Les beautés du progrès…

ElectrophoneGrâce à Miss Julie, il y a un bout de temps, je me suis souvenue soudain que j’avais fait l’acquisition il y a quelques années, d’un CD du groupe America dont je ne pouvais plus écouter le vinyle, étant dépourvue d’un TOURNE DISQUES ou pour les puristes d’une platine moyen-âgeuse (titre du 33 tours : « Holyday »).

Et me voici me souvenant des moments privilégiés de ma jeunesse au cours desquels j’écoutais ce DISQUE, ainsi que d’autres d’ailleurs, et partant, à 2 H du matin à la recherche du fameux CD…

Car inutile de vous leurrer, je ne range pas mes CD par ordre alphabétique. Ils sont déjà tout de même classés par genre : musiques de films, classique, new age, etc, le etc représentant une grosse partie des plus de 300 CD que je stocke chez moi, et que j’écoute tous, tous les jours, vous l’imaginez bien…

J’ai d’ailleurs dans mon porte-feuille avec ma carte bancaire, outre l’interdiction de m’acheter un vêtement noir, celle d’acheter un CD musical sans y avoir réfléchi 36 fois, sauf pour « le lac des cygnes » qui me manque cruellement.

J’ai donc retrouvé le CD (quasiment le dernier sur une étagère, c’est toujours comme ça), en criant Allez Luya Kir y est Hélène y sonne. Puis je me suis empressée de le copier sur mon ordi, de faire une sauvegarde de la copie sur mon disque dur externe et de l’écouter.

Pour prendre conscience d’une chose consternavrante :

Avec ma copine de l’époque de l’achat de ce 33 TOURS, quand j’ai connu Albert alors qu’elle se faisait avoir par un militaire bordelais ayant une fiancée à Bordeaux (mais le cachant bien sûr), nous écoutions ce DISQUE régulièrement.

Enfin, une face de ce disque et pas l’autre… Jamais l’autre… La flemme de le retourner ? Je ne sais pas…

Car si j’ai bien reconnu avec émotion, larmes aux yeux, et l’impression de rajeunir, mes morceaux chéris, je me suis demandé à un moment donné si l’ordinateur n’avait pas merdé dans sa copie.

Ben non, l’ordinateur n’est pas aussi givré que moi. J’avais tout simplement droit à la deuxième face du 33 TOURS que je n’avais jamais écoutée… La découverte a été sans plaisir aucun et j’ai viré « la deuxième face » de mon ordi, illico.

Comme quoi l’ancien a du charme, mais aussi ses défauts. J’avais vécu la même expérience avec les Moody Blues et « day of future passed », meilleure amie et moi n’écoutant que la deuxième face avec Night in wight satin…

Alors que c’est l’intégralité du 33 TOURS qui valait le déplacement…

La vie est pleine de surprises… Et je vous pose la question : vous, vous écoutiez les deux faces du disque convoité, ou juste celle pour laquelle vous l’aviez acheté ?

(Et un long calvaire… Si vous croyez que Pulchérie m’a mailé qu’elle a échappé au cyclone machin, vous vous fourrez le doigt dans l’oeil jusqu’au genou…)

Et ça continue…

faites-des-gosses-copier-21

Tous ceux qui me suivent depuis un petit moment, savent que je déteste que mes filles voyagent.

Et on peut dire que je ne suis franchement pas aidée, surtout concernant Pulchérie qui passe sa vie en l’air (en avion quoi, le truc qui peut s’écraser sans prévenir…).

Delphine reste un peu plus raisonnable (mais c’est une question de moyens), tout en ayant toujours comme projet d’aller passer au moins, 6 mois à Berlin (…)

Mes deux filles tiennent de moi, elles ont le goût des voyages, mais je l’ai déjà précisé ici, moi, ce n’est pas la même chose, je ne suis pas mes filles… Et si je peux comptabiliser 100 atterrissages et décollages, c’est mon problème.

En 2011 j’avais passé mon temps à trembler pour elles, Delphine étant partie voir son père à Tahiti (comme si ce rat ne pouvait pas habiter Nanterre, comme tout le monde), pendant que Pulchérie s’éclatait entre l’Australie, Tahiti, le Kenya et gnagnagna (avec des escales un peu partout, qu’elle essayait de me dissimuler).

Je finis par perdre le fil de ses voyages (comme de ceux de Delphine d’ailleurs). Elle peut toujours essayer de me les cacher avant, de toutes manières je suis au courant au pire après, à cause de son blog…

Delphine pourrait me cacher plein de choses, parce qu’elle n’a pas de blog. Mais bon, je me suis mis tout de même la rate au cours bouillon quand elle et gendre n° 2 ont fait Bordeaux/Toulouse en vélo cet été (elle avait la consigne de m’envoyer un texto chaque soir, ce qu’elle a gentiment fait, je préférais, avec tous les serial-killers qui traînent un peu partout on n’est jamais tranquille).

Cette année Pulchérie a été plus raisonnable (mais je pense qu’elle m’a caché des trucs), et pour l’instant je n’ai en mémoire que son voyage au Québec, et celui à l’Ile Maurice.

Mais je savais que pour ses vraies vacances, elle devait partir aux USA, sagement dans une location cool et pépère, du côté de San Francisco. Peut-être même partirait-elle en bateau hisse et haut ! (ma chérie pense à porter nuit et jour ton gilet de sauvetage…). Prenez-moi pour une conne en plus.

Elle ne peut pas partir quelque part sans prendre l’avion, c’est un vice chez elle.

J’ai enfin réussi à avoir son emploi du temps (elle part demain le 29 octobre). J’ai reçu le mail hier, j’étais ravie.

Je vous épargne tous les détails, mais vous pouvez jouer les voyants et prévoir sans vous tromper, qu’il y a des jours où je ne vais pas être à prendre avec des pincettes, d’autant que la clope ne devant plus passer, mon absence de zénitude va être pire qu’avant que la clope ne me soutienne… (d’un autre côté pour la zénitude, depuis pas mal d’années, ce n’est plus qu’un concept pour moi..)

Elle va donc faire :

  • Paris/San Francisco où elle va rester 5 jours (en bateau/croisière naturellement, c’est mieux pour le jet lag…)
  • San Francisco/Las Vegas (en vélo, bien sûr)
  • Las Vegas/Los Angeles (en rollers c’est évident)
  • Los Angeles/Tokyo (en pédalo)
  • Tokyo/Paris (en navette spatiale) OU Pédalo, j’sais pas trop…
  • En plus aux USA elle va faire du road tripes (les miennes). Avec tous les serial-killers qui traînent, est-ce bien raisonnable ?

