NON je ne fais pas le PONT

EndoraLà je m’énerve toute seule à un point pas possible. Pulchérie et Delphine vont se dire « c’est bien de Mouth de s’énerver toute seule » (elles se sont vues les trésors quand elles s’énervent… ?)

On pourrait croire que faire le PONT c’est obligatoire. Ben non… ON prend un RTT ou un jour de congé. Certaines sociétés très sympas (pas la mienne) accordent 3 ponts par an à leurs employés. J’en bave d’envie… Je veux l’adresse tout de suite (meilleure amie a un employeur qui donne des jours, comme cela, les syndicats sont contre : le patron fait du paternalisme…).

Chez Truchon on ne ferme jamais. Les ponts ? Faut pas pousser non plus. C’est la guerre à qui qui le prendra (le premier) et celui qui sera obligé de venir. Moi je n’ai pas « posé » le pont du 1er mai parce que je suis en congés pour 2 semaines à la fin de la semaine (youpee !) en profitant honteusement des jours fériés pour que cela fasse 2 semaines… D’un autre côté je n’abuse jamais alors cette année, youpeee !!!!

Mais à la question fatale sur le « pont » du 1er mai je m’énerve légèrement.

Je précise : le pont n’est pas obligatoire, tout le monde n’a pas les moyens de contribuer aux embouteillages, et bref, je travaille le lundi 30 avril.

Ca va donner c’est certain, la motivation sera là, je vais avoir un travail d’enfer à faire. Du coup je vais faire du classement, ce que je déteste…

Truchon avait causé un jour de nous imposer 3 RTT par an. L’a pas percuté sur ce coup là qu’il avait de quoi faire en 2007. Et puis merde, on peut fermer, la terre n’arrêtera pas de tourner… Sauf qu’il croit le contraire…

Bon je suis au boulot là… C’est pas le tout, mais il y en a qui bossent pendant le pont du 1er mai !!!

Parce que la vie n’est qu’un long calvaire…

Les revoilà…

Les_revoil__JE7453_001Je l’ai déjà dit que pour la DDE Printemps rime avec « de chaussée défoncement ». Si, je l’ai dit … Z’avez qu’à suivre d’abord.

Donc 3 semaines à se faire suer en bravant une déviation inutile et à se faire des politesses avec tous ceux qui faisaient de même (là on peut être courtois au volant, j’en rajoute une couche : ça existe).

On pensait que c’était terminé, et qu’ils avaient bêtement oublié de retirer le panneau d’avertissement de déviation, alors qu’il n’y en avait plus (de déviation)… Ben non. Ce matin, 3 ouvriers en train de remettre en place des bornes réduisant le passage et le fameux panneau « déviation ». Où comment faire 4 km de détour pour 200 mètres de travaux avec une voie toujours ouverte (faut penser aux riverains).

Ce soir, malgré l’avis de déviation, je passe. Ils ont recommencé avec leurs marteaux piqueurs… Maintenant ils creusent le trottoir (z’ont pas pu le faire avant rapport aux riverains sans doute). On passe à l’aise je vous rassure, et sans s’écharper avec celui que l’on croise, celui qui le peut, se range gentiment et on se fait « merci »…

Non mais ce n’est pas possible, il y a une nappe de pétrole en dessous et on nous cache cette information capitale ? (j’habite au dessus de la dernière nappe de pétrole qui sera exploitée sur terre juste après ma mort prématurée pour cause de pédalage sauvage pour avoir de l’électricité !). Ils vérifient régulièrement que la nappe ne s’est pas barrée en Chine via de diaboliques convulsions souterraines ?

Ils se foutent de nous ? Tous les ouvriers avaient pris des congés rapport à Pâques et ils avaient rebouché en toute hâte sans avoir terminé ?

Il y a un mec qui est resté coincé sous le rebouchage (quelle horreur !) et on cherche son cadavre ? Sans creuser au bon endroit ?

Ils avaient creusé pour du pétrole le gaz, et maintenant c’est le tour de l’EDF ? Ou le téléphone rapport à l’ADSL ? Faut que ça creuse en tous cas. Ca n’arrête pas de creuser. A mon avis c’est la commune de France (dans laquelle je dois passer hélas) dans laquelle on creuse le plus…

Ils ont à leur tête un mec qui a été taupe dans une vie antérieure…

Ils me font… dire que la vie n’est qu’un long calvaire (et le printemps même si c’est déjà l’été et ça me fait peur, rime toujours avec de chaussée défoncement)

Quand on n'y connait rien…

Je_hais_l_informatiqueArrivée au boulot un lundi matin (qu’on imagine glorieux)

La première chose que je fais est généralement d’allumer mon ordi avant d’aller mettre en place la sauvegarde du serveur.

Je reviens à ma place et là curieux, mon écran est comme bloqué… Finalement non. L’ordi cause, mais je n’y comprends rien.

J’appelle un collègue sympa qui vient regarder et me déclare « ça ne sent pas bon tout ça ». Effectivement. Il me conseille F2 et non pas F1 et nous voici sur un message incompréhensible. Moi je suggère que l’ordinateur dise (puisqu’il cause anglais) « I fuck everybody », là au moins on serait tout de suite fixés.

  • Le collègue me suggère de redémarrer. Ce que je fais. Même topo, sauf que le choix F2/F1 n’existe plus. Il s’en veut, je lui en veux, on se hait…

  • Un autre collègue qui arrive, nous voyant à deux devant mon ordi, vient regarder et pronostique un décès prématuré de mon disque dur. On redémarre.

  • Un troisième collègue nous voyant à 3 derrière mon écran arrive et nous dit qu’il s’y connait. Il tâte l’ordi tel un médecin et déclare que le disque dur tourne mais… Il manque une connexion. Le disque dur est mort où c’est la connexion, va savoir Edouard…

  • J’appelle l’informaticien du boulot sur son portable, ignorant qu’il est en décalage horaire d’au moins 6 heures…

  • Un quatrième collègue nous voyant à 4 derrière mon ordi, déclare qu’il s’y connaît également. Il fait plein de clics, regarde les messages s’afficher avec consternation, et redescend chercher ses tournevis pour démonter la bête : il y a un faux contact entre le disque dur et je ne sais pas quoi…

  • 10 H 30 tout de même. Du monde dans mon secteur et mon ordi démantibulé sur mon bureau, m’empêchant d’accéder au téléphone. Dame Vénézia prend les appels et déclare le décès de mon PC à mes collègues éloignés consternés… Une ambiance de deuil règne dans le service et personne ne bosse, tout le monde est agglutiné devant mon PC (c’est moche quand on a retiré le capot)

  • Je descend vérifier si je peux retrouver ma session sur un autre ordi. Je peux. Mais pas ce qui va avec (les programmes, dont un, très important, dont je me sers les 2/3 du temps tout est hyper protégé dans la boîte). En fait je ne peux rien faire.

