Un dimanche comme dans les pubs…

C’est beau les pubs. J’avais oublié pendant pas mal de temps à ne jamais regarder la TV. Là, je suis un peu réconciliée avec (j’ai dit « un peu »), et donc, j’ai redécouvert les pubs.

Dimanche c’était grandiose. Nous avons fait journée pubs…

  • Ma belle soeur est arrivée avec sa nouvelle tenue à 60 Euros : une paire de lunettes fushia. Elle avait oublié les fleurs, mais comme elle était à poil, personne n’y a prêté attention (aux fleurs).
  • Mon frère était en train de devenir maboule à force de comparer les occasions du Lion, et toutes les autres voitures, que, bientôt on nous paiera pour les acheter. Il était connecté 100 % pub voiture et on pouvait presque l’entendre crier « j’achète ! » comme un traider véritable .
  • Mais mon père n’a pas cru bon le reprendre. Il mangeait du boeuf. En entrée, en plat de résistance, en lieu et place des fromages et dessert. Car qui mange du boeuf mange du boeuf. Il n’a pas arrêté de nous dire que ça ne voulait rien dire, mais c’était comme ça : il mangeait du boeuf.
  • Mon neveu aussi d’ailleurs, qui piquait dans l’assiette de son grand père qui lui faisait miroiter le jour où, grâce au boeuf, il ferait West Point.
  • Pendant ce temps là, ma nièce se rongeait les coudes pour séparer les moutons avec juste 3 cordes. Ouais, parfaitement, à table. Ca ne se fait pas… Mais la console machin, c’est la console machin.
  • Elle m’a prêté la console pour un programme bidon qui m’a révélé que j’avais l’âge mental d’une femme de 89 ans, c’est de la daube. J’aurais bien voulu pouvoir dire « je me sens à l’aise dans ma quarantaine, j’ai le cerveau d’une femme de 28 ans » (en français dans le texte de la pub)
  • Et sa cousine de 4 ans n’était pas choquée d’avoir sa mère à poil mais voulait des tartines de Nutellla, puisque c’est dit tout le temps : avec le boulot qu’elle s’était cognée le matin à jouer avec ses barbies, il lui fallait bien ça.
  • Mais ma soeur n’a rien vu concernant les enfants, qui avait amené 2 T Shirt repassés avec une tache. Et Mrs Bibelot lui faisait une démonstration de Vanish dans la salle de bain (sans manger de boeuf). Le temps d’un lavage, essorage, séchage, vous n’avez qu’à compter.
  • Pour le dessert il y avait des paniers. Mais SI ! les vrais, les derniers, les trucs aux fruits frais. J’ai amené le dessert : des vavouts comme aurait dit Delphine.
  • Super le dessert. Vous savez : quand on les mange, la pub de l’ex été le précisait bien : n’importe qui peut frapper à la porte, on le regarde dans les yeux et puis on retourne à son vavout. C’est ce qu’on a fait avec le voisin qui apparemment nous demandait d’appeler les pompiers vu qu’il avait une panne de fixe ET de portable. N’importe quoi : il s’imaginait qu’on allait lui répondre en mangeant des vavouts, du boeuf, et pour le reste j’en passe…
  • Mon beau frère n’était pas là, il est parti faire le tour du monde à reculons…
  • Ma tante n’était pas là non plus, elle s’était retrouvée statufiée par du plâtre à prise rapide dans un magasin où une conne avait payé par chèque. 2 heures pour la dégager…

Ce fut un dimanche magnifique ! Comme les pubs…

Edit du soir (espoir). Le jeu finalement c’est de reconnaître le produit. Dans le cas contraire, la pub a loupé son but…

Le livre du dimanche : Mary Higgins Clark (je préfère éviter le sujet "heure d'été")

J’ai été longtemps une fan de cet écrivain, dès son premier livre à ne pas manquer réellement : « la nuit du renard ». Pendant donc un temps appréciable, j’ai acheté ses livres sans attendre qu’ils ne sortent en livre de poche.

Je garde un souvenir ému du livre « un cri dans la nuit » que j’ai lu à la maternité, Delphine sur mon ventre (comment ça mon enfant dans le berceau ? faut pas rêver ! ), avec horreur, car il y a justement un bébé qui meurt.

Et puis petit à petit, les années passant si vite, je me suis lassée du style, toujours un peu le même.

Elle reste un écrivain à succès, mais bon, peur d’être déçue, je ne l’achète plus.

Là, je viens de relire mes préférés, sans déception, mais mon esprit devenu très critique depuis quelques temps, a pris des notes.

  • La maison (ou l’appartement) est bien meublée de vieux meubles, et le chauffage ronronne (moi dans mon appartement la chaudière fait du bruit, elle ne ronronne pas)
  • Le peignoir est toujours d’une blancheur parfaite et moelleux à souhait (ça c’est le jour de l’achat), tout chaud à la sortie de la douche
  • On se lève tôt et on se couche tard
  • On prend l’apéritif en rentrant OU un verre de chardonnay (sans chardonnay, point d’intrigue)
  • La salade d’asperges est incontournable, et la salade tout court également.
  • Les crevettes aussi sont incontournables et les restaurants sont toujours parfaits. On ne mange pas bien ailleurs qu’aux USA, et ce, sans obèses. Car les restaurants italiens servent du diététique.
  • Les procureurs sont intègres, ou les avocats, rarement les deux à la fois (sinon le procès est morne)
  • Les femmes sont toujours minces et bien habillées (sauf les suspectes)
  • Bien habillées avec un tailleur
  • En tweed de préférence
  • Avec des couleurs toujours parfaitement assorties
  • Il y a forcément quelqu’un qui cache quelque chose de son passé
  • On va à l’église ou au temple, l’auteur n’est pas raciste, mai dieu reste présent
  • Les chiens sont toujours bien élevés
  • Les secrétaires sont fouineuses (n’ont que ça à faire, moi je sens que le toubib est cinglé, je me fais mettre en arrêt maladie pour dépression ou sciatique)
  • Les enfants sont sages, raisonnables, trop sages d’ailleurs, rien à voir avec les têtes à claques que l’on voit régulièrement dans les séries ou les films made in USA.
  • Il y a un monde fou à cap Cod…

Et j’en passe.

