Les grands secrets qui vous foutent dans la merde…

secret-copierCette phrase redoutable, lue dans l’illustration, vient souvent clore une intéressante conversation au cours de laquelle, un Quidam vient de vous confier :

  • Son intention de divorcer pour refaire sa vie avec un danseur du Bolchoï (un homme, sinon ce n’est pas drôle)
  • Qu’il est atteint d’un cancer du bras gauche
  • Qu’il a le SIDA
  • Qu’il a vidé le compte joint pour jouer aux courses, 150 000 euros tout de même…
  • Qu’il ne se lave les pieds qu’une fois par mois
  • Qu’il est bien le meurtrier de son conjoint dont le corps est dissimulé dans le puits de tante Hortense (noter de ne plus boire de l’eau quand on va chez tante Hortense qui radine avec la compagnie des eaux)
  • Et gnagnagna…
  • ET J’EN PASSE ET DES MEILLEURES !!!!

Généralement le Quidam est un proche, très proche, plus que proche et le « personne » englobe toute la famille, cousins issus de germain des germains compris. Si l’on évoquait encore de nos jours nos ascendances burgondes, ou autres,via les invasions barbares, tout le cousinage barbare serait bien évidemment concerné, ce qui fait du peuple il faut bien se l’avouer un jour ou l’autre (comptez vos ancêtres).

Quand le Quidam est un(e) ami(e) vrai(e), c’est plus facile à gérer, vu que généralement le « personne » englobe SA famille et SES ami(e)s, et que l’on peut tout de même se décharger un peu chez un proche à nous (qui nous remercie au passage, sauf s’il ne connaît pas personnellement le Quidam, et donc s’en bat les oreilles sans problème).

Et sinon, vous vous retrouvez comme un con (le Quidam se sent mieux de s’être confié), avec un secret à garder pour vous et qui vous empêche de dormir la nuit dans certains cas. Le Quidam dort lui, désormais très bien, puisqu’il vous a remis son paquet fort lourd, à porter…

Je sais de quoi je parle, j’ai largement donné.

Je ne parle pas bien sûr, des secrets que l’on peut parfaitement garder en dormant la nuit :

  • J’ai un amant
  • J’suis amoureuse de truc
  • J’ai une touche pour un autre job mais il ne faut pas que Truchon le sache
  • Etc…

Je parle des choses vraiment graves.

Sans avoir bénéficié d’une question préalable importante « j’ai un secret à te confier, il ne faudra le répéter à personne, est-ce que je peux me lancer avec toi ? »

Là vous avez toujours l’option de répondre « non » au risque de passer pour une mère, fille, soeur, belle-soeur, cousine, amie, indigne (ne rien rayer, liste plutôt non exhaustive).

Dur.

Très dur.

Très très dur, surtout quand c’est grave, et généralement ça l’est.

Parce que bien évidemment, la question normale et fatale : « puis-je te confier un secret qu’il te faudra garder » ? N’est JAMAIS prononcée. C’est toujours après la révélation qu’il vous est intimé de la garder pour vous, peut-être jusqu’au jugement dernier…

Ce n’est évidemment pas Martine, la conne de comptable, qui vient vous raconter qu’elle trompe son mari et qu’il ne faut le répéter à personne. Martine vous vous en tapez et vous serez de confiance.

Ou pas… Surtout si le « personne » c’est « tout le monde dans la boîte » et que tout le monde se fiche de Martine comme de sa première chaussette (qui a le mérite, elle, de nous avoir réchauffé les pieds il y a longtemps)…

Ca rime à quoi ces secrets ? C’est la mode dans certaines familles. Celle d’Albert était gratinée. Cela allait du truc grave (la grand-mère furoncle est dans un état grave, mais il ne faut le répéter à personne), (la grand-mère furoncle est morte mais il ne faut pas le dire aux filles… (!) (je me suis gênée tiens…)) au truc anodin dont on ne comprend pas le pourquoi du comment : pourquoi ne faut-il pas dire à la cousine Berthe que l’on a mangé du poulet le dernier dimanche ? La cousine Berthe risque-t-elle de déclarer une guerre intra-familiale que les invasions barbares à côté c’était de la petite bière, parce qu’à elle on ne fait jamais de poulet ?