  • Le bricoleur ne trouve aucune mauvaise connexion. Mon disque dur est mort. Tous opinent : ils l’avaient bien dit !

  • Les autres s’en vont enfin bosser en chantant « de profondis morpionibuuus« 

  • Je vais et je viens entre plusieurs PC : celui sur lequel j’ai récupéré mes mails, celui sur lequel je peux écrire mais pas imprimer, bref c’est la merde, intégrale et ingérable. Dès que Dame Vénézia lève son cul de sa chaise, je m’y précipite…

  • Je prends 3 pilules roses, finalement 5, je suis ZEN !

  • L’informaticien téléphone à 15 H 30. Il est à la Martinique, mon message l’a interpellé.

  • Il me demande de redémarrer et de tout lui raconter. C’est vachement fastoche à faire, les messages sont hyper rapides avant le « I fuck everybody » qu’on attend vainement…

  • Mon disque dur n’est pas mort, ou alors c’est d’une mort suspecte.

  • Il me fait taper des tas de trucs. Me demande de le rappeler pour que cela ne soit pas lui qui paye

  • Je le rappelle. Oui parce que l’ordi affiche vite, qu’il me faut tout lui lire, et que ça prend un temps fou de le réallumer tout le temps (l’ordi, les hommes n’ont besoin de rien)

  • Il trouve la panne. C’est le « SETUP » qui a grillé (moi je ne sais pas ce que c’est). Il me le fait réinstaller illico (là on l’admire, car c’est le petit matin pour lui, il n’a pas d’ordi, mais il visionne bien la chose). Enfin quand je dis « illico », j’exagère, il faut by-passer les messages de l’ordi, je fais des milliers de clics pour enfin pouvoir taper le message qu’il me dicte « ZA34/F1 WW triple axel, et rétablissement sur un seul pied »

  • Tout s’allume tout à coup, tout est normal

  • Il me demande d’éteindre et de redémarrer

  • Je le fais en tremblant, malgré les 5 pilules roses.

  • Je confirme le « SETUP« 

  • J’ai retrouvé mon disque dur grillé.

  • Consternation des mâles alentours qui s’y connaissaient tous… Ils ont déjà changé leur disque dur, chez eux, alors que… Je les ai sentis blessés sur ce coup là… Ils ont tous pensé s’être fait avoir…

Car la conclusion de l’affaire est que je n’éteins plus la bête, je ferme juste ma session. Mais que quand on ne s’y connait pas on peut se faire avoir par n’importe qui… Si cela m’arrivait on me dirait que mon disque dur est mort alors que c’est juste le SETUP qui qu’aurait sauté peut-être… Allez savoir !!!

Parce que là il y avait quasi ouverture de crédit pour carrément me changer l’ordi… 4 codes en fait à taper bêtement (ben voui, sous le commandement du grand chef en Martinique), et j’ai retrouvé un ordi en état de marche.

Je savais que je me faisais couillonner chez certains garagistes, maintenant, faut que je me méfie d’autres choses…

Je vous l’ai dit et répété : la vie n’est qu’un long calvaire…

Mais bon, je le laisse allumé (l’ordi, le garagiste est allumé en permanence), apparement c’est au cours de la dernière coupure que le SETUP s’est vexé…

La vie n’est qu’un long calvaire et le SETUP susceptible (une vraie belle-mère)…

En ce jour du 22 avril 2007

Aux_urnes_citoyers_jf9738_001Ce dimanche va être beau, mais avant tout pique nique, toute escapade, vous allez voter n’est-ce pas ? ou bien vous allez rentrer à temps pour le faire ?

Vous n’allez pas contribuer aux taux d’absention de certaines fois sous des prétextes fallacieux ? (il faut beau je ne vote pas, il pleut, je m’en vas voter).

Vous n’allez pas faire ça ? Vous êtes bien entendu inscrit sur une liste électorale. Comment ça bien entendu ? Mais n’imaginez pas que tous vos ancêtres avaient le droit de vote. A une certaine époque, seuls ceux qui payaient des impôts avaient ce droit. De vrais impôts : sur une réelle fortune. Le métayer qui versait sa dîme n’avait que le droit de la boucler.

Pourquoi certains ont donné leur vie ? Pour voter, s’exprimer. Que cela soit pour dire à droite ou à gauche ou pourquoi pas au centre… pour avoir le droit de s’exprimer, s’exprimer enfin… Il y a des femmes qui se sont ridiculisées pour avoir le droit de voter. Mon arrière grand mère et sa soeur n’auraient jamais râté un scurtin, tellement elles étaient fières de ce droit (qu’elles ont eu après les tunisiennes et vlan dans les dents de la république française) à un âge déjà avancé.

Oui parce qu’à une époque les allemands ont torturé des femmes et les ont envoyées en camps, sauf qu’elles n’avaient pas le droit de vote, juste le droit d’être torturées, de penser, d’avoir choisi un camp. Oui parce qu’à une certaine époque, les plus pauvres n’avaient pas le droit de s’exprimer..

Toi tu l’as ce droit. Tu t’es inscrit comme il se doit ? Tu vas t’exprimer ?  Tu as ce devoir…

Car voter n’est pas qu’un droit c’est un devoir… En souvenir de ceux qui se sont battus pour l’avoir ce droit, et que l’on a tués pour cela, pour cette demande incongrue à l’époque…

Tu ne sais pas ? alors tu vote blanc… Tu mets un papier blanc dans l’enveloppe (sinon c’est un vote nul). Mais tu te seras déplacé… On t’aura peut-être demandé si tu voulais participer au dépouillement. Dis « oui » une fois dans ta vie pour voir comment nos votes sont protégés et garantis…

Le vote devrait être obligatoire sous peine d’amende…. J’ai été élevée au son de…. J’ai toujours voté. Du coup j’ai le droit de râler… J’ai le droit d’être contre parce que j’avais voté contre.

Ceux qui ne sont même pas inscrits sur une liste électorale n’ont qu’à se taire…. Qu’ils se taisent ! Mais ce sont ceux qui râlent le plus fort qui se révèlent « non inscrit sur une liste électorale ». J’hallucine. Mon premier acte d’adule majeur a été d’aller m’inscrire sur cette fameuse liste…

Ce matin je vais aller voter. Je vote. Toujours, envers et contre tous.  Sur mon lit de mort je ferai une procuration…, et gendre n°2 va en entendre parler de ne pas voter et ne pas avoir fait de procuration…

Et je vais voir mes filles qui ont oublié de s’inscrire à Paris, mais qui savent que si elles ne viennent pas  voter, toute la famille les regardera de travers..

Nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs… C’est la raison pour laquelle la vie n’est qu’un long calvaire… Usons de nos droits si durement gagnés.

A vos urnes !

Edit de 16 H 16 : pour la première fois depuis la création de ce blog, j’ai activé la modération des commentaires… Je suis responsable des commentaires postés chez moi (dixit ma méchante) et pas l’envie de payer une prune de 75000 euros parce qu’un abruti profitera de mon blog pour parler des résultats avant l’heure… C’est ballot mais c’est comme ça… (reste à me souvenir à désactiver la modération des commentaires demain….) (c’est pas gagné, merci Pulchérie de rappeler ta vieille mère à l’ordre, avec son approbation) (C’est fait…)

Les gogolesques requêtes…

SourireVous allez me dire que je l’ai cherché avec mon titre de blog : une gentille sorcière… Mais je suis régulièrement perplexe face au gogoleuse request….

  • Je ne pensais pas qu’il y avait autant de personnes qui voulaient se débarrasser de leur belle mère. Mais pour de vrai hein ! Moi avec le furoncle j’y pensais vaguement (et si elle avait un cactus dans le myocarde… ?). Mais là non… On m’écrit perso, on me demande le poison qui ne laisse pas de traces. Vous pensez bien que si j’avais la recette je n’irais pas la donner à n’importe qui et que j’aurais éliminé ça et là quelques personnes qui me pourrissent la vie… C’est une requête régulière… J’imagine la tête des assassins en puissance arrivant chez moi pour découvrir que les filles sont infernales et le cabinet de mon médecin surchargé…

  • Le poil. Alors là c’est le truc qui interpelle… Comment se débarrasser du poil superflu ? Là, idem, si j’avais la recette miracle je serais quasi toute l’année aux Antilles à me baigner dans une mer plus bleue que bleue (c’est vert turquoise), à 28°, en me tortorant des punchs divins et en mangeant du crabe à tous les repas… Car celui qui trouvera la recette anti-poil pourra terminer ses jours riche et en mauvaise santé (forcément à cause du punch), où il voudra.

  • Il est incroyable le nombre de personnes qui peuvent aller sur gogole pour savoir quand la caissière changera son rouleau… Je sais que j’ai écrit un post sur le passage à la caisse, mais je n’en fais pas non plus une affaire d’état. Il y a des extra terrestes parmis nous, c’est comme ça…

  • Les jeunes filles qui ont « le vagin rasé » attirent également énormément. Sauf que sur mon honneur, je ne me souviens pas avoir écrit un post sur le vagin rasé. Ou alors il est temps que je prenne ma retraite et la direction de la maison qui va avec…

  • « fair l’amoure avec son ginéco » n’est pas de moi, à l’orthographe (même si je cafouille parfois, j’avoue) on le voit tout de suite. Et on imagine la malheureuse débarquant pourtant chez moi, c’est vrai, c’est fou non ? Elle pensait trouver plein de bons conseils pour se faire sauter par son gynéco et elle se retrouve avec Truchon qui a arrêté la clope…

  • Je reconnais que j’ai posté sur un article de journal qui m’avait marquée et qui parlait tronçonneuse. Sur mon honneur également,  je n’ai pas de truc de sorcière pour que la tronçonneuse oeuvre en silence pendant que l’on découpe belle maman (toujours elle), ni non plus l’autre truc qui fait que les morceaux de cadavres brûlent en sentant la rose… Landru quitte mon blog immédiatement… C’est fou les tueurs potentiels qui se balladent sur le net…

  • « Comment changer ampoule dans salle de bain » me laisse perplexe… Tu enlève la vieille et tu en remets une neuve… Faudrait-il que je fasse un post là dessus ? Pas de ma faute moi, si Charles Hubert, ce niais, s’est électrocuté en changeant une ampoule dans la salle de bain, alors qu’il était pied nu, les pieds dans l’eau (non je n’ai pas de piscine, mais il éclaboussait beaucoup…)

  • « Combien de km de Paris à Toulouse »… Bien fait pour moi, j’ai écris que je faisais GPS. Mais bon, consternation de l’internaute débarquant (on l’imagine, paumé, avec son ordi penché pour capter un Wifi en plein champs)…

  • « Sous les jupes de Lady Diana »… Alors là, je ne vois pas comment on peut arriver chez moi par ce biais… Aidez-moi…

Je vous épargne ce qui ne tient vraiment pas debout, mais j’avoue que je ne vais pas regarder les requêtes gogole trop souvent : ça me mine le moral…

La vie n’est qu’un long calvaire, je ne vous dis que ça depuis un bon moment…

13 km : 1 H 30

Contr_le_technique_recadr__200405833_001Vous z’allez me dire que c’est la faute à ma vieille voiture etc…

Même pas vrai d’abord.

Il m’a fallu 1 H 30 pour faire 13 km. Les parisiens ou autres banlieusards vont hausser les épaules. Même pas vrai non plus que je suis aux abords du périf ou d’un centre stratégique… Non. J’ai 13 km à faire entre mon boulot et ma maison (ce chiffre fatidique eusse dû m’alerter plus tôt).

Ceci dans les bois, avant une petite arrivée dans une ZA (artisanale mon cul !) dans laquelle mon entreprise se situe juste à l’entrée le matin et à la sortie le soir. Je n’ai donc pas d’embouteillages à affronter si vous voyez ce que je veux dire…

C’était sans compter sans la DDE qui a décidé pour la 13ème fois en 13 ans de faire des travaux sur la route qui mène de chez moi au village d’à côté. C’est simple, depuis que j’habite mon appart, j’ai connu cette route en travaux 6 mois sur 12 en moyenne… Ne pas la prendre c’est emprunter la RN 10 et ses embouteillages réels…

Un coup on creuse pour l’électricité, un coup on creuse pour le gaz, un coup on met des ralentisseurs, un coup on fait un rondpoint (une commune de 200 habitants peut-elle survivre sans rondpoint ?), un coup on change le rondpoint de place pour obliger les gens à ralentir face à l’école (rien ne ralentit un fou du volant), un autre coup un matérialise la bande blanche avec des pavés, c’est sans fin…

Donc Xème travaux depuis que j’emprunte cette route (déjà du temps de mon avocat tordu). Avec une déviation de 5 km pour 300 mètres de travaux. Un feu rouge alternatif suffisait grandement mais cette idée n’est venue qu’aux automobilistes… (tiens, ils creusent encore ? Je passe, je m’en vas voir ce qu’il se passe)

Depuis plusieurs jours un temps fou, comme tout le monde, je faisais comme si j’étais « riverain »… La courtoisie était de règle, on se laissait le passage les uns les autres, un vrai plaisir.

