Le retour de Maritza (part 1)…

EndoraEt voici Maritza (, et ) revenue pour sa deuxième visite anuelle à Mrs Bibelot (et Jean-Poirotte qui s’est acheté des boules quièèèssss, mon pauvre papa, tu le sais que je suis de ton côté…) Elle ne changera jamais. Elle est rigolote, un peu fatigante par contre. J’ai beau être bavarde, et faire partie d’une famille de bavards, personne à ma connaissance ne lui arrive à la cheville. Et pourtant j’en connais (des bavard(e)s). Sauf qu’elle bavarde à torts et à travers…

La voici donc revenue, arrivée programmée vendredi 19 octobre. Ce qui m’épate toujours chez elle, c’est que malgré sa vie oh combien trépidante, elle semble toujours tomber de l’armoire pour tout (mais finalement c’est peut-être à cause de cela qu’elle a trépidé). Elle ponctue ses conversations de « tu es sûre ? » « Hein ? » « Quoi ? » « Mais quelle horreur ! » Elle a pour excuse de vivre en angleterre depuis des années (ça doit marquer. Je n’ai rien contre les anglais mais elle est la première à reconnaître qu’ils ont une mentalité très spéciale, pire que les amerloques, c’est dire, en ce moment il ne faut pas trop m’en causer…), d’y avoir un peu beaucoup perdu son français, et surtout d’avoir vécu des périodes tellement difficiles qu’elle se demandait si elle pourrait se payer un savon. Il n’empêche qu’elle me fatique. Je ne parle même pas de mon père qui doit vérifier l’état de son défibrillateur avant l’arrivée de Maritza. Il faut creuser le déficit de la sécu parce qu’au secours : la voilà. L’ouragan Maritza s’approche des côtes françaises, il est là… Parce qu’il y a forcément un moment où l’envie de meurtre nous vient… Le mercredi 24 octobre Mrs Bibelot a enfin un peu craqué… c’est dire…

Arrivée donc. Je lui propose un thé, Mrs Bibelot faisant sa sieste (ma mère se lève à 5 heures du matin, je tiens de mon père…). Nous prenons le thé, moi tranquillement que je crois, vu qu’elle explique ses périgrination en voiture (anglaise) pour se perdre 3 fois en route, à Jean Poirotte qui n’en peut déjà plus. Elle se retourne gentiment contre moi quand mon père s’esbigne, soi-disant pour s’occuper du jardin (en fait pour aller fumer son cigare tranquille dans son atelier où elle n’ira pas le poursuivre, qu’il croit).

  • Et comment vas-tu ma petite Coraline, et les filles, ça leur fait quel âge déjà ?

  • Quoi ? Bientôt 26 et 23 ans ? mon dieu mais quelle horreur !

  • Et toi donc, ça te fait combien ? Quoi 50 ans en mai prochain ? Mais ce n’est pas possible ! Mon dieu mais quelle horreur, c’est affreux (ne sent pas qu’elle agace un peu, beaucoup, à la folie à insister sur ce coup là, j’avais envie de l’assommer avec la theïère). Jean-Poirotte, tu te rends compte, ta fille va avoir 50 ans, mais quelle horreur ! Ah c’est vrai qu’il est dans le jardin… Quelle horreur, mais tu te rends compte… (je cherche la touche avec une tête de mort sur le clavier pour exprimer ma pensée profonde, avec un marteau si possible, il n’y en a pas et c’est bien regrettable…)

  • Ah Mrs Bibelot, je viens d’en apprendre une bien bonne. Coraline 50 ans ? Mon dieu mais quelle horreur !

  • Je vous épargne la suite qui ne nous fut pas épargnée… Elle a fait le repas du soir avec, ne sentant pas l’exaspération monter un peu partout, parce que mes parents me précèdent de 20 ans… Et qu’ils savent en plus que mes 50 ans le 9 mai prochain, c’est moi injoignable avec une cuite monumentale (la première de ma vie) et un cafard monstrueux (50 ans vous plaisantez, Pulchérie vient de naitre)… A aucun moment elle n’a sentit qu’il lui fallait la boucler sur un sujet brûlant… Non ça, elle ne le sent jamais que c’est brûlant, pas plus qu’elle ne sentait ses ex prêts à s’esbigner (gniarf gniarf).

Sinon elle va très bien, à bientôt 69 ans donc quasi septante ans (ça c’est la Suisse). Elle a divorcé donc (je ne sais pas si je vous l’avais dit, avec elle je m’égare souvent) de Trévor pour la deuxième fois. Va le voir tous les jours pour continuer leurs disputes, dans la maison de retraite dans laquelle il s’est réfugié en vain, le malheureux. Il ne va pas bien du tout d’ailleurs, rien ne va chez Trévor. Elle attend sa mort avec impatience sérénité, en regrettant de ne pas pouvoir dire « je suis veuve », dans la mesure où ils ont divorcé. On sent bien que Trévor mort, elle va être tout de même perdue, leur histoire dure depuis tellement longtemps. Pour peu qu’il aille vraiment mal, il est fichu de se remarier avec elle  une troisième fois pour la rendre veuve, lui faire plaisir pendant qu’elle lui fichera la paix durant sa tranquille agonie (là il rêvera tout debout, non ? il préfère couché ?), et qu’elle la boucle enfin. (Cette motivation devant le faire réfléchir à mon avis, mais j’ai des doutes sur cette éventualité : qu’elle l’a boucle !)

Elle a laissé les cendres de sa mère à sa fille. Du coup, les cendres lui manquant, elle a récupéré celles de son ex-belle mère qui la détestait et réciproquement, morte « enfin » à 103 ans, ayant battu la reine mère. La boîte à cendre est horrible : d’un rose mauvais goût comme pas possible. Mais bon, sur sa cheminée, ça lui va bien de regarder cette horriiiiible boîte en se disant que c’est la vieille peau qui est dedans…

Elle s’inquiète de tout, pour tout, et là elle est encore plus énervante. Je splashe de la sauce du rôti sur mon haut le dimanche midi et la voici m’enquiquinant (et les autres avec).

  • Ah mon dieu, mais c’est du gras. Ah bon, tu vas le laver ? En machine ?

  • Tu crois que ça va partir en machine ? Oui ? Tu es certaine ? Oui ? Ah !

  • Tu ne veux pas mettre un peu de savon sur la tache ? Non ? Ah la lessive ça suffira ? Tu es sûre ?

  • Oui à près de 50 ans tu sais laver ton linge, mais tout de même c’est du gras… Ah bon tu vas le laver ? En machine ? etc… (c’est la boucle infernale)

Et non, elle n’est pas sourde… Nous si parfois…

Jean Poirotte (une fois sa femme couché) veut-il une tisane ? Elle s’en fait une… Non ? Un café alors ? Non ? un thé ? vraiment pas une tisane ? vraiment pas un café ? ni un thé ? Une soupe en sachet ? Il est certain ? Une tisane alors… Il est certain certain ?