La vie n’est qu’un long calvaire.

PS : Delphine va peut-être changer d’avis pour Berlin (Je peux toujours y croire). Elle préférera peut-être aller faire le recensement des ours polaires survivants, sur une banquise qui se délite. Cela me rendra vraiment ZEN !)

Faites des gosses tiens ! Je ne le répéterais jamais assez plus que « pourquoi diable se remarier « 

PS : Pulchérie, tu as intérêt à m’envoyer un mail tous les soirs, en lieu et place des Sms de ta soeur, sinon je te déshérite !!!!

Et puisque mon blog tu ne consultes plus, je prends direct RV avec le notaire…

L'adieu au vide-ordures… (2)

Vide ordureCeci s’était passé à 9 H 30, j’ai fait mon petit calcul pour appeler madame Van Den Connasse à 12 H 30 pile pour lui demander « ce qu’ils foutaient » (en plus poli tout de même, mais l’esprit y était…)

Elle était bel et bien en train de manger (chic) et je lui ai précisé que j’aimerais bien me laver, vu qu’en attendant je n’avais pas osé le faire (je vais prendre ma douche, le téléphone sonne ou la porte d’entrée, au choix, c’est obligé, et puis là ils devaient revenir au bout d’une heure, donc j’étais toujours sur le qui-vive…)

Elle m’a précisé qu’ils avaient eu des problèmes avec certains vides-ordures (déjà condamnés par les propriétaires) et qu’ils ne seraient pas chez moi avant 15 H

J’ai répondu « non 14 H, parce qu’à 15 H j’ai un RV important que je ne peux pas remettre » (et la taille de mon nez reste normale).

Donc à 14 H, j’ai vu arriver les deux bras cassés, madame VDC  ayant également autre chose à faire sans doute mais leur ayant donné la consigne de commencer par moi, sans doute de peur que je ne sature sa messagerie de portable… (ou que je finisse par lui rouler dessus, un jour…).

Ils avaient découpé des morceaux de placo dans le hall avec force bruits, morceaux destinés à combler l’ouverture béante (que je regardais parfois d’un air inquiet : et si un rat allait sortir de là ?)

Naturellement, le morceau ne s’adaptait pas au trou-dans-la-gaine, ils l’ont donc retaillé, en en foutant bien partout dans ma cuisine. La taille n’était toujours pas bonne, car un peu trop petite pour le haut, et trop large pour le bas.

Cela ne les a pas dérangé du tout, ils ont mis en place le morceau (avec 2 mm dépassant en bas sur 1 cm), ils ont barbouillé du ciment à prise rapide tout autour du morceau de placo, en insistant bien sur le haut, pour que l’air ne passe pas (tout de même), et surtout pour que le morceau ne bascule pas dans la gaine.

Ils n’ont rien lissé du tout, ils ont bien tartiné le ciment à prise rapide, avec un plaisir évident, puis  ils m’ont dit « au revoir madame et à bientôt » (comment ça à bientôt ?).

Et là, après avoir balayé, j’ai pu contempler le chef d’oeuvre.

Gendre n° 2 artiste peintre refusera de peindre par dessus et de signer ce truc immonde parce qu’en aucune manière, on ne pourra faire passer cela pour de l’art nouveau, contemporain, d’avant garde ou même d’arrière garde !

Et même si j’ai vaguement en tête de repeindre ma cuisine (si je trouve au bord de la route de la peinture jaune + de la peinture  blanche spéciale plafond), je ne sais pas trop comment faire pour que l’emplacement de l’ancien vide-ordures devienne invisible.

Apercevant Madame Van Den Connasse le lendemain, et alors qu’elle essayait de se défiler en faisant celle qui ne m’avait pas vue, j’ai klaxonné bien fort et elle a bien été obligée de venir me voir.

  • Je lui ai signalé que les deux bras cassés avaient travaillé comme des cochons et que c’était une honte.
  • Elle m’a répondu que « brut de décoffrage » était ce qui était prévu dans le devis. Et que c’était pour tout le monde pareil.
  • Je lui ai sorti le devis que j’avais pris avec moi en lui soulignant que « non » et que du coup, c’est tout de même avec le syndic que j’allais débattre du remboursement de ce qui m’était dû à savoir : deux facturations de trop + la différence entre le devis initial et le brut de décoffrage.
  • Elle m’a rétorqué qu’avec une meuleuse il y en avait pour 5 minutes pour tout bien lisser.
  • « Ah, une meuleuse, cet engin que tout le monde possède et donton se sert au moins une fois par semaine ? »
  • Elle est devenue toute rouge : je vous le dis, un jour elle va se faire mal. Moi j’attends tranquillement qu’elle explose…
  • « Bah, vous n’avez qu’à mettre un poster par dessus ». Au dessus du lave linge, et à gauche du four, c’est l’endroit idéal…

Je suis partie sans lui rouler dessus, mais c’est parce que je suis victime de 2012 ans de civilisation judéo-chrétienne (tu ne tueras point)

Je ne savais pas tout.

Les copropriétaires qui avaient déjà condamné leurs vides-ordures (et il y a beaucoup de nouveaux depuis 2 ans) et carrelé par dessus la gaine ont vu leur carrelage sauter. Chez eux aussi, c’est divin. Parce qu’ils ne peuvent pas remettre le carrelage (foutu), même après meulage avec l’engin que tout le monde possède et dont l’utilisation est hebdomadaire.

Soi-disant qu’il fallait mettre du placo anti-feu (petite je croyais que le tifeu était un matériau particulier), d’où la démolition pour « on défait tout et on recommence ».

Je ne vous raconte pas l’ambiance le samedi qui a suivi, dans le hall comme d’habitude, ma voisine du dessus qui avait fait refaire intégralement sa cuisine 2 mois avant, en pleurait presque… Parce qu’en plus elle n’était pas là, avait laissé ses clefs à qui de droit, et était rentrée le soir pour constater le carnage…

Après examen, un connaisseur a dit que c’était du placo tout bête qui avait été mis, et qu’on nous prenait pour des cons.