Là, sur ma route dans les bois, un semi remorque portugais. Je n’ai rien contre les portugais, mais il était lui… visiblement perdu, donc roulant au pas et quand je dis au pas, à pied je l’aurais doublé en lui flanquant grave la honte. Prenant suffisement de place pour que l’on ne puisse le doubler (en tous cas moi et tous les autres). Arrivé au carrefour où la déviation est indiquée (mon cul quoi !) le voila qui hésite. Il a bien raison, son semi ne passera jamais le carrefour « déviation » avec son triple virage à franchir avant une montée horrible et pleine de virages également (je l’ai prise une fois cette déviation, il doit y avoir pleins de morts régulièrement sur cette route, et les autorités nous le cachent, comme tant d’autres choses)…

J’ai quitté le boulot à 18 H 30 (c’était il y a 2 semaines, ceci pour les maniaques qui vont regarder l’heure où je poste, et critiquer), avec 1/2 H de retard. Il est 18 H 45 je devrais être chez moi, mais j’attends derrière un semi remorque portugais hésitant…

20 minutes…

Il s’engage finalement, constate qu’il peut passer (15 minutes à rouler à 3 km/h). Je le suis, ravie (enfin presque) et je le double quand je sais que c’est possible sans risques. Je dois passer à la pharmacie (merci Truchon). Las, dans mon bourg c’est également en pleins travaux. Pour la DDE le printemps rime avec « de chaussée défoncement« .

Je prends donc la déviation obligatoire (oui, la pelleteuse est en plein milieu du carrefour), j’arrive à la pharmacie à 19 H 25, 5 minutes avant la fermeture. Je fais le plein de gélules roses, noires, grises, m’en fous, je veux rentrer chez moi.

Et pour le retour j’emprunte bien évidemment la déviation obligatoire cause pelleteuse (même les riverains sont interdits de passage). Pour me retrouver dans une petite rue obligée face au semi remorque portugais. Arrivé là bien sûr en suivant scrupuleusement les panneaux. Sauf qu’il ne peut tourner ni à droite, ni à gauche (et que fait la DDE ? !!!! il est vraiment coincé, ça se voit nettement). Le temps qu’il s’en rende compte et qu’il bloque tout le monde en se demandant quoi faire : marche arrière, c’est simple et pour un semi c’est aisé… Moi je suis coincée en attendant qu’un illuminé derrière moi fasse marche arrière avant lui… Difficile, le virage est dangereux… 30 minutes à maudire le semi remorque. Je fais enfin ma marche arrière, mais trop serrée par le semi je m’y reprends à 10 fois, alors que les manoeuvres et moi c’est OK…

Je prends la petite route de détour pour rentrer chez moi derière une file de voitures hésitant sur la marche à suivre, j’y perds un temps fou,  et là je retrouve le semi remorque portugais qui termine sa marche arrière dans la rue dans laquelle il m’a coincée précédemment…

Le temps qu’il fasse sa manoeuvre (finalement pas doué le pépère…), encore 15 minutes d’attente…

Je suis rentrée la bave aux lèvres (ben voui) et j’ai sorti plein de gros mots que je ne connaissais même pas…

J’avais annoncé 1 H 30. Je suis loin du compte…

Mais la vie n’est qu’un long calvaire et la navigation difficile. Je n’ai pas revu le camion le lendemain, dommage, je m’étais acheté un lance roquette…

Bon anniversaire ma petite soeur !

La_maternit__53271420Tu seras toujours pour moi, la petite soeur, même quand je n’aurais pas car je ne les aurais jamais quand j’aurais 95 ans et toi toujours presque 11 ans de moins que moi (14 avril – 9 mai, la marge était courte pour les 11 ans).

Je me souviens de l’annonce d’un « bébé » arrivant. C’était tout con et ça c’est mal goupillé pour les parents qui voulaient taire l’évènement. J’étais tombée dans les pommes en août. Mon premier évanouissement mérite que je le raconte.

C’était la campagne, chez le grand père apiculteur ou presque… On se lavait à l’eau froide dans l’évier de la cuisine, j’étais en train de me laver les dents quand je me suis sentie toute drôle. J’avais 10 ans (je sais que c’est bête…). Tout bourdonnait, ma vision se brouillait. Maman me parlait et je n’entendais pas ce qu’elle me disait, j’étais « toute drôle ».

J’avais l’air tellement niaise que Mrs Bibelot a cru que je me fichais d’elle et elle m’a flanqué une claque (mère indigne !). Sur cette claque je suis tombée dans les pommes, ce que j’étais de toutes manières en train de faire… Mon souvenir est le cri de maman « grand mère au secours, elle s’est évanouie ! ». J’étais rétamée dans la cuvette dans laquelle les chiens buvaient. Aucun souvenir de la claque. Juste le « je me sens toute drôle » et la tête dans la cuvette, et maman hurlant, persuadée qu’elle m’avait fait tomber dans les pommes avec sa claque.

Elle pleurait en attendant le médecin appelé en urgence (un vieux médecin sage qui suivait la famille depuis ma naissance), en me demandant pardon. Elle était persuadée qu’elle avait provoqué mon évanouissement par sa claque. Avantage de la chose : elle a modéré après sa main leste… Inconvénient, j’étais mal de voir ma mère pleurer et me demander pardon… (et un traumatisme, un !)

Le médecin ne trouva rien de mieux que de me prescrire la première prise de sang de ma vie… Je me souviens de l’infirmière se déplaçant pour procéder à l’opération. Re-tombage dans les pommes… mais là tout le monde faisait l’habitué de service…

Tout normal apparement, et maman 2 semaines après, prenant rendez-vous chez le médecin. J’étais inquiète, je pensais qu’il était question de moi. J’avais forcément une leucémie pour le moins et l’on me taisait la chose… Je demande à maman si elle va voir le médecin pour moi, et elle me répond « oui » (à l’époque les parents étaient maladroits, aujourd’hui cela n’existe plus…).

J’étais donc fatalement inquiète et à espionner. Et puis voici papa rentrant du boulot (hé ho, hé ho). Nous étions tous dans la cour à savourer ce soir d’août non caniculaire. Il prend la main de maman, l’interrogeant d’un regard.

« Oui » dit-elle simplement.