Oui comme moi j’étais certaine d’être montée me coucher en prétextant une migraine, pour terminer mon polar tranquillement… (en fait je mens, j’avais ré-attaqué la comtesse de Ségur née Rostopchine, ce n’est pas de sa faute, elle est née comme ça…)

Mon frère et ma belle-soeur qui ne savaient pas s’ils viendraient déjeuner le dimanche ont décidé que finalement si. Quand Maritza est là, on va vraiment se marrer un coup… Sauf qu’après, ils repartent chez eux, eux…

Sa dernière c’est qu’à la fin de « il était une fois dans l’ouest », Claudia Cardinale est en train d’ouvrir une cantine… Tête de mon père qui soutient l’argumentation en vain. Elle est certaine qu’elle ouvre une cantine et point barre.

Et pendant sa (première partie de) visite on m’a appelé 7 fois pour que j’aille vérifier sur gogole si… Elle avait tort mais raison quand même…

La vie n’est qu’un long calvaire. On vous la prête quand vous voulez. On ne sait pas comment font les autres pour s’en débarasser toujours avec de l’avance (deux jours pour le moins). Hélas, il faut, je l’ai déjà dit, la sereine distraction de Mrs Bibelot pour la supporter. Jean Poirotte n’a pas la même et je sens qu’il craque, qu’il va craquer…

Pour l’épisode 2 vous aller rire, il sera question de poissons… Les poissons n’ont rien de drôle, sauf quand c’est Maritza qui en parle…

L'heure d'hiver…

L_heure_d__t__10026396Tralala tsointsoin…

Je vous avais parlé de mon aversion pour l’heure d’été (ici)

Donc je suis assez contente, comme tous les ans, que l’on me rende l’heure de sommeil que l’on m’avait piquée en mars. Mon métabolisme ne s’habitue jamais à l’heure d’été. Pour l’heure d’hiver je recadre mes pendules internes en 2 jours…

Comme jadis mes filles, qui maintenant adorent l’heure d’été.

En mars je ne m’étais pas faite lyncher pour avoir protesté, peut-être que là par contre, je vais me prendre pleins de coms désagréables de la part des fans de l’heure d’été. Chacun son opinion, mais deux heures d’avance sur le soleil… Pourquoi pas 3 ou 4 ? Ca nous ferait de belles soirées…

Pour commencer il ne fera plus nuit noire à 8 H du mat pendant quelques temps. Et même si je ne bosse plus actuellement, je préfère me réveiller quand il fait encore jour et rentrer de nuit, que le contraire.

Bien sûr il y a un moment où on se lèvera dans le noir pour rentrer de même… On fera ce que l’on veut, les nuits sont plus longues que les jours à notre niveau, et les nuits grignotent de plus en plus jusqu’au solstice d’hiver : on aura beau mettre les pendules à l’heure que l’on veut, c’est une fatalité. Songez qu’il y a des pays où il fait nuit tout le temps… D’autres où à 15 heures elle est là… Ils vivent avec depuis une éternité… Je ne vais pas revenir là-dessus, j’avais quasi tout dit de ma pensée profonde au dernier changement d’heure.

Par contre, comme chaque année, je vais vivre un drame avec Diabolos qui a une pendule (qui avance) dans son estomac.

Ce chat était trop gros… Il est donc passé aux croquettes de régime en 2004 après le départ de Charles Hubert qui le gavait (moi aussi, mais au sens figuré du terme). Je lui en laisse à volonté dans la journée, et la demie boîte de frais, c’est le soir uniquement. Le matin il la réclame encore, mais n’insiste plus trop. Et la demie boîte de frais c’est à 20 heures, sinon il gratte à ma porte dès 6 H du mat (dès fois que…).

A partir de 19 heures, il vient s’installer à côté de moi en faisant de curieux « couac » (je sais pour un chat c’est rare, mais Diabolos n’est pas un chat comme les autres). Dès que l’heure est bonne, il pousse des miaulements déchirants jusqu’au moment où je pars exaspérée vers la cuisine pour nourrir la pauvre bête affamée, manquant à chaque fois me prendre les pieds dans ce chat qui ondule en miaulant (dieu qu’il m’énerve quand il fait ça !)

Je le prépare lentement au passage à l’heure d’hiver (pour l’autre passage, il fait ça tout seul). Je recule l’heure de passer à l’action 5 minutes par 5 minutes… Il n’empêche que le passage à l’heure d’hiver est insupportable pour lui pendant 3 bonnes semaines, et que ses miaulements déchirants de 19 H à 20 H me vrillent les tympans…

La vie n’est qu’un long calvaire.

J'ai un problème avec l'aurtaugrafe…

Dictionnaire_BC6774_002J’ai été fâchée longtemps avec l’orthographe. Oui vraiment. Je ne comprenais pas pourquoi il était si important d’écrire correctement. Et pourquoi il y avait le plus que parfait (et pourquoi pas la plus que parfaite ? l’imparfait ne me dérangeant pas).

Pourquoi un S à velours ? Pourquoi pas de S à certains verbes à l’impératif et un S à d’autres ? (je prends mon Becherell désormais et comme c’est de l’allemand, m’en fous  comment cela s’écrit).

Je détestais la sacro sainte dictée quotidienne du CM2 de mon époque. J’y brillais pourtant, me repassant dans ma petite tête tout ce que l’on m’avait enseigné (les règles d’exception – dieu qu’il y en a + les autres). Elle m’en flanquait des angoisses, plus que le problème qui la suivait à 14 heures (la dictée ayant lieu à 13 H 30).

Je savais toujours combien le fermier aurait retiré d’argent de ses pommiers plantés à 18 par 1/4 d’hectare, donnant tant par arbre, dont 10 % étaient dévolus à la consommation personnelle, 20 % à la vente directe au consommateur, un certain % étant dévoré par les rats, avec le prix d’achat et le prix de revient du litre de cidre rapport au prix des bouteilles… (non là, il n’y avait pas de jour où ça s’évapore, ça c’était le robinet qui fuit, la baignoire qui se remplit, la tuyauterie qui a des ratés, et je vous passe sur quand le train X allait doubler ou croiser le train Z).

Le calcul (on appelait cela comme celà) c’est simple, il suffit de comprendre. Mais l’orthographe il n’y a rien de logique, c’est très con.

Arrivée en 6ème j’y songeais (aux règles de l’orthographe), mais arrivée en 5ème j’écrivis n’importe quoi, oubliant toutes les règles et Mrs Bibelot s’alarma ayant eu la preuve que mes notes n’étaient pas imméritées car alors qu’elle devait pondre ma soeur et nous avait tous placés ça et là (trop tôt PERSONNE n’est parfait), elle avait reçu de moi une missive écrite de chez mes grands parents, qu’elle garde religieusement « ma chaire maman, j’espaire que tu va byen et que le bébé arivera bientaut (oui on ne savait pas à l’époque si c’était fille ou garçon !!!!) je sé me coifer les cheveu toute seul et tu va étr contante, et ausi que je ne mange pas tout le tant du chocolat et des cacaouettes » (menteuse en plus, elle avait dû le sentir)…

Bref il fallait agir, (car j’avais quitté le CM2 en faisant 0 fautes et j’avais intérêt). Cette enfant n’a plus aucune orthographe, et c’est la faute aux nouvelles méthodes, et nous allons y remédier.