Ou bien, on lui a piqué un poulet dans sa basse cour, et il ne faudrait pas qu’elle puisse penser que c’est justement celui-là que l’on a mangé ?

Le mystère peut rester entier jusqu’à la fin des temps…

La pire histoire que j’ai connue a été celle d’une pauvre femme, pourtant forte de caractère et tout et tout (malgré son âge (80 ans), parce que l’âge ne vous rend pas forcément sénile et incapable d’affronter la vie), à qui l’on avait caché « pour l’épargner » que l’un de ses fils était gravement malade puis, carrément mourant.

Elle a donc vu débarquer un beau mardi, ses 3 enfants survivants venant lui déclarer que le 4ème était enterré le lendemain. Pour l’épargner, c’était vraiment réussi !!!

Bref, les secrets, personnellement moi je, vu mon âge, j’en ai un peu soupé.

Tout le monde est prévenu, je ne suis plus une tombe, qu’on se le dise. Il est inutile désormais de me raconter n’importe quoi, en me précisant :

  • Tu ne le diras pas aux parents (comme s’ils étaient débiles et séniles, et incapables d’affronter certaines vérité, c’est limite la pire injure à leur faire)
  • Tu ne le diras pas à tes filles (32et 29 ans, c’est vrai qu’elles sont trop jeunes…)
  • Tu ne le diras pas à machine (qui m’appelle toutes les semaines et se pose des questions, cela rend la situation encore plus inconfortable)
  • Tu peux le dire à untel, unetelle, sauterelle et Isabelle, mais à personne d’autre. Poil à la maquerelle !

Avec meilleure amie nous en avons longuement discuté. Sa soeur et elle ont brisé l’omerta qui régnait dans leur famille depuis plusieurs décennies, et elles ne s’en portent pas plus mal et la famille non plus. L’avantage est que leurs enfants ne soupçonnent jamais leurs mères de leur cacher quelque chose : ils savent que TOUT sera toujours dit, et n’ont pas à soupçonner un complot dans leur dos…

Désormais je vais faire pareil. Tout en faisant une exception pour mes filles, mais c’est normal n’est-ce pas, ce sont mes filles… Non pas que je vais leur dissimuler quoi que ce soit, mais elles pourront toujours se confier à moi… Et puis pour mes amis, c’est pareil : si secret il y a, je pourrais le garder, sans sentir toute ma famille concernée et totalement ignorante.

On dit tout, ou on ne dit rien. Après c’est le choix de chacun…

Et psy chérie a toujours été formelle : un secret, on demande si l’on peut vous le confier AVANT. C’est la moindre des choses.

Pas pour rien que beaucoup d’hommes d’état avaient des SECRETaires.

Ils pouvaient se décharger sur eux…

Sauf qu’eux, ils étaient payés (et grassement), pour ça… (et pas moi)

Poil au bras…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Je m’énerve un peu sur cette réédition un peu rectifiée, parce que je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle dont Delphine connaissait l’origine qu’elle ruminait depuis 6 ans. Avec gendre n° 2, ce qui fait qu’elle pouvait en parler tout de même.

Moi les « tu ne le répèteras à personne »,  je les rumine toute seule, ce qui n’arrange pas mon état mental un rien perturbé depuis pas mal de temps (dormir 1 an serait ma vraie solution).

Ras le bol. Pourtant, depuis quelques mois je garde tout de même certains secrets qui ne demandent qu’un sérum de vérité pour sortir…

Parce que quand je dis RAS LE BOL,  c’est que vraiment, j’ai le dessus du crâne qui ne demande qu’à sauter, et  les secrets avec…

Merci à la famille !  (JE SAIS que certains vont me dire qu’ils préfèreraient en avoir une, mais là, je ne suis pas très dispo pour garder des secrets, ET faire psy de comptoir).