Je ne sais pas pourquoi j’ai oublié ma leucémie aigüe et compris que maman allait avoir un bébé… J’avais dû en entendre et en comprendre inconsciemment. Je me suis levée en dansant « on va avoir un petit frère ou une petite soeur ! »…. Papa a haussé les épaules sans conviction « n’importe quoi ma chérie ». Mais j’étais certaine. Les adultes en présence d’ailleurs étaient moyen à me contrarier.

Le surlendemain, dîner chez Mrs Morgan. Question d’elle et réponse de maman « oui ». Et là, la grand mère qui met les pieds dans le plat « vous voulez un petit frère ou une petite soeur ? ». Et Jean Poirotte de râler « fallait vous taire Morgan, on ne le leur avait pas dit… ». Ben oui, 9 mois c’est long à passer, et ils souhaitaient nous le déclarer le plus tard possible (loupé)

Et ainsi vint au monde le 14 avril 1969 la der des der pour les parents. A 23 H 16 très exactement. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mrs tricot était arrivée pour s’occuper de nous, à l’alerte tardive, Mrs Bibelot étant la spécialiste de l’accouchement en retard pour cause de date mal fixée rapport à des cycles fantaisistes (maintenant ça n’existe plus, les échographes vous annoncent la minute près de la conception), et nous avons sû le matin du 15 que c’était une petite fille. Mon frère pleura parce qu’il voulait un petit frère pour jouer aux billes avec. Il constata avec consternation au retour de la mère et de la petite soeur, que cette dernière était incapable de jouer aux billes, qu’elle n’avait même pas de dents, et qu’elle ne gargouillait même pas en français…

Moi j’ai pouponné à mort pour la première fois de ma vie, ce qui ne m’empêcha pas quand on me mit Pulchérie dans les bras, à changer pour la première fois, de ressembler à une poule qui a couvé une clef anglaise. Alors que j’avais changé ma soeur des milliers de fois, sous l’oeil approbateur de maman…

Et la naissance de ma petite soeur nous a bien fait rire, un jour où nous avons retrouvé chez tante Hortense, une carte postale de Mrs Bibelot, datant de juillet 1968.

« Vacances excellentes, 14 juillet magnifique, retraite aux flambeaux, feu d’artifice, etc… »

Le etc est passé à la postérité dans un éclat de rire général….

Bonne anniversaire ma petite soeur.

Les filles ça donne des conseils à leur mère…

Les_filles__a_conseille_leur_maman_57260431_copierLes filles ça grandit bien trop vite (snif, snif, pshiiittt, atchoum…). Arrive un âge où elles se permettent de se mettre à critiquer leur mère, et de lui donner d’excellents de bons des conseils.

C’est simple à 15 ans, elles ont tout vu, tout compris et savent tout de la vie. La pauvre cruche qui les élève seule a besoin qu’on lui remonte un peu les bretelles. Je ne sais pas ce que cela aurait donné si Albert n’avait pas déserté un beau jour. Un homme à la maison manquait cruellement et une femme avec ses enfants XX a tendance à faire un peu copine avec elles.

Grave erreur. Quand on s’en rend compte il est trop tard et impossible de faire marche arrière.

Une de mes amies, veuve, a 2 filles également qui arrivent à l’âge délicieux où l’adolescence est déjà bien entamée. Comme elle regrette maintenant d’avoir copiné avec elles (malgré mes conseils qu’elle ne m’avait pas demandés d’ailleurs… ses filles ayant 12 ans de retard sur les miennes…)

En femme on parle trop, comme à des copines. Il y a des choses qu’elles n’ont pas à savoir ou à entendre, mais parfois du fond de notre détresse, nous nous laissons aller. Je suis une mauvaise mère donc.

Le problème c’est qu’une copine c’est une copine. Une copine ne vous demande pas de vider le lave vaisselle par exemple… ou de ranger sa chambre en mettant le linge sale dans le bac ad hoc…

Par contre une copine, on la conseille. Donc on conseille maman qui n’a rien demandé (on en revient à mon post sur les conseils et ceux que j’ai donnés à mon corps défendant).

Un jour où je solilloquais toute seule (c’est ma spécialité, surtout en voiture) sur l’état de mon compte en banque, Pulchérie me lança un « t’as qu’à faire tes comptes au jour le jour, tu saurais où tu en es ». Elle, elle gérait son argent de poche entassé dans une boîte, telle Harpagon son trésor. Faire mes comptes au jour le jour, je n’y aurais pas pensé toute seule… Simplement j’en suis incapable c’est une tare familiale. A l’époque des vaches maigres cela ne m’aurait avancé à rien de voir que le 15 du mois il me restait 5 F sur mon compte en banque… De toutes manières il m’aurait bien fallu continuer à nourrir ma marmaille (et un ado, même femelle, ça bouffe). Je creusais donc mon découvert sans savoir à combien il en était. Pour Pulchérie c’était Inadmi-ssible !

Me voici un beau jour confiant que je suis amoureuse… Impossible de garder ça pour moi et Meilleure amie était partie en nouvelle Calédonie. Je me confie donc aux filles « il est moche, nous on le trouve naze ». Glups. Déjà qu’elles avaient une méchante belle mère, je n’allais pas leur infliger un moche naze. Bon là, j’avais tressé la corde pour me pendre. Je n’ai pas toujours sollicité leur avis, mais ne vous inquiétez pas, elles me le donnent. Et encore maintenant. Je pense que le temps passant cela ne va pas s’arranger. Je m’en vais même imaginer l’avenir avec une joie sans mélange…

  • Tu devrais te coiffer autrement

  • Je ne t’aime pas en bleu marine

  • Tu te maquille mal, je vais te montrer. Bon d’accord la forme de tes yeux est nulle, c’est pour cela que sur toi ça ne donne rien

  • Arrête de prendre des médicaments pour ton épaule, le médecin t’a dit que cela allait durer 18 mois, les médocs c’est mauvais pour la santé, arrête de te soigner pour rien

  • Tu devrais dire merde à ton patron au lieu d’encaisser comme ça (oui ma chérie, on en reparlera quand tu seras dans le monde du travail)

  • Nous Charles Hubert on l’apprécie moyen (bon elles avaient raison, mais à chacun de faire son expérience et ce, jusqu’à un âge avancé)

  • Tu devrais arrêter de fumer, tu aurais plus de sous

  • Achète toi donc un portable, tu fais mémée sans

  • T’as trop maigri, tu es moche comme ça (pas de ma faute si l’appétit m’a désertée et qu’on me foute la paix avec ça je ne suis pas maigre)

  • Sors un peu, tu rencontreras fatalement un homme (dans un bar, un assoiffé de bières ?)