Jean Poirotte s’y colla. Juillet était sacré (à la mer) août moins (à la campagne chez mon arrière grand mère et mon grand père, où les soirées ne pétillaient pas trop). Il m’infligea donc UNE DICTEE TOUS LES SOIR.

Enfer et damnation, horrorification suprême (dixit Pulchérie, z’avez qu’à suivre). Le pire de la chose étant que la dernière fois où j’ai parlé des dictées obligatoires du mois d’août, il est parti en claquant la porte en prétextant que je mentais : il m’avait fait subir 2 dictées grand maximum (je venais de l’accuser d’un crime horrible).

Donc tous les soirs la dictée. A me relire je me trouvais forcément des fautes. D’où cette phrase magnifique, corrigée par moi qui avait tout bon au départ mais persuadée que j’avais fait des fautes : « l’homme était assis à l’hombre et prenais le soleil » (c’était n’importe quoi d’être assis à l’ombre tout en prenant le soleil) (je ne faisais pas d’Espagnol et le « t » de prenait ayant été rayé et remplacé, rien n’est pire que d’avoir peur d’avoir fait une faute).

La famille entière se gaussat devant mon « hombre ». Le lendemain soir je truffais ma dictée de fautes énaurmes et là voulues, et attendis le verdict, mâchonnant mon crayon noir (pour effacer les fautes avec une gomme) avec un brin de défi.

Il était clair qu’on ne pourrait rien faire de moi. On me laissa faire mon chemin vers les galères en soupirant, et en biffant les fautes dans mes courriers.

Puis la première arriva. J’avais opté pour « bureau secrétariat » pour faire du droit après en ayant un bagage. J’appris à taper à la machine (mécanique, le moyen âge, je l’ai déjà dit) avec zèle : c’est super chouette de taper plus vite que l’on pense. Pour découvrir que la faute de frappe était sanctionnée d’un point, et la faute d’orthographe aussi….

Fort heureusement notre prof alarmée par notre manque d’orthographe général, décida de nous faire réviser de la sixième à la première, avec humour et dérision, des anectodes rigolotes qu’on ne peut pas oublier, et pour le bac nous étions prêtes et sans fautes….

Depuis j’essaye (je précise) de faire le moins de fautes possible. Pour moi c’est un devoir pour mes lecteurs, dans le boulot, partout. Et c’est avec joie que j’ai découvert sur la blogosphère que l’orthographe n’est pas morte du tout, même chez les jeunes !

Parfois je me relis avec consternation, et je saute sur le post pour le corriger, même deux mois après… Et je lutte contre un certain racisme qui fait de moi une intolérante quand le langage texto déborde dans mes mails, quand je me demande où donc les autres ont été élevés…

Si vous voulez un coup de main, Jean Poirotte se fera une joie de vous faire une dictée…

Et je vous livre la prose de l’aide comptable de mon ex-boîte (désormais), qui avait fait très très fort.

« Coraline, voici le montant de la facture du chantier X. Voit avec frère Bertrand. S’il est OK je fait la facture en bonne uniforme. Me dire si je mais l’échéance à 30 jours ou 60 jours. C’est urgent mais peut nez en moins attendre le retour de frère Bertrand »…

Questionnaire…

Refilé par Madame Patate qui m’a taguée avec ceci… Concernant l’informatique donc.

Mon premier contact avec un PC
1979 : parfaitement et je vous la coupe : je venais de rentrer dans une boîte qui était la première en France à commercialiser ce que l’on appelle maintenant un PC. L’engin était vendu avec deux programmes de base et la société mettait en place un programme personnalisé pour l’entreprise à laquelle elle l’avait vendu. Personne ne voulait me croire dans la famille quand je disais que non, il n’y avait pas une pièce spéciale pour y ranger l’ordinateur… C’était un truc pas trop gros, qui fonctionnait avec d’immenses disquettes (taille d’un 45 tours) et imprimante à marguerite d’où la joliesse des tableaux… J’ai fait la connaissance avec mon premier logiciel de traitement de texte : on donnait les ordres en raccourcis anglais… Je m’y suis très vite mise…
Puis : 1986 : Albert venait d’ouvrir sa boîte et fit l’acquisition d’un des tous premiers Mac… Là j’ai découvert Mc wrigth + word en toute première version. J’ai commencé mon dictionnaire d’une civilisation tordue. Les filles ont fait clamser cette antiquité et sont venues me voir au son de « maman, le Mac il fait la bouille » (pour ceux qui n’en ont jamais eu, quand on allume Mr Mac il sourit. S’il fait le sourire à l’envers c’est qu’il y a un problème)
Puis aux hasards de mes affectations boulot, j’ai travaillé sur de multiples trucs en regrettant la souris Mac, pour arriver en 1994 dans une boîte au bord du dépôt de bilan qui avait un vrai PC avec souris, et ne fonctionnait plus sous DOS. Comme je n’avais qu’à répondre au téléphone, j’ai passé mon temps à potasser word version X + excel, ce qui fait que quand je suis rentrée chez Truchon and Co, j’étais considérée comme une pro…

Premier jeu vidéo
Heu, comment dire… Ma soeur et mon beau-frère venaient de faire l’acquisition de la première play-station, ils nous prêtèrent donc leur console Nitendo sur laquelle j’adorais jouer à Mickey (je me souviens de la musique). Inconvénients : disputes perpétuelles entre les filles et moi pendant leurs vacances pour savoir à qui c’était le tour de jouer. J’ai rendu la console pour craquer sur la play-station 2. Re-disputes affreuses : je l’ai revendue à un collègue avide, pour la paix du ménage… Nous avons trouvé rapidement les filles et moi, d’autres raisons de nous disputer.

Premier contact avec internet et premier E-Mail
1998 chez Truchon qui commençait à s’équiper. J’ai tout de suite adoré Internet, mais à l’époque on ne surfait pas trop parce que nous n’avions pas l’ADSL. C’est chez lui également que j’ai envoyé mon premier E-Mail. Au fur et à mesure nous nous sommes équipées, et là encore j’étais considérée comme championne : ça me plaisait trop !

Premier site/blog
Juin 2006 en découvrant le blog de Pulchérie. Pour moi un blog c’était un journal intime. J’ai passé des heures à lire des blogs divers avant de me décider à ouvrir le mien. Pulchérie s’est occupée de ma mise en page. Elle a toujours mon mot de passe et accès à tout, et fait blog master pour aider sa mother totalement nulle en mode avancé (j’ai mes limites, mais elle n’a qu’à me montrer aussi…)

Premier dégainage en ligne de CB
1992 quand Charles Hubert a fait l’acquisition de mon PC actuel. Pour l’achat à la FNAAC de DVD multiples… Mon péché mignon : les vieilles pièces de théâtre de « au théâtre ce soir ». Généralement je n’abuse pas trop et j’ai peu acheté en ligne…

A qui le tour ?