Quand j’ai rétorqué « on nous prend toujours comme des cons, on rouspète après alors qu’on ne se déplace même pas pour l’AG », il y a eu un silence gêné…

Le bilan c’est que toutes les cuisines ont une plaie immonde, même les neuves, et que finalement certains commencent à se dire que se déplacer pour l’AG, c’est peut-être utile… Il va falloir par contre en faire avancer la date, car généralement c’est prévu pendant les grandes vacances, à une époque où il y a beaucoup d’absents…

Sinon le syndic en cas d’urgence, a une prédilection pour le samedi matin, alors qu’il y a beaucoup d’absents également. Du temps du syndic bénévole, l’AG avait lieu un jeudi soir, hors vacances scolaires… (mais ça c’était avant…)

Depuis le bouchage des vides-ordures on ne voit plus Madame Van Den Connasse.

Parce qu’il y a eu aussi un problème avec le chauffage, mais c’est une autre histoire…

La vie n’est qu’un long calvaire…

L'adieu au vide-ordures… (1)

Vide ordureUn jour un technocrate a fait pondre un décret concernant la condamnation des vides-ordures (je pense que tout le monde sait ce que je pense des technocrates)…

Ce serait peu hygiénique (pas faux), même si pratique quand on ne se sert de l’engin que pour y jeter toute chose qui n’est pas salissante (une bouteille en plastique vide par exemple).

Mon option à moi, je gardais tout ce qui est périssable pour le descendre dans le local poubelles, et comme je suis seule au monde cela se faisait une fois la semaine. Le reste partait au vide-ordures.

(Je sais, c’est passionnant).

Pendant longtemps il fallait l’unanimité des copropriétaires, escalier par escalier, unanimité qui n’avait jamais été trouvée, au grand déplaisir du syndic qui pratique la politique du : moins tu peux payer et plus tu payes, parce qu’il touche une commission confortable sur tout ce qui est travaux, qu’il baptise pompeusement « frais de gestion » (en se plantant à chaque fois, moi il m’avait compté trois fois le bouchage du vide-ordures, et trois fois également à la dame du RDC qui n’en a pas, c’est dire…).

Des travaux on s’en est avalé un paquet depuis 2009, depuis justement que je n’ai plus les moyens de sortir trop de sous. Des travaux utiles (rares), inutiles (surtout), la moitié des copropriétaires ne se déplaçant même pas pour l’AG, pour gueuler APRES, quand c’est trop tard parce que c’est voté…

Donc là, c’était fait, nous ne pouvions pas y couper, la date limite était atteinte.

Revenant de la Grande Motte, j’ai vu un mot grand comme ça dans le hall, annonçant la condamnation des vides-ordures. Pour mon escalier c’était prévu pour le 26 septembre.

Dans ma boîte aux lettres, le même papier grand comme ça. Je savais donc que je devais être sur le pied de guerre le 26 à partir de 9 H du matin.

Ce qui n’a pas empêché Madame Van Den Connasse qui m’a croisée le lendemain (en fait je pense qu’elle me guettait) alors que je partais, et qui a arrêté ma voiture (dans la mesure où même si j’y pense, je n’en suis pas au point de lui rouler dessus), pour me demander si j’avais bien compris pour le 26.

  • « Parce que vous comprenez, il y a un mot dans le hall, et j’en ai mis dans toutes les boîtes aux lettres ».

Je lui ai rétorqué aimablement que j’étais totalement analphabète et inculte de surcroit, et avais donc sur moi le dit mot, pour que ma mère puisse me le lire et tout bien me n’expliquer. Là elle est devenue toute rouge (un jour elle va se faire mal), mais a cru utile tout de même, de me demander si je serais là… Le 26… concernant la condamnation du vide-ordures. J’ai dit que oui, et comme elle m’avait bien gonflée et que je n’avais pas osé reculer pour l’écraser, je l’ai appelée le soir à 21 H 30 pour lui signaler qu’il y avait des problèmes de radiateurs (sujet d’un autre post, c’était grandiose…)

Ah elle ne veut pas que l’on appelle le syndic, il faut passer par elle ! Nous passons donc par elle, de préférence à l’heure des infos, ou pendant un film passionnant (c’est LA coalition anti Van Den Connasse).

Certains choisissent l’option « 6 H 30 », mais parfois à cette heure là, je ne dors que depuis 2 H, alors je préfère le soir tard…

Le 26 je l’ai vue arriver, bombant le torse,  avec deux mecs que j’ai catalogués immédiatement dans la catégorie « bras cassés ».

Car ils ne sévissent pas QUE dans les administrations diverses, alors que cela nous suffirait grandement (au point qu’on pourrait se passer de l’ENA à mon avis, cela nous permettrait de rentrer enfin dans la catégorie « pays civilisé »)

Le premier a retiré le truc machin du vide-ordures, Madame VDC a dûment noté qu’il avait été retiré et qu’il allait partir à la benne, puis ils m’ont déclaré tous les trois qu’ils revenaient dans une heure…

Oui parce que ce n’était pas le tout, mais il restait d’autres vides-ordures à retirer avant la condamnation définitive.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Mes lectures de vacances 2012

Femme lisantJ’ai beaucoup lu pendant mon séjour à la Grande Motte 2012, pas comme l’année précédente où j’avais trop l’esprit ailleurs pour vraiment me plonger dans un livre et où j’avais vaguement relu des livres trouvés là-bas.

Du coup, comme tous les ans depuis 2009, j’avais prévu de quoi lire,  la télévision restant totalement proscrite… Et puis mon plan d’attaque anti-clopes étant déjà en route, j’allais me coucher pour lire au lit, directement après le dîner et toilette du soir, vers 21 H… C’était toujours cela de gagné sur la nicotine.

