Le mariage de Pulchérie : rangement…

mariage-copier1Les jeunes mariés devaient impérativement rentrer chez eux le mardi 29 au soir, travaillant tous les deux le lendemain.

Le lundi, l’ampleur de la tâche était = un travail de romains. Pire que les préparatifs qui s’étaient tout de même étalés dans le temps, sauf les deux jours avant le jour J. Je n’étais pas dans une forme olympique (je découvrirai le lendemain matin que j’avais oublié mon comprimé contre l’hypertension), mais il y avait les tentes de réception à démonter et à ranger dans leurs cartons, les bouteilles à rassembler pour la récupération, les chaises à rassembler, et j’en passe. Le « yapuka » et bien, c’était « enkoretoutça » !

Quelques poubelles à rassembler et à fermer correctement en pensant « voyages à la déchetterie : minimum 3 ». La voiture de papa et sa remorque seraient à nouveau réquisitionnées…

Le lundi soir, nous étions tous crevés, et le fort grand séjour salon de mes parents, à nouveau totalement encombré. Il avait fallu rendre bancs, tables et tréteaux à qui de droit, et en particulier à des voisins de mes parents, qui avaient prêté largement du matériel, et offert leur maison en leur absence si nous voulions y faire dormir du monde.

Je dis « chapeau » à ces gens qui ont donné leur clef en toute confiance, à des personnes qu’ils connaissaient à peine. Pulchérie et MON GENDRE avait trié sur le volet les personnes qui pourraient bénéficier du maximum de confort (la maison de mes parents était pleine à craquer).

A charge de revanche, pour ces personnes qui reçoivent beaucoup, les tentes leur seront prêtées en cas de besoin, cet arrangement satisfaisant tout le monde.

Lundi soir donc : dernier barbecue, avec pour le lendemain, le tri du « à donner » ou pas. La simple idée de remettre les pieds dans le petit bois défrisait tout le monde, même moi qui frise un cran par mètre… Les chaises avaient été rassemblées sous une bâche ou reprises par leurs propriétaires. Restait à démonter les tentes restant sur le camping (la mienne et celle de mon ex beau frère), mais personne n’a eu le courage de le faire.

Le mardi, j’ai pratiqué une occupation qui avait été souvent la mienne pendant la préparation du mariage : attendre…

Les deux mariés ont donc trié à n’en plus finir. Un voyage était prévu sur Paris avec le break de papa pour remporter ce qu’ils souhaitaient garder et les deux chats en villégiature à la campagne depuis le mercredi soir.

Ils avaient prévu de partir vers midi, ils le firent, exténués à 14 H 45, le break de papa plein à craquer…

Après leur retour, yavépluka les emmener à la gare afin qu’ils rentrent s’écrouler chez eux.

J’avais compté un peu : tant pour aller à Paris, tant pour vider la voiture et rendre le studio utilisable, tant pour revenir…

Voyant l’heure tourner, je me suis dit que j’allais les emmener au RER de Saint Rémy lès Chevreuse qui les mène en bas de chez eux, et non pas à la gare, car le trajet train + métro prend 45 minutes de plus.

Pour moi c’est quasi une heure aller et retour, mais je pouvais bien faire cela pour eux.

Quand Pulchérie m’a téléphoné d’une voie épuisée, vers 17 H, que ça y’est, ils étaient sur le chemin du retour, elle a pris mon annonce avec une joie non dissimulée : « oh maman, c’est super gentil ». Qui a dit que j’étais méchante ? Cela me semblait normal, je n’avais pas pu donner toute l’aide que je voulais, en maudissant souvent mon dos et mes articulations de merde (merci les parents !).

J’avais par contre beaucoup attendu et véhiculé avant le mariage, la fête vraiment finie je trouvais normal d’être à leur disposition pour le voyage de retour.