Le rugby et moi…

SourireJe regardais de temps à autre le rubgy quand que j’étais (très) jeune. J’aimais bien voir tous ces mecs musclés se battre pour un ballon sans faire les chochottes pour un coup de pied ou autre et ressortant du stade dans un état pas possible avec le sourire… Jean Poirotte refusait généralement de m’expliquer les règles : il le paye aujourd’hui, bien fait  !

Parce que du coup, vu la coupe du monde, Mrs Bibelot a voulu comprendre et donc exigé que son mari lui explique ce qu’il se passait, comment et pourquoi… Pas la peine de regarder un match pour n’y rien comprendre du pourquoi et du comment…

A moi donc les règles du rugby (Albert n’étant pas fan ni Charles Hubert, je n’avais pas revu un match depuis… Depuis ce temps là justement) : je n’avais qu’à me glisser, mine de rien chez mes parents pour tout comprendre. J’ai mal choisi mon moment : pour mon premier match commenté par papa expliquant tout, j’ai fait la demie finale face à la perfide Albion. J’avais vaguement entendu mon père et mon frère commenter que l’équipe de France ayant vaincu les « all Blacks », c’était bon.

Horrorrification extrême : la perfide Albion l’emporta, avec un buteur donnant l’impression d’aller caguer un coup à chaque tir. Beau garçon certes, mais bon, il pourrait revoir sa position d’avant tir (c’est mon avis et je le partage).

Jean Poirotte me précisa que je n’avais pas vu un vrai match de rugby : point d’essai marqué, enfin du vrai de vrai quoi… Il rouspétait contre les « trop de coup de pied » mais comme c’était défaite mon frère ne lui téléphona pas pour commenter le match, donc je n’ai pas eu droit à tous les commentaires.

Qu’à cela ne tienne, j’allais en voir des essais lors du France/Argentine pour la « petite finale ». 5 pour eux les méchants et seulement 1 pour nous (les français, les meilleurs). C’était horrirrifiant (suivez), sauf qu’en plus des commentaires explicatifs de Jean Poirotte, j’avais ceux de Mrs Bibelot, dans son fauteuil, avec une couverture. La couverture n’est destinée qu’à la protéger d’un moment affreux du match et non pas du froid ambiant (la cheminée flambe). Quand elle prend peur, elle se cache derrière :

  • Ah mon dieu ils vont marquer, je ne veux pas voir ça (remontage de couverture)

  • Il est où le ballon ?

  • Mais enfin je vous dis que le ballon a disparu

  • Tiens le revoilà, c’est louche…

  • Oh le coup qu’il vient de se prendre ! On serait au foot il repartirait sur une civière et l’autre aurait pris carton rouge…

  • Il y en a combien  de ballons ?

  • Un seul tu rigole, ils en ont un dans leur poche ces rats, pour tromper l’arbitre.

  • Il court cet arbitre. Ce n’est pas une sinécure de faire arbitre.

  • Il se passe quelque chose de pas normal

  • Il y a beaucoup trop d’anglais/argentins sur ce terrain. Si si, ils sont plus nombreux que les français…

  • L’arbitre il fait quoi ? Ils sont beaucoup trop nombreux ! Regarde combien ils sont sur un seul joueur !

  • Comment veux-tu qu’il avance ? Ils sont tous dessus !

  • Comment ça on ne peut pas garder le ballon quand on est plaqué ? Si je veux garder le ballon je garde le ballon… Non ? Comment ça…

  • Ce sont des règles merdiques.

  • Je n’arrête pas de te dire qu’il y a trop d’adversaires !

  • Là j’ai l’impression qu’il y a deux ballons et c’est la perfide Albion qui en profite !

  • Tu peux dire ce que tu veux, j’ai bien vu deux ballons, l’Argentine ce n’est pas mieux que l’Angleterre

  • Good save hour gracioux queen mon cul : ils avaient un autre ballon

  • Les arbitres : tous des cons ! Pas foutus de compter le nombre d’adversaires de la France !

  • Bon, et bah puisque c’est comme ça, je vais me coucher (mais je suis certaine qu’ils étaient plus nombreux que nous et qu’ils avaient un ballon de rab planqué).

Bien fait pour Jean Poirotte. L’avait qu’à m’expliquer les règles et à sa femme aussi, quand il en était encore temps… (Il y a longtemps…).

Précision utile : ma mère essaye simplement de détendre l’atmosphère, parce qu’il faut voir la tête de mon père quand les français perdent ou que les anglais gagnent…

La vie n’est qu’un long calvaire (pour lui, parce que moi je rigole…)

Comment j'ai quitté Truchon (part 1)

C’est donc officiel, à compter du 10 décembre 2007, je ne ferai plus partie de la société Truchon & Co, et irai rejoindre la floppée de chômeurs qui peuple la France.

9 années passées dans cette boîte, dont les 9 derniers mois à redouter un licenciement, la fermeture de mon département, à affronter des changements de poste. Inquiétudes soutenues par pilules roses sans grand choix, un peu mises de côté depuis la dernière réunion rassurante… Et puis paf, le jour anniversaire des 9 années.

  • Lundi 1er octobre : « Coraline, vous pouvez venir dans mon bureau s’il vous plaît ». J’ai rapidement compris (je le savais, et personne ne voulait me croire !). Les américains m’ont désignée (et d’autres) d’un doigt vengeur : à virer ou à pousser à la démission. Truchon me propose un deal. Il m’accorde 3 jours de congés gracieux pour que je consulte un avocat, lui fasse une proposition transactionnelle, et me souhaite bon courage. Nous nous contacterons désormais via nos portables. Secret défense, zecret militaire abzolu

  • Mardi 2 octobre : le nez ruiné et un peu hébétée, j’appelle ma bonne copine avocate. Elle me propose de demander X mois de salaire à titre de dommages et intérets en plus de ce qui m’est dû. J’appelle l’avocat de la boîte qui ne saute pas au plafond mais me dit que ce qui va se défendre c’est : préavis compris ou non (deux mois). Je lui signale au passage que je compte passer par le juge des référés et non par un simple prud’hommes, pour « licenciement économique déguisé ». Je le sens se figer au téléphone (chacun son tour, mais je préparais mon coup depuis un petit moment). Je rédige mon mail de demande à Truchon (2 heures de réflexion + le temps que l’avocat lui signale que je ne vais pas la jouer douce malgré ma voix charmante) et j’envois la chose.

  • Mercredi 3 octobre : je me ronge les poings. J’appelle Truchon vers 17 H qui m’affirme m’avoir répondu en me demandant 48 heures de réflexion (rien reçu).

  • Jeudi 4 octobre alors que je me ronge le tour des ongles : c’est lui qui m’appelle. Il est d’accord avec toutes mes demandes et les X mois ne comprendront pas le préavis que je n’aurais pas à effectuer : j’ai l’impression de représenter un danger si je retourne dans la boîte : lequel ? Je m’interroge. Il me file rancard pour le lendemain au troquet de ma bourgade, afin que nous signions les papiers de la transaction.

