Les enfants des autres… (et particulièrement de ceux qui n’en n’ont pas).

Ange blondLes enfants des autres, c’est bien connu, sont infernaux, mal élevés, sans éducation aucune, et font chier tout le monde (surtout vous).

Quand vous avez vous-même des enfants déjà grands, ceux qui en ont des petits petits peuvent vous certifier qu’ils feront bien mieux que vous quand leurs enfants seront adolescents :

  • Par exemple, ils iront les chercher à 3 H du matin dans la nuit du samedi au dimanche, à l’heure la pire pour conduire quand on a mis son réveil à sonner juste pour aller chercher le trésor adoré parti à une « soirée » (« maman, BOUM c’est vraiment dépassé !’ ). (Le vrai problème c’est qu’ils iront chercher au poste le trésor adoré qui a pris de l’âge et sort finalement comme il le veut, pour bagarre par exemple… J’en ai connu de loin, des voisins avec qui j’avais discuté éducation, qui ont passé deux ans de leur vie à aller récupérer leurs fils en garde à vue, et connaissaient le tribunal par coeur, je n’en sais pas plus, sauf que mes filles adolescentes les avaient bien inspirés). (Maintenant les fils sont avocats et disent enfin bonjour).
  • DONC, ils n’achèteront JAMAIS un duvet avec la consigne stricte « tu dors sur place et je vérifierai auprès des parents avant, si c’est possible, ou bien tu ne sors pas ». Sous entendu vous êtes une mère indigne (généralement c’est sur la mère que cela retombe).
  • Certains parents de petits petits vont jusqu’à se sacrifier pour aller chercher votre progéniture. Sacrifier qu’ils disent parce qu’un WE sur deux, il y en a un qui est de garde alors que l’autre dort, parce qu’ils sont tous les deux du soir… (Delphine a eu ainsi une amie dont la mère insomniaque s’endormait quand tout le monde se lève, et qui était formidable pour aller récupérer sa fille et la mienne à n’importe quelle heure).

Ceci étant dit il y a l’enfant absolument merveilleux de ceux qui n’en ont pas.

Car les enfants de ceux qui n’en ont pas, auraient toutes les qualités.

  • Ils naîtraient en faisant déjà leur nuit, et ne pleureraient que rarement, pour un truc vraiment important (une péritonite)
  • De toute manière les enfants de ceux qui n’en ont pas ne sont jamais malades, les  otites des vôtres viennent du fait que vous les couvez trop. Le chiard de celui qui n’en a pas dort à poings fermés avec 15° dans la chambre, pendant 12 H, sans jamais rouspéter.
  • Ils tolèreraient, alors qu’ils sont au sein, que leur mère mange des asperges (ce qui donne un goût infâme au lait, et à la mère printanière de se demander ce qu’il se passe soudain (c’est arrivé à ma mère pour moi et l’arlésienne).
  • Ils marcheraient à 9 mois sans s’ouvrir le front contre la table basse en se tôlant lors des essais.
  • Ils ne réclameraient jamais leurs belles sandales d’été par – 5° après une chute de neige de 10 cm, en se roulant par terre en criant parce que l’on est fermes sur le principe des chaussures fourrées.
  • Ils dormiraient dans la voiture, sans demander tous les 10 km « quand c’est qu’on est arrivé aux Saintes Maries de la mer » dès le première péage, juste à côté de Paris.
  • Les enfants de ceux qui n’en ont pas, jouent seuls, sans avoir besoin de l’aide du père ou de la mère, si couillon et si irremplaçable dans le rôle du client qui demande 2 litres de pommes de terre ou 3 kg d’eau en se trompant dans la monnaie.
  • Non, les enfants de ceux qui n’en ont pas jouent seuls et sagement.
  • Sans jamais demander à regarder la TV « parce que c’est trop nul ». Donc ils  n’immergent pas la télécommande dans de la flotte, ou ne la décorent pas avec des graffitis quand c’est VRAIMENT nul.
  • D’ailleurs, ils font de la peinture sagement dans leur chambre, sans la moindre idée de fresque murale à réaliser absolument pour enjoliver le papier peint fraîchement posé par leur père…
  • Les enfants de ceux qui n’en ont pas ne jettent jamais un rouleau neuf de PQ dans les toilettes en tirant bien la chasse pour boucher les chiottes un dimanche de WE de Toussaint avec la seule carte bancaire des parents.
  • Ils mangent de tout, y compris endives et épinards avec des rognons, sans jamais réclamer « du jambon et des nouilles » à tous les repas.
  • Ils ne renversent jamais l’intégralité de la bouteille de shampoing sur la moquette neuve.
  • Les enfants de ceux qui n’en ont pas ne réveillent jamais leurs géniteurs à 3 H du matin en hurlant « papa, maman, j’arrive pas à dormir ! « 
  • Ils ne peignent pas le chat en vert avec un fond  de pot de peinture oublié 5 minutes le temps de ranger le reste.
  • Ils disent bonjour, au revoir, s’il te plait, merci infiniment, sans avoir besoin de rappel à l’ordre.
  • Ils signifient dès l’entrée en 6ème qu’ils veulent faire l’ENA (quelle horreur !) et parlent déjà le latin, l’anglais et l’allemand couramment…
  • Ils ne font pas de crise d’adolescence donc ne haïssent jamais leurs parents.
  • Les enfants de ceux qui n’en ont pas ne réclament jamais un rab d’argent de poche parce que l’argent ça se gagne, ils le  savent.
  • D’ailleurs ils bossent pour leur fric, mais surtout pour vous payer une maison de retraite luxueuse.
  • D’ailleurs ils ne demanderont jamais à ce qu’on leur paye le permis de conduire ET une voiture, car ils ont des jambes, merci, pour pédaler ou pour marcher.
  • Les enfants de ceux qui n’en ont pas n’ont pas de sexualité, ils sont nés c’était déjà résolu. Le bouton d’acné ils ne connaîtront jamais, vu la vie saine qu’ils mènent, et ils ne traîneront jamais leurs parents chez un ophtalmo pour cause de problèmes de zieux, parce que les trucs machins du 21ème siècle très peu pour eux.
  • Ils restent vierges le plus longtemps possible pour éviter les emmerdes, et aussi parce qu’ils n’ont pas que ça à foutre.
  • D’ailleurs à 16 ans, ils ont lu tout Balzac, Zola, Victor Hugo et vous expliquent le théorème Thalès en précisant qu’ils adorent.
  • Ils vont faire des courses quand leurs parents sont mal en point,  sans pâlir en demandant de quoi ils vont avoir  l’air à ramener 2 L de lait et 1/2 baguette.