Néanmoins, je vous en conseille vivement quelques uns, parmi les premiers :

  • La nuit du renard ****
  • La clinique du dr H (un des meilleurs à mon sens, car on connaît l’assassin dès le début) ****
  • Un cri dans la nuit ****
  • La maison du guet ***
  • Ne pleure pas ma belle ***
  • Dors ma jolie ****
  • Nous n’irons plus au bois **
  • Ce que vivent les roses ***
  • Souviens-toi **

Cela fait tout de même quelques bonnes lectures…

J’ai des regrets parfois de l’avoir lâchée, mais la peur de la déception est trop forte, ce qui fait que j’ai peut-être loupé quelques grands moments de suspense…

Quant à l’heure d’été, vous savez ce que j’en pense, je n’en rajouterai donc pas une couche… (si, si vous aimez les longues soirées, allez vous installer près du pôle nord l’été…)

Réédition : Les soldats de l'espérance ou : l'histoire du SIDA (ben oui quoi, on en parle en ce moment…)

Si l’on me prête vie, un jour je pourrai dire à mes petits enfants, que je suis née dans un monde où le SIDA n’existait pas. Au siècle dernier, à la fin du millénaire précédent. Que nous étions plein à être nés dans un monde où l’on ne pouvait même pas envisager ce type de fléau. Ne plus l’imaginer…

Je suis née dans un monde où nous avions vaincu (en théorie) la peste, le choléra, la rage, le typhus, la variole… tellement de maladies. Nous ne pouvions pas imaginer qu’il en apparaîtrait des nouvelles. Dont une toute nouvelle qui plomberait nos vies, avec les fièvres hémorragiques africaines dont on n’a que peu parlé à l’époque. C’est via des romans et films que nous avons découvert ces nouveaux fléaux : les fièvres hémorragiques africaines…

Je leur dirai que je suis née dans un monde où l’amour était sans danger de procréation non voulue, dans lequel les maladies vénériennes connues se soignaient sans problème, dans un autre monde que le leur…

Je me souvenais de manière assez floue de cette époque où nous avons entendu parler via les informations, d’un « cancer des gays » attaquant les homosexuels mâle de San Francisco, je me souvenais d’un Bobby Campbell acceptant de servir de cobaye pour tous les tests possibles, je me souvenais en vrac d’informations contradictoires. Je ne me souvenais pas par contre du jour où j’avais entendu prononcer le mot « SIDA » pour la première fois, du moment où nous avons eu la certitude qu’il s’agissait d’un virus. Je me souviens que cela a commencé à être évoqué un peu trop souvent à la TV alors que j’avais déjà Pulchérie, mais que Delphine n’était pas née, car je me souviens de l’appartement dans lequel j’étais en voyant ces informations de plus en plus alarmantes…

Et puis je suis tombée sur cette antique cassette VHS, enregistrée par mes soins sur Canal +, aux alentours de 1994 car le film date de 1993. Un film ayant 15 ans donc : « Les soldats de l’espérance ».

C’est l’histoire pure et simple du SIDA. Le héros est Don Francis, médecin du CDC, qui a assisté à une poussée de fièvre Ebola en Afrique en 1976 et qui a décidé de consacrer sa vie à la lutte contre les virus. Il y a également un médecin français à l’hôpital Claude Bernard qui commence à se poser trop de questions et à être mal vu car soignant « n’importe qui ».

On comprend dès le début, que via archives et recherches, il y a eu des cas très isolés de SIDA dès le début des années 1970. Et puis tout à coup c’est l’hécatombe qui débute dans le milieu homosexuel de San Francisco, via des pneumonies et des cancers de la peau très rares, voire incompréhensibles en l’absence d’autres pathologies. ON recherche le patient 0, ON va le trouver, et ON ne saura jamais comment il a été contaminé…

Dès le début de l’épidémie, le CDC va se heurter à l’insupportable inertie du gouvernement Reagan qui ne voit pas l’utilité de débourser un cent pour faire des recherches sur un mal qui ne frappe que les homosexuels. S’ils pouvaient tous crever…

Mais un grand nombre de personnes luttent, se battent, essayent de savoir, avec de piètres moyens. On ne se souvient pas quelles étaient les interrogations essentielles de la communauté scientifique à l’époque : qui était l’agent responsable de ces morts de plus en plus nombreuses ? Un virus ? Une nouvelle bactérie ? Quoi d’autre ? Tout le monde tâtonnait, avançait en aveugle, pour trouver des causes qui sont pour nous évidentes aujourd’hui.

L’hypothèse d’un virus s’avère la plus évidente, mais le ton du film est le reflet de la réalité « on le croit mais ce n’est pas prouvé« . Il semble que les malades soient aussi porteurs de l’hépatite B, première piste. Il faut des preuves. Si le virus est très contagieux, via l’air, ce serait une catastrophe énorme et mondiale (car les données de l’époque lui donnent 100 % de mortalité), comme la rage ayant muté en rhume ou grippe. Si virus il y a, est-il contagieux uniquement par voie homosexuelle ou tout simplement sexuelle ? Grave question pour les moralisateurs. Parce que si c’est uniquement par voie homosexuelle, c’est un SIGNE. Est-il transmissible aussi par le sang ce qui peut sembler évident ? Au bout de combien de temps devient-il mortel ? Personne hormis le CDC ne veut rien savoir concernant une diffusion hématogène possible. La banque du sang des USA freine des 4 fers. Et c’est ainsi que le CDC après avoir lutté en vain et proposé toujours en vain d’écarter comme donneurs les porteurs de l’hépatite, aura la preuve que, le virus ou autre est transmissible par le sang également, puisque des bébés ayant reçu des transfusions, des opérés, des hémophiles, commencent à avoir les mêmes symptômes que les gays dont certains espéraient l’extinction. C’est l’horreur qui commence…

Et toujours la recherche du virus, d’un virus, et une guerre entre l’institut pasteur qui théoriquement l’a découvert en premier, et le découvreur du premier rétrovirus, le professeur Gallo (rétrovirus qu’il a découvert, dont on ne sait toujours pas ce qu’il provoque comme maladie, les canins étant inexplicablement pour l’instant non atteints par les rétrovirus, alors que la leucose du chat a provoqué bien des euthanasies non justifiées).