  • Vendredi 5 octobre : RV un peu particulier mais bon. Le protocole est prêt. Une lettre bidon de convocation à entretien préalable m’a été « remise en main propre le 26 septembre ». Je signe le « remis en main propre ». Il va falloir que la procédure de licenciement continue normalement. Lundi il me poste la lettre, je la reçois le mardi, je conteste le mercredi au plus tard… Là je découvre que je ne retournerai vraiment pas dans les locaux, sauf plus tard, sous sa garde, récupérer mes quelques petites affaires personnelles (mais quel danger suis-je donc ?).

  • Samedi 6, dimanche 7, lundi 8 : je me ronge les sangs. Je suis encore en congés officiellement jusqu’au lundi inclus mais si je n’ai pas la lettre le mardi ou le mercredi au plus tard, je serai dans mon tort en étant absente…

  • Lundi 8 : je supplie la secrétaire de mon médecin qui me propose un arrêt de travail depuis des mois… Elle entend bien que je me ronge les ongles et me rappelle une heure plus tard : RV pris pour le mardi 9 au soir : c’est bon, en cas de pépin, je serai couverte.

  • Mardi 9 : réception de la lettre de licenciement (pas d’embrouille donc). Je ronge mon clavier pour y répondre. J’envoie le poulet à ma belle-soeur afin qu’elle me l’imprime car mon imprimante m’a lâchée, elle aussi… J’annule le RV chez le médecin : je suis en préavis payé, mais non effectué (youpee !)

  • Mercredi 10 : j’envois la lettre. Je préviens Truchon. Il me dit que dès réception, nous nous rencontrons pour régler la partie « transaction ».

  • Jeudi 11 : je ronge une cartouche d’encre usagée en essayant de comprendre ce qu’a cette foutue imprimante

  • Vendredi 12 : c’est l’anniversaire de Delphine. Je me ronge de cafard et enfin, appel de Truchon, lettre bien reçue, ne peut me rencontrer ce jour, parce qu’il a les amerloques sur le dos (faut que je le plaigne). RV pris pour lundi, même endroit, à 10 H.

  • Samedi 13, dimanche 14 : je ronge un bout de bois en aidant Mrs Bibelot à faire du feu dans son jardin, en priant, tout en brûlant des feuilles mortes qui se ramassent à la poubelle pelle, pour que les amerloques n’aient pas fait capoter l’histoire, car ils en sont capables, ces cloportes.

  • Lundi 15 : je me réveille dès 4 heures du mat. Cela va être long jusqu’à 10 H… Je ronge mon frein. 10H 15 : remise du chèque et de la transaction, dans la voiture de Truchon (le troquet est fermée), avec Mrs Bibelot planquée non loin avec un télescope pour voir à quoi il ressemble. Soulagement de ma part et de la sienne. Il me confirme que le reste me sera finalement adressé avant la fin du mois et que je signerai mon reçu pour solde de tout compte en décembre. Il espère que je viendrai le lui remettre pour dire au revoir à tous et éventuellement offrir un pot… Je ne suis pas chaude pour le pot, il m’avait dit à notre rencontre précédente qu’il me l’offrirait… Il me faut encore le plaindre de la pression qu’il subit, mais chèque en poche, je me permets de lui signaler que moi je n’ai pas touché le pactole en 2000 quand j’ai vendu ma boîte (bon d’accord il n’a touché que la moitié de 15 millions de F, son père étant également en nom, mais moi avec la même somme, je me sentirai très bien…). Il ne moufte pas…

  • Mardi 16 : direction la banque pour remise du chèque. Banquier ultra sympa « bon, voyons voir quels sont les placements les plus avantageux ». Je ne ronge plus rien, mais j’ai signé… J’espère ne pas lui avoir vendu mon âme au passage… En empochant mon chèque je renonçais définitivement à toute procédure, mais voyez-vous, de se battre, on se lasse…

J’ai vécu là les 31 jours les plus longs de ma vie, avec mes deux neuvièmes mois de grossesse… La relativité du temps qui passe, il y a des moments où l’on la ressent tout à fait… Reste à se remettre de tout…

La grande question…

EndoraPost écrit le 12 octobre 2007… réactualisation du 18 octobre pour édition le 19 (je ne vais pas faire deux posts par jour non plus)

Il n’est pas trop dans mes habitudes de causer politique sur mon blog, sauf pour parler du vote obligatoire et des abstentionistes… (coucou les filles !)

Un matin, je me lève un peu cafardeuse, je dérive vers la salle de bain, telle un animal marin, je prends mon thé, et hop, je m’en vas voir mes stats. Pour se faire, je passe par la page d’accueil internet où une question achement existentielle est posée :

Notre président va-t-il divorcer ou non ? Cécilia et Nicolas : chroniques d’une mort annoncée… C’est annoncé le 18 octobre (bon anniversaire Albert, c’est un signe, de quoi, je ne sais pas..), ils se séparent…

C’était donc ça qui m’empêchait de dormir depuis plusieurs semaines. Je ne peux m’empêcher de verser une larme sur leur triste sort… (et j’en remets un coup quand c’est confirmé, cela va sans dire)

Je ne sais pas qui fais reluire l’image de notre président, mais je lui présente tous mes hommages : il est très fort.

Je ne sais pas si vous imaginez ce que pourrait (peut) représenter aux yeux du monde entier, un président (de la république française ou non) divorçant au début de son mandat. Tout le monde va se dire : « en voilà un qui n’est pas hypocrite au moins »… Tout le monde va penser « oui après tout, ils vont tous si bien en ménage que ça ? ». Exemple (mauvais), mais Ségolène dont on parlait mariage avec Hollande pendant les présidentielles, pour annoncer juste après « ben non on se sépare ». A une certaine époque, Michel Roccard quittant enfin sa femme, alors que cela merdait entre eux depuis une éternité, parce qu’il se retirait de la vie politique. Et j’en passe.

Un président de la république c’est heureux en ménage et en famille. Genre Giscard qui avec Anémone n’allait pas très bien, mais qu’il soit présidentiable, ça avait raccroché le ménage d’un coup dites moi donc, c’est-y pas merveilleux ? Ce qui n’empêchait pas Giscard en pleine présidence de percuter un laitier à des heures indues dans Paris, au petit matin (et que faisait le service d’ordre, je vous le demande…) (bon je fais langue de pute là, ils sont toujours ensemble)

Mais alors là, le petit Nicolas va nous faire la totale : divorcer pendant son mandat. Comme coup de pub c’est absolument fantastique !

Ca nous rappelera qu’il n’est qu’un homme comme tout le monde… Qu’il n’a peur de rien… Qu’il vit la vie de tout le monde… Qu’il n’est pas hypocrite… Que quel que soit le problème, il peut comprendre… Limite cela va faire pleurer tout le monde quand il assistera au remariage de son ex-femme avec un pote à lui (ou Hollande, ça serait marrant) « sans rancune » et avec le sourire (quel homme merveilleux, tu ne trouve pas chouchou ?).