La voisine folle dingo (encore une histoire de voisins)…

femme-horrifiee-2Quand j’ai emménagé dans mon appartement en 1995 (comme le temps passe), j’étais la petite nouvelle, en ce qui concerne ma cage d’escalier et celle d’en face.

Tous les autres occupaient les lieux depuis l’origine de la résidence : 1964, donc des jeunes couples devenus retraités, ou des veuves…

Venait juste d’arriver ma voisine de pallier, puis m’ont suivi le vieux con d’en dessous et sa femme, et en face d’eux, une femme qui n’est restée que 5 ans.

Il me faut vous préciser que ma vendeuse, pour payer son impôt sur la fortune cette année là (là là), avait été obligée de vendre 4 appartements, ne lui restait plus, la pauvre, outre la quasi totalité des appartements de l’autre escalier et une partie de ceux de l’immeuble d’en face, que sa grande propriété, soit un hameau voisin (la maison de maître, deux fermes et 300 hectares allant avec les fermes).

Je l’ai déjà raconté, arrivant avec deux adolescentes, j’ai été assez mal vue dans cette résidence pour personnes âgées, et puis le temps a passé. Maintenant il y a plein de jeunes qui mettent la révolution pendant l’AG annuelle.

Ne restent de l’ancienne génération que la voisine d’en face dernier étage et ses voisins d’en dessous. Désormais pour les jeunes je fais partie des vieux, arrivant en troisième position dans l’ordre d’arrivée.

Les voisins du 3ème étaient très mal vus des autres, 6 mois par an (vu qu’ils en passent 6 à Nice où il ont un superbe appartement) et j’ai compris rapidement pourquoi, le troisième jour où je me suis pointée chez moi pour vider des cartons alors que papa me posait mon papier peint (je m’étais occupée de la peinture de la cuisine avec Pulchérie).

Une odeur atroce d’alcool à brûler régnait dans tout l’escalier. J’ai donc appris qu’elle passait tout son appartement + les rampes de l’escalier (5 étages) + l’ascenseur à l’alcool à brûler, 3 fois par semaine.

C’est un jour en regardant une émission sur la secte du temple solaire que j’ai eu un déclic, ainsi que plusieurs autres voisins (puisque tout passer à l’alcool à brûler 3 fois par semaine fait partie du « contrat ») mais elle avait cessé de le faire.

Car nous, les nouveaux arrivants, étions peu disposés à nous laisser empuantir de la sorte, et que rapidement il a été question de porter plainte. Puis quelqu’un l’a portée cette plainte, le flics se sont déplacés à la bonne heure pour la trouver en train d’opérer à 6 H 30. Je précise que l’odeur était tellement tenace qu’elle s’insinuait dans TOUS les appartements;

Quant à ma voisine d’en face, elle n’en pouvait plus de l’autre commençant à passer l’aspirateur à 6 H du matin. Leur voisine du dessus ne leur disant plus bonjour depuis longtemps avait cessé de leur faire des réflexions, et jubilait de nous voir nous révolter contre le diktat de l’alcool à brûler…

Le temps a donc passé, et plus d’alcool à brûler, les flics ayant dû être fermes. Elle a toujours le regard illuminé de ceux qui voient la vierge chaque jour dans le micro ondes, ne répond jamais aux saluts. Son mari serait plutôt charmant lui, et de plus très américain-dans-les-films avec sa femme. Quand ils partent faire des courses ou autres, elle attend au pied des marches, son mari arrive avec la voiture (garée dans un garage), descend, lui ouvre la portière passager, attend qu’elle s’installe et referme la porte lui-même… Idem pour le retour : elle ne sait pas ouvrir une portière.

Ils m’amusent toujours, mais avant-hier soir, là, j’ai carrément pété un câble.

Mon ordinateur est dans l’entrée à l’endroit qui va bien, et j’entendis tout à coup comme un frottement suspect qui se prolongeait. Comme quelqu’un qui essaye de se déplacer silencieusement, pose l’oreille à votre porte, etc…

Je ne fais pas dans la parano, mais mes nouveaux voisins d’en dessous ont une fâcheuse tendance à ouvrir via leur interphone, à un peu n’importe qui, et deux fois nous avons eu droit à deux types louches auxquels nous avons claqué la porte au nez…

J’ouvre donc ma porte, et j’ai manqué tomber par terre de saisissement.