La suite à venir…

  • Tu fais trop d’internet c’est pour cela que tu as mal aux yeux et besoin de lunettes

  • Tu manges mal, c’est pour cela que tu as des rhumatismes inflamatoires aigüs et les doigts déformés

  • Tu devrais te remettre au tricot, tu pourrais faire des robes et des pulls à ma fille

  • Tu devrais prendre une canne avec toi, ou mieux, des béquilles, pour marcher. On serait rassurées

  • Pourquoi pas un déambulateur hein ? Là on serait vraiment rassurées…

  • Reprends donc un chat, tu auras de la compagnie à qui parler, je ne peux pas t’appeler une fois par semaine, j’ai une vie moi.

  • Tu ne vas pas t’installer avec ce vieux ? Bon d’accord il a ton âge, mais ce n’est plus de ton âge justement…

  • Tu ne veux pas qu’on t’achète un bippeur pour le cas où que tu tombes toute seule chez toi ? (le déambulateur a foiré) tu pourrais au moins alerter les pompiers…

  • Tu crois qu’il est raisonnable que tu conduise encore ?

  • Si on était toi on vendrait l’appartement et la voiture, et on irait en maison de retraite

  • Elle est bien cette maison de retraite mais tu ne devrais pas laisser ce monsieur te faire du gringue. Vous êtes ridicules tous les deux.

  • Te remarier ? à 70 ans ? Mais tu es folle ma pauvre maman !

  • Si on veut ton avis ? non merci…

La vie n’est qu’un long calvaire

Le miel de mon enfance…

Lorsque j’étais petite, mon grand père (celui-ci) avait une quarantaine de ruches. Il tenait son matériel et son amour des abeilles de son père et avait tenu à garder « ses ruches ».

Il n’était pas apiculteur à proprement parler, car c’est un vrai métier. Il se contentait de surveiller ses ruches aux hasards de ses nombreuses promenades, de leur donner à boire pendant une sècheresse et de les protéger du froid certains hivers rigoureux (il en perdit les 2/3 en février 1956 où il fit -20° pendant tout le mois, malgré tous ses efforts).

Il « levait » les ruches dès le premier week-end d’août avec Jean Poirotte, commençant par celles du fond du jardin, dont une était toujours « méchante », ce qui nous empêchait d’aller gambader dans les poireaux. J’adorais le voir préparer son matériel dans « la pièce au miel », qui en a gardé pendant des années l’odeur… J’adorais voir les hommes s’équiper avec tout le bataclan, sortir du sac de patates à brûler (pulvériser la fumée pour neutraliser la ruche le temps de lever les hausses, et non, ça ne tue pas les abeilles. Elles prennent peur, se gavent de miel, se préparent à quitter la ruche en bourdonnant et hop on retire les hausses et on se tire, du coup elles restent).

Première arrivée de « hausses ». Papa empoignait le couteau à désoperculer et m’envoyait chercher tatie chérie dont le rôle était traditionnellement de tourner la manivelle de « l’extracteur ». Nous les mômes, bravions les abeilles ayant suivi « les méchants », une assiette à la main pour récupérer ce que nous appelions « des gâteaux de miel », à savoir de la cire alvéolée dégoulinante de miel liquide. Le grand père s’occupait de récupérer les dits gâteaux pour les mettre dans « le maturateur ». Papa mettait les cadres dans l’extracteur (une sorte de grosse centrifugeuse). Dès qu’il était plein, tatie tournait la manivelle et le miel coulait à flots.

Cela s’étalait pendant tout le mois d’août, Jean Poirotte ne pouvant s’y consacrer que le WE + une ruche tous les soirs. Une ruche donnait en moyenne 40 kg de miel. Mon grand père le vendait à pas très cher : ce n’était pas pour lui une activité lucrative. Nous en consommions beaucoup et nous adorons toujours cela.

J’ai vu arriver les premiers champs de colza. Nous avons découvert que le colza durcissait le miel, il fallait le mettre en pot très rapidement (c’était donc du mille fleurs). Il y avait les ruches du fond du jardin qui donnaient du miel de tilleul, 3 magnifiques tilleuls trônant chez le voisin du fond… que nous mettions en pots à part pour notre consommation personnelle. Il y avait la tournée des ruches à faire toutes les semaines quand le grand père acceptait de nous emmener (des enfants ça fait du bruit dans les bois), celles méchantes ou non, à abreuver ou non, mortes ou non (l’hiver, il posait son oreille sur la ruche pour vérifier qu’elle était bien vivante et savait si oui ou non), et surtout les appels au secours de personnes chez qui un essaim venait se poser, ceci 7 à 8 fois entre le mois de juin et de septembre.

Un essaim qui quitte la ruche c’est très impressionnant. Un jour nous en avons eu un chez nous qui venait du jardin pour s’installer dans le cerisier de la cour, sous lequel mon arrière grand mère faisait la sieste. Les abeilles se gavent de miel pour suivre la reine qui va partir. Elles ne piquent donc pas quand elles essaiment car elles sont gorgées de miel, elle « bourdonnent » très fort d’où le bruit impressionnant d’un essaim en vol qui est sans danger. Elles suivent avec précision la reine et s’aglutinent sur elle dès qu’elle s’est posée, généralement sur une branche d’arbre sous lequel quelqu’un faisait sa sieste… Là elles commencent à s’activer, il faut intervenir.

Je les ai accompagnés plus d’une fois… Ils partaient avec une ruche neuve à laquelle on mettrait des hausses l’année suivante seulement, le temps que la ruche se constitue et puisse vivre d’elle même. Papa ou le grand père montait dans l’arbre comme il le pouvait, et à la main, décrochait l’essaim qui tombait direct dans la ruche. Une fois la reine à l’intérieur, toutes les abeilles s’y engoufraient allègrement et c’était une ruche de plus. Juste espérer que la reine ne viendra pas se poser sur l’épaule de celui qui s’occupe de l’essaim, parce que tout le monde va suivre. Mon grand père évaluait le nombre d’abeilles au poids de l’essaim (1 kg = 10.000 abeilles) et apparement ne s’est jamais trompé (important pour savoir quand la ruche risque de traverser une mauvaise période)

A une certaine époque les gens appelaient les pompiers qui détruisaient les essaims… Petit à petit, mon grand père n’a plus renouvelé ses ruches et nous avons arrêté le miel.