Moi je serais chargée de le faire reluire, j’irais jusque là… parce que là on ne parle que de séparation, mais

Je m’en vas profiter de sa détresse sentimentale pour lui demander de devenir inspectrice des sous-préfectures, vu que je suis au chômage officiellement le 10 décembre prochain…

Merci de soutenir ma candidature… Active depuis que je sais pourquoi je dors mal… Pour le reste, c’est mon avis et je le partage, et comme dirait Pulchérie : « pouêt ! ».

A méditer, avec du coeur…

AMEVOKOUL’école de Delphine était « jumelée », de la volonté du directeur, avec une école togolaise que nous aidions à émerger, le directeur de cette école étant très ami avec le nôtre. Chaque enfant avait un correspondant depuis le CE2 et le conservait jusqu’à la fin du CM2. Là, il y avait eu une quête (l’argent étant regroupé puis partagé pour que tous les enfants aient la même somme), l’envoi d’argent, de cahiers et stylos, de chocolat, médicaments et autres choses pour nous naturelles. Les envois avaient lieu une fois par trimestre courrier inclus parfois dans les colis. Là nous avions tout envoyé pour qu’ils aient tout avant Noël… D’ailleurs si mes souvenirs sont bons, c’est notre directeur qui était parti en personne, avec deux ou trois cantines et un magnétophone…

Et voici la lettre du correspondant au début du deuxième trimestre (qui s’exprime en monnaie de son pays), qui mérite encore et toujours d’être méditée de nos jours et avait bien attristé Delphine. J’en respecte les termes et l’orthographe (Delphine et lui avaient 10 ans).

« Chère Delphine,
Comment vas-tu ? J’espère que tout va bien, chez toi, à l’école, comme dans ta famille.
C’est avec une grande joie que j’ai reçu les 2000 F que tu m’as généreusement envoyés par l’intermédiaire du directeur. L’argent m’a été remis la veille de Noël.
Ca a été une grande surprise pour moi.
Nous traversons une période difficile dans mon pays. Il manque d’argent et les gens souffrent. Les marchandises ont le prix doublé ou triplé. Je suis heureux que tu m’as envoyé 2000 F pour fêter Noël. Je t’en remercie beaucoup. Que Dieu te protège et t’accorde une bonne santé, ainsi qu’à toute ta famille. Avec les 2000 F j’ai acheté chez le fripier à Gadzefe un bon pantalon, une belle chemise et une paire de samaras. C’est les samaras que je porte pour aller à l’école, je ne marche plus nu-pieds et je suis habillé pour un moment car j’ai pris grand. J’ai gardé mes vieux vêtements pour les travaux aux champs avec mon père pour ne pas abimer les nouveaux.
J’ai gardé 500 F pour l’achat de la nourriture le matin à l’école.
Le jour de Noël et de nouvel an, j’ai mangé du riz avec du poulet, foufou d’igname et la pâte de la farine de maïs. Les 2 grands coqs que nous avons tués pour les fêtes proviennent de notre élevage.
Mes parents ont bu un peu de sodabi (alcool) avec des amis le jour de Noël. Il n’y a pas eu de réjouissance populaire sous l’arbre à palabre dans mon village cette année. Les gens ont moins fêté Noël et Nouvel an parce qu’ils manquaient d’argent. Ils sont moins heureux. J’ai lu avec grande joie ta lettre que j’ai reçue pendant la période de compositions du premier trimestre. J’ai bien travaillé j’ai été le 1er, le maître est content de moi.
Moi je n’ai pas beaucoup de livre. J’ai un livre de lecture que mes parents m’ont acheté et c’est fini. Comment as-tu fêté Noël et Nouvel an ? Est-ce que tes parents t’ont offert des cadeaux ? Lesquels ? Moi rien car l’argent manque cruellement. Monsieur le directeur nous a donné le chocolat à l’école. Tous les élèves et maîtres l’ont mangé. Les médicaments nous soulagent vite à l’école. Moi je suis régulier parce qu’on me donne des médicaments gratuits quand je suis malade. As-tu reçu ma carte de souhait ? J’ai reçu la tienne. As-tu écouté la cassette enregistrée au moment de la remise de l’argent et de la distribution du chocolat aux enfants ? La prise de Nivaquine par les enfants a été enregistrée.
L’harmattan a soufflé fort en janvier. La température a baissé. Certains matins nous avons eu 23° ou 24° on arrivait en retard à l’école en grelottant.
Maintenant il ne pleut pas. Il fait chaud. La poussière gène et on tousse souvent. Mais nous sommes souvent soulagés quand on a de la toux, les médicaments sont bons. Mes parents n’ont plus de soucis d’argent pour m’acheter des médicaments contre la fièvre ou la toux, vive notre correspondance scolaire.
Quand il fait chaud dans la journée la température monte jusqu’à 36° 37°. Le soir à 18 H on a 29° 30°. Au Togo il y a des hiboux, des perroquets, des charognards, des éperviers, des toucans, des pigons verts, des perdrix, des pintades sauvages etc… Dans la réserve de l’Akéran, des singes vivent en bandes, des gazelles, des antilopes, des sangliers, des phacochères, des éléphants, des tigres, des lions etc… Mais je suis jamais allé les voir et je ne pourrai sans doute jamais.
Quels sont les animaux qu’il y a dans ta région ? Peux-tu les voir ?
Et toi, as-tu des parents aimants et affectueux ? Peux-tu manger de la viande de temps à autre ? Avez-vous de la volaille à élever pour en manger aux fêtes ? Que mange-tu tous les jours et avez-vous aussi de la nourriture à acheter à l’école ? As-tu tout ce qu’il faut pour t’habiller ? Monsieur le Directeur nous a dis que nous ne pouvions pas comprendre la vie qui est la vôtre, mais je suis certain que si, si tu m’explique. Peux-tu m’expliquer ce qu’est la neige ?
Ma lettre est longue parce que j’avais pas vite répondu à ta lettre du 21/11/1994.
Longue vie à notre amitié. Je te salue amicalement et je bénis tes parents qui t’ont permis de m’envoyer de l’argent. Merci à votre directeur et à tous ceux qui nous envoyé toutes ces choses qui nous rendent la vie meilleure dans cette période si difficile. Que Dieu vous bénisse également et vous accorde le paradis ».

Ce petit garçon avait l’âge de Delphine. Qu’est-il devenu ? Nous avons perdu sa trace quand Delphine est entrée en 6ème, tout en sachant que le jumelage se poursuivait. C’est un homme maintenant… Quel sorte d’homme est-il devenu au Togo, dans un contexte si difficile ? J’aimais tellement l’enfant…

L’homme est-il mauvais ? Spontanément, tous les enfants de la classe ont pleuré en recevant leurs lettres de réponse, et le maître a dû consacrer son après midi à expliquer. Ils ont regretté d’avoir eu autant de cadeaux à Noël et de ne pas avoir demandé à leurs parents de consacrer plus pour les togolais au détriment d’un cadeau ou deux… La cassette était émouvante : cris de joie et d’émerveillement devant du chocolat, des cahiers, des médicaments, des stylos. A Pâques ils nous ont tannés pour une nouvelle quête, quitte à se passer de chocolats… Certains ont piqué dans le porte monnaie de maman ou papa pour les petits togolais. Les en blâmer ? Non, mais on ne pique pas dans le porte monnaie. Difficile à faire passer quand c’est pour une bonne cause…

L’envoi de Pâques comportait de l’argent, du chocolat, et des livres, des livres, plein de livres. Tous les togolais se plaignaient de n’avoir rien à lire. Et nos enfants avaient ce qu’il fallait et ne lisaient pas… Cela les a fait réfléchir un peu… Et encore des médicaments… Là nous passions par l’UNESCO.