Cette femme, toujours très élégante et chignonbananée à mort, se promène chez elle exclusivement en robe de chambre courte. Je le sais, ayant plusieurs fois eu l’occasion d’aller sonner chez ces voisins pour une alerte quelconque.

Quand j’ouvre ma porte, j’ai l’escalier qui part direct de la gauche, et remonte donc, normal, vers l’étage supérieur.

Et là que vois-je ?

Dans l’escalier, à genoux, en train de passer la serpillère ?

Madame Langlais, enfin plus exactement son cul…

Enfin c’est ce qui m’est sauté aux yeux comme un coup de pied aux fesses.

Car la voisine, en robe de chambre et donc, sans rien en dessous, avait décidé de passer la serpillère dans l’escalier, malgré les objurgations de son mari que j’entendais « enfin ma chérie la femme de ménage passe demain, et nous ne prenons jamais l’escalier ».

Il ne pouvait pas me voir, et j’étais tétanisée par une vision d’horreur. Heureusement que ce n’était pas lui qui passait la serpillère dans cette tenue, car le spectacle aurait été grandiose !

Absorbée par son travail, elle ne m’avait même pas entendu ouvrir la porte, et j’ai attendu quelques minutes, admirant le spectacle qui ne s’arrangeait pas au fur et à mesure qu’elle descendait et que sa robe de chambre lui remontait dans le dos. J’attendais de voir si mes voisins de pallier allaient arriver. Là, Blaise, aurait eu de bonnes raisons de pleurer…

Puis j’ai refermé ma porte, sans discrétion, en pleurant moi, de rire…

Pas pour rien que celle du dernier la surnomme la folle dingo.

Je ne sais pas si elle est allée jusqu’à faire le hall. Si oui, certains rentrant chez eux, auront eu droit à un spectacle inhabituel, et si c’est le cas, je ne vais pas tarder à le savoir…

Bree Van de Kamp, le cul à l’air, en train de faire le travail de la femme de ménage…

Fort heureusement, on ne voit pas cela tous les jours…

La vie n’est qu’un long calvaire…

On est bien peu de choses ma bonne dame…

femme-pensive-3-copierMa nouvelle voisine du dessus, habite là depuis le mois de septembre. Contrairement à Madame Vampire, elle est plutôt silencieuse, sauf quand elle passe l’aspirateur avec rage mais bon il n’y a que moindre mal…

Sauf qu’elle pourrait venir le passer avec la même rage chez moi, cela me rendrait bien service…

Je connais bien sa bru, qui est la maman d’un des premiers amours de Delphine (quand elle avait 8 ans, donc en primaire, donc c’est vieux et gendre n° 2 n’a aucune raison d’être jaloux), qui me demande régulièrement quand je la vois (elle tient une boutique de mon bled), comment cela se passe avec sa belle-mère, avec un petit sourire ironique.

La dernière fois, elle m’a précisé « attendez qu’elle veuille bien briser la glace et qu’elle se mette à vous parler de sa santé… ».

Elle n’avait pas trop le moral, car je lui avais précisé que sa belle-mère me semblait bien alerte, et qu’elle avait ruminé tout haut « pas quand elle vient déjeuner chez moi ».

LA BRISATION DE LA GLACE EST DESORMAIS FAIT(E)..

Après 7 mois de cohabitation silencieuse à part un « bonjour » « bonsoir » « comment allez-vous ? », elle vient de découvrir avec consternation l’affichette dans l’ascenseur qui précise que ce dernier sera indisponible du 5 au 28 mai, pour cause de fric à dépenser à tout prix remise aux normes.

Cette immobilisation est bien ennuyeuse pour elle qui habite au 3ème, car évidemment, il va lui falloir monter et descendre les étages à pieds, quand elle aura des courses à porter elle fera appel à son fils mais sinon on est bien peu de choses…

Elle avait besoin de s’épancher et m’a tenu la jambe dans le hall pendant une bonne heure, et je n’avais rien pour prendre des notes (ce que j’ai fait avec précipitation en rentrant chez moi).