Les titres vous révèleront probablement (du moins pour les 3 premiers), comme un esprit de contradiction de ma part, ne demandant qu’un soutien papier :

  • Du fer dans les épinards de Jean-François Bouvet
    Livre offert par Delphine pour la fête des mères 2009 et que j’avais envie de relire. Où comment mettre à bas des lieux communs, de soi-disant certitudes que nul n’ose jamais remettre en question (d’ailleurs nous n’y pensons pas).
    L’introduction est en elle-même excellente, sur le fait que nous vivons avec des idées reçues et comment elles sont nées.
    Un petit aperçu « exhaustif »
    Les produits « light » font maigrir
    Les antibiotiques ça fatigue
    Une cellule c’est minuscule
    Une petite cuiller garde le champagne pétillant
    Le cuir respire
    Les épinards sont riches en fer
    Il faut éviter de dormir avec des plantes vertes
    etc…
    Je n’ai pas regretté cette relecture, en ayant oublié la moitié.
  • 99 mots et expression à foutre à la poubelle de Jean-Loup Chiflet
    Alors là je me suis bien amusée, en constatant après avec aigreur que j’en utilisais pas mal. Au hasard également :
    A plus!
    Au jour d’aujourd’hui
    Au niveau de
    Black
    Clivage
    Citoyen
    Percuter
    Quelque part.
    Au jour d’aujourd’hui, quelque part, au niveau de ce qu’il ne faut pas dire, j’essaye pour garder un esprit citoyen, de ne pas percuter quand une personne est grave anti Black.
    C’est toujours ça de gagné…
  • Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises de François Reynaert. Ou comment tordre le cou (encore !) aux idées toutes faites et fausses surtout, que nous avons ingurgitées avec nos cours d’histoire (même si les nôtres étaient faits chronologiquement, ce qui n’est plus le cas, la vue du programme de 4ème de ma nièce m’ayant déclenché une poussée d’urticaire).
    Si vous aimez l’histoire de France, il faut se farcir 2000 ans, mais on peut lire quelques chapitres et mettre de côté avant de reprendre le livre. Instructif et passionnant (et qui a dû faire grincer bien des dents)
    Si vous n’aimez pas l’histoire de France, cela peut éventuellement vous réconcilier avec…
  • Une femme en blanc de Janine Boissard. Vous avez pu le remarquer j’aime beaucoup cet auteur (je n’arrive pas à dire « cette auteure », cela doit venir de ma vieillerie…). Je n’ai pas été déçue, c’était à la hauteur de sa réputation (pour moi). Je vous le conseille si vous aimez d’ordinaire ses livres.
  • Le Chuchoteur de Donato Carrisi. Livre ayant une histoire spéciale, car je l’avais acheté en 2011 avant que papa ne commence à nous faire des fantaisies avec son genou et puis après ses reins. La libraire très sympathique m’avait dit que si je n’aimais pas, elle me le reprendrait sans problème.
    Je cherchais en effet un bon polar (généralement j’adore, et j’avais épuisé Fred Vargas).
    Je ne me voyais pas, après lecture en 2012, retourner la voir avec un ticket de caisse datant d’un an (ticket qui me sert généralement de marque page) pour lui dire que NON, je n’avais pas aimé.
    L’intrigue débutait plutôt bien, même si dès les premiers chapitres j’étais choquée par l’existence d’une police fédérale italienne. Après on s’embrouille totalement dans l’intrigue (à mon sens). C’est sanglant mais les polars sont rarement indemnes de globules, mais surtout, j’ai trouvé cela très malsain et mal mené.
    Quant à la chute, la fin, j’ai été décontenancée et j’ai regardé sur le net en rentrant, s’il n’y avait pas une suite par hasard, qui permettrait de rattraper ce qui serait devenu un premier tome.
    Non. Par contre, j’ai lu des critiques très mitigées et je peux donc vous dire que je me range dans la catégorie des personnes très déçues.
    Normalement je laisse un livre que je n’ai pas aimé dans l’appartement, pour la joie des enfants et petits-enfants-déjà-grands qui s’y rendent régulièrement, mais j’ai eu un oubli en faisant mes valises

Sinon, j’avais emporté également la saga « le mouron rouge » dans la collection bouquin, mais de celui-là, j’avais déjà parlé…

C’est tout, mais avec les 2000 ans d’histoire de France, finalement c’était conforme à ce que je peux lire quand rien d’autre ne vient me distraire le soir (et l’après-midi pendant la sieste des parents).

PS : comme c’est étrange, le lien semble avoir marché…

Parfois, on y songe vraiment…

Parfois, souvent, devant l’absence de commentaires sur ce blog, je songe vraiment à l’arrêter maintenant, tant qu’il en est encore temps

Après tout il a eu 6 ans en juin, il a peut-être fait son temps. Je fais désormais figure d’ancêtre sur la blogosphère.

Ce n’est pas du chantage, c’est une simple constatation, et cela ne vient pas de la cigarette… Ne pas se méprendre sur le coup de blues…

J’y pense de plus en plus. C’est pour moi une bouffée d’oxygène que je ne prends plus tous les jours, mais tout de même…

C’est une bouffée d’oxygène. Cétait

Je ne sais pas combien de temps je tiendrais encore. J’ai des millions de choses encore à vous dire, mais j’ai l’impression que vous n’êtes plus là.

C’est tout.

Y renoncer à ce blog,  me ferait mal.

Continuer dans ces conditions tout autant…

La vie n’étant qu’un long calvaire…

Peut-être qu’un jour je viendrai tout simplement venir vous dire adieu ici, après 6 ans 1/2 de bons et loyaux services (enfin, je le crois).

Mon troisième accouchement… (à mon âge est-ce bien raisonnable ?)

J_ai_arr_t__de_fumer_53328815Vous ne le saviez pas hein, pour le troisième…

Moi non plus il y a 3 mois je n’en savais rien du tout de ce troisième accouchement qui se passe dans la douleur.

L’accouchement de :

La cigarette

J’avais pris ma décision, et mine de rien je peux être assez têtue et déterminée, sans être bornée, n’exagérons rien.

J’avais donc décidé d’arrêter et j’avais pris mes précautions en diminuant petit à petit, pour, le pensais-je, me sevrer moins difficilement.

J’avais tort (de penser que ce serait moins difficile).

La lutte que l’on engage pour faire cesser la dépendance au tabac peut s’avérer aussi difficile, parait-il, pour une personne qui fume 5 cigarettes par jour depuis 20 ans, que celle qui fume 5 paquets depuis le même temps.

Et si je parle d’accouchement, c’est parce que je peux toujours, presque 31 ans après, vous faire un minute par minute de la mise au monde de Pulchérie (72 heures), et 28 ans après de celle de Delphine (13 heures).

Depuis ma première visite chez le tabacologue, je peux vous faire un minute par minute de mon arrêt de la clope.

Dans 25 ans, quand j’aurais l’âge où je pourrais éventuellement recommencer, je pense que le minute par minute de mon sevrage sera encore bien ancré dans ma tête. D’où ma comparaison avec un accouchement qui marque forcément la vie d’une femme.