Comme je les conduisais vers le RER (25 minutes de route environ), ma fille, fine mouche, me déclara :

  • « Maman tu ne vas pas déprimer maintenant que tout est terminé hein ? (comme elle me connait bien). Et puis tu vas venir plus souvent nous voir à Paris, pas de problèmes pour te coucher.
  • « Et puis tu as promis à Katia et Deedee un thé entre « filles », alors, pas de cafard hein maman ?

MON GENDRE était bien d’accord, et je les ai débarqués devant le RER, heureuse de leur trajet « direct », leur économisant du temps.

Bisous « reposez-vous mes chéris », et départ, vers chez moi.

Où j’ai pleuré comme une fontaine car je n’avais rien promis du tout. La fête, préparée pendant 9 mois  était vraiment finie…

Elle restera dans les annales c’est certain, la minutie, la maniaquerie, l’imagination, le « sortant du commun » ayant payé pour que tout soit parfait, et une bonne fée ayant donnée la météo qu’il fallait, pendant les jours qui convenaient…

Et c’est parce que c’était parfait, que nous avons été nombreux après coup, à cafarder  sur le temps qui n’avait pas suspendu son vol, pour nous faire profiter un peu plus de ce qui était féérie réelle…

Exaspération… (part 1)

femme-en-colere-exasperationPour ceux qui ont suivi, nous en avons bavé (lui compris) lors de l’hospitalisation de Jean-Poirotte du 2 novembre au 24 décembre 2009.

Il était sorti avec une légère insuffisance rénale à surveiller, l’avertissement qu’il lui restait des végétations accrochées au coeur, qui en cas de détachement pouvaient provoquer une embolie pulmonaire, et un taux de potassium trop élevé à surveiller également et éventuellement à traiter s’il persistait.

Dans un premier temps Jean-Poirotte a bien consulté le médecin régulièrement (pour ça il ne renâcle pas), procédé à ses analyses, et Acromion devant un taux de potassium trop élevé s’incrustant, l’a mis sous traitement.

Lui dire de consulter immédiatement en cas d’oedeme c’est visualiser théoriquement mon père avec une bulle au dessus de la tête « cause toujours ». Idem pour Mrs Bibelot. Lui demander de surveiller un peu son mari, revient au résultat que j’obtenais quand je disais « les filles allez ranger votre chambre ». Deuxième bulle au dessus de la tête « cause toujours ».

C’est déjà bien assez barbant de prendre des médicaments deux fois par jour, de s’obliger à boire de l’eau en suffisance (troublée par du sirop de menthe glaciale), de subir une prise de sang par mois.

Limite c’est pire que l’hospitalisation, tout le monde sait ça. Mais bon, Jean-Poirotte était discipliné, et déterminé réellement à se faire suivre.

Sauf que…

  • J – 10, je  viens prendre mon thé quotidien avec Mrs Bibelot. Mon père se lève de sa sieste quotidienne et je le trouve curieusement bouffi.
  • Je le lui fais remarquer avec diplomatie
  • Ma mère : « cause toujours mais non, c’est parce qu’il vient de se lever »
  • Mon père : « cause toujours : je viens de me voir dans la glace, tu te fais des idées ».
  • Jour après jour je trouve que le phénomène s’accentue mais j’obtiens toujours la même réponse (cause toujours), même quand je suggère une consultation avant le prochain RV prévu.
  • Je rentre chez moi, jour après jour exaspérée. Le déni m’énerve. Qu’ils aient peur c’est une chose. Ne rien faire ne conduira à rien de bon, au mieux une hospitalisation qui peut peut-être être évitée, au pire…
  • Vendredi 30 avril ma mère me téléphone. Jean-Poirotte ne se sent pas bien. Il a passé sa nuit oppressé avec des difficultés respiratoires, il a une barre dans la poitrine et s’essouffle pour faire 3 pas.
  • « Appelle le SAMU » (je pense immédiatement, à l’embolie pulmonaire, à rien d’autre car je ne suis pas médecin)
  • « Ton père ne veut pas ». « On termine de déjeuner et je l’emmène à la clinique X (qui l’a tiré d’affaire) »
  • « APPELLE LE SAMU ! » (Putain De Bordel De Merde)
  • « Non, ton père ne veut pas, et puis je ne vois pas ce qu’ils pourront faire » (tout le monde sait que le SAMU est une sombre daube inutile, payée inutilement par l’argent du contribuable, même s’il a sauvé la vie de papa une fois)
  • « J’ARRIVE !« 