  • Parce qu’elle souffre d’une double hernie fiscale depuis des années (j’en ai une aussi, mais elle atteint mon compte en banque)
  • D’ailleurs sur le plan de la santé elle n’a jamais eu de chance, même si elle trotte apparemment comme un lapin, s’étant dans sa jeunesse farci une entorse des ligaments tressés au niveau du genou gauche. Et à l’époque, cela ne se soignait pas aussi bien que maintenant (elle doit avoir l’âge de ma mère).
  • Pas de bol en plus, quand elle était enceinte, elle a fait la troisième fois de la tension gravissime et a failli y passer et le bébé aussi.
  • Il a donc fallu lui faire une césarienne en lui ouvrant le ventre (à qui se fier ?)
  • A ce moment là, comme il n’y avait pas de contre-indication (contraception) le médecin en a profité pour lui retirer l’organe russe, afin qu’elle ne clamse pas lors d’une prochaine grossesse.
  • Car on connaissait bien les préservatifs à  cette époque lointaine, mais que c’était :
    A) pour fréquenter les femmes de mauvaise vie
    B) impossible à mettre pour son mari parce que cela le faisait étouffer. (Certains hommes ont des neurones à cet endroit là, mais pour les poumons c’était une première pour moi).
  • Après son infractus de la cocarde, (et non, elle ne vient pas du sud qui connait bien la course libre) elle a arrêté de fumer, mais il n’empêche que 7 ans plus tard il a fallu lui faire un double rodage des capillaires (là, j’ai eu un peu de mal à saisir le coup du pontage des coronaires).
  • Depuis ce rodage elle souffre d’ailleurs régulièrement de migraines catalepsiques. Là il faut qu’elle se couche dans le noir, ce qui n’est pas évident car :
  • Elle a les jambes impatientes.
  • Il y a trois ans, ses enfants lui ont payé un voyage en Tunisie. Pas de chance, elle en est revenue avec une hérésie qui pèle, qui a été très difficile à soigner (et il n’y a plus d’exorcistes dans le secteur).
  • Ce qui ne l’empêche pas de souffrir d’une ulcération gastratique
  • Avec les remontées acidaciques qui vont avec et ce n’est pas de la tarte.
  • Elle voit arriver chaque année la grippe avec terreur, parce que le vaccin lui est interdit, rapport à l’albumination  des oeufs utilisés pour fabriquer le dit vaccin.
  • Là c’est le printemps et pas la joie car elle est allergique au pollen gravidique qui va sévir jusqu’aux prochaines gelées.
  • Comme je semble souffrir d’une hanche, elle peut me conseiller le prothésiste qui lui en a posé une, de prothèse, fabriquée avec des pierres rapportées de la lune : il ne faut pas que je tarde,  le stock est  limité.
  • Quel est mon médecin ? Oh elle a le même ! Il est gentil comme tout, et rigole tout le temps…

Quand je vous le dis que la vie n’est qu’un long calvaire…

Eric, le petit ange blond… (FIN)

Ange blond Le temps s’est mis à galoper. J’avais des nouvelles d’Eric de temps à autres, toujours bonnes, d’après la soeur de Mrs Voisineck avec les commentaires de l’oncle qui allaient avec. Et puis l’adolescence arriva et je n’allais plus voir les voisins que rarement. J’avais meilleure amie, j’étais amoureuse, les Voisineck s’entendaient de moins en moins bien,  Marc et Dany ne venaient plus.

Et puis j’ai rencontré Albert, et puis… j’étais enceinte de Pulchérie quand Mr Voisineck vint me trouver un dimanche de septembre chez mon grand-père.