Evidemment, je vais vous épargner le plus gros, mais globalement on peut dire que…

  • On prend la décision et on commence à prévoir des stratégies* (ne plus fumer en conduisant, en lisant, etc…)
  • On prend RV avec qui peut vous aider (tabacologue gratuit dans consultation hospitalière si possible)
  • On regarde avec lui comment on va procéder
  • On arrive au jour J

Ce jour où l’on se lève en passant son temps à chercher machinalement partout, une cigarette allumée qui n’existe pas, en attendant le RV avec le tabacologue, pour l’ordonnance de patch ou autre.

En pensant naïvement qu’avec les 50 euros que la SS (la sécu !) vous rembourse par AN pour arrêter de fumer, vous allez vous en sortir.

(Chance extrême, la fin d’année calendaire approchant, en janvier j’aurais encore droit à 50 euros…).

  • Le jour J, j’ai craqué le soir, après le discours du tabacologue. Une cigarette, enfin deux, même ici, parfois, je me mens.
  • On trouve la cigarette dégueulasse et on se dit que finalement ça peut bien se terminer.
  • Le lendemain,on se colle un patch, et puis en attendant qu’il commence à agir (comptez 20 minutes), on gobe une pastille à la nicotine qui est dégueulasse, tout en cherchant toujours la cigarette allumée qui n’existe pas.
  • Puis on commence à voir des nains, cigarettes partout, en se demandant ce que fout le patch.
  • Puis chaque bruit renvoie au briquet, à l’allumette, au mégot que l’on écrase.

Personnellement (MOI JE), je me suis ruée sur les forums et j’ai béni internet, parce que là, on tombe sur des personnes qui sont passées par là et vous encouragent, idem sur FB (sauf que j’y ai peu d’amis, et parmi ceux-ci peu d’ex-fumeurs, mais merci tout de même à ceux qui sont venus m’encourager).

J’y ai appris d’ailleurs, ce qui est intéressant, qu’un patch peut vous servir 3 JOURS, à condition de bien le retirer le soir, de le poser avec délicatesse sur son disque d’origine et dans son emballage, et puis les deux jours suivant de le fixer avec du sparadrap, parce que le fabriquant le sait que cela diffuse toujours de la nicotine, et qu’il faut donc que le patch ne tienne pas tout seul pour que LUI gagne bien sa croûte…

Prendre des actions pour une courte durée dans toute fabrique de sparadrap prospère…

  • Cessant d’être ON, j’ai cherché des livres non fumeurs. Je lis en effet beaucoup depuis le mois d’août, car en lisant généralement je ne fume fumais pas. Mais rien de tel que de lire que le héros s’allume une cigarette pour tendre machinalement la main vers un paquet de clopes (qui est rangé en haut d’un placard et que du coup que l’on risque sa vie à grimper sur une chaise pour l’attraper).
  • Eh bien vous allez rire, même dans « autant en emporte le vent » il y a du tabac…
  • Je me suis donc rabattue sur tout ce qui précède la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb… (heureusement j’ai de quoi faire…)
  • Les séries TV et les films sont redoutables également. Rien que la vision d’un panneau « interdiction du fumer » déclenche le réflexe de tendre la main vers un paquet de clopes qui a été finalement descendu du placard pour être plus accessible, au cas ou ce serait : une clope ou le suicide (mais qui n’est pas à portée de main non plus…).
  • Le seul film totalement non fumeur auquel je pensais était « les 4 filles du Dr March », mais on risque de se lasser (et puis à mon avis il y a bien un moment où un homme fume). Il y a « la guerre du feu » aussi, mais bon, là aussi on peut se lasser… Je regarde donc la TV d’un oeil torve et si je repère un héros fumeur, je zappe sur « la vie des cafards » « les trous noirs » « le temps existe-t-il vraiment ? (bonne question) » etc, sur Arte
  • J + 8 : je craque. Une cigarette vers 23 H
  • J + 9 : je tiens le coup
  • J + 10 : je craque. Une cigarette à 0H00 (c’est un signe…)
  • Car, problème, si je n’ai pas remis les pieds dans un bureau de tabac, j’ai retrouvé un paquet neuf dans le fond de mon sac (mais l’état de mon sac à main fera l’objet d’un post exclusif, si j’y pense)…
  • Là nous sommes à J + 11, j’ai du mal à y croire, le temps s’est étiré, j’ai l’impression que je souffre depuis déjà 2 mois, et je sens que je vais craquer.
  • Encore juste une, le soir, monsieur le bourreau…
  • Psy chérie ne m’aide pas trop sur ce coup là, car elle estime que deux ou trois mois avec UNE, le SOIR, en décalant l’heure de la prise, serait un moyen de tenir vraiment toute la journée « cette cigarette serait celle qui vous permet de tenir toute la journée »…
  • Pour passer à une un jour sur deux, puis un jour sur trois, etc.
  • A moins que le fait (c’est fréquent) de s’en accorder une par jour, fasse qu’on ne la prenne pas : tout est compliqué dans la tête… Quand on a l’esprit de contradiction, on se contrarie soi-même…
  • Et le jour où l’on arrête de compter les jours et ce qu’il reste dans le dernier paquet, et bien le sevrage est terminé.
  • Donc les stratégies du départ, j’étais assisse dessus depuis le début et je ne m’en rendais même pas compte.

Sauf qu’en fait certaines choses vont, elles,  très vite :

  • Comme je n’ai craqué que le soir, le lever et la suite de la journée se déroulent bien désormais. C’est à partir de 21/22 H que je suis nerveuse…
  • J’ai l’impression d’avoir retrouvé du souffle.
  • Moi qui avait gardé un très bon odorat, je trouve tout de même que cela s’est encore amélioré. Je ne sais pas ce que mes parents vont devoir faire pour que je ne sente pas qu’ils se sont fait des frites…

Aujourd’hui J + 11… Pas totalement une victoire. Je n’ai pas gagné la guerre, puisque depuis le jour J j’ai tout de même fumé (même si très très peu) mais j’ai remporté une bataille…

Deux : la plus importante c’est que je suis toujours aussi déterminée et que la motivation est toujours là, malgré une déprime « normale et consécutive à tout sevrage, sur le plan psychologique ».

Je vous retrouve dans une semaine.

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Cela doit être parce que les stratégies des généraux de 14/18 étaient aussi bonnes que celles de ceux qui décident d’arrêter de fumer, que cela a été une véritable boucherie… (merde, j’aurais dû me la garder pour le 11 novembre qui avance à grands pas).