Je raccroche, échevelée, énervée, inquiète, pas lavée (mon bain était en train de couler) et je saute dans mes fringues avec une violence inouïe. Diabolos devant mon comportement n’ose même pas me faire remarquer qu’il n’a pas trop de croquettes (si le plat ne déborde pas, il craint la famine). Le temps de prendre mon portable, le chargeur, mon manuel de survie et je file telle un pet sur une toile cirée…

Ma soeur m’appelle : elle aussi fait le pet sur la toile cirée, et nous devons nous retrouver chez les parents dans un délai très bref,  toutes les deux divinement coiffées. Mon père oppressé et un peu pâle (et en plein oedeme, ça saute aux yeux comme un coup de pied aux fesses), refuse que l’on appelle le SAMU. Il n’a rien de grave, finalement il se sent très bien…

J’ai poussé ma gueulante 3 minutes avant l’arrivée de ma soeur, elle en fait autant à son tour « Mais enfin, vous ne vous rendez pas compte ? Et si tu fais un malaise pendant que maman t’emmène (20 km), elle fait quoi ? vous faites quoi ? ».

J’appelle le SAMU. Les parents capitulent. Il ne se sent pas si bien que ça, elle a peur.

Arrivée d’abord comme toujours, des pompiers qui précèdent ou accompagnent le SAMU. Ils sont 4 et procèdent à l’interrogatoire du suspect qui se débat, mais inutilement, car ma soeur ou moi sommes tour à tour présentes pendant que maman prépare une petite valise « en cas d’hospitalisation », pour répondre en cas de mauvaise foi.

Arrivée du SAMU : 5 personnes. Le médecin m’interroge moi, pendant que 2 personnes s’occupent, l’une d’un électrocardiogramme et l’autre de lui prélever des flacons de sang pendant qu’un autre surveille un masque respiratoire et un ballon. Face au Vampire, Jean-Poirotte se crispe un peu, ma soeur le soutient moralement, et je fais l’historique au médecin du SAMU, à sa demande depuis l’infarctus de 1983… (Ma mère est toujours dans sa valise qui ne peut pas attendre 10 minutes…)

On lui apporte régulièrement des tracés de l’ECG. Je le vois bien prendre des notes, et je l’interroge, mais il est aussi bavard qu’une pierre tombale. Une hospitalisation est nécessaire finit-il par me dire, lassé par mes questions, reste à savoir si la clinique où il est suivi pourra l’accueillir. La réponse tombe au bout de 10 minutes : c’est oui, il est attendu par un réanimateur et aux urgences avant.

Et voici l’embarquement de mon pauvre papa, ligoté par les perfs multiples et les banderilles permettant le relevé ECG en continu. Ma soeur embarque ma mère incapable de conduire…

Moi je reste comme une conne avec la mission d’avertir tout le monde, pour attendre des nouvelles… Un après midi de rêve en vue…

Inquiète mais toujours exaspérée tout de même par ce refus de voir les choses en face. Avoir peur de l’hospitalisation je peux le comprendre, mais se cacher des symptômes qui s’accentuent et peuvent y mener tout droit, je trouve cela stupide. D’un autre côté, je ne sais pas comment je serai dans 20 ans…

Je pense à ce moment là, qu’une consultation 10 jours plus tôt aurait peut-être rendu inutile tout ce tintouin.

La suite me prouvera que j’avais raison.

Mais la vie n’est qu’un long calvaire…