  • « Coraline, nous avons une visite, c’est une surprise, si tu pouvais passer cet après-midi…

Intriguée, j’acceptais, alors qu’Albert qui connaissait très peu les Voisineck et en était jaloux, persuadé qu’un jour j’avais eu une idylle avec Marc, tirait la tronche (comme s’il avait été puceau quand je l’avait rencontré, et je n’avais jamais eu aucune idylle avec Marc). Il m’accompagna pour être certain que le dénommé Marc n’allait pas me violer (alors que j’étais enceinte de 6 mois).

Marc n’était pas là, mais il y avait une femme qui ressemblait à Mrs Voisineck d’une manière frappante, et un grand jeune homme, blond, baraqué, avec des yeux si  bleus qu’il était dommage qu’il n’en ait que deux…

Eric. Son père tel que je m’en souvenais, mais en plus jeune.

J’avais 23 ans, si mes calculs étaient justes, il en avait 18.

Je connaissais sa triste histoire. Ses parents étaient morts dans un accident de voiture alors qu’il avait 13ans, et seule la soeur de Mrs Voisineck qui n’avait jamais épousé de texan, avait accepté de le recueillir, aucun suédois de sa famille paternelle n’ayant voulu de lui. Il vivait donc en France depuis 5 ans, et avait voulu revenir ici, où il avait passé, d’après lui, les meilleures vacances de sa courte vie.

Je ne lui rappelais que peu : normal, entre 8 et 23 ans, on change beaucoup. Mais à mon prénom « c’est Coraline », il se mit à fredonner et j’ai reçu comme un coup dans ma mémoire de ce que j’avais su longtemps et avait oublié… Et j’ai pu fredonner avec lui quelques paroles…

Il disait ne se souvenir de rien, mais ses pas le menaient toujours à l’endroit où nous le faisions jouer, et il évitait la pelouse (toujours taillée aux ciseaux à ongles) et surtout les rosiers. En lui jouait le « déjà vu ».

Son histoire n’avait rien d’amusant. Son passage en Australie ? Il en gardait un souvenir affreux. Refusé et renvoyé de toutes les écoles, il se souvenait de précepteurs changeant tout le temps, et surtout du fait qu’il n’avait aucun ami. Personne ne voulait le recevoir, aucun enfant n’était reçu chez lui. Tout lui était par contre permis… Sauf finalement de vivre une vie normale de petit garçon, il en était conscient.

Et puis à 8 ans le retour en Suède avec du mal à se remettre au suédois. Là encore, du rejet partout, y compris dans sa famille.

  • « La grand-mère Fersen ne voulait pas entendre parler de me recevoir avec mes cousins… ».
  • « A l’école c’était infernal, on me traitait comme un maudit, impossible de m’exprimer en me roulant par terre et en hurlant. « j’y ai été très malheureux ».

Et puis la mort des parents, alors qu’il avait 13ans, et personne ne voulant de lui « incontrôlable, intraitable, invivable ». Invité aux conseils de famille, il se découvrait subitement…

Et cette tante française l’acceptant au bout du compte. Une gifle alors qu’il croyait se tenir normalement. Des brimades intolérables pour lui pour l’éduquer. Mais il était désormais depuis 5 ans, heureux de vivre avec elle. Il était brillant, rentrait à math sup…

Eric, l’ange blond, toujours si parfait avec ses parents…

  • « Putain, dit-il d’un seul coup, vous avez dû en baver à me garder, vu comme j’ai été élevé…
  • « UN PEU concéda Mr Voisneck dont les rosiers survivaient toujours
  • « Maman m’a dit peu avant sa mort que si elle et mon père n’avaient pas eu d’autres enfants, c’était un peu à cause de moi…

Quel poids à faire porter à un enfant ! Regards consternés entre les deux soeurs. Mrs Voisineck croyait dur comme fer que l’absence d’autres enfants était le résultat d’une stérilité inexpliquée, probablement due à une infection post-partum suivant la naissance d’Eric. Il était trop tard pour s’expliquer avec l’absente…

La « tutrice » d’Eric baissa les yeux.

  • « Elle n’a jamais voulu te le dire vu ce qu’il s’était passé pendant le séjour d’Eric ici. Elle n’a jamais été stérile. Elle s’est faite avorter deux fois. Elle avait peur de revivre le cauchemar d’élever un enfant comme lui… Eric le sait, et il s’en veut énormément…

Et là, l’oncle eut la poitrine qui se souleva comme un soufflet qui vient d’être réparé.