La Grande Motte 2012 (5) LE DIPLOMATE…

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Stupidement j’avais donc suggéré pour le prochain dîner en vue (un ami d’il y a très très longtemps devant venir avec sa femme) de m’occuper moi-même du dessert…

Tout avait commencé avec le pain sec qui s’accumulait. Pourtant on ne pouvait pas dire que nous abusions du pain, puisque une baguette par jour à 3 personne laissait tout de même du reste.

Maman, rangeait scrupuleusement le pain dur dans un sac, comme chez elle, car une fois par semaine, elle s’arrête en revenant de courses pour le donner à deux petits ânes dans un champ (ces mignonnes petites bêtes…)

J’avais donc au bout de 8 jours, dit « vaguement » à Mrs Bibelot, qu’il serait peut-être bien de faire un petit pudding, avant d’aller nourrir quelques chevaux d’une vague promenade à cheval située à la sortie de la Grande Motte.

Qui dit « pudding » dans la famille, évoque immédiatement ma grand-mère paternelle Mrs Tricot, qui régulièrement venait passer le WE et apportait ce qu’elle appelait un « gâteau de pain ».

Délicieux, et dont elle a emporté la recette dans sa tombe, on ne peut compter sur personne.

Et puis, je me suis souvenu que la recette était dans une tombe loin de la Grande Motte, et j’ai décidé d’utiliser le pain (enfin une partie du pain), pour faire un diplomate. Recette que je connais par coeur, et que je maîtrise ultra bien. (Je n’ai pas l’air comme cela avec mon appartement en ruines, surtout la cuisine et la salle de bain, mais normalement je suis une très fine cuisinière).

Mon premier diplomate (un franc succès, régulièrement demandé par mes invités) était aux fruits confits. Pour les fêtes je le fais au chocolat et marrons, enfin bref, je maîtrise.

Sauf que ma mère était partie sur « un gâteau de pain » ou « pudding » (pour abréger mes souffrances quand j’écris, merci…).

La veille du jour J, je n’avais trouvé qu’un moule mou à cake, et j’étais un peu ennuyée, parce que les miens (de moules mous) ne supporteraient pas que l’on y fasse couler du caramel brûlant.

Qu’importe, j’avais trouvé l’astuce : j’allais faire un caramel au beurre salé, donc le laisser refroidir, et faire mon diplomate en toute tranquillité.

Mrs Bibelot a donc acheté du beurre demi-sel en me précisant que ma grand-mère n’en utilisait pas pour faire son pudding

J’ai répondu que j’allais faire un diplomate et non pas un pudding, et qu’il me fallait donc :

  • Des fruits confettis (Delphine quand elle était petite)
  • 6 oeufs
  • 1 litre de lait
  • 180 grammes de sucre
  • De l’arôme vanille
  • + le pain que je jaugerais moi-même, n’est-ce pas, bien sûr, ce qui l’a rendue soupçonneuse. Car d’ailleurs ma grand-mère ne mettait pas de fruits confettis dans son pudding… mais des raisins secs… (que je suis allée remettre à leur place dans le magasin)

Puis dans un placard j’ai trouvé, victoire, un moule à brioche en pyrex idéal pour mon projet (exit le caramel au beurre salé, le beurre salé a servi à autre chose), même si je préfère faire mon diplomate dans un moule à cake (en pyrex).

J’étais fin prête.

Et mes parents très inquiets.

  • J’ai commencé en effet à couper le pain dur en petits cubes, sous le regard désapprobateur de papa, à qui le découpage revient normalement de plein droit.
  • Maman me précisant que Mrs Tricot ne découpait pas son pain aussi finement pour son « pudding« .
  • J’ai répondu 3 fois que je faisais un diplomate et la quatrième fois « foutez-moi la paix ». Puis j’ai mis le pain dur dans un saladier dans lequel il devait attendre la suite de la préparation.
  • Pendant le repas du midi, maman m’a précisé en regardant mon saladier, que je n’avais pas assez imbibé mon pain de lait pour faire mon pudding
  • Je lui ai répondu que pour un diplomate on n’imbibe pas le pain de lait et que si l’on me foutait la paix définitivement concernant le dessert, j’éviterais de me mêler de la recette spéciale de papa « lapin à ma façon », qu’il devait débuter à 15 heures.
  • Donc je devais faire mon diplomate avant cette heure fatale. Pour pouvoir m’éjecter de la cuisine avant que mes géniteurs ne commencent à se boutiquer sur le pourquoi du comment du lapin qui risque de se barrer en courant (pauvre bête).
  • Tu mets trop de champignons (ma mère a je ne sais quoi contre les champignons de paris frais, mais refuse en ce moment d’aller aux cèpes)
  • Donnes moi donc d’autres olives (mon père)
  • Il te faut encore un peu de vin blanc (ma mère), ta sauce va être trop claire
  • ET J’AURAIS DU ECOUTER MA MERE IL Y A 55 ANS DU COUP JE NE ME FERAIS PAS CHIER EN CUISINE AVEC UN EMMERDEUR/UNE EMMERDEUSE PAREIL/LE Tu en as un caractère, tu pourrais me parler gentiment !
  • Bisous bisous (quand je vous le dis qu’il faut fuir…)
  • Etc…

Jamais je n’avais fait aussi vite, mais je vous l’ai dit plus haut, je maîtrise super bien. Papa faisait sa sieste et je savais que mes bruits allaient le déranger, mais je n’avais pas trop le choix.

Je n’osais pas imaginer le carnage si nous nous étions retrouvés à trois dans la cuisine pour la préparation conjointe du plat de résistance et du dessert…

  • Caramel se faisant pendant que je préparais « l’appareil » à diplomate.
  • Caramel coulé dans le moule.
  • Mise en place des morceaux de pain en tassant bien, et en alternant avec des couches de fruits confettis
  • Versage lent de « l’appareil » sur la préparation, en mettant le surplus qui me reste toujours dans 3 petits ramequins.
  • Mise au four du moule avec sa préparation.

Là, je ne pouvais vraiment pas me louper et je me suis carrément installée sur la glacière pour surveiller ce qu’il se passait dans le four, et ajuster le thermostat régulièrement.

Quand le caramel remonte partout à la surface en faisant des bulles, il est temps de baisser, de surveiller, car ce n’est pas forcément cuit, et de ne pas faire comme papa : éteindre le four en pensant que c’est terminé, OUF !