Les enfants de ceux qui n’en ont pas, on ne les voit jamais.

Normal.

Les extra-terrestres les ont enlevés pour montrer à leur monde ce qu’est l’humanité, la vraie, la bonne.

Et comment on élève des mômes… Sur terre d’accord, mais on pourrait en prendre de la graine. Parce que n’est pas le tout de savoir traverser la galaxie, mais avec Totor et sa soeur coincés dans le turbo réacteur nucléaire à roulettes, ça l’avait un peu foutu mal au retour…

12 réponses sur “Les enfants des autres… (et particulièrement de ceux qui n’en n’ont pas).”

  1. Je ne suis pas d’accord, mes enfants imaginaires sont pénibles, ne dorment pas, réclament des jeux videos à tout va, etc… C’est pour ça qu’ils n’existent pas 😉

  2. Je suis bien placée pour savoir qu’on peut enseigner des choses aux autres sans les avoir vécues, au grand ébahissement de mes 5eme (« non, jeune et fragile poussin, je n’ai pas connu Chrétien de Troyes personnellement mais je peux t’en parler quand même. Eh bien parce j’ai lu plein de livres, petite âme à peine éclose »), mais les « bons conseils » des « sans enfants » sur l’éducation me faisaient marrer avant d’avoir mon premier bébé. Pour preuve, une collègue de boulot m’a doctement expliqué, un jour que nous étions dans le RER en fin de journée et qu’un petit (trois ans et des patates) tapait une crise monumentale qu’avec elle « ça ne se passera certainement pas comme ça, je te le dis ». Ah bon, et comment tu vas faire pour éviter les caprices? « Il ou elle n’en fera pas, c’est tout ».
    Je sais plus combien de stations il nous restait mais j’avais galéré à contenir mon fou rire.

  3. Eh ben! c’est super des enfants comme ça! Pour ma part, je n’en ai jamais rencontrés. Mes trois enfants ont fait des bêtises: écrire sur le papier peint ou arracher celui-ci – ce n’était pas le même enfant, piquer à 12 ou 13 ans les cigarettes de sa grand-mère pour les fumer en douce, profiter de l’absence du père pour « essayer » sa voiture; d’après l’un des trois, il n’y avait jamais de réunion parents- profs etc. Mais dans l’ensemble, rien de dramatique, j’ai eu de la chance je crois.

  4. Eldoé : ceci explique cela. Je n’ai fort heureusement jamais eu d’enfant idéal en tête… Mes filles étaient normales et on pouvait encore leur crier dessus en cas de crise, sans se faire mal voir par la file d’attente aux caisses…

  5. Rathilde : il est certain que nous avons tous nos idées sur la façon d’éduquer nos enfants, AVANT. Mais c’est au pied du mur que l’on voit le maçon. Perso je n’ai jamais cédé aux caprices et aux bouderies, mais j’ai subi le fresques picturales, et autres joyeusetés… On ne peut pas penser à tout !

  6. Angèle : en gros nous avons eu de la chance, mais actuellement avec le culte de l’enfant roi qui se développe, on sent qu’il y a du mou dans l’engrenage… Automatiquement il y aura un retour en arrière, car l’enfant roi ne supportera certainement pas que ses propres enfants le fasse chier…

  7. Mandieu !
    Quand je vois tout ce qu’il me reste à cocher sur la liste des bêtises de ma fille parfaite de presque 3 ans (les crayons sont pour l’instant encore interdits dans la chambre), j’hésite entre le fou rire nerveux et la crise de nerfs.
    D’ailleurs, elle est bien sûr en train de faire la sieste sans m’appeler en hurlant, et elle n’a jamais rien enfoncé dans ses narines (quel doux souvenir…).

  8. Sabrina : ah, le truc dans les narines je n’ai pas connu. Ce doit être le seul si je groupe les conneries de mes deux chéries adorées (car moi, je n’ai pas eu les enfants parfaits de ceux qui n’en ont pas…)
    MAIS : la fille d’une cousine de mon père s’était remonté une cacahuète jusque dans un sinus. Les médecins ont galéré pendant 6 mois avant de trouver ce qu’elle avait VRAIMENT…

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