Comment être une mère nulle…

Parents_d__l_vesJe détestais la rentrée des classes quand que j’étais petite. Je la détestais également quand Pulchérie et Delphine repartaient vers l’école, toutes contentes (elles) avec leur cartable neuf et tout l’attirail nécessaire dedans pour qu’elles deviennent prix nobel un jour à tout le moins (une trousse Barbie, un taille crayon Barbie, un agenda Barbie, une règle Barbie, l’avion de Barbie, je m’égare).

Déjà je revivais mes rentrées (l’horreur). Sinon ce n’est pas que je détestais prendre des vacances quand elles terminaient les leurs à l’époque où je ne travaillais point (volontairement ou au chômage), mais le premier soir elles rentraient de l’école avec des livres. Des livres à couvrir

Je soupçonne ces innocentes facétieuses d’avoir toujours choisi volontairement des livres non couverts pour que je les recouvre moi-même de papier transparent immonde, impossible à ajuster et assembler correctement avec du scotch qui ne colle pas, ou trop, où il ne faut pas…

Je suis déjà incapable de faire un paquet cadeau. J’admire les personnes qui vous en font un en 2 temps et 3 mouvements chez n’importe qui (je ne vais pas sélectionner le magasin non plus). Je regarde : c’est facile comme tout, je prends note. Je m’y colle : c’est impossible, ça ne ressemble à rien, j’ai pris trop de papier, ou pas assez, ça se retrouve en vrac et moche. J’ai testé le genre « paquet cadeau = bonbon géant » mais sortant de mes mains cela ressemble à la serpillère de Thérèse qui manquait à l’autre pour descendre ses poubelles…

Je ne sais pas quels jurons épouvantables et horribles j’ai pu prononcer en recouvrant les livres de classe. Les filles s’installaient pour me regarder en riant à l’avance (même pas en douce…) dès que j’entamais mon chemin de croix avec le papier dûment choisi par elles ou bien du transparent (ne pas prendre d’adhésif si vous êtes aussi doué que moi). C’était leur plaisir personnel de la rentrée que de voir leur mère rouge, transpirant à fond, éructant des insultes, les ciseaux et le scotch à la main pour tout louper… Elles avaient les livres les pirement recouverts de la classe et de toute l’école, mais là même pas honte parce qu’elles avaient bien rigolé (et les livres étaient recouverts, c’était tout ce qu’on leur demandait).

Fort heureusement, la vie ayant ses revers (il faut bien qu’il y ait l’envers de la médaille et quand la médaille est moche, le revers est sympa), je me suis retrouvée un beau jour chez mes parents pour 4 ans, et découvrir que Mrs Bibelot adorait recouvrir les livres cette sainte femme  (ma mère). Elle faisait cela avec brio et maestria (deux potes à elle) devant le regard consterné des filles qui ne pouvaient même plus rigoler un bon coup en me voyant me scotcher les doigts après m’être coupée un tendon avec des ciseaux en disant plein de gros mots…

Quand je le dis que la vie n’est qu’un long calvaire…

Et vous vous arrivez à faire des paquets cadeaux ou recouvrir des livres ? Moquez-vous….

Les aventurières… (2)

Les ENFIN aventurières du Rio Grande (et toc papy), avaient le matin, plein de choses à nous dire.Cela allait d’un bruit qu’elles avaient entendu mais pas la chienne, du coup elles n’avaient pas peur, et allaient voir avec la lampe de poche, pour découvrir un hérisson, en passant par la nuit des étoiles, où elles étaient ressorties de la cabane en douce pour regarder un aussi beau ciel et faire des voeux.

Et puis LA découverte, un beau matin. Il faisait grand jour, et il y avait un petit trou dans la porte de la cabane, qui ne laissait pas passer que de la lumière.

Grande excitation au petit déjeuner (vers 10 H, les filles sont aussi matinales que moi) :

  • Tu sais maman, sur le « mur », en face du trou de la porte de la cabane, nous avons vu l’image de la porte du sous sol et de l’arrière de la maison !
  • Mais à l’envers maman !
  • Fallait se mettre juste au bon endroit qui changeait tout le temps, mais on étaient certaines que c’était bien l’arrière de la maison que l’on voyait !
  • Mais à l’envers maman !
  • C’ETAIT QUOI ? UN MIRAGE ?

Et bien mes aventurières, c’était ce qui avait permis d’inventer la photographie… C’était bien l’image inversée de l’arrière de la maison qui se reflétait via le soleil, sur le « mur » d’en face le petit trou… Et c’est parce que le soleil change tout le temps de place que la terre tourne, que le bon endroit changeait tout le temps…

Pour bien expliquer le principe de la découverte, il a fallu ressortir les « tous l’univers » et pour une fois, faire un petit cours en révisant (chut !) en étant certains d’être écoutés.

Mais quelle horreur pour elles que de constater que pour leur grande découverte, quelqu’un était déjà passé avant elles !!!