Maman se levant de sa sieste pour le thé, m’a trouvée sur la glacière en train de terminer mon polar sanglant italien, et a jeté un oeil pour me dire que cela avait l’air sympa, mais n’avait rien à voir avec un pudding

Quand mon père s’est levé, il a trouvé ma mère assommée avec la theière et étouffée par deux sachets de Lipton jaune coincés dans son arrière gorge le gâteau sur la table, en train de refroidir, et a déclaré :

  • Tu en fais du bruit pour faire un PUDDING
  • Tu n’arriveras jamais à démouler ça correctement
  • D’après ta mère, tu devrais servir cela avec une crème anglaise, car sinon, le PUDDING c’est étouffe chrétien.

Je rassure tout le monde :

  • Le diplomate s’est parfaitement démoulé en gardant sa forme et sans s’effondrer : c’était parfait.
  • Le lapin était délicieux…
  • Le diplomate AUSSI, d’ailleurs maman qui espérait nous faire vivre dessus pendant au moins la journée du lendemain en a été pour ses frais : les invités ont tout torché. Et sans crème anglaise, inutile, car un diplomate bien fait, c’est léger et aérien…

Sauf que :

  • Mon diplomate pour mes parents, est passé quasi inaperçu, on n’a pas idée non plus de partir avec une enfant de 54 ans en vacances, et qu’elle se mêle de cuisine…

La vie n’est qu’un long calvaire.

PS : je précise qu’ils en ont tout de même pris une petite part au départ (on n’est jamais trop prudent), pour se resservir largement une fois la peur de l’empoisonnement passée…

Le jour J… (suite et fin)*

Nous méritons toutes nos rencontresJe savais que je prenais un risque en allant prendre le thé avec Mrs Bibelot, plus grosse fumeuse que moi… (et ayant commencé encore plus tard, ce qui est un comble…), car généralement nous fumions pas mal en papotant l’après-midi…

Je n’avais rien demandé à personne, mais la veille, le dimanche 7 octobre, mes parents m’avaient dit qu’ils feraient attention en ma présence, le temps que je sorte de l’ornière, et mon père avait précisé « cela fera le plus grand bien à ta mère ».

J’avais bien raison de me méfier. En carence nicotinique depuis 21 H la veille, je ne savais pas trop quoi faire de mes mains en préparant ce qu’il fallait pour le thé, et je cherchais toujours machinalement la cigarette non allumée qui n’était pas sur la table.

Maman avait dû complètement oublier mes résolutions et mon jour J, car elle a allumé sa cigarette comme de coutume en se levant, puis une deuxième. C’est quand papa est arrivé à son tour, et lui a fait les gros yeux, qu’elle a réalisé que moi je ne fumais pas (non sans envie d’ailleurs).

Et puis l’heure est venue d’aller à mon deuxième RV avec le tabacologue.

  • J’ai conduit ultra prudemment, voyant des cigarettes partout. Il parait que le delirium tremens vous fait voir des insectes, des éléphants roses, des rats. Et bien le fumeur en sevrage voit des nains cigarettes partout, et le moindre bruit lui rappelle celui de l’allumette qui craque ou du briquet qui claque…
  • Une feuille morte écrasée, c’est la cigarette que l’on écrase dans le cendrier…
  • La jeune fille blonde habillée en blanc avec des bottes jaunes, c’est une cigarette blonde avec filtre. Si les bottes sont blanches c’est une sans filtre…
  • Je ne comptais plus les clopes à ne pas dépasser dans la journée, en diminuant jour après jour leur nombre, je comptais le nombre d’heures me séparant de la dernière.

Le tabacologue m’a prise à l’heure et m’a demandé comment cela se passait et quand j’avais fumé pour la dernière fois.

  • Hier soir à 21 h (ton faussement dégagé)
  • Ah ! en ne vous prescrivant aucun substitut nicotinique la semaine dernière, je pensais que vous craqueriez, et cela m’aurait intéressé de savoir au bout de combien de temps (cet homme est un sadique qui m’a choisie comme sujet d’expérience parce que le tabac ce n’était pas son truc jusqu’à il y a peu), car finalement nous ne sommes pas à deux ou trois jours près…
  • Sadique, sadique, sadique ! J’aurais pu en griller une, ou deux, ou trois ou quatre même, ce qui lui aurait importé, c’est le temps passé avant que j’allume ces cigarettes…
  • Donc, vous n’avez pas fumé depuis…
  • Il n’a pas le temps d’achever, je le sais moi : « 19 heures !« 
  • Nous sommes sur la bonne voie !
  • Vous noterez le « nous » qu’il prononce pour la deuxième fois…
  • Le sadique me prescrit les patchs à acheter, la sécurité sociale que les fumeurs mettent au bord du gouffre nous remboursant gracieusement 50 euros par an pour tout ce qui concerne l’arrêt de la clope, mais il faut une ordonnance…
  • Il me rappelle que la volonté n’a rien à voir là-dedans car la volonté vient du cortex qui est intoxiqué et va réclamer sa dose, que c’est la motivation qui compte et qu’éventuellement, il y a craquer et craquer :
  • Craquer pour une cigarette sans en reprendre derrière, c’est à dire, de manière exceptionnelle, ce n’est pas un échec c’est une défaillance (ne confondons surtout pas)
  • Craquer pour reprendre où l’on s’en était arrêté, c’est l’échec qui va préparer le prochain arrêt qui lui sera une réussite.
  • Chaque jour gagné sur le tabac qui est tabou, on en viendra tous à bout, est un jour qui prépare une victoire future.

Le retour en voiture est difficile. Quand je pense que j’aurais pu en griller une ou deux… ou trois… Le flic qui m’arrête pour contrôler mes papiers sent la clope à plein nez (des blondes à tous les coups), et son collègue guadeloupéen ou martiniquais, m’évoque un cigarillo.

A la pharmacie où j’attends pour prendre ma dose autorisée de nicotine quotidienne (vendue en patchs de 21mg et par 24), je vois des nains, non, des cigarettes partout.  Pulchérie m’appelle, alors que la pharmacienne est en train de m’expliquer comment et pourquoi je peux utiliser en plus quelques pastilles (je ne ferai pas de pub à la marque, c’est à proprement parler dégueulasse, je préfère encore le café, c’est dire).