Malgré le blocage des administrations, malgré les insupportables réticences de certains, malgré l’homophobie régnante, malgré la connerie humaine, les périodes où les services de secours aux USA et ailleurs, refusaient d’intervenir sur une personne perdant du sang par crainte de contagion, malgré la panique si humaine et ambiante, ce film peut toutefois aider à retrouver espoir en l’humanité.

Il y a ceux qui cherchent et qui se battent pour n’importe qui pourvu qu’il soit un être humain. Il y a la communauté homosexuelle si décriée qui met en place une chaîne de solidarité extraordinaire pour tous ceux qui sont atteints : il y a toujours un garde malade, quelqu’un de présent pour celui qui est atteint. Il y a leurs amis qui se fichent complètement de savoir s’ils sont homos ou non, mais qui ne voient en eux que des malades à sauver. Il y a ces défilés si tristes, mais poignants de chaleur humaine et de sensibilité. Il y a les célébrités qui, pour pousser à la recherche et en aider d’autres, iront avouer ce qui est inavouable pour beaucoup à l’époque (je suis homosexuel, voir Rock Hudson et le héros de psychose), d’autres célébrités qui se montreront avec des malades en les embrassant pour faire bien comprendre qu’ils ne sont pas contagieux comme cela. En dehors de l’américain qui veut le Nobel, il y a ceux qui pour aller jusqu’au bout de leur idéal de médecin et chercheur, iront jusqu’à risquer de voir leur carrière brisée net.

La conclusion logique est tout de même que sans blocage de l’administration, la recherche aurait avancé beaucoup plus rapidement. Que l’homophobie a condamné beaucoup d’humains qui ont été contaminés autrement que par voie « homosexuelle » (et j’espère être claire, sur le plan de l’homosexualité, je n’ai aucun jugement à porter, ce n’est pas mon style, chacun doit vivre sa vie comme il le souhaite) .

Si vous avez l’occasion de le voir, je vous conseille vivement ce film « LES SOLDAT DE L’ESPERANCE ». Il rafraîchira la mémoire à certains (comme moi), et en apprendra beaucoup à ceux qui connaissent le SIDA depuis leur naissance. Car quand le SIDA est apparu, personne n’en connaissait rien, et c’est ce que nous oublions petit à petit. Dans ce film on revit toutes les découvertes majeures, et leur prix… Et pour les plus anciens, nous pouvons nous souvenir de ce que nous avons vécu en découvrant PETIT A PETIT cette maladie

La vidéo c’est la fin du film, au son d’Elton John « the last song », un making off des célébrités ou non, mais premiers morts du SIDA. C’est un rappel de manifestations émouvantes, des premiers à vraiment s’impliquer. Les chiffres donnés à l’époque, sont malheureusement à revoir à la hausse. Je sais que c’est un peu long, mais je pense que cette vidéo vaut la peine d’être vue jusqu’au bout.

Richard Preston disait de l’Ebola (ici) « il s’est retiré soudain dans la forêt d’où il venait, il reviendra« .

Le SIDA n’a pas besoin de revenir. Il est toujours là. Il représente l’amplification la plus forte d’un virus, à notre connaissance, depuis les débuts de l’humanité, car beaucoup pensent que celui qui accompagna l’homo sapiens à ses débuts (voir « l’odyssée de l’espèce »), a été décimé par un virus.. C’était peut-être déjà celui là… Qui peut savoir ?

Et ces certains et d’autres pensent avec terreur que ce n’est peut-être qu’un début. Car ce virus malgré ce que l’on peut croire sans y réfléchir, n’est que peu contagieux. S’il vient à muter pour devenir contagieux aussi par voie respiratoire, s’il peut « s’aérosoliser », ce sera notre fin…

Je souhaite vraiment pouvoir parler à mes petits enfants un jour, de l’apparition du SIDA dans nos vie, en racontant également, comment il en a disparu, parce que l’on a trouvé le traitement, le vaccin miracle…

Si vous êtes du genre à parler de « châtiment de Dieu », ou autre, merci de passer votre chemin… Aux autres, bienvenue !!! (21 septembre 2008 – première édition)…

Aujourd’hui, des spots quotidiens nous rappellent le nombre de morts encore d’actualité, un nombre qui finit par ne plus rien représenter tellement il est énorme, qui n’évoque rien finalement. Alors restons lucides, arrêtons de compter, et voyons la vérité en face. Le SIDA tue toujours et il tuera longtemps… Il est fait pour tuer, et il tuera encore longtemps… Le continent africain restant le plus atteint.

Et un grand merci à notre pape (enfin celui des autres, parce que ce n’est pas le mien) pour avoir soutenu la cause anti-sida, au cours de son dernier voyage (qu’il reste chez lui au Vatican, là où est sa vraie place)…

Je me pose une question tout de même (juste une…) Comment peut-il prétendre que le préservatif aggrave le problème au lieu de l’améliorer ?