J’avais ressenti la même déception en découvrant le pouvoir de la vapeur (en me brûlant, on connait mes dons innés), mais que Denis Papin avait fait la même longtemps avant moi et que le brevet avait été déposé depuis longtemps…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Delphine et la fleur à Horloge…

Depuis qu’elle était petite, Delphine savait que la fleur maudite qui poussait n’importe où, s’appelait « la fleur à Horloge ».

Elle n’est pas très calée en botanique, ce n’est pas un truc de la famille : la botanique. Donc,  nous n’avons pas pu seriner les noms latins et l’historique du prunier venant au départ de Chine, à ma descendance (ni aux autres d’ailleurs). Ils ont au moins échappé à cela…

Donc nous avons :

  • La fleur à horloge dont Mrs Bibelot a eu l’inconscience d’en récolter des graines pour les planter chez son père. Maintenant c’est l’envahisseur devant lequel chaque année nous avons lutté parfois vainement… je ne sais pas si les actuel propriétaire (de notre ex) maison sont encore envahis, ou s’ils ont tout fait raser…
  • La fleur à RORO. Une horrible fleur orange et bien moche, qui défigurait la cour, et qui s’appelle comme cela car c’est ma première belle mère qui a gracieusement fait cadeau à mes parents du premier plan (un coup du furoncle : un !). Je me demande toujours pourquoi mes parents avaient pris le risque de planter cette horreur où elle se trouvait…
  • Les haricots Philibert… Ceci parce que le premier à en donner des plans à mon arrière arrière grand père, portait ce prénom. Chez mes parents on mangeait des Philibert, c’est comme ça, mais inutile d’en demander au marché…
  • Dans l’ancienne maison, il y avait « l’arbre à Nénesse ». C’était l’arrière grand père des filles du côté de leur père, via leur grand mère. Le nom scientifique nous a toujours totalement échappé, sauf que nous savions que c’était un poison pour les chevaux. D’un autre côté, comme nous n’avions que des chiens et des chats, PFFFFUIT !
  • C’est sans fin…

En mythologie ou histoire de France nous sommes très calés, en écriture aussi et ornithologie, mais sur le plan botanique c’est zéro pointé de A à Z…

Et donc Delphine, rancunière, me raconte qu’elle est allée se promener dans le parc de Vincennes avec une copine, et qu’elle voit tout à coup des fleurs à Horloge…. dont j’avais alors connu le vrai nom

« Tu es sûre demande la copine suspicieuse-on-se-demande-pourquoi, que c’est le nom de cette plante ?

  • Affirmatif ! on en cause dans ma famille depuis que je suis toute petite !
  • Ah bon ! On dirait pourtant des impatiens sauvages de l’Himalaya…
  • MEU NON, ce sont des fleurs à Horloge.

Mise au point avec mouth (c’est moi)

  • DIS DONC MAMAN, C »EST QUOI LES FLEURS A HORLOGE ?
  • Ben des Impatiens sauvages de l’Himalaya, pourquoi ?
  • Parce que je suis passée pour une conne dans le parc de Vincennes avec une copine…
  • Mais non ma chérie… Bon, si tu fais le marché de temps à autres, ne demande pas des haricots Philibert, c’est privé, c’est un truc de famille…
  • Et le muguet c’est le vrai nom ?
  • OUI (OUF !)

Parce que sinon, il y a aussi un champignon que nous appelons le « raboteux », et qui est un dérivé du cèpe de Bordeaux. Sauf qu’un cèpe c’est un cèpe, et un raboteux, un raboteux…

Tout comme le « suiiiiit » est un troglodyte mignon…

La vie n’est qu’un long calvaire et nous éduquons mal nos enfants.

D’un autre côté, ils ne gardent pas des souvenirs éblouis des moments où nous les avons VRAIMENT éduqués…

Pendant longtemps ma nièce, toujours traumatisée par mes cours d’histoire que ce ne soit pas Vercingétorix qui ait fondé Rome, répond toujours « je ne sais plus les noms », quand je lui évoque la savoureuse (pour moi) légende de la naissance de Rome. Je crains le pire : à 25 ans, elle dira au recruteur que c’est Vercingétorix qui a fondé Rome. Et il lui mettra 10/10 parce qu’il sera d’accord…

Bon, laissons tranquillement Delphine digérer l’impatiens sauvage du bout du monde…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Mamannnnnnn !

Roland captivité retouchée 2Le prisonnier me disait toujours que ce qui l’avait le plus frappé pendant la débâcle de 40, c’était le cri que certains hommes touchés à mort, poussaient : « ‘Maman ! ».

Ou bien que d’autres avaient prononcé avant de mourir dans le stalag « Maman ! »

Quand nous avons eu une mère qui nous a aimé, qui a soigné nos maux, qui a été la compagne de nos maladies, c’est « maman ».

Peut-être le premier mot réel que nous avons prononcé, seriné par la « maman », pressée de se sentir reconnue. Continuer la lecture de « Mamannnnnnn ! »

Puisqu’il nous faut te dire adieu…

Maison 4

Papa définitivement parti, nous ignorions encore, qu’en plus de pleurer la mort d’un être très cher, nous allions voir notre monde imploser, exploser, qu’importe le bon terme.