On offre quoi au petit pour Noël ? La dernière console de jeux qui coûte un oeil ? et quoi d’autre ?

Une sorcière mélancolique d’avoir retrouvé cette lettre. Je ne vous cache pas que la relire m’a fait monter les larmes aux yeux, comme jadis… Delphine a répondu mensongèrement pour les cadeaux de Noël, son alimentation. Elle avait honte de ce que son correspondant aurait trouvé d’extraordinaire dans sa vie, et de l’émerveillement qu’il aurait eu face à son quotidien…

Pauvres enfants d’Afrique et d’ailleurs et que d’argent gaspillé pour faire des nôtres des enfants tyrans… C’est juste un (triste) constat…

(Oui je sais, en ce moment je n’ai pas trop le moral pour vous faire rigoler. Ca reviendra… Mais ce courrier retrouvé, il fallait qu’il sorte…)

Le coup du canapé

Vieux_canap__890086_001Mon canapé et mon fauteuil datent de 1986. Les filles les ont toujours connus donc (dans leurs souvenirs).

Le canapé reste encore regardable mais il est légèrement défoncé (c’est un canapé lit, le sommier frotte par terre), dans la mesure où les filles trouvaient qu’il faisait un trampoline très acceptable et ce, malgré de nombreuses punitions, menaces, amendes, etc…

Pour le fauteuil, mon troisième chat (la plus mignonne pourtant par ailleurs) s’est chargé du cuir. C’est en effet sur lui qu’il avait décidé de faire ses griffes (on notera que je décourage toujours Gogole). On y est très bien assis, mais le cuir est totalement ruiné, déchiré et j’ai dû mettre du cache misère dessus.

D’où ma joie, quand tatie chérie m’a annoncé il y a quelques siècles semaines, qu’elle s’achetait un nouveau canapé et me proposait le sien : en parfait état. Restait à régler quelques menus détails. Comme je suis bénie des dieux en ce moment, il fallait fatalement que cela soit compliqué.

  • Trouver de mâles bras musclés. J’ai pensé tout de suite au gentil et à mon beau frère. Exit mon père dont la colonne verticale est ruinée, et mon frère qui vient de faire réparer la sienne.

  • Que les mâles bras musclés soient libres le même jour, un dimanche donc, car…

  • Les jours de congés de tatie qui travaille dans le spectacle, sont le vendredi et le samedi. Le gentil travaille le samedi, donc, aller chercher le canapé ne pouvait avoir lieu qu’un dimanche matin, avant le départ de tatie au boulot.

  • Dans la foulée, les musclés devaient porter mon fauteuil ou mon canapé à la déchetterie

  • Mrs Bibelot qui s’était mis dans la tête que le déménagement aurait lieu un samedi, m’a confirmé que la déchetterie était ouverte jusqu’à midi (réponse à ma question pourtant claire : le dimanche). Les musclés pouvaient tout faire dans la foulée, mais il nous fallait donc partir de bonne heure.

  • Organisation, prise de mesures frénétiques de ma part dans le salon (que je vais entièrement déménager), pour savoir qui du fauteuil ou du canapé partira à la benne.

  • Je pose 2 RTT (le vendredi et le lundi) pour : préparer l’appartement à l’arrivée du nouveau canapé, et tout bien arranger après son arrivée

  • Je me fais virer et je me ruine le nez le lundi de la semaine dont j’ai posé le vendredi – j’ai un super moral : heureusement que je vais avoir un canapé neuf !

  • Mrs Bibelot m’informe le jeudi que la déchetterie est fermée le dimanche. Il va me falloir garder tout jusqu’au samedi où le gentil sera libre pour venir, donc un bout de temps. Je menace d’aller cultiver du clou de girofle en Laponie supérieure, et je déplace tous les meubles pour caser le nouveau avec les vieux… Le bordel ambiant n’aide pas à me remonter le moral, et en plus je me coince quelque chose dans la colonne Vendôme verticale.

  • Le dimanche, tout bien arrangé (!), nous voici partis : Pulchérie et moi dans Copine qui recueillera les coussins, le gentil et mon beau-frère dans la voiture de Jean Poirotte qui est un grand break

  • Les hommes en chient un max pour sortir le canapé de chez Tatie qui est au rez de chaussée, pour le mettre dans la voiture. Ils appréhendent la montée de l’escalier chez moi, à juste titre. Là ils suent sang et eau, car le canapé, d’origine suédoise ou pas, est sacrément lourd. Il l’installent à la place prévue, mais visiblement ce n’est pas la bonne… Je décide de refaire entièrement mon séjour/salon (j’ai du temps devant moi)

  • Diabolos s’installe sur le nouveau canapé, et commence à sortir quelques griffes… Je fais un post-it « acheter du répulsif à chat qui ne répulse pas l’humain en même temps »

  • Pour épargner à tous des souffrances futures, je passe ma semaine à négocier avec Truchon et à repenser entièrement mon salon/séjour. Avantage du fait que mon salon ressemble à un garde meuble : je pense nettement moins à mon licenciement. Truchon cède : c’est bon signe, une bonne fée s’est un peu penchée sur moi. Je peux ne penser de manière obsessionnelle qu’à la disposition de mon appartement (tant qu’à faire). De toutes manières cela faisait un moment que je voulais inverser coin salon et coin salle à manger. Du coup je pourrais peut-être garder le fauteuil recouvert d’un joli tissu (Pulchérie a des idées aussi…)

  • Je réquisitionne Mrs Bibelot qui vient prendre des mesures avec moi et est pleine d’idées. Pas de problème elle viendra m’aider à pousser le piano (qui fait 500 kg et dont 1 roulette est pétée) et à déménager tous les meubles (la pauvre ne sait pas à quoi elle s’expose, moi je sais, depuis que j’ai inversé les coins salon/salle à manger avec l’aide de Delphine qui à son âge était en pleine forme, car c’était approximativement il y a 5 ou 6 ans, avant l’arrivée de 3 bibliothèques désormais garnies…)

  • Dès que j’ai le chèque de Truchon, je m’y mets, marre que mon salon ressemble à un garde meuble… (date prévue : lundi 15 octobre pour la remise du chèque et de la convention que nous signons, eh oui, c’est donc fait)

Le jour de l’anniversaire de Delphine, ma voisine d’en face déménageait. Femme charmante que je regretterai… La voici qui sonne en fin de matinée

« Madame Dabra, j’ai encore plein de choses dans mon congélateur. Cela vous intéresse ? »

Ben oui. Je prends ma glacière, je fais le plein. Je la remercie. Les déménageurs ont presque terminé, cela fait drôle ce grand salon (le même que le mien) tout vide. Curieusement les déménageurs ont laissé son canapé d’angle en velours vert + les deux fauteuils assortis… Jolis, et très confortables, j’ai testé un jour de réunion tupperouaire.