Benoit, on t’aimera quand tu seras dans la crypte de la basilique St Pierre… Bien au froid et nous foutant enfin la paix…

GDF FF !!

Tout le monde l’aura compris : nous ne serons tranquilles que quand l’appartement en dessous de chez moi, n’aura plus le gaz (surtout moi, je suis aux premières loges pour descendre d’un étage, me faire volatiliser dans l’explosion, j’en passe et des meilleures).

Les sécurités c’est bien beau, mais ça peut avoir ses ratés non ? Bref nous ne sommes pas tranquilles et pas près de l’être.

En effet, le fils a demandé depuis longtemps à GDF de couper le gaz chez son père (pourquoi cet andouille ne s’est-il pas fait passer pour son père ? les pieux mensonges ça se pardonne). GDF refuse. Le risque d’explosion ce n’est pas son problème. Un client de moins et c’est la banqueroute.

Donc le fils a rencontré Monsieur le Maire, pensant naïvement que ce dernier pourrait faire pression sur GDF, n’oublions pas que c’est le premier magistrat de la commune.

Ben non, Monsieur le Maire ne peut absolument rien faire, sauf avoir conscience qu’il y a danger maintenant… GDF, les maires, il s’en tape. A notre avis du député aussi alors on renonce… Et puis se déplacer armés ça va faire désordre et on va fatalement péter la gueule de la mauvaise personne.

Il faut donc mettre le vieux monsieur sous tutelle, et après son fils pourra faire couper le gaz. Si GDF accepte. Et une mise sous tutelle, cela prend du temps…

On fait quoi en attendant ? Pensez-vous qu’un courriel à l’Elysée pourrait nous donner un coup de main (via le site de la présidence de la république) ?

Vous, croyez, vous, que notre président pourrait faire couper le gaz ? Vous croyez que GDF s’inclinerait enfin dès la première sommation ? Quelque part nous avons des doutes… Parce que notre président est peut-être le chef des armées, et blablabla, mais certainement pas de GDF

Incroyable non ? Et en plus, personne dans cette institution ne se sent coupable de quoi que ce soit… Les pétitions, connaissent pas plus que le maire. Un juge d’instruction les laisserait tous de marbre alors on se demande si un président de la république pourrait leur faire se remuer le cul jusque chez nous, pour juste couper une alimentation.

Vos avis sont les bienvenus… Ca urge, nous en avons marre de nous relayer la nuit pour renifler dans la cage d’escalier, il y en a qui vont forcer les locaux protégés pour couper le gaz eux-mêmes et se mettre ainsi hors la loi. Moi je n’en peux plus de renifler en attendant que madame Vampire se lève à 4 H du matin en me signifiant de 4 coups de balais, qu’elle prend le relais…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Et le Sidaction c’est pour le prochain post. Vous avez signé chez moi, c’est pour en chier PDMDM

La vie est un long fleuve tranquille, parsemmé ça et là d’embuches ???? (où juste un long calvaire ???)

Aujourd'hui, je suis chez Marcus…

Ben oui, il y a des jours comme ça, on on va se promener chez les autres.

C’est là donc : LALALA

A bientôt !

PS : je vous raconterai comment, révolver sur ma tempe virtuelle, il m’a obligée à écrire, moi qui déteste ça !

Bon anniversaire papa !

Quand tu es né, cette année là, le 22 mars était le premier jour du printemps.

Oui parce que cela peut être le 20, le 21 ou le 22. Même si la comptable de chez Trucmuche m’a assuré qu’elle n’était pas sûre mais qu’elle ne vérifierait pas. J’aime les gens ouverts sur de nouvelles connaissances.

Tu es né en entrant direct dans le signe du bélier tout neuf, sans le savoir. Ca ne m’étonne pas de toi. C’est bien toi. Pas le bélier de ta dernière fille, déjà plus avancée dans le signe… Je ne vais pas te faire un cours d’astrologie, même si tu ne me lis pas… Mais moi je sais que cette arrivée dans le signe du bélier tout neuf t’a protégé de beaucoup de choses et t’en protège encore.

Je n’ai pas envie de compter les années plus que toi. Tu n’aime pas plus que moi le temps qui passe, moi, le taureau qui n’aime pas le changement, je suis comme toi, même si c’est toi qui tire devant et moi qui pousse derrière…

Il n’empêche que… Le 22 mars 1938 Mrs Tricot a enfanté de toi dans la douleur, et que cette douleur persiste dans notre douleur de devoir vieillir. Il n’empêche que les 22 mars, le prisonnier écrivait une lettre particulière pour toi. il n’empêche que tes deux soeurs veulent fêter cet anniversaire avec toi et personne d’autre.

Car tu nous a fait peur papa. Avec ton infarctus très grave à 45 ans, ta crise de tachycardie ventriculaire qui aurait dû te laisser sur le carreau car le médecin nous a dit à Delphine et à moi que tu étais vraiment costaud, ton triple pontage, re ta crise de tachycardie  ventriculaire un peu oubliée parce qu’avec les examens suivants la première on avait découvert que tu avais besoins d’un triple pontage. Donc du coup, après la deuxième crise de tachycardie, la pose du défibrillateur.

Oui, tu nous as vraiment fait peur papa.

Tu prétends que toi tu n’as jamais eu peur, à aucun moment.

Comme tu ne me liras jamais, je dis que tu mens et que c’est très bête… Car quand je suis venue te voir, défiant Truchon en me défilant avec 2 H d’avance, la veille de ton pontage, tu ne pouvais rien avaler car on allait t’opérer dans la ville de ta naissance et que tu y voyais un signe néfaste. En plus, c’était proche de ta date de naissance (à 2 jours près), et ta tante t’avais dit et répété (non sans raison), que la date anniversaire de la naissance est toujours une date marquante sur le plan astrologique. Moi je ne voyais dans tous ces signes que de bons signes : rien n’indiquait dans ton thème que tu pouvais mourir de ton coeur.