Que de bons souvenirs et je me dis que j’ai entendu mon dernier essaim en juin 1999, alors qu’il se posait dans l’arbre qui donnait sur mes fenêtres chez Truchon & Co… Là on a fait venir un apiculteur qui a procédé comme je l’avais vu faire souvent….

Nous avions en tête mon frère et moi, de reprendre un jour cette activité (mais chacun dans notre petite tête). Nous ne l’avons malheureusement pas dit à notre grand père, qui tenait à son matériel comme à la prunelle de ses yeux (soi-disant), pour le donner un jour à un copain de son voisin. J’étais verte et mon frère aussi. Quand nous l’avons sû il était trop tard et il a été consterné lui-même. Pourquoi diable ne pas lui avoir dit que nous pensions reprendre cette activité ?

Ce sont tellement de souvenirs, finalement j’y pense un peu tout de même (pour quand Truchon m’aura virée)… J’y pense depuis longtemps à racheter du matériel et à avoir des ruches. Sauf que, vous le savez peut-être, mais les abeilles sont malades.

Chaque année il en meurt des millions et des millions de par le monde. Les apiculteurs n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme devant la mort de leurs ruches qui s’accélère. C’est une catastrophe écologique en vue, due à un virus (qui peut se traiter) et surtout aux multiples cochonneries qui sont répandues dans les champs et dont nous profitons aussi (bien évidemment, mais nous pour l’instant ça ne nous tue pas, ça fait juste baisser la fertilité et nous ne sommes pas en voie de disparition, et on mange n’importe quoi, pas le choix…).

Hors ne venez pas me dire « je n’aime pas le miel ». Si le miel représente un marché, l’abeille elle est le pilier de la pollinisation. Sans elles, si elles disparaissent, ce seront des milliers d’espèces végétales qui disparaitront. Adieu cerises, pêches, pommes, poires, abricots, et j’en passe je ne suis pas non plus une encyclopédie du monde végétal. Et paradoxalement certaines cultures qui les tuent, ne pourront plus, sans elle, être produites…

Je vous invite à faire une recherche gogolesque sur la disparition des abeilles. J’en ai trop lu, j’ai la flemme de mettre un lien (je ne sais pas lequel choisir) et trop mal au coeur… Alors que j’étais partie d’un bon souvenir, avec des odeurs dans la tête, mon père encore jeune, mon grand père encore là, et le bruit de l’extracteur tournant avec tatie rigolant…

« Quand les abeilles auront disparu, les humains n’auront que cinq années à vivre sur cette planète ».
Albert Einstein
(je suis peut-être bête, mais je pense que ce monsieur était très intelligent et très lucide…)

La vie n’est qu’un long calvaire. Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? Ce ne sont plus nos petits enfants qui auront à faire face aux problèmes. C’est peut-être, sûrement, déjà nous…

Ce soir je me suis arrêtée sous un cerisier en fleurs… « Avant » c’était un boudonnement incessant. Là : rien ou quasi rien. Si les abeilles sont mortes il n’y aura pas de cerises… Pas de prunes, pas de tout un tellement de choses que j’ai envie de faire quelque chose…

Et par pitié, si vous avez le bonheur de croiser un essaim. N’appelez pas les pompiers, mais l’apiculteur le plus proche…

Edit du 12 avril 2007

News

Une commission d’enquête sur les abeilles

Une quarantaine de députés de tous bords demandent une commission d’enquête parlementaire afin de faire toute la lumière sur la surmortalité des abeilles, a annoncé le député-maire de Vienne Jacques Remiller (UMP), qui a déposée mardi une résolution en ce sens.
Le député-maire de Vienne a souhaité qu’une décision de principe soit prise avant la fin de la législature pour que la commission d’enquête soit opérationnelle au début de la prochaine, lors d’une conférence de presse.

« L’apiculture vit depuis dix ans la plus grave crise de son histoire en France et en Europe », a souligné M. Remiller, précisant qu’en France, 1.500 apiculteurs, amateurs et professionnels, cessent leur activité chaque année, 5.000 emplois étant ainsi menacés.

La production française de miel a chuté de 10.000 tonnes depuis dix ans, soit 1.000 tonnes par an, a ajouté le député.

Et « la surmortalité des abeilles continue alors que les produits incriminés (Gaucho et régent TS) sont suspendus depuis deux ans », a-t-il fait remarquer.

Le député a indiqué que cette commission devra évaluer les décisions prises depuis dix ans pour enrayer la surmortalité des abeilles, juger de la bonne utilisation des fonds européens par la filière apicole et définir une politique nationale de sauvegarde des abeilles.

 

 

Mardi 20 Février 2007

J'suis retournée à Paris

ValiseCeux qui ont suivi, savent que pour moi le top de l’expédition, c’est d’aller à Paris voir les filles. Ce qui était prévu pour le samedi 31 mars (après un report tout de même, sinon ce n’est pas drôle, mais avec les filles il y a forcément quelque chose qui coince à l’heure dite).

J’allais voir les filles, et mes petits enfants (les chats de Pulchérie). Mrs Bibelot avait décidé de m’accompagner pour voir comment ses petites filles étaient installées, et puis il y avait un bail qu’elle n’avait pas mis les pieds à Paris, elle (3 ans, nous avons compté dans le train…).

Je ne me suis pas méfiée de ma mère, et j’avais tort, quand le vendredi soir elle m’a annoncé qu’elle aimerait bien faire une virée au « quartier latin », où elle a plein de souvenirs… En me sortant tous ses vieux plans de Paris et du métro (le RER, connait pas). Je n’ai pas voulu la contrarier et lui suggérer de garder ses souvenirs. Elle voulait revoir le « boul’mich » qu’elle arpentait avec ses amis de la fac de médecine, et la rue de la Huchette dans une cave de laquelle elle allait danser… Ceci il y a longtemps maintenant.

Nous voici donc parties pour Paris, et Pulchérie un peu consternée de savoir que l’on arriverait chez elle « tôt » (12 H 45, annoncer cela à Mrs Bibelot qui se lève à 6 H relève de la haute voltige sans accessoire et rétamage sur la moquette obligé). Décision prise d’aller manger quelque part dans le Marais qui est le quartier de prédilection de ma méchante, de retrouver Delphine et gendre n° 2, et d’aller faire le quartier latin, because Mrs Bibelot y tenait beaucoup. Pulchérie généreuse nous invita pour un thé chez « Angélina », et Mrs Bibelot ravie, me rappela ces périodes ou nous « faisions » la rue de Rivoli avec Mrs Morgan, pour terminer devant un thé divin dans la même boutique… ceci sans oublier pour autant son quartier latin

Mrs Bibelot avait bien prévu son coup, elle s’était même acheté un portable flambant neuf, dont la sonnerie ne fonctionnait pas. Elle avait pris son plan de Paris et tout ce qu’il fallait, dès fois que je veuille la perdre (moi à Paris je ne sais jamais où je suis géographiquement parlant). Nous sommes arrivées à Montparnasse saines et sauves pour prendre le bus, et je la sentais avide de son Paris de jadis. Arrivées à la bonne station, elle savait très bien où elle était (moi pas). Elle a simplement oublié de me prévenir qu’elle voulait voir le marché aux fleurs et faire les quais et m’a fait faire un détour d’au moins 3 km pour arriver chez Pulchérie dans l’Ile Saint Louis,  (qui n’était bien évidemment pas prête, ma fille bien sûr). Moi j’avais faim et déjà mal au pieds (jamais contente).