  • « Viens avec moi mon garçon, je vais te faire voir les fameux rosiers »…

Eric revint, rassuré par le discours que lui avait tenu son oncle. Ce n’était pas de sa faute, c’était de la faute d’une éducation mal menée. Il se souvenait hurlant, et se roulant par terre partout, parce qu’il avait ce qu’il voulait  quand il le faisait avec ses parents. Il n’avait pas compris que le faire ailleurs le mettait hors la loi… Enfin si il l’avait compris, mais tardivement, en affrontant sa tante.

  • « Ils pensaient bien faire…
  • « Oui, concéda l’oncle, ils voulaient le meilleur pour toi. Sans savoir que ce n’était pas le meilleur….
  • « J’ai su après sa mort que papa et ses frères et soeurs avaient été maltraités réellement dans leur enfance, tu crois que cela venait de cela ?
  • « Certainement… (c’était certain, la grand-mère Fersen suite à certaine nouvelles lois avait porté plainte contre son mari qui était désormais en prison).
  • « Je suis content de savoir qu’ils ne voulaient que mon bien. Je suis heureux maintenant avec tatie…
  • « Tu  peux venir quand tu veux mon garçon… Tu te souviens ou pas de Coraline ? Parce qu’elle vit sa vie maintenant, et a même oublié tes comptines suédoises….
  • « Vaguement… Elle était gentille et elle chantait  bien. Je ne peux pas dire que je la reconnais, mais elle me semble familière. Je me souviens plus des méchants que des gentils maintenant… » (les méchants étant ceux le rejetant, mais pas l’oncle lui donnant la première fessée de sa vie).

Quand ils revinrent de leur tour de rosiers, Albert lui, avait tout pour me faire une scène le soir.

  • On lui avait fait boire du thé (le crime impardonnable)
  • Mrs Voisineck, toujours franche lui avait révélé que le père d’Eric (son opposé, même en taille (Albert par rapport à Eric ne mesurait QU’UN m76)), avait été mon modèle. Albert n’ayant rien d’un viking fit donc la tronche
  • Eric m’avait brièvement embrassée sur la bouche (coutume slave OK, mais suédoise ?) en me disant « merci et à jamais » (ce que j’avais trouvé charmant en lieu et place du « à + »).

Blanc de rage, Albert rentra à la maison en me demandant des comptes. Enceinte de 6 mois j’ai pu en toute mauvaise foi, lui annoncer « une contraction  toutes les 20 mn, d’avoir revu Eric, cela m’a donné l’envie d’avorter. Et si on avait le même ? »

Ce qui a calmé Albert net, permit à Pulchérie de voir le jour et d’être élevée, puis après sa soeur également, sans laisser aller aucun…

Aux dernières nouvelles, il y a 15 ans, car depuis les Voisineck ont quitté le village, Eric était chercheur au CNRS et le père de 3 enfants menés à la baguette parce que pour ce qui concerne l’enfant qui s’éduque tout seul, Eric n’a jamais admis cette théorie STUPIDE.

Cela vient peut-être du coup  des rosiers…

Ou de la vie qui n’est qu’un long calvaire….

Ou de l’enfer qui est pavé de….

Et je crains fort pour lui qu’il ne se retrouve un jour face à des petits-enfants qu’ON lui confiera en lui donnant la consigne « ils font ce qu’ils veulent, ils s’éduqueront bien tout seul ». Parce que cela est un peu à la mode maintenant… (je précise que j’écris cela sous fond sonore d’Elliot de l’autre côté du pallier, qui hurle, probablement en se roulant par terre, comme tous les jours…)

Sinon pour les parents n’ayant pas d’autres enfants, rapport à ERIC :

L’éducation à la Eric : la vraie solution contre la surpopulation mondiale dont nous allons tous crever un jour…

Le français tel qu’on le cause…

Femme incréduleJ’ai sur ma table basse, un petit carnet sur lequel je prends régulièrement des notes quand je regarde la télévision.