Mais bon anniversaire mon petit papa ! Malgré toutes tes faiblesses que tu maîtrise, c’est toujours sous ton toit que je dors en sécurité, à l’ombre tutélaire de ton amour et de celui de maman, même si vous ne coupez pas le gaz avant d’aller vous coucher ! (d’ailleurs, va falloir qu’on en cause un de ces jours !)

Je comprends que tu n’apprécies pas de ne plus être un homme jeune, sans soucis, sans craintes et sans reproches, mais tu es là, et c’est tout ce qui compte ! Parce que rester jeune éternellement, c’est être mort trop tôt.

BON ANNIVERSAIRE PAPA !

La frangine, pas la peine de ricaner, je te rappelle que tu le suis de près, pour une date fatidique…
Les filles, je vous rappelle que cela se passe dimanche, en fin d’après midi quand il reviendra de chez une de ses soeurs. S’il y en a qui ont loupé la bonne année, c’est le moment de se rattraper…

Et bizz à tous !

Quand tout peut basculer…

Mercredi 18 mars 2009, 21 H 25…

Je sors très peu, voire jamais, en semaine. Là exceptionnellement, comme je suis au chômage (premier coup du destin), rendez-vous à 20 H avec une copine bloggeuse pour un petit dîner entre filles.

Crêperie. Bon ou mauvais choix ? C’était bon, mais nous avons eu un petit problème avec le cidre, moi en premier, et finalement je n’ai pas eu d’autre choix que de rentrer chez moi un peu plus tôt que prévu… Avec la bolée de cidre le destin s’était mis définitivement en marche…

Je rentre donc, un peu pressée, et en sortant de l’ascenseur, je me demande si je rêve ou pas, mais je sens comme une odeur de gaz. Hallucination olfactive ? Avec une bolée de cidre ? Je veux en avoir le coeur net et je descend frapper chez les voisins du dessous en face. Le Monsieur ne sent rien chez lui et sort sur le pallier : je n’ai pas d’hallucination : ça sent légèrement le gaz, nettement plus à mon niveau, et encore pire au 3ème, et il me demande d’appeler les pompiers pendant qu’il s’habille un peu plus et fait s’habiller sa femme.

Chez moi ça ne sent rien, j’ouvre la porte fenêtre du balcon, je mets le chat dessus et là tout m’échappe. C’est quoi les pompiers ? Le 17, 18, le 118, le 188 008 (ils nous font braire avec leurs pubs…) ? Je fais le 18.

Donner l’adresse, expliquer calmement, donner mon nom et mon n° de téléphone, et m’entendre dire qu’il faut sortir de l’immeuble. Je descends pour avertir le voisin, et regarder comment fonctionne la « clef fermeture générale gaz » au rez-de-chaussée. La vitre est brisée, la clef n’y est plus, et de toute manière personne ne sait où se trouve le local où l’on peut se servir de cette fichue clef.

Je guette les pompiers. Cela paraît long. Surtout qu’ils hésitent avec le premier bâtiment, puis s’apprêtent à pénétrer dans l’autre escalier, là où d’habitude il y a toujours des merdes. Finalement ils me voient faire des signes les voilà. Ils sont 10, il y a même la grande échelle et évidemment des détecteurs de gaz. « Restez dehors madame ! » Et les autres.

Le voisin alerté arrive : il a la clef de son voisin d’en face et est donc allé vérifier. Le vieux monsieur regardait la télévision, avec une plaque gaz ouverte à fond. L’autre l’a coupée (pas le choix, mais toujours le risque d’une moindre étincelle et que tout saute), a ouvert la porte fenêtre de la cuisine en suffocant et pour reprendre son souffle, et descend donc avertir l’origine du gaz et qu’il a éteint au moment où les mesures commencent dans le hall.

Mesures prises un peu partout dans l’escalier : cela commençait à sentir vraiment l’explosion possible. Vérification dans tous les appartements indemnes, ventilation de l’appartement incriminé, et examen du vieux monsieur qui n’a rien SENTI (il a totalement perdu l’odorat) et se demande ce que font toutes ces personnes chez lui.

Madame pompier qui l’interroge me prend à part après avoir passé le relais à un autre « Alzeimer au dernier degré, il ne se souvient même pas de son nom ».

Il ne se souvient plus non plus de :

  • Ses date et lieu de naissance
  • S’il a été marié
  • Son adresse exacte
  • Il ne sait pas quelle année nous sommes et quel jour
  • Il sait qu’il a un garçon, mais ne sait plus s’il a une fille.
  • S’il a dîné ce soir
  • Comment fonctionnent ses plaques gaz.
  • Ni ce qu’est un micro onde : « ce truc là dont vous devez vous servir pour faire chauffer votre repas » précise le pompier.
  • Qu’il a une alarme au cou qu’il peut déclencher en cas de besoin (les pompiers ont repéré la télé-surveillance-alarme mais aucun numéro à appeler en cas d’accident)
  • Il ne reconnaît vaguement que son voisin d’en face, sans pouvoir dire qui il est.

C’est la consternation chez les pompiers qui, nous le sentons bien, n’ont pas envie de le laisser là tout seul, mais l’autorité compétente (le chef des pompiers et les deux policiers arrivés sur les lieux) en décide autrement. Vu que le vieux monsieur n’a pas souffert d’un léger début d’asphyxie (il a juste manqué faire sauter tout l’immeuble, ceux qui ont tout mesuré partout ont précisé qu’à 1/2 H près cela aurait pu vraiment être le drame, et il aurait fallu plus d’1/H pour que cela s’infiltre réellement dans les autres appartements…) l’hospitalisation ne se justifie pas. Et c’est à nous d’appeler les enfants, puisque l’autre voisin en a les coordonnées… Un des policiers note tout de même ces coordonnées…

C’est maintenant la consternation chez les voisins alertés, de voir partir tout le monde au bout d’une heure, avec la certitude que le vieux monsieur n’a rien, en nous laissant sur les bras un homme qui a perdu complètement la tête et est potentiellement dangereux (même si le gaz a été coupé dans la gaine).