Je rentre à la maison un peu énervée, car le patch c’est pour demain matin (enfin, quand je me lèverai hein !), je goutte une horreur pour découvrir que c’en est une mais pour pallier le manque qui se précise de plus en plus vu que je vois toujours des clopes partout, et je rappelle Pulchérie qui me félicite de mon excellente décision (mais sans plus, je suis déçue, alors que Delphine m’avait déclarée devant ma prise de décision être super fière !)

J’ai tellement les neurones en vrac manque que je note bien qu’elle part mercredi mais où, cela m’échappe après coup. Pourtant elle m’en a déjà parlé.

C’est dans le Pacifique, je vais encore me mettre la rate au cours bouillon jusqu’à son retour…

La soirée passe, et je compte toujours les heures.

A 21 H je peux me dire que je suis restée 24 H sans fumer.

Du coup j’ai eu une défaillance.

J’en ai grillé une. J’ai craqué, je me suis détestée. Il me restait mon dernier paquet, avec 5 clopes dedans.

Mais cette défaillance a eu tout de même son avantage. Car cela je l’avais noté au cours d’une précédente tentative : au bout de 24 H, la clope on trouve cela dégueulasse…

Donc cette défaillance a été brève, puisque la clope a été dégueulasse. Deux bouffées ont suffit à satisfaire mon cerveau en délire, et j’ai noyé l’objet du délit sous le robinet.

Restait à me patcher dès le lendemain matin pour être enfin définitivement timbrée.

Et là j’étais prête à sauter du lit dès l’aube.

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Suite et fin, car il n’y a qu’un jour J, après c’est le journal de campagne que le tabacologue m’a donné pour le remplir jour après jour. Ca tombe bien, j’ai arrêté mon journal intime à 25 ans, cela va me rajeunir…

Le jour J… (1)

Nous méritons toutes nos rencontresJ’avais super bien préparé le jour J. Mon D -day à moi, celui du premier jour sans cigarette depuis… pfuit, tout ce temps là…

Le 8 octobre 2012 étant le D-Day prévu  (Sans tenir compte de la météo, contrairement au vrai D-Day)

Avec pour aide un salopard de médecin tabacologue me filant un RV à 16 H 15 sans autre consigne que de continuer à diminuer le plus possible ma consommation et de ne pas fumer du tout le jour J (8 octobre) avant de le voir.

J’ai appris depuis qu’il remplace au pied levé une collègue qui est partie dans un autre hôpital, et que son truc à lui, c’est la drogue dure (de préférable injectable).

Ca donne l’ambiance, mais le dimanche, en comptant mes cigarettes pour arriver à 15 maxi, je ne savais pas tout cela.

J’avais prévu de me coucher super tard, en me disant avec une super mauvaise foi pas possible qu’à 4 heures du matin lundi 8 octobre, pour moi ce serait toujours dimanche.

Mais j’ai été trahie par une nuit difficile (3 H de sommeil maxi) entre le samedi et le dimanche (grosse fiesta chez la voisine du dessus, mais comme c’est exceptionnel, je n’allais pas rouspéter, d’autant que nous étions prévenus) et le dimanche je suis rentrée du déjeuner chez mes parents, complètement rétamée, mais comptant mes clopes, avec une seule idée : dormir…

J’ai résisté le plus possible (j’avais encore droit à 5 cigarettes) mais à 21 H j’ai craqué et je suis allée me pieuter en laissant les 5 cigarettes dans le paquet (les fumeurs comprendront)…

Comme je dors très mal un jour sur deux en moyenne, là normalement c’était bon, et j’ai fait le tour du cadran, non sans me réveiller environ 10 fois (c’est ce que j’appelle « faire une bonne nuit »…). Il était donc environ 9 H.

Je me souvenais vaguement que lors d’une tentative de sevrage il y a pas mal d’années (j’en ai fait d’autres, toute seule comme une grande, après, toutes loupées), j’étais tellement sur les nerfs, odieuse, et tout et tout, que j’étais rentrée le soir du cinquième jour du boulot, en trouvant sur la table du salon un paquet de mes clopes préférées avec un post-it :

  • Maman on t’en supplie, arrête de nous faire chier et fume… (grosso modo, c’était l’idée générale).

Mes filles faisant partie d’une vague ligue anti-tabac, on peut en déduire que j’étais particulièrement odieuse et à cran. D’ailleurs rien que la sonnerie du téléphone me déclenchait limite une crise de nerfs, et même Truchon me parlait avec délicatesse et componction, quand il osait m’adresser la parole…

  • « Coraline, serait-il possible éventuellement, de vous demander de me taper ce courrier très urgent qui fait vaguement 4 pages  (en me tendant la cassette, il m’utilisait en dactylo-magnéto un max, vu ma vitesse), courrier qui peut néanmoins attendre quelques heures et que vous transférerez si vous le voulez bien, sur ma boîte mail pour que je l’expédie moi-même, si cela vous dérange trop de l’expédier à Monsieur X en Tunisie vous-même avant 17 H tout de même compte tenu de l’heure d’été et du fait qu’il soit 9 H 30… »
  • « Coraline, vous avez failli vous assommer en décrochant le téléphone, vous êtes certaine que tout va bien ? »
  • A un collègue le plus discrètement possible : « dans une heure elle va baver du vert fluo »… (manque de bol, j’ai l’oreille fine et j’ai tout entendu, d’où le moment où j’ai commencé à mettre au point le crime parfait…)

Je me suis levée le lundi matin en comptant mes clopes les heures qui me séparaient du RV à 16 H 15 avec le tabacologue. 7 heures sans fumer : impossible…

En ne sachant pas quoi foutre, me sentant amorphe (nouveau cela), pas du tout énervée ou à cran, et incapable d’avaler quoi que ce soit.

Depuis 2007 la moindre contrariété me coupe l’appétit, et là, contrariée j’étais.

J’avais prévu une surexcitation anormale et aligné sur ma table de cuisine tous les produits d’entretien de l’appartement, pour m’occuper frénétiquement en attendant le moment d’aller voir le docteur X…

Je cherchais machinalement tout le temps, une cigarette non allumée, lorgnait le paquet contenant les cinq rescapées, et m’occupait sur Internet (blogosphère morne, mots fléchés et sudoku trop faciles), l’oeil torve, sans oser fumer malgré tout, et en trouvant le temps long, long long…

J’ai pris un bain long long long, fait des soins longs longs longs, y compris masques capillaires, masques divers et variés, et je me suis retrouvée ENFIN à l’heure où je devais aller prendre le thé avec Mrs Bibelot…

La vie n’est qu’un long calvaire…