« ah au fait me dit-elle, j’ai acheté du tout neuf pour mon nouvel appartement, si vous en voulez, je vous donne le canapé et les fauteuils, il y a juste à les pousser chez vous, les déménageurs sont d’accords pour le faire… »

Ah ouais ? Mais pas à emmener mon vieux canapé et mon vieux fauteuil à la déchetterie, justement ouverte encore pendant 2 heures. Me faut donc renoncer…

La vie n’est qu’un long calvaire.

Tout a changé

La_maternit__53271420Tout évolue constamment de nos jours. En bien, en mal ? je m’interroge parfois…

Lorsque maman m’a mise au monde, l’allaitement était déconseillé. Il faut dire que l’on pesait le BB avant la tétée, puis après, pour vérifier qu’il avait bien pris sa dose. Avec un biberon, on voyait bien tout de suite si la dose avait été prise…

Sauf que j’avais un problème grave (hémorragie méningée à la naissance). Maman était paniquée mais déterminée à m’allaiter. Après ma première nuit sous tente à oxygène (ne cherchez pas, ça vient de là…), au cours de laquelle elle m’a tenu la main toute la nuit, elle vit une sage femme un peu âgée débarquer en lui intimant d’un ton un peu sec « j’espère que vous comptez nourrir cette petite, qui ne va pas bien ». « Evidemment » rétorqua maman, et la sage femme se radoucit donc… Pour tout bien lui expliquer… Allaitement réussi…

A l’époque de ma naissance et de ceux qui ont suivi, un bébé qui pleurait encore la nuit, passé un mois déclenchait normalement une émeute dans toute la famille et le médecin se penchait sur le problème. Maintenant, il est courant d’entendre des parents déclarer que le petit de 6 mois, demande encore une fois la nuit. Je ne juge pas…

A mon époque il ne faisait pas trop chaud dans les chambres. On couvrait les bébés et on vérifiait qu’ils avaient les petites mains bien chaudes. Maintenant devant des petites mains bien froides on dit « c’est normal ». On confond peut-être avec la truffe du chien : je ne juge pas.

A une autre époque, on revint à l’allaitement maternel, presque obligatoire, à l’imposer quasiment à la mère même si elle ne se sentait pas de… Sauf que l’on ne pesait plus avant et après les tétées… C’était à la demande… Pratique pour le personnel de la maternité, moins pour la maman… Je ne juge pas…

A une certaine époque on couchait les bébés sur le ventre, sans oreillers. Puis vint la mode du « sur le côté », ou « sur le dos, mais avec oreiller pour qu’il ne s’étouffe pas… ». On commença à parler de la mort inexpliqué du nourrisson, et on trouva des remèdes.

Chambre à pas plus de 19° (comme jadis finalement), sur le dos, sans rien sous la tête… Baisse de cette mortalité inexpliquée du nourrisson (et tant mieux, mais on ne parle pas de certains médicaments prescrits encore à la naissance de Pulchérie et qui ne l’étaient plus 3 ans après pour Delphine car considérés comme pouvant être responsable de cette pause respiratoire fatale). Par contre on ne donne plus de bain à la naissance (c’est très mauvais) et il leur faut un bonnet sur la tête pour éviter la déperdition de chaleur (évidemment, ils crèvent de froid sans rien dans leur berceau) pendant les 3 premiers jours : je ne juge pas…

Quand la deuxième de ma soeur est née, on ne l’a pas obligé à l’allaiter, mais on donnait le biberon à température ambiante : nouvelle mode : même plus la peine de réchauffer le biberon. Alors non seulement le bébé n’est peut-être pas forcément assez couvert, mais en plus il tête du moins de 37°. Hors, pour quoi est-il programmé ? têter du lait de maman à 37°… Je ne juge pas.

Maintenant on se préoccupe de la propreté 3 mois avant l’entrée à la maternelle. Avant, quand les mamans lavaient les couches et que les couches n’étaient pas confortables pour BB (le tissu mouillé c’est moyen confortable), BB était propre très tôt. A faire rêver aujourd’hui. Pour ma mère la plus tardive a été propre à 18 mois…

Evidemment aujourd’hui l’enfant dans sa couche mouillé est toujours au sec : aucun inconvénient. Et puis c’est esclavant de le mettre sur le pot de manière régulière… Donc un enfant c’est propre à 3 ans… C’est écrit partout : ils ne peuvent maîtriser leurs sphincter avant cet âge. Comment diable avons-nous maîtrisé les nôtres avant l’avènement de la « même mouillé c’est sec » ? Je m’interroge, je ne juge pas… (Et puis le marché de la couche c’est lucratif…)

Moi j’ai été bête et méchante… J’ai écouté maman. Pour découvrir que si Pulchérie pleurait une heure après la tétée, c’est qu’elle n’avait pas pris son compte, via pesage avant/après (mes filles ont survécu sans le bonnet, on se demande comment…). Je la réveillais donc pour lui donner la fin…  Pour Delphine cela n’a jamais été nécessaire : elle prenait sa dose et celle du prématuré de la chambre d’à côté. Pour Pulchérie : première nuit réelle à 30 jours, pour Delphine qui s’était d’office collée à 5 tétées par jours : à 16 jours…

Il était important pour moi qu’elles aient les petites mains chaudes, juste normalement. Je les ai couchées sur le côté (à plat ventre c’était vraiment dépassé) en vérifiant les petites oreilles.

Et puis pour la propreté, j’avais autre chose (et Albert également) à faire de mon fric que de leur payer les super changes complets même mouillé c’est sec. C’était donc un change complet pour la nuit, et dans la journée une couche normale avec une pointe (le moyen âge je vous dis). Pas à l’aise là-dedans. On veillait au bien-être jusqu’à 9 mois, après il fallait bien qu’ils comprennent (je parle de mes filles, et des enfants de ma meilleure amie qui a le même âge que moi), que pour être à l’aise  il fallait faire dans le pot…

Curieusement avec leurs couches à l’ancienne (et encore en tissu cela devait être pire…), elles ont très vite ressenti l’envie d’être changées, et accepté le pot avec plaisir. Pulchérie propre 100 % à 18 mois, Delphine à 20…

Ah j’oubliais : elles sont toutes les deux à Sainte Anne. Normal. Baignées à la naissance, sans bonnet pendant les 3 premiers jours, petites mains bien chaudes, nourries au sein à 37° voire même réveillées pour terminer le repas, avec des couches en cellulose toute bête, propres avant 2 ans, il était fatal qu’elles ne s’en remettent jamais…

Je ne  juge pas… J’ai juste à leur apporter des oranges toutes les semaines, bien fait pour moi…