Nous appelons donc le fils. Sa soeur est chez lui, ça tombe bien.

  • Son père est très bien entouré, il a une télé-alarme, une garde de la fin de la matinée au milieu de l’après midi (elle déjeune avec lui). On lui livre son repas du soir.
  • Le voisin d’en face à une clef (et que ça à faire sans doute maintenant, d’aller vérifier si le gaz est toujours bien fermé)
  • EDF refuse de lui couper le gaz uniquement sur la demande de ses enfants, et lui, refuse de quitter son appartement.
  • Ah non, il n’est pas sous tutelle. Je précise, encore sous le coup de la peur atroce que nous avons tous eue, que c’est bien dommage, parce que là au moins, EDF ne pourrait plus refuser de couper le gaz.
  • Et je précise également qu’une mise sous tutelle peut être faite en urgence. Ils vont voir demain, mais demain, c’est la grève générale. Ils ont bien des certificats médicaux et déjà un rapport des pompiers pour autre chose, mais n’ont entamé aucune démarche pour l’instant…
  • Fils et fille sont bien à Paris, mais aucun ne déclare arriver dès que possible… Pourtant il est clair qu’il y a de nouvelles mesures à prendre.

Donc interrogation des voisins. Que pouvons-nous faire pour que ce risque soit jugulé et faire disparaître le risque d’explosion ?

Parce que là, c’est tout le voisinage qui va passer sa vie à renifler dans la cage d’escalier du soir au matin et du matin au soir… D’ailleurs tout le reste de la soirée et jusque très tard, régulièrement se sont ouvert et refermé des portes.

Car tout le monde en est conscient, si je ne m’étais pas trouvée, tout à fait par hasard, à 21 H 25 au bon endroit (en général à cette heure là, je suis plutôt répandue sur mon canapé), et bien… Tout aurait pu basculer… Car il n’y a quasi aucun trafic dans cet escalier entre 20 H et 8 H du matin.

Et nous étions tous d’accord avec les pompiers, il y a une limite au maintien d’une vieille personne chez elle. Là, ce qu’il faut à ce monsieur, c’est un garde malade à plein temps, et si c’est impossible, un déménagement…

Edit du vendredi 20 mars : le syndic a fait poser une sécurité sur les plaques gaz du monsieur en cause, sécurité coupant le gaz automatiquement en l’absence de flamme pendant plus de 90 secondes.  En attendant la fermeture définitive du gaz chez lui.

Néanmoins, je me demande si nous avons eu raison, car vu le commentaire de Bruno on peut comprendre que tout un immeuble qui saute ce n’est pas grave, et qu’il est plus grave que cela sente le cadavre. Il semble oublier que sous les décombres d’un immeuble qui a sauté, ça sent le cadavre très rapidement, sans que cela ne puisse filtrer sous les portes et que j’ai été très claire : le vieux monsieur n’est pas abandonné et même ses voisins se soucient de lui (quel scandale !).

Merci néanmoins aux autres pour les gentils commentaires.

Parfois, nous ne pensons pas forcément comme il faut…

Que celui qui n’a jamais pensé n’importe quoi, sur le coup, avec logique, mais n’importe quoi, me jette la première pierre (m’en fous, c’est virtuel…).

Donc, je plante la décoration et le scénario (admirez, je ne ferai pas cela tous les jours…)

Je devais aller passer 3 jours en Vendée chez des amis très chers qui me tarabustaient depuis un moment. Comme j’avais le portefeuille anorexique (je l’ai toujours d’ailleurs), je ne pouvais pas y aller, ni en voiture, ni en train, parce que le train ce n’est pas donné et qu’on dirait que ça suit le cours du pétrole dites donc. Jusqu’à ce que l’homme travaillant à la SNCFEU me trouve un super plan sur les voyages gratuits de sa femme qu’elle cumule depuis 1988… Parce qu’on se ressemble un peu. Bref, on a bidouillé mais volé personne…

Je devais partir le vendredi soir, et arriver le vendredi soir bien sûr, la Vendée ce n’est pas le bout du monde. Mail le matin « désolés Coraline, nous avons un petit pépin, Yvan ne pourra pas venir te chercher à la gare, c’est notre copain Martin qui va t’attendre à la gare et t’amener à la maison ».

Ca sentait le piège à plein nez, genre, on va présenter Coraline à Martin, ils sont faits pour s’entendre. J’avais moyennement tort.

Donc Martin savait que j’étais vraie blonde, précieuse indication quand on sait que généralement les hommes ne font pas la différence entre une vraie et une fausse avant une certaine évolution de leurs relations, et encore… Il était hors de question que je me fasse arrêter pour attentat à la pudeur sur un quai de gare, donc j’ai précisé que je serais habillée totalement en noir…

DONC, on m’avait bien décrit Martin. Grand, baraqué, une barbe de toujours 3 jours, blond, le regard bleu lagon des mers du sud, un sourire charmeur (le piège je vous dis…).

Le TGV s’arrête à la bonne station, j’ai mon sac à la main. La porte s’ouvre et là, je vois un grand noir qui me regarde en souriant et qui de son index me fait voir son côté gauche.

Et moi comme une conne, je pense fugitivement qu’il me fait voir où se trouve Martin, qui théoriquement connaissant le n° de mon ouagon, devrait être là à m’attendre avec son Tshirt bleu marine pile poil devant la porte de sortie…

Je déclare au grand noir toujours souriant, « ah ! Martin est là-bas ? ».