Je n’ai pas la prétention de parler un français parfait,  mais je trouve que dans le poste cela se dégrade de plus en plus…

Normalement je pense que l’on est en droit d’attendre d’un présentateur ou commentateur, un français correct La langue qui fourche, cela peut arriver à tout le monde, et certains s’en excusent.

D’autres ne se rendent compte de rien. Continuer la lecture de « Le français tel qu’on le cause… »

Eric, ses méfaits, un petit bonus avant le dernier opus

Ange blondEric repartit donc avec ses parents qui n’auraient que la garde d’un petit ange pour tout boucler avant de partir pour 5 ans en Australie.

Son dernier petit déjeuner chez les Voisineck s’était mal passé : il avait tout flanqué par terre en hurlant et sa mère lui avait donné son chocolat à la becquée, ce qui laissait mal augurer de l’avenir…

Curieusement, il laissa un grand vide. Nous chantions avec Marc et Dany les comptines suédoises en étant certains que nous allions les oublier, et que nous n’en saurions jamais les paroles exactes et les traductions. Continuer la lecture de « Eric, ses méfaits, un petit bonus avant le dernier opus »

L’éducation à l’américaine (7) (où….) : le retour des parents…

Ange blondEric maté ne tenta soudain plus aucune résistance, suivant, comme je l’ai dit dans le post précédent, son oncle comme s’il était devenu son ombre…

Ce dernier nous demanda simplement de nous occuper de lui pendant qu’il taillait ses malheureux rosiers, car là, la présence du viking ange blond, lui était insupportable. Continuer la lecture de « L’éducation à l’américaine (7) (où….) : le retour des parents… »

L’éducation à l’américaine (6) (ou…) : le coup des rosiers (3)

Ange blondJe n’avais jamais vu Mr Voisineck en colère, et apparemment ce n’était pas son truc, car tout le monde était tétanisé, sa femme y compris qui ne tenta même pas d’aller retrouver son mari pour discuter avec lui.

Eric, las du silence qui pesait se roula par terre en hurlant. Machinalement, Marc voulu mettre en route l’électrophone (le 33 tours étant toujours mis en place sur la bonne face, parce qu’il ne fallait pas se tromper de face et commencer toujours par la bonne). Electrophone qui refusa de répondre. Continuer la lecture de « L’éducation à l’américaine (6) (ou…) : le coup des rosiers (3) »

L’éducation à l’américaine (5) (ou…) : le coup des rosiers (2)

Ange blondCe jour  là, j’étais allée déjeuner chez mes autres arrières grand-parents, chez qui Mrs Tricot et le prisonnier passaient le mois d’août. Mrs Tricot invitait à déjeuner un jour sur 3 un de ses petits enfants, et là, c’était mon tour…

Que je n’aurais pas loupé pour un empire. Le prisonnier (trop loin pour subir les comptines suédoises), s’amusait beaucoup des mésaventures des Voisineck avec le « sale gosse », et ne rouspétait que quand j’évoquais les sales cons d’américains, américains qui l’avaient sorti de son stalag et à qui il vouait une reconnaissance éternelle parce qu’ils étaient arrivés pile poil au bon moment… Continuer la lecture de « L’éducation à l’américaine (5) (ou…) : le coup des rosiers (2) »

L’éducation à l’américaine (4) (ou…) : le coup des rosiers (1)

Ange blond

Le coup des rosiers est resté tapis dans ma mémoire pendant longtemps, avant de me revenir alors que j’évoquais un peu le passé ici…

Les Voisineck avaient acheté leur maison, petite demeure charmante du village, bien  avant le mariage de mes parents et la naissance de l’ainée. Marc était de 1956, et Dany de 1954. On peut donc dire que mon arrière grand-mère les avait vus naître, et que les Voisineck m’avaient vue naître également après avoir connu papa et maman « se fréquentant » comme on le disait à l’époque… Continuer la lecture de « L’éducation à l’américaine (4) (ou…) : le coup des rosiers (1) »