Ce n’est pas juste un homme qui meurt en laissant une femme qui l’aimait depuis 60 ans, 4 enfants, 8 petits enfants, c’est tout un monde qui va mourir, mais graduellement, après lui. C’est une famille qui va perdre son âme et qui n’y avait pas pensé.

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Du fer dans les épinards ????

SombreuilDelphine m’a offert ce livre pour la fête des mères 2009 (je viens de vérifier, tout ce qui m’est offert par les filles porte une date, un prénom, et une occasion) (bon, maintenant, elles le savent).

J’ai adoré ce livre, qui nous explique en prologue ce qui fait qu’une chose ou une autre n’est pas discutable pour nous. On part d’un postulat, largement utilisé par qui en a l’utilité, on ne vérifie rien, et on tient pour acquis, par exemple, qu’il est nocif d’avoir une plante verte dans sa chambre ou que les épinards contiennent beaucoup de fer…

Sauf que certains ont la curiosité scientifique de se pencher à nouveau sur ce qui était acquis, et que l’on tombe parfois de haut (il vaut mieux avoir une plante verte dans sa chambre, qu’un mari qui dort à vos côtés et consomme beaucoup plus d’oxygène PAR EXEMPLE). Continuer la lecture de « Du fer dans les épinards ???? »

Quand la mort s’invite chez vous (5) : l’inconnu du cimetière…

Il était une fois dans l'ouestJe ne sais plus qui, en feuilletant le livre du souvenir pour y apposer sa note perso, est tombé sur un nom inconnu et a posé la question fatale : « qui c’est ce Nicolas Roudine ? ».

Tout le monde est passé à l’interrogatoire, mais personne ne savait qui était ce Nicolas Roudine. Non ce n’était pas le Jules de l’ex belle-soeur de l’Arlésienne. Non ce n’était pas son fils non plus (au Jules). Quelqu’un avait-il vu une personne à part ou totalement inconnue et ne parlant à personne ? Non. Les portables sont entrés en action, et les smartphone également car Nicolas Roudine avait laissé son adresse, à Plaisir… avec ses condoléances… Continuer la lecture de « Quand la mort s’invite chez vous (5) : l’inconnu du cimetière… »

Quand la mort s’invite chez vous… (4)

200405784-001Nous sommes rentrés en silence, et je m’efforçais de ne penser qu’à une chose : conduire correctement.

Je n’ai pas dû prendre la bonne route, le corbillard était arrivé avant nous, et il y avait déjà du monde. J’étais totalement tétanisée, anesthésiée, incapable de pleurer. Je suis restée assise quelques instants dans la voiture, et Mélodie est venue me voir. Elle avait vraiment cru que j’allais tourner de l’oeil au funérarium… De plus, vu la manière dont tout le monde la renvoyait vers moi, l’arlésienne s’occupant de faire des allers et retours à la gare, je semblais être devenue le chef d’orchestre de la cérémonie qui allait se dérouler. Je n’avais pas besoin de cela… Continuer la lecture de « Quand la mort s’invite chez vous… (4) »

Quand la mort s’invite chez vous… (3)

200405784-001Rentrée CHEZ MES PARENTS, je vais prendre ma douche et me laver consciencieusement, pensant avoir vécu le pire très bien finalement. Je n’ai pas relié ce que j’ai vu comme ossements à mes grand-parents… On va nettoyer les bijoux, reste la mise en bière, à 14 H, l’enterrement étant prévu à 15 H.

Je ne sais pas ce qu’il se passe : un regard de Mélodie sur moi, une intuition forcément déclenchée par quelque chose. Une fois propre et bien habillée, je nettoie les bijoux, personne d’autre ne voulant y toucher, parce que cela sort d’une tombe… (chacun sa manière de voir les choses, je ne juge personne). Je remets les alliances, la bague de fiançailles à mes deux tantes qui ne se disputent pas pour savoir qui prendra quoi, et nous laissons en place au nettoyage, le bijou mystérieux, qui comporte du cuivre qui mérite un traitement spécial, mais ce sera pour un autre jour… Continuer la lecture de « Quand la mort s’invite chez vous… (3) »

Quand la mort s’invite chez vous… (2) (Si vous venez à mourir, la TVA c’est 20 % abstenez-vous, et les séries TV allez vous rhabiller)

200405784-001Le jeudi, nous nous sommes rendues avec l’arlésienne à notre deuxième RV avec Mélodie.

Maman avait choisi les vêtements de papa, en prenant ceux qu’il préférait + de jolies chaussures qu’il adorait (comme si c’était important). Nous avons filé avec les vêtements, pour le deuxième RV avec pour consigne de nous renseigner sur la gravure à mettre sur la pierre tombale, du même style bien sûr que pour l’arrière arrière grand-mère et mes grands parents.

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