Il me répond qu’il s’en tape grave parce qu’il ne sait pas que Martin existe, que par contre il m’indique la sortie, parce que ce n’est pas le tout, mais lui, il faut qu’il monte dans le TGV… Et qu’il est donc pressé que j’en sorte, parce que, mince, grosse ou pas, je lui barre le passage.

Je suis descendue morte de honte pour retrouver Martin au ouagon précédant, accueillant avec le sourire une blonde peroxydée à mort, prête à ameuter les CRS, la gendarmerie, le GIGN, le RAID et tout le bataclan, parce qu’elle se sentait agressée….

J’ai eu du mal à la calmer, à me présenter, et à arrêter de me prendre pour une conne.

Pourquoi le grand noir avec sa valise m’aurait-il indiqué où retrouver Martin ?

Mystère… Pourtant sur le moment, c’était évident pour moi… Je l’aurais embrassé ce pauvre homme…

Et vous, votre quiproquo le plus absolu, votre pensée incongrue mais logique, c’était quoi ?

La vie n’est qu’un long calvaire… N’oubliez pas cela…

Les patates sautées de la grand-mère… (histoire vraie)

  • « Ah les patates sautées de ma grand mère. Quel délice, quelle merveille. Je ne les ai jamais retrouvées. Nulle part. Chez personne. SNIFF ! »
  • « Non Bibelot, en fait, elle les faisait dans une cocote en fonte, la noire, comme la tienne, sauf que sa cocote en fonte à elle devait avoir un truc en plus ».
  • « Peut-être que cela venait du poêle à bois ? »
  • « Ah Coraline, non, en fait, le secret, c’est que dès qu’elle se mettait à ses patates sautées, elle ne les lâchait pas du tout ».
  • « Le secret des PDT sautées c’est qu’il faut les retourner tout le temps, SNIF ».
  • « On reste à côté. On les retourne tout le temps, tout le temps, tout le temps, SNIF »
  • « Moi ? non, je n’ai jamais essayé ».
  • « Ah, les patates sautées de ma grand mère : SNIF, je ne les retrouverai jamais… »

Jean Poirotte. Mon père. Le chieur de service de temps à autre. Malgré tout le respect que je lui dois, il est également le roi de la mauvaise foi.

Un jour j’ai donc décidé de faire des patates sautées comme mon arrière grand mère. Qu’il en avait des trémolos dans la voix en en causant. C’était l’époque où j’habitais chez mes parents avec les filles, en attendant des jours meilleurs.

J’ai sorti la cocotte en fonte, pris les bonnes PDT que j’ai coupées dans la bonne taille, et j’ai tout fait rissoler en restant à côté. Pas un morceau de patate n’a été épargné par la cuisson, rien n’a attaché. J’ai remué la cocotte, j’ai fait rissoler les PDT dans la cocotte, bref, telle mon arrière grand mère, je n’ai pas lâché les patates un seul instant. Elles étaient admirablement dorées de tous les côtés, et moi je sentais la frite.

Sans oublier une pointe d’ail, le persil, le sel et le poivre (dont la seule évocation par Jean Poirotte vous donnerait l’envie de vous ouvrir les veines)

Et j’ai servi les patates aux filles et à ma mère, en gardant les plus croustillantes pour mon petit papa chéri.

Qui m’a déclaré que cela ressemblait fichtrement aux patates de sa grand mère (merci mon dieu).

Et précisé :

  • « Moi de toutes manières, je ne tiens pas aux patates sautées, je n’ai jamais apprécié les patates sautées spécialement, je préfère la purée« .

Réponse pensée mais non dite :

  • Parricide, marteau, scie circulaire, tronçonneuse, cocotte de fonte dans la tronche ou sur le crâne, patate en purée épaisse pour étouffer, et l’arrière grand mère solidaire, venant secouer ses chaînes patates quand il dort en faisant plein de bruit !

BREF ! Quand il a parlé APRES, du RIZ AU LAIT de sa mère, avec des trémolos dans la voix, nous lui avons fait de la colle avec maman, qui avait été soufflée par sa déclaration sur les patates sautées.

Manque de bol on tombait bien : c’était la colle de sa mère dont il avait la nostalgie. Et la compote de pommes allant avec. « Cramée » également. On a tout fait bien, comme sa mère le loupait, en voulant juste venger le coup des patates sautées…

Sinon, en ce qui concerne les patates sautées, du coup je suis la reine. Mais ne me parlez surtout pas de votre grand mère. SURTOUT PAS… D’ailleurs Jean Poirotte n’y fait plus jamais allusion depuis qu’il est de corvée pour faire les dites patates.

Faut pas charrier non plus.

J’ai failli oublier : la vie n’est qu’un long calvaire… (et la mauvaise foi de mon père est tout simplement admirable régulièrement, sauf qu’il ne l’admettra JAMAIS).

J'étais dans la résistance ma petite fille…

C’est comme ça, je ne me vante pas. C’est venu un peu contre mon gré, sans que je ne me rende compte. D’ailleurs je n’ai pas fait grand chose : je passais juste des messages, dissimulés sous mon porte jarretelles…

Tu la vois la Loire là ? Au fond du jardin ? De l’autre côté c’était la zone libre, nous, nous étions en zone occupée. Le pont, je le prenais régulièrement depuis longtemps, sur ma bicyclette, pour aller à la ferme qu’il y a juste de l’autre côté de l’eau. C’était là, d’après le grand-père d’Albert, mon Valentin, que l’on trouvait le meilleur lait, les meilleurs oeufs, le meilleur beurre. Cela faisait des années que je prenais ma bicyclette pour aller acheter le nécessaire de l’autre côté de l’eau.

Je ne sais plus comment tout a commencé, et le pourquoi du premier jour où j’ai franchi le pont avec la peur au ventre, en sentant trop fort le billet roulé rangé sous un élastique de mon porte jarretelles. Toi évidemment, tu portes des collants, tu ne connais pas grand chose de ce qu’étaient nos sous-vêtements.