Nous avons fait « gouzi gouzi arrheu arrheu » avec les chats le temps que ma fille termine de se préparer (3/4 heure). Elle avait prévu elle, de nous emmener déjeuner à côté de chez Delphine, de nous emmener chez elle (Delphine) et après : vive le quartier latin. (Je sentais bien que pour elle c’était « bof », mais elle n’a pas voulu démoraliser et contrarier sa grand mère qui de toutes manières était incontrariable sur ce coup là).

Le déjeuner a été sympa (un peu cher, mais bon…) avec un serveur non collet monté sachant blaguer juste ce qu’il faut. Pulchérie a réglé le portable de Mrs Bibelot sur « sonnerie hallucinante + Vibreur », découvert en rigolant que Jean Poirotte avait essayé de joindre sa femme 6 fois, et j’en passe. Ceci avec une maestria qui m’a fait peur vu qu’elle n’avait pas de mode d’emploi : moi avec un portable je vais faire n’importe quoi (eh oui, l’idée germe)… Le temps se détraquait, voici la pluie… Le lendemain il faisait un temps radieux, mais nous n’allions pas retourner à Paris…

Puis nous voiloù parties chez Delphine. Elle habite au 7ème… Là il y a eu un moment de battement entre le 3ème et le 4ème. Pulchérie qui grimpe les étages à la vitesse de l’éclair (l’habitude de son 6ème de chambre de bonne pendant 5 ans) a trouvé très drôle arrivée au dernier étage de commencer à grimper sur une échelle sous mon regard consterné. Je me suis figée nette : moi vivante, je n’irais pas voir Delphine au prix d’une escalade d’échelle après les 7 étages… Non c’était une blague avant le premier avril… La pluie a commencé à tomber de plus en plus fort et le quartier latin c’était moyen pour les jeunes : Pulchérie, Delphine et gendre n° 2… Eux pensaient plutôt à « Angélina » chez qui Pulchérie nous invitait.

Mais il a bien fallu y aller, via le bus n° 3456, sous la pluie, « mamie » insistant quelque peu et bien déterminée à y aller de toutes manières. Pulchérie était d’humeur aimable et avait son regard qui tue (elle fait ça trèèèès bien). Arrivée à Saint Michel et Mrs Bibelot qui fonce droit devant. Les filles constatent avec stupéfaction qu’elle connaît le quartier… Oui, elle retrouve sa rue où elle allait danser dans une cave. Il vase de plus en plus, et Mrs Bibelot ne reconnait plus rien (évidemment 50 ans après…). Du coup elle n’a plus envie d’aller voir le reste, elle veut garder ses souvenirs.  On fait machine arrière pour reprendre le bus n° 3456 vers « Angélina ». Nous perdons en route Mrs Bibelot et gendre n° 2…

Là j’admire la technique. Delphine dégaine son portable après 2 minutes d’attente sous un porche de la rue de la Huchette pour appeler son Jules (la rue n’est pas longue, l’absence est anormale). Mrs Bibelot s’est arrêtée avec lui (il la trouve super « funky » la grand mère) dans une boutique de souvenirs pour y acheter des parapluies… Nous voici munis de l’engin essentiel en cet heureux jour. Un noir, automatique, avec une tour Eiffel dorée dessus et écrit en gros « Paris ». C’est divin.

Elle se marre  en arrivant  sous le porche où nous l’attendons (avec gendre n° 2) avec son pébroque naze et les nôtres, mais ne retournera plus dans son cher quartier latin qui vit désormais dans son coeur avec ses caves où l’on dansait dans la fumée, quand Sartres était déjà bien engagé et qu’au café de Flore il y avait déjà des folles… Maintenant elle veut son Angélina. Tête de Pulchérie à nouveau… On z’y va. On aurait pu s’épargner la station « Saint Michel »… Finalement la virée a duré moins de 15 minutes.

Pas de soucis… On a marché comme pas possible. On l’a eu notre thé, notre chocolat, notre gâteau exquis… Nous avons cavalé vers la province (ou presque) tardivement : nous n’avions pas vu le temps passer. Nous avons bien vu par contre le train partant pour chez nous décoller sous notre nez et l’affichage annonçant 1/2 heure d’attente pour le suivant…

Je suis rentrée moulue, fourbue, crevée, gavée à mort entre le restaurant du midi (enfin 14 H) et l’Angélina, les mollets en vrac rapport aux 7 étages en montée et en descente, à la marche forcée, ravie, nostalique déjà de cette journée…

Mrs Bibelot nous concocte, je le sens, une virée sur les champs Elysées ou bien finalement chez les bouquinistes et les îles (de la cité, + l’ïle Saint Louis)… Voui, elle en a parlé plusieurs fois de ses bouquinistes (tous fermés ces rats). Avec Mrs Morgan nous avions toutes les trois deux destinations sur Paris, régulièrement (et là elle va en rajouter une) :

  • Les arcades de la rue de Rivoli + Angélina pour terminer

  • Les champs et la maison du Danemark pour le thé.

Donc je sens que l’on va y retourner. Je m’achète des chaussures de randonnées et OK… Je suis un peu triste pour elle tout de même que son quartier latin soit mort, et qu’elle n’ait pas pu nous faire voir « là où j’allais danser »… Elle n’a retrouvé qu’un théâtre qui joue toujours la même pièce depuis jadis… Mais tout le reste s’était envolé.

Toute une époque qui est morte avec comme pierres tombales des boutiques de souvenirs, des marchands de parapluies, de frites et du moche partout.

Pas grave, maman danse toujours dans sa cave enfûmée, elle a déjà rencontré Jean Poirotte et une nouvelle vie sera là… Avec moi pas prévue au programme du départ…

La vie n’est qu’un long calvaire… Sauf pour gendre n°2 ce jour là qui savait bien qu’elle était funky la grand mère…