J’avais aussi une combinaison en soie, et bien sûr des bas. La première fois, les allemands m’ont juste saluée au passage comme de coutume depuis qu’ils étaient là. Ils me connaissaient. Ils me regardaient et me disaient toujours « cheune matdmoizelle ». J’ai su longtemps après ce que cela voulait dire. Je n’étais plus une matmoizelle, j’avais déjà ma fille, ta belle-mère… Mais pour eux j’étais la cheune matmoizelle qui revenait avec du lait, des oeufs, du beurre… Je revenais surtout, avec le coeur plus léger qu’à l’aller, débarrassée enfin de ces messages qui finissaient par peser si lourd que je peinais à pédaler.

Je n’avais rien dit à Valentin. C’était secret de faire partie de la résistance. Je ne lisais jamais non plus les messages : interdit. Si j’étais prise je n’avais rien à dire… Je ne connaissais même pas le vrai nom de celui qui me donnait les papiers, et Je n’imaginais pas trop comment on pourrait me poser des questions mais j’obéissais aux consignes.

Et puis, tout s’est enchainé, et l’on m’en a demandé un peu plus. Et puis il y a eu ce soir, où ils ont frappé juste un coup à la porte avant de l’enfoncer.

Ils étaient 5. 3 en uniforme avec mitraillette, et 2 miliciens avec pistolet ou révolver, peu importe, à la main. J’ai eu un révolver (ou pistolet) sur la tempe et mon cher mari aussi. Et je m’en voulais. Je savais que c’était de ma faute, que c’était moi qu’ils cherchaient. J’aurais dû le prévenir tout de même un petit peu, voire lui demander la permission. A l’époque, une femme se devait d’obéir à son mari.

Il y avait juste 5 balles dans la bonbonnière décorant la bibliothèque. 5 balles que l’on m’avait confiées en me disant que parfois il manque juste une balle. Alors… 5… Je les avais planquées comme je le pouvais. Je sentais que ces hommes allaient ouvrir la bonbonnière et qu’il en serait fini de nous. Mon pauvre mari innocent allait payer pour mon inconscience et pourrait mourir en me maudissant. Je voyais les livres valdinguer par terre, entraînant la bonbonnière, et les balles s’écoulant sur le parquet…

Je me souviens de mes jambes qui flageolaient, de mon coeur qui battait de travers, de la peur absolue qui était la mienne. Et la petite, qu’allaient-ils faire à la petite dormant à l’étage, quand ils auraient la preuve que je faisais partie des forces judéo-maçonniques ? Qu’allait-il advenir de nous ? de lui ? d’elle ? Nous ne savions pas tout à l’époque, mais perdre ma fille de vue me faisait vraiment peur.

Ils n’ont rien trouvé. Ils n’ont pas ouvert la bonbonnière et ils sont partis en s’excusant, car leur réputation d’être Korrekts, ils y tenaient. Et je suis tombée par terre en disant « pardon » alors que Valentin me relevait en disant « pardon » également.

Il nous a fallu une heure pour nous comprendre ma petite fille. Lui croyait qu’ils étaient venus pour lui et il s’en voulait de ne m’avoir rien dit. Moi je pensais qu’ils étaient venus pour moi et je m’en voulais de lui avoir tout caché…

C’était lui mon chef de réseau. Je suis devenue tout à coup pour lui « la femme courageuse » qui passait des messages et il est devenu livide en songeant aux risques qu’il m’avait fait courir. Je savais enfin qui donnait à « Monsieur Pierre » les messages si importants à emmener en zone libre. Enfin bref, c’était lui, c’était moi, c’était nous.

Après la révélation, nous sommes restés silencieux un long moment. La petite dormait toujours là-haut. Nous nous sommes promis l’un contre l’autre, dans le lit conjugal, d’arrêter nos conneries. Cela a été peut-être la plus belle nuit de notre amour.

Nous nous sommes avoué en 1957 seulement, que nos conneries, nous ne les avions pas cessées du tout. Nous avions juste changé de réseau, en expliquant chacun pourquoi à qui de droit, pour nous retrouver du coup, toujours liés par le même mensonge. Il n’y avait pas 36 réseaux de résistance près de Langeais…

J’aime rire ma petite fille. J’adore tes filles qui sont mes arrières petites filles. Mais il te fallait savoir que je n’ai pas toujours été cette vieille femme drôle et parfois semblant naïve. Le révolver sur la tempe me réveille souvent la nuit et j’ai à nouveau peur.

Et depuis qu’IL n’est plus là, j’ai de plus en plus peur. Il est parti mon mari, mon chef de réseau, celui avec qui j’ai tant partagé dont une partie de ma vie sans le savoir. 5 ans, c’est peu, cela peut être tout.

Rappelle à tes filles que je n’étais pas que l’arrière grand mère rigolote, que je n’étais pas qu’amour et insouciance, que je n’étais pas que celle qui fait un « super réveillon du jour de l’an » avec du jambon et des nouilles.

J’ai été aussi l’inconsciente qui ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, qui durant toute l’occupation a promené dans sa culotte ou son porte jarretelle, des messages ultra importants. Et rappelle à tes puces que leur arrière grand-père si bonhomme s’est révélé capable de tuer un ennemi parce que c’était comme ça et sinon bien plus de morts. Nous nous ne sommes jamais sentis héroïques : juste pris dans un temps fou qui passait sur nos vies. Ce n’est que trop tard que nous avons su ce à quoi nous nous étions exposés. Mais c’était trop tard car si à refaire : refait…

Je t’embrasse ma petite fille.

Maria.

PS : je n’étais que la femme de son petit fils, mais elle m’a toujours considérée comme étant sa petite fille.

Et pour les filles : oui c’est bien elle…  Comme quoi…